Comment obtenir plus de désir et plus de sexe dans mon couple en faisant moins d’efforts …
Cet article s’adresse à tous ceux qui pensent que se forcer à avoir des relations sexuelles pourrait une bonne chose pour le couple … et à ceux qui aimerait avoir plus de sexe dans leur couple …
Pourquoi les biologistes feraient de meilleurs thérapeutes de couple que les psys pour obtenir plus de sexe dans son couple …
En matière de sexe – et de relations en général – il me parait essentiel de connaitre quelques grands principes biologiques. Parce qu’ils pourraient bien aider à obtenir plus de sexe dans mon couple 🙂
Principe n°1, dit « principe de protection»
Tout être vivant possède un système de protection visant à protéger son intégrité physique et mentale le cas échéant.
Face à ce qu’il ressent comme une agression de l’extérieur, l’organisme vivant va donc mettre en place une défense visant à se mettre à l’abri d’une nouvelle agression.
Le 2e principe qui découle du premier est donc le principe que j’appelle « principe de perfectionnement des défenses » :
Si l’action considérée comme une agression se poursuit, le principe de protection va automatiquement conduire l’être vivant à renforcer et perfectionner ses défenses.
Le 3e principe primordial est celui que j’appelle « principe du moindre mal » : confronté à un choix entre 2 situations potentiellement désagréables, inconfortables ou carrément dangereuses, l’être vivant choisir celle qu’il perçoit comme la moins difficile à vivre.
On peut résumer ce 3e principe par
Entre 2 maux l’organisme choisira celui qu’il pense être le moindre.
Notez bien que j’ai écrit « TOUT ETRE VIVANT ». Ce principe s’applique donc de l’amibe à l’homme en passant par le brin d’herbe et la girafe. Ceci pour préciser que si toutefois vous considérez votre partenaire sexuel comme un être humain sous-évolué, les principes dont je parle s’appliquent quand même.
Enfin dernière chose : ces mécanismes sont spontanés voire innés et généralement inconscients. Cela signifie qu’ils sont hors du contrôle volontaire de l’organisme qui les produit = on ne décide pas de mettre en place de telles défenses, elles se mettent en place toutes seules (c’est ce qui me fait parfois penser que notre intellect est le truc qui nous cause le plus de problèmes dans la vie, mais passons …)
Vous êtes toujours là ? Félicitations !
Après ces préliminaires biologiques, pénétrons le vif du sujet …
Si mon mari lit cet article, il sera très fier de moi pour cette phrase , moi j’assume un peu moins mais je l’ai quand même écrite 😀 … (je t’embrasse mon chéri 😉 !)
Là, vous êtes surement en train de vous dire
Mais quel est le rapport avec le sexe ?
Et bien le rapport est simple si je peux me permettre : votre partenaire EST un être vivant pour lequel ces principes s’appliquent.
Bon, c’est quand qu’on parle de sexe ? et comment avoir plus de sexe dans mon couple ?
J’y viens !
Imaginons que vous ayez envie d’une pénétration et que votre partenaire n’a envie que de caresses. Ou même simplement que votre partenaire n’aie envie de rien de plus que de passer un bon moment avec vous.
Retenez ici que l’inconscient fonctionne de la façon suivante :
– comportement jugé comme potentiellement bénéfique = désir et plaisir pour inciter à reproduire ce comportement
– comportement jugé comme potentiellement non bénéfique = absence de désir et de plaisir pour inciter à stopper ou éviter ce comportement
Enfin, pour l’inconscient, être forcé à avoir un comportement jugé comme potentiellement non bénéfique = DANGER car atteinte à ce qu’il juge être bon pour son bien-être à ce moment-là.
Oui, l’inconscient est un peu basique des fois, je vous l’accorde.
Toute tentative d’aller vers la pénétration sera donc vécue par l’être vivant qui est votre partenaire sexuel comme un danger potentiel.
Quand il pressent un danger, que fait l’inconscient ? Et quel rapport avec le fait d’avoir plus de sexe dans mon couple ?
En vertu du principe n°1, son inconscient va donc inciter votre partenaire à déployer des stratégies de défense pour faire arrêter ce qu’il perçoit comme une attaque à son intégrité.
Votre partenaire peut, par exemple, simplement commencer par dire « non » ou « je n’ai pas envie » ou « ça suffit. ». C’est ce que j’appelle la défense de 1er niveau, une défense consciente et très simple.
