Evaluer l’éducation de nos enfants …

14.05.23 Gloria esquisse
Image issue du blog « Les esquisses de Yoko Tsuno »

Souvent, lorsque je rencontre des parents qui ont fait le choix d’une éducation sans punition ni récompense notamment et sans fessée en particulier, ils me disent parfois :

OK, nous on a fait ce choix là mais il est difficile à défendre.
Notre entourage nous renvoie que nos enfants n’obéissent pas au doigt à l’oeil, contrairement à ceux qui sont éduqués plus classiquement. C’est épuisant et désespérant.

Et c’est vrai que c’est fatigant, usant parfois. Nos enfants se comportent comme des enfants et nous donnent mille occasions d’avoir envie de les punir ou de leur donner la « bonne petite fessée » qui va leur remettre les idées en place comme l’entourage nous le dit aussi souvent.

Oui ça prend de l’énergie, de la retenue et des compétences émotionnelles et relationnelles pour prendre du recul et chercher une solution plus constructive qui sera respectueuse de qui ils sont.

Des enfants sages comme des images …

Ce serait tellement plus simple si nos enfants se tenaient tranquilles.

C’est vrai aussi que nous aimerions tellement que, pour clouer le bec aux critiqueurs de tout poil, nos enfants soient sages comme des images, qu’ils restent tranquillement à table, qu’ils ne discutent pas quand nous leur demandons de faire quelque chose, qu’ils disent « bonjour », « merci » et « pardon » sans que nous ayons à leur rappeler, qu’ils ne nous coupent pas la parole, …

En gros, qu’ils soient la preuve vivante de la réussite de notre éducation.
Qu’ils soient la preuve vivante de notre réussite tout court.

Parce que chez les autres, les enfants semblent filer droit et ne pas discuter, ne pas faire de bêtises, obéir, …

Alors on me dit

oui mais ça marche l’éducation autoritaire. La preuve, regardez les enfants des autres : ils sont sages !

A quoi je réponds 2 choses :

La première, c’est que cette « réussite » peut n’être que façade. Je rencontre suffisamment de parents en tout genre et dans des cadres variés pour savoir que ce qu’on dit et ce qui se passe vraiment sont 2 choses différentes. Qu’il n’est jamais aisé de dire qu’on a des difficultés avec son enfant et qu’on préfère mentir que de le dire.

Mais je réponds aussi et surtout que cela dépend du but que vous souhaitez atteindre en tant que parent

Quel est votre objectif en tant que parent ?

Si votre objectif est d’apprendre à vos enfants à obéir sans discuter, alors oui, il est possible d’atteindre ce but là en utilisant l’autorité. Vos enfants apprendront à obéir sans discuter, quel que soit l’ordre. Vous aurez la paix.

Par contre, si votre objectif est que vos enfants deviennent des adultes autonomes et responsables, alors il est probable que la méthode autoritaire fonctionne beaucoup moins bien.

Christophe André le dit assez bien dans cette citation :

La punition sert – éventuellement – au maintien de l’ordre, non à créer une ambiance psychologique de motivation au changement personnel.

Donc par une éducation autoritaire et punitive, vous obtiendrez – peut-être – le maintien de l’ordre.

Mais cela peut aussi avoir des effets secondaires. Car comme le dit très bien Haim G. Ginott :

A quoi cela avancerait-il d’avoir éduqué un jeune enfant à être soigné, poli et charmant s’il est incapable de réagir devant la souffrance des autres?
 Qu’a-t-on accompli si on a élevé un enfant brillant, un premier de la classe, qui utilise son intelligence pour manipuler les autres ?
 Et voulons-nous des enfants tellement adaptés qu’ils sont d’accord avec une situation injuste ?
Comprenez-moi bien : je ne m’oppose pas à ce qu’un enfant soit poli, soigné et instruit.
 La question cruciale est pour moi la suivante :
 quelles méthodes a-t-on utilisé pour arriver à ces fins ?
 S’il s’agit d’insultes, d’attaques ou de menaces alors on peut être certain qu’on a aussi enseigné à cet enfant à insulter, attaquer, menacer et plier sous la menace.
 Si d’un autre côté, on utilise des méthodes qui sont humanisantes alors on enseigne quelque chose de beaucoup plus important qu’une série de vertus isolées.
On montre à l’enfant comment être une personne, un être humain qui peut conduire sa vie avec force et dignité.

Apprendre à désobéir …

Cela fera sans doute bondir les partisans d’une éducation autoritaire mais je pense sincèrement qu’un enfant a plus besoin d’apprendre à désobéir qu’à obéir.

Apprendre à obéir sans discuter est relativement simple, même si cela ne fonctionne pas avec tous les enfants.

Apprendre à désobéir à bon escient est beaucoup plus compliqué.

Il ne s’agit justement pas que l’enfant désobéisse juste parce qu’on essaie de lui poser un interdit. Ce qui arrive avec la méthode autoritaire justement.

Les enfants les plus sûrs d’eux-mêmes ne se laisseront pas mettre dans un cadre qui ne leur convient pas ; ceux qui aiment avoir le contrôle pourront désobéir juste parce que cela leur permet de garder le contrôle.

A ces enfants-là, plus on imposera un cadre et plus ils se rebelleront, accumulant provocations sur provocations et punitions sur punitions sans que cela ne semble les atteindre (ce n’est pas l’objet de cet article mais il y aurait à dire à ce sujet 😉 !).

Apprendre à désobéir alors, pour quoi faire ?

Une règle n’est pas forcément juste ou respectable. Les règles et les lois peuvent parfois être injustes.

C’est souvent le cas avec nos enfants : ils grandissent vite et ce qui était adapté et fonctionnel il y a peu ne l’est plus très rapidement. Ou bien alors nous l’avions posée par principe mais elle ne convient pas à l’enfant en particulier que nous avons. Les règles évoluent et changent avec chaque enfant et avec le temps.

Si personne ne conteste jamais les lois et les règles, il y a peu de chances qu’elles changent, évoluent et deviennent plus justes. Rappelez-vous l’article sur la colère, cette inconnue qui vous veut du bien

Pensez à ces manifestations, ces actions pour faire changer les choses lorsqu’elles nous paraissent injustes …

Si nos enfants ne sont pas autorisés à contester les règles que nous leur posons, si nous leur apprenons qu’aucune forme de désaccord ou de désagrément n’est autorisée, comment pourrions-nous faire évoluer les choses et les accompagner dans leur autonomie ?

