« Il faut bien qu’il comprenne » … faire plier l’enfant rebelle « pour son bien »

obtemperez pour votre bienLes parents disent

Par moment mon enfant est tellement attachant … Mais la plupart du temps, c’est l’enfer …

Cet enfant et son sale caractère

Sa fâcheuse tendance à dire non. Tout le temps, à propos de tout, même pour des choses qu’il aime. Juste parce que c’est nous qui avons proposé et non lui qui a pensé. Son énergie tellement puissante qu’il ne cède jamais. JAMAIS. Et que tout conflit de pouvoir avec lui se termine immanquablement par la guerre.  Et il ne cède jamais, il tient bon encore et encore, quitte à se punir lui-même juste pour ne pas avoir cédé à notre demande.

Les petites difficultés deviennent de gros problèmes. Chaque jour demande beaucoup d’énergie et de prise de recul pour ne pas verser dans la violence. C’est parfois épuisant.

Je suis bien placée pour savoir de quoi parlent ces parents qui viennent parfois me voir : mon fils est de la même espèce. Cette espèce qui s’accroche encore et toujours, le combattant, celui qui veut gagner. « Cet enfant est vraiment difficile » disent les parents. C’est aussi ce que je pense parfois. Mais est-ce lui qui est difficile ou est-ce moi qui aie du mal à m’adapter à lui 😉 ? …

Et puis ajoutent les parents :

On veut qu’il comprenne qu’il doit céder, que c’est nous les adultes. C’est tellement fatiguant pour nous qu’on en devient méchants avec lui. C’est insupportable.

Changer le caractère de l’enfant pour son bien ?

Et ils ajoutent :

Et puis, c’est pour son bien : ça ne lui rendra pas service d’être comme ça quand il sera grand. Il faut qu’il comprenne qu’il doit céder et obéir.

Comme tous les parents, je me dis aussi cela aussi parfois. Ce serait tellement plus simple.

Et pourtant … Et pourtant, à bien y réfléchir, sommes-nous si sûrs de rendre service à l’enfant en lui demandant d’adoucir son caractère, d’être moins tenace et moins accrocheur ? En lui demandant de céder plus facilement ?

Et pourtant j’ai fréquenté – et je fréquente encore – des sportifs de haut niveau, des chefs d’entreprise, des artisans, … La plupart ont en commun cette énergie et cette volonté farouche d’arriver à leur but, quels que soient les obstacles sur leur route. Ils ont en commun cette faculté à repousser les empêcheurs d’avancer, les tenants du négatif et tous ceux qui sembleraient les pousser à se détourner de leur route. Cette force qui leur permet de tenir bon et de construire des choses là où tout le monde disait « c’est impossible » ou « tu n’y arrivera pas », là où les obstacles semblent empêcher la route.

Je suis aussi bien placée pour savoir que tracer sa propre route ne vous fait pas que des amis et que savoir ce qu’on veut dans la vie n’attire pas que du respect et de l’amitié. Mais que c’est aussi cela qui fait qu’on se sent bien dans ce qu’on fait.

Et si ce fichu caractère était une force et non un problème ?

Alors, chaque jour, chaque fois que je suis obligée d’en tenir compte, je me demande si ce caractère bien trempé n’est pas au contraire une chance pour mon enfant. Une vraie chance pour lui dans la vie d’aller plus loin, plus haut, plus fort.

Gérer le quotidien

Il y a une image que j’utilise parfois. C’est celle des enfants 2 CV et des enfants Ferrari.

La 2CV, ça ne va pas vite mais ça va loin. C’est robuste. Et puis surtout, surtout, c’est facile à conduire. Même si vous tournez un peu le volant, ça continue à aller droit, ça vous pardonne vos erreurs de conduite.

La Ferrari, elle, va vite. Très vite. Elle est plus fragile mais surtout plus sensible. Si vous tournez à peine le volant, vous voilà déjà dans le fossé.

Et bien les enfants, c’est pareil : il y a des enfants Ferrari et des enfants 2 CV. Les enfants 2 CV sont plus reposants pour leurs parents. Mais les enfant Ferrari nous obligent à être plus vigilants et à améliorer nos compétences de pilote pour ne pas risquer de casser la voiture.

Comme je le dis souvent, les enfants, c’est comme les clients : on ne progresse vraiment qu’avec ceux qui sont exigeants. Les autres sont là pour nous conforter dans nos compétences de parents … mais il ne nous font pas forcément avancer.