Si vous insistez, en vertu du principe n°2, l’inconscient va déployer des stratégies plus efficaces. C’est encore plus vrai si vous – ou des partenaires précédents – avez déjà forcé la main à votre partenaire à plusieurs reprises, en insistant lourdement, en usant de chantage affectif, de menaces plus ou moins directes, …
En cas de danger, on ressent de la peur. La peur a pour objectif de nous amener à être attentifs à notre environnement pour mieux détecter les signes d’un danger potentiel. Si vous voulez en savoir plus sur la peur, lisez donc cet article « la peur signal d’alarme ».
Parmi les mécanismes de la peur, il y a l’hyper-focalisation cognitive. Mais « qu’est-ce que c’est que ça ? » vous dites-vous probablement ….
En cas d’hyperfocalisation cognitive, votre partenaire se concentre involontairement et inconsciemment sur les signes qui pourraient montrer que vous allez passer à l’acte (et donc à la pénétration). Il ne voit plus que ça et les interprète comme étant autant de signes que le danger est bien présent.
Quand plus de caresses conduit à moins de plaisir et moins de désir … ou comment trop conduit à moins …
Du fait de cette hyper-focalisation, votre partenaire n’est donc plus disponible mentalement pour recevoir vos caresses. A chaque caresse, le signal d’alarme se met en route disant « alerte, agression en cours ! ».
Votre partenaire ne peut donc plus se laisser aller au lâcher prise indispensable au plaisir. Vos caresses ne servent donc plus à rien. Au contraire : plus vous allez caresser votre partenaire, plus son inconscient risque de se sentir en danger et d’augmenter ses signaux d’alarme, rendant encore moins disponible votre partenaire et donc moins efficace vos caresses. Ce mécanisme diminue notablement le plaisir ressenti dans la situation.
C’est le niveau 2 de la protection. Au niveau suivant, pour se protéger encore mieux, l’inconscient va faire cesser le désir.
Quand le désir devient dangereux pour votre partenaire … et nuisible à l’espoir d’avoir plus de sexe dans son couple
En effet le désir pourrait conduire votre partenaire à avoir des comportements – vous embrasser, vous toucher, vous caresser … voire même simplement vous parler ou vous sourire – qui pourraient potentiellement le/la mettre dans une situation à risque = avoir une relation sexuelle non souhaitée.
Plus vous allez insister pour avoir des relations sexuelles, plus l’inconscient va diminuer le désir pour tenter d’éviter encore mieux ces situations.
Comme on le voit, le manque de désir est donc assez souvent le résultat d’un processus de défense lié à l’insistance un peu trop marquée d’un des partenaires .
Bref, plus vous insistez, plus vous renforcez le problème car vous êtes confronté à un principe biologique vital extrêmement puissant.
Tiens ça me rappelle quelque chose (lisez donc l’article « quelles sont les causes des conflits ? » pour comprendre) !
Et si mon partenaire se force à avoir des relations sexuelles malgré son absence de désir ? N’est-ce pas une façon d’avoir plus de sexe dans mon couple ?
Il se peut que votre partenaire aie choisir de se forcer à avoir des relations sexuelles malgré ces défenses de 1er niveau. Lorsque c’est le cas, il/elle le fait généralement en vertu du principe n°3 dit « du moindre mal » = il/elle pense avoir le choix entre :
– subir une atteinte à son bien-être en se forçant à avoir une relation sexuelle
– subir une atteinte à son bien-être à cause de la rupture de la relation de couple ou de violence conjugale verbale ou physique
A ce sujet, l’article « comment maintenir une relation harmonieuse quand je n’ai pas envie de mon mari mais que j’accepte quand même d’avoir une relation sexuelle avec lui ? » pourrait vous intéresser.
Votre partenaire s’est alors mis lui-même dans un piège : plus il se force, moins il a de désir et de plaisir. Moins il a de désir, plus il pressent le risque d’une rupture de la relation, plus il se force. Et ainsi de suite.
De plus, en vertu du principe n°2 dit » de perfectionnement des défenses », il se peut que les choses suivantes se produisent :
– l’inconscient devient de plus en plus focalisé sur les moindres signes qui pourraient montrer que vous allez éventuellement chercher une relation sexuelle et sur-réagit à tous ces signes. Votre partenaire peut alors réagir de façon désagréable ou agressive aux interactions avec vous, même aux moments où vous ne pensez pas du tout au sexe et où vous essayez d’être simplement attentionné-e et ce, afin de vous éviter d’avoir envie de lui/elle.