Mais apprendre à désobéir sert encore à autre chose à mes yeux : comprendre à quoi sert de contester à bon escient.

Nous qui reprochons à notre monde d’être inhumain, aidons-nous nos enfants à le rendre plus humain lorsque nous leur demandons d’obéir sans discuter ?

Nous qui reprochons à notre monde d’être injuste, aidons-nous nos enfants à le rendre plus juste en leur inculquant qu’ils doivent obéir sans réfléchir ?

Nous qui trouvons notre monde trop individualiste, aidons-nous nos enfants à le rendre plus sensibles aux autres en exigeant d’eux la soumission à l’autre ?

Apprendre à obéir ET à désobéir A BON ESCIENT est à mon avis primordial pour que nos enfants puissent prendre du recul sur ce qu’ils vivent et pour qu’ils n’acceptent pas l’inacceptable.

Pour ceux que cela intéresse, je vous invite à vous intéresser à l’expérience de Milgram. J’en reparlerai certainement à l’occasion sur ce blog.

Comment évaluer une éducation ?

La question est souvent là : est-ce que je fais fausse route avec mes enfants ou bien est-ce que ça va ? Suis-je un bon ou un mauvais parent ? J’avais déjà un peu parlé de ce sujet par ici.

A mes yeux, le vrai problème, c’est que nous avons tendance à juger la valeur d’une éducation au comportement des enfants.

Ils se comportent comme de « vrais » enfants = ils sautent, courent, crient, pleurent, s’agitent ? Notre éducation serait loupée (voir l’article « quand nous attendons de nos enfants qu’ils se comportent comme des adultes« )
Ils se comportent comme des adultes ne sauraient pas le faire = ils se tiennent tranquilles, travaillent sans discuter, se taisent, … ? Notre éducation serait réussie.

Jugeriez-vous la beauté finale d’une table sur une esquisse ou une sculpture à une simple ébauche ?
Jugeriez-vous de la qualité d’un écrivain à ses compétences en écriture au CP ?
Non ?

Alors ne jugez pas une éducation au comportement des enfants qui la subissent … mais à celui des adultes qu’ils seront devenus.

Rendez-vous dans 20 ans, ou plus  😉 …

Quelques livres pour aller plus loin :

Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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36 thoughts on “Evaluer l’éducation de nos enfants …

  • 23 mai 2014 à 08:56
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    Merci Sandrine pour cet article , me voilà « armée » de quelques arguments pour répondre à mon beau père la prochaine fois qu’il sous entendra qu’on ne sait pas éduquer nos filles et qu’un bon coup de trique ne leur ferait pas de mal….

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  • 23 mai 2014 à 09:29
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    Merci Sandrine pour ce très bon article, bien argumenté et avec plein de liens tellement précieux pour aller plus loin dans la réflexion !
    Je partage sur le blog de l’asso.
    Je suis en train de lire Ginott, ça fait bcp de bien !
    C’est toujours un plaisir de vous lire. @ bientôt
    NT

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  • 23 mai 2014 à 10:10
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    Comme Laurianne je voudrais te remercier pour cet article, il met en mots ma pensée, ma réflexion du moment!

    Avant j’essayais de convaincre les autres que ma manière d’envisager l’éducation était meilleure pour l’enfant mais je me prenais des murs comme le dit l’expression parce que dans le fond tout le monde veut le meilleur pour ses enfants seulement il manque souvent des outils et de la connaissance pour faire « autrement » que ce qui a toujours été fait ou que ce qui est véhiculé dans la société.

    Maintenant je suis sûre de moi, de mon choix d’éducation même si ma réflexion est en constante évolution disons que je n’ai plus besoin de me confronter aux autres pour être sûre d’être sur le chemin qui me convient et qui me semble le plus juste pour moi et mon fils. Maintenant je préfère amener à la réflexion et poser des questions en terme d’objectif, votre objectif est de vous faire obéir qu’importe la manière ? D’accord alors votre type d’éducation rencontre ce que vous cherchez à obtenir mais ce faisant vous faites aussi tel et tel message à vos enfants (les messages implicites sont différents en fonction évidemment, prenons la fessée comme exemple puisque c’est d’actualité, si je donne une fessée j’envoie comme message « stop, ça suffit, les (mes) limites sont dépassées » mais aussi « la loi du plus fort l’emporte », « la violence est justifiable et est un moyen pour résoudre les conflits et obtenir ce que l’on veut des autres », « on peut taper et aime ») et puis je leur demande de réfléchir s’ils sont aussi en accord avec ça.

    Je fais ça depuis peu mais je constate que les personnes sont plus ouvertes à la réflexion quand on reconnaît leur vécu, qu’ils font au mieux et qu’on parle en terme d’objectif!

    Je suis entière d’accord avec vous également sur le fait que juger une éducation sur les comportements des enfants n’est pas « logique », il faut évaluer les adultes qu’ils sont devenus alors merci pour la métaphore de l’écrivain, tellement parlante!

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  • 24 mai 2014 à 02:08
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    J’utilise un autre argument, qui en général fait mouche, car il ne « défend » pas mes enfants ou mon type d’éducation directement, et il « n’attaque » pas celle de mon détracteur directement non plus (je n’aime pas répondre sur le même mode) :
    – en France, les limitations de vitesse ne sont respectées que s’il y a gendarme ou un radar ou qu’on veut donner le bon exemple ponctuellement (enfants de 16 ans en conduite accompagnée). Si notre jardin n’a pas de barrière, il sera inévitablement utilisé comme un bien public (donc pas respecté). Les toilettes publiques sont innommables. Quand le patron n’est pas là, les projets n’avancent pas.
    – en Allemagne / Finlande, etc, les limitations de vitesses sont respectées, les jardins n’ont pas de barrières et personne n’y met les pieds sans y être invités. On peut se rendre sans crainte dans des toilettes publiques. Quand le patron n’est pas là, ça ne se voit pas.
    > pourquoi ? (et là en général, je fais un graaaaand sourire, voir un clin d’oeil), et j’ajoute que l’efficacité d’une méthode éducative se voit à l’échelle d’un peuple d’adulte sur la durée, pas à l’échelle individuelle en jaugeant des enfants à un instant T.
    Et je conclue « Vous voulez qu’on discute sur le thème de l’éducation ? Un de mes sujets de réflexion favoris ! »
    Bizarrement, personne n’embraye, flûte…