Alors, avec ces enfants-là, je vous invite à dire oui à ce qui est : leur force de caractère, leur énergie, est là bien présente. Elle peut leur être utile. Apprenons à la canaliser plutôt qu’à lui faire barrage.

Il est important de garder en tête que ces enfants ne cèdent pas ou presque jamais. Si vous décidez de « tenir le cadre » coûte que coûte avec eux, réfléchissez bien à la question du prix que vous êtes prêt à payer pour le tenir. Si l’enfant ne cède pas, que ferez-vous ? Quelle sera l’étape suivante pour le faire céder : gronderie, punition, … et si tout cela ne marche pas, que ferez-vous ensuite ?

Une clé essentielle : les aider à se responsabiliser

Sensibles à leurs émotions, ils refusent de la laisser se taire ou qu’on nie leurs émotions. Lorsque c’est le cas, ils réagissent violemment. C’est aussi pour cela qu’ils réagissent fortement lorsqu’on leur impose quelque chose : ils se sentent niés dans ce qu’ils vivent et s’y opposent fermement.

Nous avons donc besoin de 2 choses avec ces enfants :

  • Apprendre à les aider à prendre du recul : dans les situations émotionnelles, ils ont plus besoin d’écoute que de recadrage, notamment en cas de comportement agressif ou inadéquat suscité par une émotion. Chaque fois qu’on est à l’écoute de leurs émotions, cela dégonfle leur ballon émotionnel, ils prennent du recul plus rapidement et peuvent se dire à eux-mêmes ce qu’ils doivent faire. Ils sont souvent pris dans des peurs ou des tristesses qu’ils n’arrivent pas à gérer et qui les empêchent d’avoir accès à toutes leurs ressources. Ils ont besoin de notre aide dans ces situations.
  • Apprendre à ne pas insister : ces enfants sont aussi très sensibles à la culpabilité qui est une émotion particulièrement désagréable à vivre. Et cette culpabilité va les amener à avoir des comportements catalogués comme « rebelles« , « provocateurs » : ils vont rire quand on les gronde, se boucher les oreilles, dire « j’en ai rien à foutre », … Inutile d’insister à ce moment-là car plus vous allez insister, plus l’enfant va se braquer. Il est souvent plus efficace de revenir à froid sur le sujet, sans moraliser ni gronder simplement en leur demandant quelque chose comme

tu en penses quoi de ce qui s’est passé ? … et à ton avis, comment ça s’est passé pour moi ?

  • Apprendre à poser NOS PROPRES LIMITES claires et sans moraliser ni sermonner : avec ces enfants-là plus qu’avec tous les autres, les limites sont beaucoup plus utiles aux parents qu’aux enfants. Ces enfants sont d’une grande autonomie et sont capables de beaucoup de choses lorsqu’ils prennent les choses en main. Si nous posons des limites « par principe », ils les feront voler en éclat avec leur lucidité et leur ténacité. Il est d’autant plus important d’apprendre à poser des limites qui aient un vrai sens pour nous = qui servent à les protéger de notre propre ras-le-bol et de notre violence.

Nous pourrons alors constater que ces enfants ne s’opposent pas par principe mais avec raison … et qu’ils sont bien plus capables, compétents et raisonnables que ce que nous croyons si nous nous laissons prendre aux apparences.

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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28 thoughts on “« Il faut bien qu’il comprenne » … faire plier l’enfant rebelle « pour son bien »

  • 9 juin 2015 à 11:51
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    Merci Sandrine !

    J’aime bien l’exemple des voitures et à la maison, je crois que nous avons une petite Ferrari. 😉

    Nous on utilise plus l’exemple du ninja/samouraï par rapport au moine zen parce que notre petit garçon est biculturel (franco-japonais) mais ce que vous dites est très vrai je trouve. Qu’est-ce qu’on apprend avec lui ! 😉

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  • Ping :« Il faut bien qu’il comprenne » … faire plier l’enfant rebelle « pour son bien » | Myster Jo

  • 9 juin 2015 à 12:54
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    Bonjour, je trouve vos conseils très appropriés mais si vous avez un exemple précis (même fictif) sur ce qui peut se passer avec le message à froid suivant  » tu en penses quoi de ce qui s’est passé ? et à ton avis, comment ça s’est passé pour moi ? » car je n’en saisis pas bien le but, surtout pour la 2eme partie de phrase car finalement si moi ça m’a mis en position d’inconfort son comportement (colère, peur, désespoir,etc…)mais qu’on doit évité de moraliser ou culpabiliser alors à quoi sert-il de le faire réfléchir sur le ressenti du parent? Merci de votre réponse.

