le SAV de Noël … un enfant est jaloux des cadeaux des autres

SAV de Noël : des conseils pour gérer la déception d'un enfant, réagir quand un enfant est jaloux, affronter les conflits entre enfants mais aussi les relations familiales difficiles Et oui, au matin de Noël, malgré toutes les belles valeurs qui sont attachées à cette fête, il se peut que votre enfant réagisse mal : les autres ont de plus beaux cadeaux ou simplement plus de cadeaux. Et si ce n’est pas à propos des cadeaux, les autres ont eu une plus grosse part de bûche, un plus grand verre de jus de fruit. Pire encore, votre enfant vous reproche que vous passez plus de temps avec l’un ou l’autre de ses frères et soeurs. Il peut même dire que vous l’aimez moins que les autres. Que faire quand un enfant est jaloux ?

Nous ne savons pas toujours comment réagir à ces situations où la jalousie s’exprime. Alors comment faire pour apaiser cette jalousie et permettre à l’enfant d’agir plus raisonnablement ?

Comment réagir quand un enfant est jaloux ?

Comme pour chaque article de ce SAV de Noël, voici d’abord une vidéo à voir sur le blog de Coccinelle Boutique (cliquez sur l’image pour voir la vidéo) :

quand un enfant est jaloux des cadeaux des autres : que faire (en vidéo) ?Quand un enfant est jaloux, il est sous le coup d’une émotion. La jalousie est une émotion intense et difficile à vivre. L’enfant, quel que soit son âge, est donc pris dans son ballon émotionnel : il est envahi émotionnellement et ses propos peuvent dépasser sa pensée.

Lorsque nous essayons de raisonner l’enfant par des arguments rationnels, il est possible qu’il ne se sente pas entendu dans son expérience émotionnelle. Alors il risque d’exprimer cette émotion encore plus fort pour se faire entendre.

Il se peut aussi – surtout s’il est un peu plus âgé (à partir de 5/6 ans, parfois un peu avant) – qu’il se taise sur le moment car il sent bien que vous avez raison sur le fond dans cette situation particulière. Mais le sentiment d’injustice, lui, reste. Et il risque de revenir comme un boomerang tant qu’il n’est pas entendu et qu’on n’a pas agi sur le contexte qui le provoque.

Le piège de la comparaison quand un enfant est jaloux

Lorsque les enfants se sentent mal, ils ont tendance à se comparer aux autres. Ce qui est humain et logique d’un certain point de vue. Ils peuvent croire par exemple : « les autres ont l’air d’aller bien, alors si j’ai la même chose qu’eux, j’irai bien moi aussi ». Ou bien : « s’il me manque quelque chose, c’est qu’on le donne aux autres et qu’il n’y en a plus pour moi. »

Pour l’enfant, il est donc souvent logique de réclamer par rapport aux autres. Sauf que ça ne résoud pas le problème. Nous, les parents, quand nous voyons que notre enfant est triste, déçu, qu’il se sent mal, nous avons envie de l’aider à dépasser ce moment difficile et nous croyons alors que minimiser ce qu’il vit va l’aider à prendre du recul. Nous pensons que le ramener à des arguments factuels, rationnels va l’aider à relativiser et à voir la réalité de la situation.

Nous allons alors, sans nous en rendre compte, renforcer l’idée que la comparaison est une bonne idée :

  • mon frère a eu plus de cadeaux que moi ! (implicite : je suis triste, je suis déçu, je me sens mal)
  • mais non voyons ! regarde, vous en avez eu 3 tous les 2 ! (message implicite double : tu n’as aucune raison de te sentir comme ça … mais quand tu sens mal comme ça, compare-toi avec ton frère pour te rassurer)

L’enfant reçoit 5/5 les messages implicites : il entend donc que, quand il se sent mal, il doit se comparer. Et quand il se compare, il se sent mal. Ce qui ne fait qu’aggraver le problème. C’est pour quoi je vous invite à aller plutôt dans le sens d’éviter la comparaison et même en sortir carrément comme je l’explique dans la vidéo.