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  • 24 mai 2014 à 08:39
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    bonjour,

    MErci pour cet article qui me réconforte un peu dans ma façon de penser sur l’éducation de mes enfants. JE suis plutôt dans le style à vouloir discuter, les faire réfléchir sur leur bêtise en évitant « les fessées », mais je me heurte à mon mari qui lui serait plutôt autoritaire. Et quand il voit qu’avec lui, ils obéissent et qu’avec moi, non. Il me dit « je ne suis pas convaincu de ta méthode. Et donc grande discussion à chaque fois. Peut être que je m’y prend mal. Mais votre article ne peut que m’encourager à continuer même si sur le moment c’est difficile. Le but est qu’adulte ils soient des adultes réfléchis, sachant obéir et désobéir à bon escient…..Un peu comme les scandinaves dont j’aime leur façon d’être, de vivre et d’élever leurs enfants.
    MErci encore.
    bonne journée et bon week-end

    Ps: dans votre article,vous dîtes:

    « Les enfants les plus sûrs d’eux-mêmes ne se laisseront pas mettre dans un cadre qui ne leur convient pas ; ceux qui aiment avoir le contrôle pourront désobéir juste parce que cela leur permet de garder le contrôle.

    A ces enfants-là, plus on imposera un cadre et plus ils se rebelleront, accumulant provocations sur provocations et punitions sur punitions sans que cela ne semble les atteindre (ce n’est pas l’objet de cet article mais il y aurait à dire à ce sujet 😉 !). »

    Je suis partante d’en savoir plus. Car j’ai l’impression d’en avoir un à la maison!
    MErci

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    • 24 mai 2014 à 11:51
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      Bonjour
      En farfouillant sur le blog, vous devriez trouver quelques outils.
      Mais ça vaudrait le coup que je fasse un article complet à ce sujet.

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  • 24 mai 2014 à 16:22
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    Un très bon article, bien écrit et plein de bon sens! J’ai parfois l’impression de passer pour une extraterrestre ou une personne immature lorsque je parle aux gens de ma conception de l’éducation, qui rejoint fortement la tienne. Je n’ai pas encore d’enfants mais je me destine à l’enseignement (institutrice) et je pense que cette conception de l’éducation par la contrainte, la menace, le chantage est largement partagée par bon nombre d’enseignants (qui finalement reproduisent souvent la façon dont ils ont été eux-même éduqués). Je ne crois pas qu’une éducation « autoritariste » permette l’épanouissement et l’autonomie aussi bien affective qu’intellectuelle des enfants mais qu’elle vise le formatage. Eduquer des enfants à respecter le sacrosaint cadre sans broncher, c’est créer de futurs citoyens dociles, sans aucun esprit critique, inhibés et à qui on n’a pas laissé la liberté de développer une personnalité propre et authentique. Quoi de plus arrangeant dans une société où on attend principalement des gens d’être de bons consommateurs obéissant et passif. Quand on voit à quel degré de mal-être général nous en sommes, je pense qu’il est urgent de faire quelque chose.
    C’est une question essentielle que tu as posé dans ton article. Si l’on veut que le monde change, si l’on veut créer une société plus humaine, moins individualiste, moins destructrice, commençons par changer notre regard sur l’éducation que l’on donne aux enfants.

    A ce propos, voici une petite vidéo très intéressante :

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  • 24 mai 2014 à 23:55
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    Merci pour cet article qui me conforte dans mes idées ! On a besoin d’être rassurés parfois !!!!
    Comme Etoile des neige, j’aimerai bien avoir quelques tuyaux pour gérer les enfants qui aiment avoir le contrôle et sont réfractaires à toute autorité ?
    Mon fils va voir une psychologue pour essayer de l’aider à calmer ses crises mais je me demande comment elle va gérer ça ?
    Est-ce que je ne passe pas la main à quelqu’un qui va tenter de transformer mon fils en bon petit soldat malgré que je lui ai présenté ma façon de voir les choses ???
    dur dur !!!!

    Répondre
    • 25 mai 2014 à 08:41
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      Le risque d’envoyer l’enfant chez le psy – si l’approche avec le psy n’est pas efficace – c’est de pathologiser une situation = de renvoyer à l’enfant qu’il ne fonctionne pas comme il faut. Cela peut parfois renforcer le problème : on renvoie à l’enfant qu’il ne fonctionne pas comme il faut et de son côté, il a juste besoin qu’on le respecte dans ce qu’il est. Arrêter les crises serait renoncer à ce qu’il est et donc cela peut aggraver les choses ou en tout cas les maintenir.
      Et d’une certaine manière, quand on envoie son enfant chez le psy dans l’idée qu’il cesse un comportement qui NOUS dérange, on lui envoie le message qu’il doit se soumettre à nos attentes oui. Même si nos attentes sont justifiées et compréhensibles évidemment (pour nous et pour l’avenir de notre enfant).
      C’est pour ça que je préfère – de très loin – travailler avec les parents pour aider les enfants : cela permet de désamorcer les crises qui seraient provoquées par certaines attitudes des parents (ça arrive aussi ;-)) et aussi d’aider l’enfant à acquérir les compétences émotionnelles et relationnelles dont il a besoin pour cesser les autres crises en restant dans un cadre familial. C’est moins pathologisant pour l’enfant et plus satisfaisant pour le parent qui se sent renforcé dans ses compétences de parent. L’intervention d’un tiers extérieur renvoie aussi au parent qu’il n’est pas compétent et que d’autres savent mieux faire que lui, ce que je récuse absolument : je ne fais pas mieux que les parents, je fais différemment. C’est la seule raison pour laquelle cela marche.