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    • 9 juin 2015 à 14:04
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      En réalité, il ne s’agit pas de ne pas culpabiliser mais d’aider ces enfants à mieux gérer la culpabilité. Lorsqu’ils sont dépassés par elle, ils ont – comme face à n’importe quelle émotion – des comportements inadaptés. Je dois vraiment écrire un article car je constate beaucoup de visions très négatives de la culpabilité.
      Réfléchir posément sur le ressenti du parent est utile : cela développe l’empathie et ça permet de vérifier si l’enfant a bien compris quel était le problème. S’il n’a pas compris, les règles ou les comportements demandés n’ont pas de sens pour lui et il ne peut pas les appliquer.
      Sans culpabilité, il n’y a pas de vie sociale possible.
      Sermonner et moraliser, culpabiliser intentionnellement, ce n’est pas utiliser la culpabilité à bon escient, c’est jouer sur les sensations désagréables que provoquent la culpabilité pour forcer qq à faire ce qu’on attend de lui (une forme de manipulation jouant sur le fait qu’on veut éviter de ressentir des choses désagréables).
      Utiliser la culpabilité, c’est aider à prendre du recul sur l’émotion saine de la culpabilité et décider ce qu’on va faire à l’avenir pour gérer la situation. C’est fondamentalement différent.

      Pour la situation concrète, c’est ce que je décris à la fin de l’article sur « gérer la violence » au moment où je demande à l’enfant ce qu’il imagine qu’il se passe pour moi.
      Culpabiliser, ce serait passer outre les comportements type je me bouche les oreilles et insister lourdement pour que l’enfant écoute ce qu’on lui dit.

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  • 9 juin 2015 à 15:36
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    Merci sandrine, c’est toujours bien de relire tes explications. Cette façon de voir les choses m’a permis de me sentir plus à l’aise avec les deux ou trois (seulement, oui, j’ai de la chance :-)) élèves « provocateurs » de ma classe de CM1, alors que j’étais dans une impasse. C’était ce que je cherchais. Merci !

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  • 10 juin 2015 à 15:15
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    J’adore cet article…et j’adore d’image « 2CV » « FERRARI ».
    Mon fils ainé est une petite ferrari de 3 ans et demi, et cela je l’ai rapidement compris et j’ai surtout cessé d’essayer d’en faire une 2CV. Cela a développé chez moi des milliers de compétences ! (qui fascinent d’ailleurs les petites 2CV qui m’adorent !)
    Ce qui est un peu lourdingue, c’est quand des amis, parents eux aussi, sans rien nous dire de spécial d’ailleurs (mais ça transpire, je ne suis pas bête non plus), nous font sentir que si on a une ferrari, c’est qu’on l’a fabriquée nous même…m’enfin…avec le temps, j’ai appris à en avoir rien à cirer car comme vous le disiez, je connais le « prix à payer », et il est bien trop élevé.
    Merci encore pour vos articles…

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  • 11 juin 2015 à 09:51
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    Bonjour,

    nous aussi avons une ferrari à la maison. Et nous sommes exténués par 3 ans 1/2 de compromis, négociations et serrages de dents. Tout est opposition, depuis s’habiller le matin (1 chaque matin pour lui faire enfiler 1 slip, 1 T-shirt et 1 pantalon même s’il s’agit d’aller voir un copain) jusqu’au pyjama du soir. Connaissez-vous le supplice du lavage des mains avant les repas? Mon fils semble subir une torture dés qu’on lui demande de se laver les mains avant d’aller manger. Oh rage oh desespoir! J’ai une drama queen à la maison.
    Bien sur, je suis admirative de sa combativité. MAis comment lui faire comprendre qu’il n’a pas à combattre pour exister? Que dire oui, ce n’est pas perdre, c’est coopérer…..