A vouloir être trop juste nous en devenons moins juste : à essayer de faire pareil, nous en oublions que chaque enfant est différent et que leurs besoins ne sont pas les mêmes. Et en essayant trop d’être égalitaire, nous faisons passer le message qu’avoir la même chose est primordial et nous déconnectons les enfants de LEURS BESOINS à EUX. Nous leur apprenons à se comparer et non à chercher ce dont EUX ont besoin.

Tous les outils autour de la déception dont je parlais dans la 1e vidéo – mon enfant est déçu de ses cadeaux de Noël – peuvent aussi aider … Car il se peut que la jalousie exprimée n’en soit pas une. Les propos exprimés sont alors juste une expression émotionnelle qui n’est pas forcément liée à un problème de fratrie mais juste à une difficulté à gérer ses émotions.

Et quand l’enfant jaloux dit qu’on l’aime moins que les autres ?

Là aussi, nous avons tendance à minimiser ou à chercher des arguments rationnels et factuels pour prouver que, mais non, nous n’aimons pas l’un plus que l’autre, que mais si nous passons autant de temps avec l’un qu’avec l’autre.

Face à des messages de l’enfant qui attaquent l’amour que nous leur portons, il est difficile ne pas nier ce que ressent l’enfant car nous nous sentons attaqués dans ce qu’il y a de plus important pour nous. Nous avons peur que l’enfant se sente mal, qu’il soit malheureux.

Alors nous sautons à pied joint dans le piège de la négation des émotions : « mais non mon chéri, tu exagères, ce n’est pas vrai ! ».

Ce n’est pas grave si un enfant pense que ses parents ne l’aiment pas à condition qu’il puisse le dire et que ses parents l’entendent et puissent réagir et changer ce qui coince.

Ce qui peut être compliqué pour un enfant, c’est de se dire que ses parents ne l’aiment pas et ne sont visiblement pas prêts à changer quoi que ce soit pour faire évoluer cette situation.

Même si on peut se dire, d’un certain point de vue, que cela pourrait aider les enfants de faire le deuil des parents idéaux, je ne crois pas que ce soit possible quand on est enfant … et je pense aussi que la plupart des parents n’ont aucune envie que leurs enfants pensent qu’ils ne les aiment pas.

Pour pallier à cela, et pour permettre aux enfants de faire un apprentissage double, vous pouvez simplement reconnaitre le sentiment de l’enfant :

ce que je ressens, moi, c’est que je t’aime très fort. Mais si tu penses que je t’aime moins, c’est peut-être que j’ai fait ou dit des choses qui te font croire que je t’aime moins. La prochaine fois que ça arrivera, tu veux bien me dire ce que c’est ?

De cette façon, vous faites passer à l’enfant le message qu’il a le droit de ressentir ce qu’il ressent et que vous êtes prêt à changer des choses si ça s’avère nécessaire. Sur un 2e niveau, vous faites aussi passer le message qu’on a le droit de se tromper et que reconnaitre ses erreurs est aidant pour tout le monde.

Et si l’enfant persiste à être jaloux ?

Comme je l’avais expliqué à propos de la déception, il se peut que l’enfant attende de ne plus ressentir de sentiments désagréables, qu’il s’imagine qu’un jour, les relations seront toujours parfaitement satisfaisantes et nourrissantes. Ce qui n’est pas possible humainement parlant.

Les enfants dans cette situation en demandent toujours plus, encore et toujours. Ils semblent ne jamais être satisfaits de ce qu’ils reçoivent. C’est comme un puits sans fond impossible à combler.