– l’inconscient finit par inverser la balance des risques et se met à considérer qu’il devient plus dangereux de continuer à avoir des relations sexuelles. Le réflexe de protection risque alors de finir par inciter votre partenaire à choisir de rompre plutôt que de continuer à se forcer. C’est à mon avis le moins pire qui puisse arriver …
– n’arrivant pas à faire comprendre à votre partenaire qu’il devrait arrêter de se forcer, son inconscient peut lui faciliter la tache en déclenchant des troubles somatiques l’empêchant d’avoir des relations sexuelles quand bien même il voudrait se forcer malgré tout.
– n’arrivant pas à gérer le stress lié au dilemme continuel entre respecter son intégrité en se forçant à avoir des relations sexuelles et respecter son intégrité en préservant la relation, l’inconscient amène votre partenaire à avoir des conduites paraissant « bizarres » ou jugées pathologiques alors qu’elles ne sont que les manifestations des tentatives que fait l ‘inconscient pour gère le problème : crises de panique,TOC, obsessions, phobies sociales, dépression, troubles alimentaires, … (évidemment ces troubles peuvent avoir de multiples autres origines !)
Il se peut aussi que rien de tout ça n’arrive. Mais ce sont cependant des stratégies qui surviennent assez régulièrement dans ce genre de situations.
Alors là, on est coincés me direz-vous ? Moi je veux du sexe, mon partenaire n’en veut pas, plus j’insiste, moins il en veut. Et même si mon partenaire se force, ça en marche pas. Je n’ai plus qu’à aller voir ailleurs … Ouh la ! Pas si vite !
Comment s’y prendre alors plus concrètement pour avoir plus de sexe dans mon couple ?
L’idée est d’apprendre au système de défense de votre partenaire que vous n’êtes pas une menace pour son intégrité.
Ce que je vais dire maintenant n’est qu’une suggestion évidemment, mais voici ce qu’on peut faire dans ces cas-là …
Comme vous l’aurez compris, insister et exiger moins parait adapté …
Vous pouvez même dire à votre partenaire que vous avez lu un super article sur le sujet et que vous avez compris que trop insister est dommageable pour votre vie sexuelle et pour le désir de votre partenaire. Que vous pensez qu’insister et demander du sexe ne sert qu’à dégrader davantage votre relation, que votre partenaire se fait du mal à vouloir se forcer pour vous faire plaisir si c’est le cas.
Ce qui ne vous empêche évidemment pas de parler de sexe, avec délicatesse quand même : parlez de ce que vous auriez envie de faire à votre partenaire – et pas de ce dont vous auriez envie vous hein, l’idée est de cultiver l’envie de votre partenaire, pas la vôtre. Parlez de sexe, échangez sur le sujet, cherchez à savoir ce dont votre partenaire aime précisément … et parlez-lui de ce qu’il/elle aime. Tout en lui disant que vous ne souhaitez absolument pas le forcer.
Mais sans aller plus loin. Et surtout n’en faites pas trop …
Pour aller plus loin, si votre partenaire semble manifester à nouveau du désir pour vous et vous le montre, je vous invite à refuser ses avances – même si vous mourez d’envie d’y céder – en expliquant que c’est trop tôt et que le désir de votre partenaire doit absolument être respecté, qu’il/elle doit d’abord s’assurer qu’il/elle a vraiment très envie parce que sinon, il/elle se met en danger et risque de dégrader encore plus son désir et son plaisir.
Dans un 2e temps, vous pouvez aussi commencer les caresses si votre partenaire semble partant mais vous interrompre de vous-même avant d’en arriver au rapport sexuel en lui-même, toujours avec les mêmes raisons que ci-dessus.
Torture allez-vous me dire … Un peu, mais puisqu’on ne désire que ce qui nous manque, peut-être est-ce un prix à payer pour retrouver une vie sexuelle plus satisfaisante … A vous de voir …
Est-ce que ça suffit pour rétablir le désir sexuel de mon/ma partenaire, pour avoir plus de sexe dans mon couple ?