      Pour les enfants qui font crises sur crises, j’avais déjà un tout peu évoqué ce sujet dans l’article sur les crises des enfants : http://blog.scommc.fr/les-crises-de-nos-enfants/

      Répondre
  • 26 mai 2014 à 23:41
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    Bonjour,
    Merci pour votre blog et vos articles qui me confortent dans nos choix éducatifs.
    Connaîtriez-vous des accompagnants parentaux qui pourraient justement aider notre famille à mieux vivre/gérer les crises de notre fils de 3 ans, de la manière dont vous le faites ? Nous habitons dans la région choletaise.
    Bonne continuation !

    Répondre
    • 27 mai 2014 à 09:43
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      Bonjour Solène

      Je n’ai pas de coordonnées sous la main mais je peux me renseigner. Je vous dis ça d’ici quelques jours.
      Pour ma part, je propose aussi des accompagnements via Skype qui fonctionnent plutôt bien malgré la distance « technologique ». Si ça peut vous intéresser, vous pouvez me contacter par email : sandrine@scommc.fr

      Sandrine

      Répondre
  • 15 septembre 2014 à 10:40
    Permalink

    Bonjour,
    Comme Etoile des neiges, je suis tout à fait partante pour un article sur « Les enfants sûrs d’eux-mêmes qui ne se laissent pas mettre dans un cadre qui ne leur convient pas – A ces enfants-là, plus on imposera un cadre et plus ils se rebelleront » !!
    Encore merci pour votre blog : quand je commence à lire un article, il m’amène à un autre puis un autre…passionnant !

    Répondre
  • Ping :Faut-il rétablir l’autorité ? | Les Vendredis Intellos

  • 8 avril 2015 à 13:51
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    Bonjour,

    Je vous remercie pour cet article et cela me permets de comprendre certaines choses. Pour mieux comprendre où je souhaite en venir, il faut d’abord que je me caractérise : je me sens plutôt comme le mari de « étoile des neiges » à savoir autoritaire et peut-être même rigide. Autant je comprends cette façon d’éduquer expliquer dans l’article, autant j’ai parfois du mal avec car, à mon sens, le problème vient non pas lorsqu’on est en vase clos, entre nous, dans la famille, mais lorsqu’on est à l’extérieur.
    En effet, je rencontre des parents d’enfant dont l’éducation est celle que vous expliquez (en tout cas, quand nous discutons de la façon dont nous éduquons nous enfants, c’est comme cela que je le comprends) et lorsque je vois leur enfants crier, chahuter, ne pas écouter l’adulte, se mettre en avant au détriment d’enfants plus calmes, et notamment des miens, je me dis « pourquoi doit-on supporter cela ? pourquoi ai-je cette impression qu’ils ne respectent pas les règles ? n’obéissent pas ? ou comme vous le dites « désobéissent mais pas à bon escient » ? pourquoi mes enfants en supportent les conséquences et sont lésés ?  » Et à ce moment-là, je me dis « pourquoi les parents laissent faire ? pourquoi ne sont-ils pas plus autoritaires ? ou en tout cas, n’ont-ils pas plus d’autorité vis-à-vis de leurs enfants ? pourquoi laissent-ils faire sous prétexte que l’enfant doit savoir se débrouiller, le laisser vivre, être un enfant ? ».
    Je ne dis pas que ma façon d’éduquer est la meilleure, loin de là, même très loin de là, et j’aimerai bien me mettre à l’éducation comme celle que vous expliquez, et comme vous dites, on verra bien les adultes qu’ils deviendront, mais en attendant, au moment présent, à l’instant t, leurs comportements lèsent celui d’enfants plus calmes, plus discrets, plus introvertis, qui écoutent et obéissent. Je trouve que c’est injuste quelque part.
    Ce que je veux dire c’est que je suis de votre avis tant que cela ne lèse pas autrui, et ce que je peux constater dans mon quotidien, c’est que la nuit en partie à autrui.
    Et je pense qu’un mixte des 2 seraient bien mieux.
    Je ne sais pas si j’ai été assez clair dans mon explication.
    En tout cas, merci encore pour l’article.
    Cordialement,
    Easy

    Répondre
    • 8 avril 2015 à 14:44
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      Bonjour

      Je ne comprends pas très bien en quoi les autres enfants sont lésés.
      En effet, soit ils se comportent « sagement » spontanément. Cela signifie alors qu’un mode plus expansif ou plus rebelle ne leur convient pas et ils ne sont pas lésés. Ils seraient lésés si on les obligeait à se comporter d’une façon extravertie et « rebelle » qui ne leur convient pas.
      Soit ils ne se comportent pas sagement de façon spontanée mais parce qu’ils y ont été contraints. Ils aimeraient se comporter plus librement mais ne peuvent pas sous peine de sanctions. Alors là oui il est possible qu’ils soient lésés.

      Mais la solution ne peut pas résider dans plus de rigidité dans l’éducation des enfants plus libres. Faut-il pénaliser les autres enfants parce que certains parents ont choisi un mode éducatif plus strict que leurs parents ? Je ne comprends pas votre raisonnement.

      En fait ce que je ne comprends pas, c’est en quoi ce mode éducatif nuit à autrui. Ce n’est pas ce que je constate autour de moi, au contraire.
      Pouvez-vous me donner des exemples plus précis ? Ce serait plus simple pour se comprendre.

      Répondre
      • 9 avril 2015 à 10:40
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        Bonjour,

        Pour répondre à vos questions :

        Le terme « lésé » est certainement trop fort par rapport à la réalité, néanmoins je vais continuer avec pour rester cohérent.

        Je comprends vos commentaires et quand je parlais de « léser », je parlais du fait que de par le comportement des enfants, celui-ci peut « léser » les autres.

        Pour l’exemple d’être sage ou pas spontanément, si un enfant apprécie le calme, la tranquillité et le silence, et que d’autres apprécient chahuter et bien celui qui apprécie le calme est lésé par le comportement des autres qui chahutent.

        Ensuite, non, il ne faut pas pénaliser les enfants dont les parents ont choisi une éducation plus souple par rapport aux parents plus rigides, mais cela va dans les 2 sens c’est-à-dire qu’il ne faut pas non plus que le comportement des enfants dont l’éducation est plus souple pénalise les autres.