Là aussi, comme dans la gestion de la déception, il peut être adéquat d’aider l’enfant à vivre avec sa frustration, son sentiment d’injustice. Il se peut en effet que ce sentiment soit amplifié par la façon dont l’enfant le gère. Imaginons : il ressent une petite injustice – classique et inévitable dans la vie quotidienne et dans les relations. Il se sent alors mal. Il s’imagine que ce sentiment doit disparaitre et formule alors des demandes pour apaiser sa difficulté émotionnelle. Rien ne vient apaiser son sentiment. Il se sent toujours mal et commence donc à s’inquiéter de se sentir aussi mal. Il est alors de plus en plus inquiet de ressentir cette chose désagréable. Il va donc essayer de chasser ce sentiment, ce qui a généralement pour effet de le renforcer.

Le problème n’est donc pas dans la sensation en elle-même qui pourrait être supportable mais dans la façon dont elle est régulée qui peut l’amplifier ou l’apaiser.

Dans la régulation émotionnelle, il y a en effet 3 étapes qui sont :

  • ressentir (sensations physiques)
  • nommer (mettre des mots sur ce qu’on ressent)
  • et … tolérer (vivre avec la sensation désagréable)

Certains enfants – et beaucoup d’adultes – sont bloqués à l’étape « tolérer » et s’imaginent que les sensations désagréables vont disparaitre. Ce qui est illusoire. Ils se trouvent donc en grande difficulté lorsque, malgré leurs tentatives, la sensation désagréable reste.

Pour ces enfants-là, dire

tu préfères être déçu en jouant ou en boudant ?

Tu préfères être déçu en mangeant des biscuits ou un fruit ?

Tu préfères être triste en jouant aux Lego ou en regardant la télé ?

Peut aider à dépasser le blocage émotionnel.

Les ressources listées ici sont abordées en détail dans l’ateliers « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour qu’ils parlent« . S Comm C vous en propose une version 100% en ligne, à découvrir ici :

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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4 thoughts on “le SAV de Noël … un enfant est jaloux des cadeaux des autres

  • 19 décembre 2015 à 16:15
    Permalink

    Ben dit comme ça, ça parait simple! mais en fait c’est LE Noeuf du problème dans pleins de situations, et que pris dans le quotidien perso j’ai du mal à repérer sur le moment….voire pendant quelques mois!! Exemple type :ma fille se plaint effectivement de ceci ou cela que sas sœur a, et pas elle, ou plutôt qu’elle veut parler mais que sa sœur a parlé + longtemps qu’elle! et ça c’est très très souvent qu’une ou l’autre de plaigne de ça. Alors là je cale! Du coup the Piege! « alors ma chérie laisse parler C, maintenant M laisse parler M ou lever l main!!! »Pfftttt c’est pire qu’un « match » politique avec arbitrage du temps de parole. Bon, tout ça pour dire que malgré tes conseils je ne sais pas comment gérer cette situation parce que la réalité c’est que souvent je me sens dans un camp ou un autre: parfois je pense qu’en effet c’est vrai, parfois que c’est juste pas du tout la réalité. Je met de côté bien sur le cas où l’une a vraiment un problème à me soumettre et non juste un temps de papotage banal;
    Quant à la dernière partie de ton sujet (Certains enfants – et beaucoup d’adultes – sont bloqués à l’étape « tolérer » et s’imaginent que les sensations désagréables vont disparaitre) alors là encore dans le mille mais ici ta théorie me renvoit à ma réalité: celle de refuser de ressentir du stress dans les situations professionnelles où je me sens dépassée ou incompétente, ce qui ne fait que générer du stress supplémentaire et donc le serpent qui se mord la queue: + je perd pied…plus loin je m’enfonce car mon cerveau se soupe et ne peut + traiter l’info. Et bien sur ici pas de chef pour te dire « tu préfères être stressée en bossant ou en rentrant chez toi?…Bon là je fais quoi alors?
    Chère mère Noëlle je sais que tu as beaucoup de travail avec les fêtes qui approchent, mais comme j’ai été très sage toute l’année-si, si!-si tu as quelques bon tuyaux dans ta hotte, pense à moi…
    Merci Sandrine de ton bon sens qui me fait souvent défaut, et des sujets qui me mettent le cerveau en ébullition.
    Joyeuses fêtes;

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