Trouver le bonheur : la régulation des émotions peut vous aider !

Le bonheur peut-il être atteint par la volonté ? Et quel est le lien entre les émotions et le bonheur ? Quelques clés pour réfléchir sur le bonheur et le bien-être et vivre plus sereinement.

« Le bonheur n’est pas chose aisée. Il est difficile de le trouver en nous, et impossible de le trouver ailleurs. » – Nicolas de Chamfort

Trouver le bonheur en soi : on ne peut pas décider de ce qu’on ressent

Je crois que le premier piège qui se présente sur le chemin de la quête du bonheur, c’est de vouloir RESSENTIR du bonheur.

Le bonheur est pour moi un état qui résulte du ressenti d’émotions et de sensations majoritairement agréables : je me sens bien ; je vis des choses agréables, intéressantes pour moi ; je me sens compétente, aimée, appréciée, …

Le bonheur est le résultat d’une interaction entre moi et mon environnement.

Comme toutes les sensations ou les émotions, les sensations agréables sont SPONTANEES = hors de notre contrôle volontaire.

Je le dis et je le redis à longueur d’articles sur ce blog mais il me semble que je ne le dis jamais assez : je ne peux pas décider ce que je vais ressentir ou non, je ne peux pas décider de me sentir touché ou pas, je ne peux pas décider si mon ressenti sera agréable ou non, même si je peux créer un contexte qui sera a priori favorable à une sensation agréable. Je ne peux pas non plus décider du niveau auquel je vais ressentir.

Chercher à tout prix le bonheur peut donc déboucher sur une déception si je m’imagine que je vais pouvoir décider ce que je ressens. La déception est alors une sensation désagréable qui vient diminuer mon bien-être.

Et à force de répéter cette déception, on peut devenir obnubilé par elle au point qu’elle prend toute la place et efface les sensations et émotions agréables. Les personnes concernées ont alors l’impression d’avoir perdu la capacité à jouir de la vie et à trouver le bonheur ou simplement la satisfaction.

Cela me rappelle cette femme qui me disait : « mon mari m’offre des fleurs. Mais vous voyez, je ne suis pas aussi contente que je devrais« . (je vous invite à lire mon article sur la dépression pour mieux comprendre ce point).

Ou bien encore cet homme qui me disait : « Pourtant j’ai tout pour être heureux : de beaux enfants, une compagne formidable, un boulot intéressant. Je ne comprends pas pourquoi je suis malheureux.« 

Nier nos émotions désagréables nous empêche de trouver le bonheur

Le simple fait de nier une sensation nous empêche de comprendre ce qui l’a déclenchée … et nous prive donc de tout moyen d’agir sur elle.

Plus encore, le fait de vouloir provoquer une sensation ou une émotion risque fort d’atténuer celle-ci. Je vous mets au défi de vous forcer à ressentir quelque émotion que ce soit. Quand vous voulez, vous ne ressentez plus.

On ne peut donc que créer un contexte qui a de fortes chances de provoquer une sensation agréable … et prendre ce qui vient alors.

Ensuite seulement il sera temps d’en tirer des conclusions : « tiens j’ai aimé ça, je n’y attendais pas, une expérience à refaire » ou « bof, il y a quelques trucs qui ne m’ont pas convenu. Lorsque je réessayerai, je changerai ceci ou cela » ou encore « non ça ne me va pas du tout, je ne referai sans doute pas.« 

Il s’agit donc plus d’un chemin où on se laisse porter par les découvertes et les opportunités du chemin que d’une quête avec un but.

La recherche du but nous fait perdre le plaisir du voyage. Cela me fait penser à une autre citation de Paul Valéry celle-ci : « parfois je pense, parfois je suis ». Et quand on pense, on ne peut pas être (c’est à dire ressentir).

Créer son propre bonheur ailleurs qu’en soi ?

Nous sommes souvent tentés de chercher le bonheur ailleurs qu’en nous ?

Et c’est assez vrai de dire que, pour la plupart des gens, des relations de qualité – amicales, professionnelles, … – qui se déroulent d’une façon plaisante et satisfaisante pour nous contribuent grandement à notre satisfaction et à notre bonheur.

La satisfaction trouvée dans les relations est intense, d’autant plus que nous sommes des animaux sociaux et que les relations sociales sont très importantes pour nous.

Parfois, par peur de perdre les émotions associées à ces relations, nous nions nos propres besoins, nous rognons sur certaines de nos limites, privilégiant l’autre sur nous.

Nous avons alors le « bonheur » de garder l’autre en nous perdant nous-même.

Ce qui, au bout du compte, ne nous donne pas non plus le bonheur tant attendu … En effet, nous troquons la satisfaction de l’autre contre la nôtre. Pour paraphraser Paolo Coelho, en disant oui à l’autre, nous nous disons non à nous-mêmes.

Ce qui évidemment ne peut pas nous rendre heureux …

Ca me fait penser à cette femme qui

Alors oui, c’est vrai que le bonheur n’est pas chose aisée …

 Alors, on le trouve où le bonheur ?

Je n’ai aucun secret pour trouver le bonheur. Il est un savant mélange de choses qui sont en nous : apprendre à apprivoiser et accueillir ses émotions qu’elles soient agréables ou désagréables et aussi aller chercher notre satisfaction là où elle se trouve (dans les relations avec les autres, dans le travail accompli, le sens du devoir, le plaisir, et à bien d’autres endroits plus ou moins incongrus).

Ce que je crois, c’est que le meilleur moyen de ne pas trouver le bonheur, c’est de trop le vouloir.

Comme le disait Gregory Bateson, pour mieux atteindre un but, il faut savoir l’abandonner … Mais ne pas vouloir est à peu près aussi impossible que décider de ce qu’on ressent.

Apprendre à simplement ressentir, à se laisser guider par ce qu’on ressent, se laisser porter par ce qui est et se saisir les opportunités que nous apporte la vie est sans doute un premier pas vers un chemin plus serein.

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Pour aller plus loin à propos de bonheur

Sur ce blog :

• La pensée positive, si positive que ça ?
• Comment une vie saine peut presque causer votre mort
• Et si je ne vous souhaitais rien pour 2015
• Entre Nous : les émotions
• Et si je ne vous souhaitais rien ?
• A quoi devez-vous dire oui aujourd’hui ?