        Pour vous donner des exemples en voici quelques uns :

        – dans un groupe d’enfant qui devait se changer après de la natation, une bonne partie écoutait, obéissait (aveuglément ou pas) et l’autre n’écoutait pas, n’obéissait pas, et bien le groupe a été pénalisé car ils sont sortis en retard et n’ont pas pu bénéficier de 15 minutes de récréation
        – dans les jeux de bacs à sable, des enfants jettent du sable autours d’eux sans faire attention à ce qui les entourent, et les parents n’interviennent pas parce qu’il faut que les enfants soient débrouillard, autonomes, que ne c’est pas grave et donc cela peut causer des accidents car le sable entre dans les yeux des autres enfants
        – L’exemple que j’ai donné plus haut pour le canapé c’est à dire que l’enfant A saute sur le canapé d’autrui et non le sien et donc cela nuit à l’autre enfant B car les parents de l’enfant B lui ont dit que sauter sur un canapé va le casser et donc, l’enfant B est lésé car il aimerait bien sauter sur le canapé, ça à l’air drôle, mais il ne peut pas et que l’autre si, il le fait chez lui
        – un enfant, qui se trouve dans la cour où les enfants sont déposés avant d’entrer en classe, se met à crier fortement, il est 8h du matin, une fois, le parent présent ne dit rien, laissant « vivre l’enfant » car il est jeune et a besoin de s’exprimer, l’enfant crie une deuxième puis une troisième fois et là le parent intervient en disant « s’il te plaît, calme toi, que se passe-t-il, tu ne dois pas crier comme cela, etc… ? » l’enfant part, n’écoute pas crie encore plus fort et le parent ne dit rien, puis l’enfant se met à mettre des coups de pied sur la porte fenêtre, et là, c’est d’abord un autre parent, à côté, qui intervient en disant à l’enfant que ce n’est pas correct de mettre un coup de pied à la vitre et seulement le parent de l’enfant intervient, un peu penaud en disant « ah, il est un peu dynamique et aime l’activité »
        – un enfant A est autorisé à courir chez lui car il vit dans une maison et n’a pas de voisin en dessous, arrive chez un enfant B en appartement avec voisin en dessous qui aime le calme, donc, l’enfant B n’a pas le droit de courrir ; alors l’enfant A en arrivant, se met à courrir et cela lèse l’enfant B qui n’a pas le droit de courrir et qui aimerait bien courrir

        En fait ce que je veux dire c’est que l’éducation dont vous parlez est très bien s’il y a de l’autorité et des limites.
        Ce que je constate (bien sûr ce n’est pas la majorité, mais c’est ce que je vois) c’est que cela peut conduire à du laxisme, et les limites fixés n’étant pas les mêmes pour chacun, ces limites peuvent entrer en conflit (exemple pour les adultes : en résidence, une personne qui aime écouter de la musique avec un volume très fort, il en a le droit, cela ne dérange pas le voisin d’à coté qui tolère car plus souple, ou autre, mais cela lèse la personne d’en dessous qui préfère le calme et la tranquillité).

        Je suis d’accord qu’ « être autoritaire » n’est pas la meilleure solution ni la meilleure éducation, mais de l’autre côté, le « laisser-faire » devenant du laxisme non plus.
        Et ce que je vois, c’est que « laisser-faire », « laisser-vivre » sous prétexte de rendre autonome, responsable, réfléchis, humains, c’est aussi une façon de ne pas remplir son rôle de parents et donc cela lèsent les autres enfants.

        Est-ce plus clair ?
        Cordialement

        Répondre
        • 9 avril 2015 à 18:19
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          Situation 1 (natation) = est-ce que seuls les enfants éduqués dans la bienveillance font n’importe quoi ? J’ai des tas d’exemples où ce comportement n’a rien à voir avec le mode éducatif des parents mais simplement avec la façon dont les adultes présents gèrent la situation :-).
          Situation 2 (sable) : j’appelle ça du laxisme de la part des parents. Ca n’a rien à voir avec l’éducation bienveillante.
          Situation 3 (canapé) : Si l’enfant A ne sait pas qu’il ne faut pas sauter sur le canapé puisqu’on ne lui a pas dit, ce n’est pas de sa faute s’il ne respecte pas une règle qu’il ne connait pas. Peut-être qu’il va la respecter si on la lui explique (« chez B, on n’a pas le droit de sauter sur les canapés »).
          Que l’enfant B ait envie de sauter lui aussi sur le canapé, c’est normal. Ca ne veut pas dire qu’il va le faire. Mais peut-être qu’on peut trouver un contexte où il pourra satisfaire son envie de le faire (un vieux canapé, un trampoline, …). Si l’enfant se sent lésé, c’est qu’il a le sentiment que sa frustration n’est pas entendue (ce qui ne veut pas dire qu’on accède à sa demande mais simplement qu’on lui montre qu’on a entendu son sentiment et qu’on peut accéder à sa demande dans une certaine mesure).
          Situation 4 (enfant qui crie dans la cour) : ce n’est pas de l’éducation bienveillante non plus car le parent ne se met pas à l’écoute des sentiments de l’enfant mais reste sur un registre rationnel qui ne permet pas à l’enfant de sortir de l’émotion qui l’amène à crier.
          Situation 5 (enfant qui court) : idem situation 3 (canapé).

          Pour moi, les comportements que vous décrivez n’ont rien à voir avec l’éducation bienveillante dont je parle sur ce blog (parcourez-le pour mieux comprendre). Vous confondez avec le laxisme et ce n’est pas du tout ce dont il est question ici.

          De plus, si je suis votre raisonnement, il faudrait toujours s’aligner sur les parents les plus stricts.
          Or si les limites ne sont pas adaptées à l’enfant, ça ne fonctionne pas … et si elles ne sont pas adaptées au parent, elles ne fonctionnent pas non plus. Ce qui met tout le monde en échec et crée des problèmes.
          Cela supposerait aussi que tous les enfants devraient être éduqués pareil et c’est juste irréaliste :-).