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    • 11 juin 2015 à 13:08
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      « comment lui faire comprendre qu’il n’a pas à combattre pour exister? » … peut-être en cessant vous-même de combattre pour lui prouver que votre façon de voir est la bonne 😉 …

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      • 11 juin 2015 à 14:06
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        Bonjour je me permets d’intervenir dans ce commentaire, car je pense saisir le principe mais en prenant l’exemple de madame du lavage des mains: il faudrait accepter que se laver les mains n’est pas « bien » ou plutôt une obligation? J’ai du changer mes méthodes d’éducation en me rendant compte que j’avais une Ferrari a la maison lol avec un gros moteur bien puissant lol et venant d’une éducation de violence, humiliation et mensonges ; j’ai beau pratiquer la bienveillance tant que je peux il y a des choses comme manger, se laver les mains ou s’habilles ou j’ai du mal à trouver des solutions pour ne pas que cela finisse en bagarre puis en pleurs et frustration des 2parties… j’ai beau lui laisser le choix, la laisser faire seul en l’accompagnant, lui proposer de remettre plus tard quand elle sera décidé.. comment dire elle ne se décide pas.. et quand il y a des impératifs pour moi derrière (rdv, horaire de train/bus…) même en commencant à la préparer « psychologiquement » quelques heures avant c’est toujours compliqué et je n’arrive jamais à aller à mes rdv … seule avec ma fille toute la semaine ca devient parfois compliqué et je le vis un peu mal… 2ans et demi de prise sur moi, de tenter de gérer je vois bien que je gère rien du tout et que j’ai beaucoup de mal à lacher prise… bon maintenant que j’écris cela je me rends compte que le problème vient surement de moi ^^ Bon… ok j’ai encore du travail sur moi meme à faire .. mais merci je découvre juste votre blog et je vais vite le parcourir 🙂 Bonne après midi, au plaisir de vous lire et de réfléchir à vos écrits 🙂

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      • 11 juin 2015 à 14:07
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        C’est effectivement la solution que j’entrevois. Je l’ai déjà laissé sortir de la nounou sans manteau en hiver et sans chaussures (nous rentrons en bus….). Le message est passé et il a demandé son manteau/ses chaussures. La nounou a été choquée. Mais elle a aussi compris qu’avec ce caractère, l’expérimentation valait mieux que les explications.
        Quand c’est possible, je respecte ses non-envies. Pour ma part, j’ai du mal à supporter la tyrannie. Rien ne me met plsu en colère que le « c’est comme ça, et pas autrement ». Je n’impose donc rien à mon fils sans explication. Mais le matin, impossible de l’envoyer chez la nounou avec la couche de nuit et pas habillé. Je crois que c’est un moyen de nous dire qu’il ne veut pas y aller, chez sa nounou. Il nous dit de temps en temps qu’il veut rester à la maison (je travaille à la maison en télétravail).
        Enfin, cela s’améliore, c’est vrai. Quand il était bébé, il hurlait pour tout ce qui le contraignait: être dans la voiture dans le cosy, être sur le siège vélo ou dans la poussette.
        Je l’aime, ma ferrari (et je crois que la petite soeur suit les même pas….). Mais les 2 CV, c’est quand même bien. Et puis j’aime pas conduire 😉

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      • 16 mai 2020 à 17:39
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        Je me permets de réagir. J’étais une enfant rebelle. Et ma maman ayant reçu une éducation dans laquelle l’enfant n’avait d’autre choix que d’obéir, n’a pas répété la même éducation avec ma sœur cadette et moi. Elle m’a laissée grandir comme le décrit votre article. J’ai pourri la vie de beaucoup de gens autour de moi et je ne m’en suis rendu compte que vers la trentaine. J’ai 34 ans aujourd’hui et mon fils de 8 ans est aussi infecte que je l’étais et je ne le laisserai pas grandir comme ma mère m’a laissée. Cela a fait grandir chez moi l’égoïsme, la rébellion, le manque de respect. Je n’étais pas méchante et ne l’ai jamais été mais j’ai fait bcp de bourdes et les gens qui m’ont côtoyée ont dû avoir bcp bcp de patience pour me supporter. J’ai divorcé une fois a cause de ce sale caractère, heureusement je n’avais pas d’enfant de ce mariage, et mon mari et père de mes enfants est toujours à mes côtés mais me dit que je ne suis pas facile. Quand je vois mon fils je me revois et je mesure à quel point j’étais insupportable et je ne le laisserai pas grandir sur ces mauvais traits de caractère, sans pour autant le brimer ni vouloir en faire un autre, il doit apprendre les règles et oui c’est pour son bien et le bien de ceux qui l’entourent aussi. C’est bien beau de respecter la nature de l’enfant mais l’entourage n’a pas à en subir les conséquences.