Ce n’est évidemment pas aussi simple que ça de rétablir le désir sexuel d’un partenaire. Cela prend généralement du temps car le système de défense de votre partenaire reste à l’affût. Il sera d’autant plus à l’affût qu’il a été confronté longtemps et fréquemment au problème. Toute attitude pouvant être considérée comme un retour à l’ancien fonctionnement sera donc très rapidement détectée et conduira rapidement à la remise en place des mécanismes de défense précédents.
Il est évident aussi qu’il y a des tas d’autres questions à se poser qui peuvent jouer sur le désir :
– votre motivation pour avoir une relation sexuelle – par désir de votre partenaire ou simplement pour vous « soulager » ? Voir l’article «Un problème ou une solution » à ce sujet
– le plaisir que prend votre partenaire dans la relation : s’il n’y a pas de plaisir, il est assez rare qu’il y ait du désir.
– la façon dont vous vous rendez désirable à ses yeux de façon globale (et pas uniquement comment vous rendez le sexe désirable)
– et d’autres choses encore dont je parlerai dans des articles futurs
Cependant, le réflexe de défense dont je parle est suffisamment fort, pour à lui tout seul, être une part non négligeable des problèmes de couple.
Les risques que vous prenez en cessant d’exiger du sexe de votre partenaire …
Evidemment, en cessant d’exiger des relations sexuelles de votre partenaire, vous prenez un risque : celui que le désir de votre partenaire ne revienne pas et que vous n’ayez donc plus de sexe du tout. Mais au moins vous serez fixé-e …
Cependant si vous avez envie que votre partenaire retrouve du désir pour vous et que le sexe reprenne une place dans votre couple qui vous convienne mieux, alors c’est en tenant compte de ce principe de protection que vous aurez éventuellement une petite chance d’y parvenir.
Bon ceci étant dit, si vous n’en avez rien à faire du désir de votre partenaire et qu’il vous est égal d’avoir des relations avec quelqu’un qui n’en a pas du tout envie, vous pouvez continuer à exiger des relations sexuelles ou à accepter que votre partenaire se force. Vous ne risquez que d’aggraver le manque de désir de votre partenaire, ce qui pourra éventuellement conduire celui-ci à avoir des conduites d’évitement plus perfectionnées que j’ai soulignées plus haut. Mais ça n’est pas forcément un problème pour vous. Vous prenez simplement le risque qu’obtenir une relation sexuelle de vitrée partenaire devienne de plus en plus compliqué et que votre vie sexuelle soit de moins en moins satisfaisante puisque vous aurez un/une partenaire qui a de moins en moins de désir et de plaisir. Mais bon c ‘est vous qui voyez …
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Bibliographie et ressources à propos de sexe et de désir
- sur ce blog : tous les articles de la rubrique « Couple »
– des livres : à vrai dire, très peu de livres ont à ce jour trouvé grâce à mes yeux à ce jour concernant le couple car la plupart oublient complètement ces mécanismes de défense et/ou n’abordent que très peu le sexe dans le couple ou l’abordent sous un angle que je trouve plutôt simpliste.
Je vous propose cependant de lire :
– à propos de désir féminin et pour démonter quelques idées reçues :
– à propos de stratégies pour retrouver le désir (attention ces stratégies ne fonctionneront que si vous tenez compte en amont du principe de protection dont je parle ici) :
Et évidemment, vous pouvez lire et relire les ouvrages de Gregory Bateson qui vous aideront à comprendre les mécanismes biologiques extrèmement puissants de l’être humain, et notamment « La Nature et la Pensée » qui devrait être un préalable à toute pratique visant à comprendre l’humain :
Encore une fois très juste, un grand merci.
Bon en vertu des 3 principes que tu expliques très bien, je comprends que nos comportements-dixit toi- » paraissant « bizarres » ou jugées pathologiques » ne sont que le résultat du « « principe du moindre mal » pour Tous les domaines de la vie en général. Par exemple, et c’est juste des exemples, l’anorexie ou l’autisme
(ou toute maladie mentale) pourrait être ce résultat…bon comme je suis pas sure d’avoir bien compris , ni d’êtres claire, j’aurais besoin au travers de ces exemples que tu développes pour bien assimiler tes 3 principes que je trouve trééééés éclairants sur nos fonctionnements… Est-ce possible…? Merci, merci!
Dans la plupart des maladies mentales aucune cause organique (dérèglement chimique du cerveau par exemple) ou génétique n’a jamais pu être démontré. La « maladie mentale » semble donc être plus un classement moral des comportements jugés « acceptables » de ceux qui ne le sont pas.