          Répondre
          • 9 avril 2015 à 22:59
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            Bonsoir,

            Je réagis rapidement.
            J’ai relu votre article et je constate plusieurs choses.
            La première c’est que le terme bienveillant n’apparaît pas dans l’article mais je veux bien croire que vous êtes ou essayez d’être bienveillant et que la méthode se veut bienveillante. Et ceci me pousse à vous dire que même dans la méthode autoritaire, on veut aussi être bienveillant même si on n’y arrive pas mais en tout cas, on pense être biéveillant car on le fait en pensant que c’est pour son bien et non son mal.
            La 2ème c’est que je ne confonds pas avec le laxisme parce que je dit bien « le laisser- faire devenant du laxisme » et non pas  » le laisser-faire est du laxisme ».
            Ensuite, je ne dis pas qu’il faut s’aligner avec les parents autoritaires mais de faire un mixte des deux méthodes (voir la fin de mon premier poste) donc si vous aviez suivi mon raisonnement vous auriez vu que je parlais d’un mixte des deux.
            Puis, il y a une différence entre autorité et autoritaire, et je pense que dans votre méthode il n’y a pas d’autoritarisme et donc pas de « autoritaire » mais il y a de l’autorité sans quoi vous ne pourriez pas représenter la figure parental et sans quoi l’enfant n’aurait pas de repère pour respecter.
            Pour terminer le sens de mes commentaires c’est qu’effectivement c’est une très bonne methode mais que beaucoup de parents se disant de cette methode, ne l’applique pas jusqu’au bout (limites non fixées ou pas suffisantes car nuit à limite d’autrui) et cela devient du laxisme. En revanche c’est sûr que si vous arrivez à inculquer le respect d’autrui, les valeurs d’humanité de générosité de solidarité sans punitions c’est l’idéal.
            Cordialement,

          • 10 avril 2015 à 14:50
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            Votre souci initial était de dire que les enfants qui ne sont pas éduqués de cette façon sont lésés. Vous voulez, comme tous les parents, que les chose se passent le mieux possible pour vos enfants.
            Simplement j’attire votre attention sur le fait que je me sens lésée lorsque je ne suis pas satisfaite de ce que j’ai. Si tout va bien dans ma vie, que je me sens bien, que je me sens respectée, comprise, valorisée, je n’ai aucune raison de me sentir lésée du fait que d’autres fonctionnent différemment de moi.
            Par contre, si je ne suis pas bien dans ma vie, alors il y a des chances que je me sente lésée ou que je trouve injuste que d’autres aient des choses que moi je n’ai pas.

            Donc ce souci de ne pas léser les enfants me semble plus parler du fait que VOUS avez l’impression que VOUS les lésez dans votre manière actuelle de faire. Et c’est sans doute le signe qu’il serait peut-être temps de réfléchir à une autre façon de faire où vous auriez l’impression de moins les léser.

            Quant à l’utilité de la punition, il y a belle lurette que mêmes mes behavioristes – sur les travaux desquels on se fonde pour défendre la punition – ont montré que cette méthode était inopérante sur le long terme et généralement contre productive sur le long terme pour les apprentissages sociaux et émotionnels.
            J’en avais parlé ici http://blog.scommc.fr/punir-ca-sert-a-quoi/

  • 8 avril 2015 à 22:53
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    Ça me parle cette expression de parents autoritaires qui sentent leurs enfants « lésés » par les autres :
    – quand mon aînée est libre d’enlever son manteau en hiver, ça augmente les conflits dans les familles où les enfants ont obligation de rester couverts (contre toute logique, mais bon…) ;
    – quand nos enfants sont libres de grimper sur le dossier de notre canapé (une antiquité conservée justement pour ça !) et que nos invités l’interdisent à leurs enfants, idem : ouverture de conflit ;
    – quand mes filles font les courses seules (choisir les fruits, les peser et payer, à 2 ans et 4 ans) alors que les autres n’ont pas le droit de toucher à quoi que ce soit et du coup sont tentés, c’est de nouveau difficile à gérer pour eux.

    Forcément : si je vivais dans une dictature et que je découvrais la démocratie, j’en aurais envie aussi !
    Oui, les enfants « victimes » d’autoritarismes sont lésés. Et le fait d’être en contact avec d’autres enfants le met en évidence.
    Mais qui nuit à qui, finalement ?!!

    Je ne suis pas sûre que ce message soit bien pris pour ce qu’il est : mon objectif n’est pas d’attaquer d’autres méthodes éducatives mais de mettre le doigts sur un point qui fait mal en l’éclairant d’un autre point de vue.

    Répondre
    • 9 avril 2015 à 09:50
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      Bonjour,

      Je ne sais pas si ce post m’était directement adressé mais vu la teneur de celui-ci je pense que oui. Si ce n’est pas le cas, je vous prie de m’excuser.

      Alors, oui, je ne suis pas sûr d’avoir bien pris le message pour ce qu’il est.

      Le mot « lésé » que j’ai utilisé n’est certainement pas approprié car peut-être plus « fort » que la réalité.

      Ensuite, il est question de qui nuit à nuit ?

      Dans les exemples qui sont donnés, il n’y a pas de problème de problème car cela n’a pas d’incidence sur les autres enfants. Je veut dire par là que si l’enfant enlève son manteau en hiver, et qu’il a froid, et bien seulement lui aura froid, pas d’incidence sur les autres. Pareil pour le canapé, s’il peut grimper sur le canapé de chez lui, c’est très bien c’est son canapé ou celui de ses parents, et donc ils font ce qu’ils veulent.

      Le problème vient lorsqu’il grimpe sur le canapé des autres car il a l’habitude de grimper sur le canapé de chez lui et pense que c’est pareil chez les autres, alors que ce n’est pas le cas.
      Alors, là oui, cela nuit à l’autre.

      Donc, tant que cela ne nuit pas à autrui, il n’y a pas de problème, le problème vient lorsque cela nuit à autrui, et c’est de cela dont je parle lorsque je parle de « léser ».

      Ensuite, pour l’exemple de l’autoritarisme et la démocratie je comprends et je suis du même avis.

      En revanche, cela n’empêche pas d’avoir de l’autorité qui n’est pas de l’autoritarisme, qui n’est pas « être autoritaire ».

      Répondre
      • 10 avril 2015 à 09:24
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        J’avoue que je ne vois pas la différence, pour celui qui reçoit l’ordre, entre l’autorité et l’autoritarisme. Les dictateurs disent tous qu’ils agissent pour le bien de leur peuple !