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  • 15 juin 2015 à 10:31
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    Merci pour cet article encore en plein dans ce que je vis.
    Je me sens rassurée de voir les commentaires des parents de version « Ferrari », et que les moments de doute, de culpabilité, et malheureusement de violence quand on s’aventure à payer le prix fort sont des passages « humains », ce n’est pas juste moi…
    Pour faire écho à ce que dit Laëtitia, j’ai de grosses lacunes en conduite, ce n’est pas nouveau. Faire ses premières heures d’auto-école directement sur une Ferrari alors qu’on ne connait pas sa droite et sa gauche ni rouler droit, c’est vraiment casse-figure! J’aime pas le côté : « l’aîné essuie les plâtres et se prend toutes les grosses gamelles ». J’ai toujours peur de l’accident traumatisant à vie…
    Mais bon, malgré les chutes nombreuses et douloureuses, je suis très heureuse d’avoir tant appris sur moi-même, les autres, et mes relations avec eux, et qu’il me reste encore plein de choses à découvrir. Finalement c’est un challenge dont j’avais besoin, et je vois qu’avec le 2è, je suis surprise de ce que je sais faire et à quel point c’est « facile » (enfin on verra quand il aura 3 ans…!).
    Bonne journée

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  • 17 juin 2015 à 16:22
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    En lisant l’article j’ai d’abord penser à ma seconde bébé modèle mais qui est devenue rapidement une petite demoiselle au caractère bien affirmé. Je m’y suis parfois péniblement heurté mais étant également admirative de ce type de tempérament qui effectivement peut mener loin je n’ai jamais penser à le « briser ». Et puis j’ai réalisé en fin d’article que si j’ai réussi à faire avec ma petite ferrari c’est que Fiston avait auparavant carrément forcer le passage: Ses besoins ce n’étaient pas des envies futiles mais carrément une histoire de vie ou de mort. J’ai vécu 3 années particulièrement usantes mais je pense que l’électrochoc était salutaire pour que je prenne le virage de l’écoute et de l’éducation bienveillante. Et j’en récolte les fruits tout les jours maintenant qu’ils ont 15 et 12 ans.

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    • 21 juin 2015 à 01:14
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      Bonsoir, merci Cleanettte pour ce témoignage. J’aime encore régulièrement lire, ou entendre des points de vue de parents de « grands ». Mon fils a deux ans. Il y a en moi de temps en temps une petite voix qui me fait douter: « mais tu crois vraiment que tout cela est utile??? » Et puis mon petit mari qui m’en rajoute une couche « on va en faire un malpoli » et j’en passe… Alors dans ces moments-là, quand je lis que oui dans 10, 15, 20 ans ça pourra porter ses fruits, eh bien je m’apaise. Je recharge mes batteries émotionnelles et je retourne à mon apprentissage du métier de parent!

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      • 21 juin 2015 à 08:31
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        😉 Quand je me suis lancée dans l’aventure d’une éducation plus respectueuse, il n’y avait quasiment aucun témoignage sur le long terme mais je connaissais le résultat d’une éducation traditionnelle sur des enfants comme mon fils et je n’en voulais pas. Aujourd’hui son hypersensibilité et son tempérament révolté et toujours un peu excessif font qu’il n’est pas le plus poli avec l’extérieur il fait le minimum vital mais l’essentiel c’est notre relation qui est toujours harmonieuse et sans vrai conflit ça avec un ado de 15 ans ça me semble une belle réussite.

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        • 21 juin 2015 à 16:07
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          Bravo à vous d’avoir gardé le lien! Votre réflexion me questionne sur mes préférences: est-ce que dans l’absolu, je préfère un enfant qui instaure systématiquement une relation polie (je n’avais d’ailleurs jamais fait le rapprochement avec la pierre polie, celle qui se façonne à force d’être roulée et entrechoquée sur la plage de cailloux… politesse, polissage…) avec l’extérieur? ou je préfère un enfant qui ne se polit pas au regard extérieur, mais qui garde une relation d’attachement forte avec des personnes de confiance? En écrivant les questions, je trouve ma réponse. Bien-sur que s’il faut payer le prix d’une relation cassée ( « car il va bien finir par plier » jusqu’à se fendre!) je ne veux pas que mon enfant soit poli!! Je l’accueille comme il est, dans ce qu’il vit. Bon, j’ai du boulot pour convaincre, ou du moins adoucir son père 😉

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        • 21 juin 2015 à 16:48
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          Merci Cleanettte et Julie pour votre échange qui nous rassure aussi sur l’avenir et les décisions prises en amont. 😉