Et oui, on peut regarder les comportements jugés pathologiques comme étant les meilleures adaptations possibles que la personne a trouvées à son contexte et à ses apprentissages faits par le passé, respectant les principes dont je parle plus haut.
Dans l’autisme par exemple – même si les recherches actuelles cherchent des causes organiques – les comportements typiques des autistes sont souvent des façons de gérer des angoisses, les stéréotypies par exemple. Lorsqu’on permet aux autistes de faire des apprentissages qui leur permettent de s’adapter à leur contexte (émotions ressenties très fortement par exemple, hypersensibilité de la peau, …), alors ils peuvent pour la plupart s’insérer dans la société.
L’anorexie est aussi un comportement adaptatif. Je ne voudrais pas faire de généralités car chaque cas est différent mais en très schématique, les personnes souffrant d’anorexie sont généralement des personnes qui gèrent leurs angoisses sur un mode de contrôle, le contrôle sur le corps en étant une manifestation. L’apprentissage d’autres modes de gestion des émotions et des interactions sociales – sans se préoccuper de la nourriture, contrairement à ce qui est parfois fait – donne de bons résultats.
Idem pour la boulimie, les TOC, la dépression, la schizophrénie, la consommation de drogue, … : si on regarde chaque comportement et son utilité pour la personne – et non comme une maladie – alors on comprend mieux le fonctionnement du système et on peut mieux aider la personne à s’en sortir.
Le concept de maladie mentale est très discutable. A ce sujet, je t’invite à lire l’excellent de livre de L’Imposture de la maladie mentale : Critique du discours psychiatrique
En espérant que ça répond à ta question 😉
Oui, merci beaucoup Sandrine pour cet éclaircissement et le temps passé à me répondre. Je vais essayer de fouiner du côté du livre que tu me conseilles.
Concernant l’anorexie et sa gestion par » L’apprentissage d’autres modes de gestion des émotions et des interactions sociales » as-tu des livres à me conseiller ou/et des thérapeutes spécialisés (région paris ou Chambéry).
Merci d’avance. Et belle journée…
Désolée pour ma réponse tardive, je suis (un peu) en vacances ;-).
Je n’ai pas de livres spécifiques sur le sujet, il y en a très peu de vraiment intéressants (du moins je n’en ai pas trouvé encore qui soient à la hauteur de mes attentes 😉 …).
Il y a bien un livre de Nardone sur le sujet mais c’est plutôt un livre destiné aux thérapeutes Manger beaucoup, à la folie, pas du tout : La thérapie stratégique face aux troubles alimentaires
Le sujet de l’anorexie est très complexe et il serait étonnant de trouver dans un seul livre les ressources pour se sortir de ce mécanisme. Chaque cas est particulier et il s’agit de comprendre pour chaque cas quelles sont les situations à gérer différemment.
Sur Paris, j’ai des contacts oui, je te les envoie par email. Sur Chambéry, à part moi, je ne connais personne.
Sandrine
Merci !
Merci de mettre des mots sur un ressenti culpabilisant, sur cette sensation de devoir se forcer, et cette baisse progressive du désir.
Merci.
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Grâce à vous je viens de comprendre ce qui se passe dans mon couple. Merci
Bonjour,
Merci pour cet article tout à fait juste vous avez exactement cerné le problème. Et lorsque le désir commence à diminuer dans un couple cela provoque des malentendus qui peuvent avoir des conséquences très graves comme une infidélité ou carrément une rupture. Le manque de communication est très malsain dans une relation surtout pour le sexe. Trop de couples pensent que tout va se faire tout seul sur le plan sexuel et qu’il n’y a pas besoin d’en parler. C’est une erreur monumentale. Prenons l’exemple de la sodomie, qui est une pratique dans le fond assez douloureuse, pour qu’un rapport anal se passe bien et que les deux partenaires puissent ressentir du plaisir il faut que le corps soit totalement détendu, mais attention le blocage peut être physique et mental. Il faut que ce soit absolument consentie pour que l’esprit ne se bloque pas et que le corps reste « ouvert ». Un rapport forcé sera automatiquement désagréable. Voilà pourquoi il faut parler dans le couple des envies réelles des deux partenaires pour que le désir puisse être augmenté. La complicité est un élément essentiel dans les rapports sexuels du couple.
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