        La différence est effectivement dans la volonté du donneur d’ordre : dans le premier cas, il pense sincèrement faire le bien, agir pour le bien de l’autre, alors que dans le second cas il jouit du rapport de force.

        Il est absolument impossible de mixer la méthode d’éducation bienveillante avec une autre : ni avec du laxisme (ça revient à abandonner l’enfant, le laisser s’embourber dans ses émotions, donc dans des difficultés relationnelles présentes et futures), ni avec une méthode autoritaire (qui revient à nier les émotions de l’enfant, le laisser s’embourber dans ses émotions, donc dans des difficultés relationnelles présentes et futures).
        Il est très difficile d’évaluer un type d’éducation, et totalement impossible en ne regardant que le comportement d’un enfant, puisque l’objectif est la construction du futur adulte.
        Alors regardons plutôt à l’échelle d’un peuple : la France / l’Italie font partis des pays européens où la méthode autoritaire prévaut. Résultat : ce sont des peuples malheureux (explosion des ventes d’antidépresseurs), irrespectueux (limitation de vitesse non respectées, toilettes publiques et trottoirs dégoutants, etc).
        Si vous êtes déjà allé dans les pays du Nord de l’Europe, vous aurez sans doute remarqué qu’il n’y a pas besoin d’un radar pour faire respecter le 30 km/h, qu’on peut aller sans crainte dans les toilettes publiques, que les jardins ne sont pas clôturés, etc. Pour avoir travaillé en Allemagne, je vous assure que le rapport bienveillant avec la hiérarchie assure un plaisir, une fluidité et donc une efficacité de travail bien supérieur qu’en France. De même, j’ai adoré le rapport sain que les élèves ont avec leurs professeurs (en tant qu’élève au lycée). Et tout ceci a pour source le type d’éducation : j’ai découvert, en tant que fille au-pair, qu’on pouvait passer plusieurs jours, voir plusieurs semaines dans des familles nombreuses, sans entendre les parents crier ! Et ce n’est pas pour autant du laxisme, bien au contraire : les enfants sont bien plus respectés que leur mère, qui ont beaucoup de mal à concilier famille et travail (d’où le taux de natalité en berne).

        Ce que je comprends derrière vos commentaires, c’est que vous souffrez dans certaines situations, pour vous-même ou vos enfants, que vous essayez de comprendre pourquoi et de trouvez des solutions pour mieux ou moins vivre ces situations.
        Elles ne sont pas dues à la méthode bienveillante, ça c’est sûr ! Au contraire, de la bienveillance des adultes autour (et par forcément uniquement des parents) auraient probablement améliorer le vécu de tout le monde.

        C’est sans aucun doute le mode relationnel le plus difficile à mettre en place, je suis très souvent en échec et retombe dans la méthode autoritaire, qui est pourtant tellement inefficace… Mais c’est parfois difficile de lutter contre les autoroutes créées dans mon cerveau par mon éducation. Mes parents utilisaient « pour notre bien » un martinet !

        Remplacez les enfants par les femmes : c’est ce qui se passait jusqu’au début du siècle dernier en France, elles étaient violentées « pour leur bien ».
        De même, jamais je n’attraperais par le bras (pour le faire avancer, le faire lâcher quelque chose, etc), jamais je ne crierais (pour le faire manger calmement, l’obliger à s’habiller, etc) un adulte dont le handicap le mettrait au même niveau d’immaturité que mes enfants.
        Ce ne sont pas des comportements dignes d’adultes sensés être matures, donc reconnaître leurs émotions et les gérer sans nuire à l’autre. Ce ne sont pas des actes dignes d’adultes sensés avoir une maitrise de leurs gestes et de leurs paroles.

        Bref, il y a du boulot, mais l’enjeu en vaut la chandelle !
        En effet, les cours management imposés dans les grandes multinationales, enseignent précisément les outils de la CNV (Communication Non Violente). Pour moi, c’est juste indispensable d’avancer dans cette voie, à la fois pour mon épanouissement personnel et professionnel, et pour celui de mes enfants.

        Allez voir par ici un exemple concret :
        http://blog.scommc.fr/je-vais-te-tuer-tes-quune-conne-gerer-la-violence-dun-enfant-sans-senerver/

        Répondre
        • 13 avril 2015 à 14:03
          Permalink

          Bonjour,

          Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il ne serait pas possible de mixer les deux méthodes car il y a peut-être des situations où telle méthode est plus adaptée que telle autre et donc, il faut utiliser la meilleure des deux de ce cas là.
          Ensuite, pour l’évaluation, je suis d’accord avec vous, c’est difficile, c’est dans le futur que l’on saura, mais d’ici là, je me dis qu’on peut quand même regarder à intervalle de temps régulier pour voir si le chemin menant au but est bon ou non, car je me dis qu’on ne peut pas juste le faire en se disant simplement « c’est pour le futur c’est bon, on verra à la fin ! »
          Je suis assez d’accord avec vous pour les pays du nord de l’Europe, car j’en ai moi-même expérimenté un et c’est la Norvège, mais il y a une chose qui n’a pas été mentionnée c’est qu’effectivement, le type d’éducation est différent, mais aussi le concept de « fatalité » et de « procédures » qui n’est pas une méthode d’éducation mais un « type » de pensée, que nous n’avons pas en France ou peu, mais très présent dans les pays d’Europe du nord, en tout cas, en Norvège. Je veux dire par là, qu’il y a aussi le « bon ben, comme c’est comme ça, c’est comme ça, faisons donc comme ça », ou bien « la procédure veut que ce soit comme cela donc, faisons comme cela ».
          Ensuite, oui, vous avez raison, il faut de la bienveillance et nous en manquant et s’il y en avait plus, tout serait bien mieux ! et merci de votre honnêteté concernant l’application de la méthode qui n’est pas simple, et parfois retombé dans la méthode « traditionnelle » ! j’en avais assez d’entendre des parents dire que c’est tout rose et que pour eux c’était bien, pas trop de problème ! (j’avoue j’exagère un peu mais pas trop)
          Pour finir, oui je suis d’accord avec vous : il y a du boulot et du courage ! en tout cas, nous nous efforçons tous (ou presque tous) de donner la meilleure éducation à nos enfants pour qu’ils puissent être épanouis et se sentir bien et être bien avec les autres, et les autres bien avec eux !
          En tout cas merci pour ces échanges, au plaisir de recommencer !
          bonne journée
          Cordialement,

          Répondre
          • 22 avril 2015 à 00:46
            Permalink

            J’ai retrouvé un billet auquel j’avais pensé en lisant votre réponse, et que j’avais commenté en son temps :
            http://maviedefamille.canalblog.com/archives/2015/03/03/31618219.html
            Il répond à la question du « pourquoi est-il impossible de mixer les méthodes ».