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  • 25 septembre 2015 à 12:28
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    Gagnant / perdant – 2CV / Ferrari, on se croirait dans un mauvais séminaire force de vente des années 90 ! Chère Madame, je ne fréquente pas de « chefs d’entreprise » ni de « sportifs de haut niveau » mais des enfants : les miens et ceux des autres dont je m’occupe bénévolement. J’écoute et je lis les enseignants, les pédiatres , les psychologues et autres pédopsychiatres . J’ai moi même un enfant de « type 2CV » et un autre de « type Ferrari ». Je sais combien ces derniers sont difficiles à « gérer » et que violence et énervement ne sont assurément pas les solutions. Néanmoins, ces enfants ont comme les autres (plus que les autres ?) , besoin de limites, de règles , d’apprendre à considérer l’autre. Ceux qui « réussissent » ne le font pas sans les autres. Les enfants agités, indisciplinés perturbent les classes et empêchent les autres de travailler. Ils monopolisent l’attention des éducateurs, alors qu’ils auraient surtout besoin qu’on leur apprenne à écouter, à se taire, à être attentifs aux autres, car ce sont souvent des enfants très centrés sur eux . Je connais bien ces parents qui sont persuadés d’avoir pondu un génie, qui passent leur temps à remettre en cause les éducateurs qui ne sauraient pas s’y prendre ! Je peux vous assurer que ce sont souvent de simples sales gosses mal élevés qui tiennent plus souvent du caractériel que du génie. Moi, je ne veux pas que mes enfants « réussissent » , je m’efforce de les élever pour qu’ils deviennent des adultes équilibrés, qu’ils soient heureux et qu’ils rendent heureux les autres. C’est pourquoi je m’efforce de répondre à leurs besoins et non de satisfaire leurs désirs. ce n’est pas une tâche facile, surtout en ville, et avec les rythmes scolaires qu’on leur impose. Plutôt que de remettre en cause l’école, les enseignants, les parents autoritaires, n’est-ce pas la vie que nous leur imposons qui est inadaptée? Lorsqu’un enfant de 4 ans passe 7 ou 8 heures en collectivité, trimballé d’une nounou à l’autre, comment s’étonner de ne pas avoir autre chose que des « bourrins »(chacun ses références, moi je fréquente les chevaux !), indifférents aux autres. Comment pourront-ils en tant qu’adultes, éprouver de la compassion, alors que même leurs parents n’en font pas preuve à leur égard. Alors laissez moi renouveler toute mon admiration aux personnels enseignants, et toute mon indulgence aux parents auxquels il arrive d’être autoritaires (moi la première). Je vous laisse « progresser » avec vos clients et je retourne progresser avec mes enfants ! émoticône wink

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    • 25 septembre 2015 à 12:51
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      je ne comprends pas très bien le sens de votre commentaire. Avez-vous lu d’autres articles de mon blog pour comprendre la philosophie qui est la mienne ?

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  • Ping :Du rôle des rives sur la violence d'un fleuve ... ou les limites des limites pour gérer le mauvais comportement d'un enfant - S Comm C, le blog

  • 16 janvier 2021 à 20:20
    Permalink

    Mon petit fils était comme ça, un jour en rentrant de l’école, il a fait une scène, sous le coup de la colère il avait plusieurs cahiers en mains et les a fait voler dans la cuisine et la fois d’après quand je l’ai de nouveau cherché à l’école en rentrant je lui ai demandé ce qu’il avait à faire comme devoir, j’ai pris ses cahiers s’en qu’il s’en aperçoive et c’est moi qui ai fait la même chose que lui, j’ai fait volé les cahiers dans la cuisine, je l’ai imité, j’ai crié, ses sœurs étaient au courant, il était ébahi, (il m’avait toujours dit qu’il ne m’aimait pas, que je devais rentrer chez moi) et c’est lui qui a ramassé ses cahiers, il m’a dit mamy tu m’as fait peur et à partir de ce jour il s’est calmé avec tout le monde, il m’appelait tous les jours et voulait que je vienne tous les jours chez eux.

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    • 21 janvier 2021 à 18:01
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      Je ne suis pas très partisane d’imiter les enfants. Il y a un risque qu’ils réagissent par peur et non par compréhension des enjeux et par acquisition de compétences émotionnelles. Les apprentissages faits par peur sont souvent plus rigides, ce qui peut causer des problèmes plus tard (dans les relations de couple ou autres). En tout cas son comportement sur la manière dont il gère ses émotions est à surveiller pour vérifier qu’il n’a pas intégré quelque chose du style « je ne dois pas exprimer mes émotions » ou « toute émotion débordante est problèmatique ».

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