            Je suis convaincue que laisser croire que « tout va bien », que « la CNV, c’est facile » etc, engendre beaucoup de culpabilité et d’abandon de cette méthode. C’est comme pour l’allaitement, ou l’arrivée d’un nouveau-né : il FAUT afficher un grand sourire épanouit 24h/24… Quelle pression et quelle imposture !
            Non, ce n’est pas facile tous les jours. Oui, parfois, on subit des échecs… C’est la vie ! Le pragmatisme des pays du Nord serait bien inspiré de diffuser un peu chez nous.

            Autre information : je fais partie des parents testeurs d’une formation à la parentalité consciente et bienveillante créée par le blog : http://www.les-supers-parents.com/
            S’il faut une « école des parents », c’est que ce n’est pas si évident ! 🙂

            Merci également pour cet échange ; c’est courageux d’exposer vos doutes et vos questions.
            Bonne continuation !

          • 22 avril 2015 à 08:26
            Permalink

            Mixer les 2 méthodes suppose de considérer l’enfant d’un point de vue radicalement différent : soit comme un être non doué d’empathie que les adultes doivent dresser et à qui ils doivent tout apprendre, soit comme un être fondamentalement compétent qui sait ce qui est bon pour lui.
            Les prémisses théoriques de ces 2 approches étant peu compatibles, voire carrément incompatibles, il me semble impossible de mixer les 2. Cela donnerait une attitude incohérente dans laquelle l’enfant serait un peu perdu à mon avis.

  • 13 avril 2015 à 13:39
    Permalink

    Bonjour Sandrine,

    Je me permets d’écrire un nouveau post car il n’y avait pas la case « répondre » dans votre précédent message

    Pour rappel, : votre message du « 10 avril 2015 in 14:50 ».

    Oui, je suis d’accord avec vous sur l’ensemble de vos commentaires, notamment sur le point concernant la satisfaction et le fait d’être lésé ou pas, ou sur la punition, et je pense que c’est plutôt vrai. En revanche, le point où nous ne nous rejoignons pas, c’est sur la pratique de la méthode, car comme vous le dîtes, c’est dur, long, prend de l’énergie, désespérant, et encore une fois, je vois que beaucoup de parents essayant de l’employer s’arrêtent en plein milieu laissant les choses inachevées, ce qui fait que le résultat à l’instant « t » est à mon sens moins efficace, et peut-être à long terme aussi, mais cela, comme vous dîtes, on ne le verra ou pas que plus tard.

    Ensuite, me concernant personnel, j’ai depuis plusieurs années déjà en ma possession les livres de Gordon que j’ai parcouru à plusieurs reprises en essayant d’en appliquer les méthodes, et me suis heurté au fait que je n’y arrivais pas (pas bien compris les messages, mauvaises mises en application, etc…) ou peu, et parfois n’étais simplement pas d’accord avec.

    Et oui, je pense que d’une certaine manière je lèse mes enfants, d’où mes recherches sur des méthodes éducatives différentes de la mienne, d’où mon intervention sur votre blog afin de pousser ma réflexion plus avant, et de trouver ce qui serait le mieux pour eux et pour moi.

    Enfin pour terminer, au fond, ce qui me dérange le plus, ce n’est pas la méthode, car comme je le disais plus haut, me paraît la mieux si on y arrive et qu’on va jusqu’au bout, mais « l’hypocrisie » de beaucoup autour : je ne parle pas de vous, ni des personnes ayant réagi car je ne les connais pas et donc, ne me permettrai pas de juger, mais de personnes que je peux côtoyer dans ma vie quotidienne.

    En tout cas, je vous remercie, ces échanges m’ont bien plus

    Au plaisir d’échanger de nouveau, si vous le voulez
    Cordialement,

    Répondre
    • 30 juin 2015 à 01:50
      Permalink

      Bonsoir,
      j’essaie de répondre à Easy sans succès, donc je rouvre un commentaire… pour moi, on ne peut tout simplement pas « mixer les 2 méthodes », car il ne s’agit pde de méthode, si on veut que cela « marche », ce ne sont pas des recettes, mais plutôt des philosophies de vie, presque des courants politiques ou des voies spirituelles, si on va plus loin! On est bienveillant ou autoritaire, on est de droite ou de gauche, on est libéral ou anticapitaliste… je grossis le trait exprès et prend des exemples grossiers qu’on pourrait évidemment contrecarrer, mais ce que je veux dire, c’est que si on part d’un point de vue non-violent et conscient et respectueux de l’enfant, comme l’explique Sandrine, des mots comme « autorité » décrit comme Easy ne font plus vraiment sens… c’est un état d’esprit entier, une manière de voir les autres et de communiquer avec soi et avec autrui, pas slmt avec les enfants, qui exclue un rapport de domination et d’éducation classique comme le préconise Easy. Nous ne sommes plus dans un système binaire, c’est autre chose. Il faut voir cette manière de vivre avec l’enfant avec d’autres yeux. L’essentiel n’est visible qu’avec le coeur 😉

      Répondre
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  • 9 novembre 2017 à 15:19
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    Je vous rejoins entièrement dans votre point de vue. Malheureusement il est encore aujourd’hui très difficile pour les partisans de la claque à la gâchette facile de faire accepter que ce n’est pas parce que « on a toujours fait comme ça » que c’est forcément juste.

    Répondre
  • 6 décembre 2017 à 11:34
    Permalink

    Il est temps de faire évoluer les mentalités sur le mode d’éducation de nos enfants, de tous même en fait ! Il existe de nombres méthodes « alternatives » (je n’aime pas ce mot car il a une connotation négative je trouve) qui devraient être celles à mettre en avant.

    Répondre
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