Comment gérer la dépendance affective de son partenaire ?
C’est le grand retour du SOS S Comm C EN LIVE !!! Cette année, j’ai envie de faire des choses qui me font plaisir et les SOS en live en font partie. Je ne sais pas encore à quelle fréquence ils auront lieu (toutes les 1 ou 2 semaines ? tous les mois ?) mais ils auront bien lieu !!! Alors préparez vos questions :-).
Un petit rappel du principe du SOS S Comm C : vous m’envoyez des questions par mail à l’adresse sandrine@scommc.fr en précisant bien « QUESTION POUR LE SOS« . Je choisis une question ou un thème et je le traite dans une vidéo de 15 à 30 minutes diffusée en direct sur la page Facebook de S Comm C (puis disponible en replay).
La question de la semaine : comment gérer la dépendance affective de son partenaire ?
Voici la question telle qu’elle m’a été envoyée :
Comment gérer la dépendance affective de son partenaire quand ça engendre une forte pression de sa part ? Son insécurité affective est vraiment pesante et finit par engendrer des tensions.
Mon partenaire se stresse beaucoup à l’idée que je veuille retourner avec mon ex-conjoint ; il a du mal à accepter que je porte encore mon nom marital, que j’ai besoin de temps pour parler de lui à mes enfants. Il me répète énooooormément qu’il m’aime en attendant souvent que je lui dise en retour. Il pose des questions ou fait des remarques détournées qui sont en fait là pour le rassurer. Pour y répondre j’ai expliqué plusieurs que je suis séparée et c’est ainsi. Que je ne vois pas de retour possible à ça. Que j’ai besoin de temps, je ne peux/veux pas aller plus vite. Je répète ça quelques fois. Mais en général je ne réponds pas spécialement à ses demandes de réassurance. Je sais que ça ne suffira jamais, qu’il aura encore et toujours besoin d’être rassuré.
Tout ça crée de fortes tensions par moment. Il y a toutes ces remarques / questions quotidiennes ou presque. Mais il y a aussi des phases ponctuelles de manifestation plus forte. Il prend sur lui pendant un temps et d’un coup tout ressort (encore …)
Comment gérer la dépendance affective de son partenaire : ma réponse en vidéo
Pour celles et ceux qui préférent l’écrit, voici quelques éléments que je développe dans la vidéo :
Dépendance affective ou simple peur de perdre son/sa partenaire ?
Au début d’une relation la peur est fréquente et assez classique : on se connaît moins, on ne sait pas encore ce que signifient certains comportements chez l’autre. On va donc plus essayer d’analyser – voire de sur-analyser – les micro-comportementes de l’autre en mode « Il/elle n’a pas répondu dans les 30 secondes à mon dernier texto, ça veut dire qu’il/elle ne m’aime pas ??? ».
Quand la relation s’installe, en général, cette insécurité du démarrage disparait : on se connait mieux, les règles implicites et explicites de la relation se sont installées, on se comprend mieux, la confiance s’est construite. Mais parfois la peur ne disparait pas.
Plusieurs éléments peuvent cependant contribuer à faire durer cette peur. Certains sont liés au contexte. Un exemple : j’ai rompu avec ma/mon partenaire précédent parce que j’ai rencontré une nouvelle personne. Cette nouvelle relation risque alors de porter le poids de ma culpabilité = « je n’ai quand même pas cassé mon couple, ma famille, pour une relation qui ne dure pas ! ». Cela peut ajouter une couche émotionnelle qui rend plus difficile la confiance.
La dépendance affective, une peur pathologique ?
La peur est une émotion de base indispensable à la survie : sans peur, on se met en danger. Supprimer la peur n’est pas DU TOUT souhaitable.
Dans un contexte de couple, la peur de perdre l’autre va nous conduire à être plus attentif, à avoir juste ce qu’il faut de préoccupation pour nous-même et pour l’autre afin de se remettre en question, de mieux répondre aux besoins de l’autre pour construire une relation qui fonctionne. La peur est donc nécessaire et utile. Non seulement on ne peut pas la supprimer mais il est même souhaitable qu’elle soit là.
La peur devient pathologique quand elle devient handicapante et contraignante pour celui qui la subit : elle l’empêche de faire des choses qu’il aurait envie de faire ou l’oblige à faire des choses qu’il ne souhaite pas faire.
Dans le cas du couple, la peur peut être considérée comme pathologique quand les comportements qu’elle amène nuisent à la relation de couple. Ca semble commencer à être le cas dans le couple de Caroline et Léopold : ça crée des tensions entre eux. Ca peut même conduire à une rupture : Léopold, visiblement le plus inquiet des 2, risque de finir par lasser Caroline et provoquer précisément ce qu’il voulait éviter.
Dans une peur non pathologique, il y a des demandes de réassurance, le/la partenaire répond et les demandes s’apaisent et diminuent. Ici, les demandes se poursuivent et pèsent sur la relation de couple donc il y a un risque de rupture.
Comment se sortir d’une dépendance affective ?
On pourrait se dire « ben Caroline, t’as qu’à lui dire que tu l’aimes et puis voilà ». Mais on voit bien que ça ne suffit pas. J’ajoute que la 1e chose à faire est de tenter de rassurer l’autre . Ici ça a été fait et ça ne marche pas.
Cela m’amène à aborder ce que Giorgio Nardone appelle : le contrôle qui fait perdre le contrôle : Léopold cherche à contrôler sa peur en trouvant à l’extérieur de lui une réassurance. Il croit probablement sincèrement qu’il « suffirait » que Caroline fasse ou dise quelque chose qui l’apaiserait. Mais ça n’est jamais suffisant : si elle dit qu’elle l’aime, il a besoin de le redemander.
Ici, quand le doute de Léopold est trop fort, il lui demande de le rassurer en lui demandant «est-ce que tu m’aimes ? » ou en disant « je t’aime » et en espérant très fort qu’elle va répondre « moi aussi ». Sauf qu’en faisant ça, il se piège lui-même : d’abord, du simple fait de poser la question, il ne peut plus savoir si la réponse de Caroline est vraiment sincère, si elle le dit pour lui faire plaisir ou même juste pour avoir la paix. Donc, chaque fois qu’il demande à Caroline de le rassurer (directement ou indirectement), il se rajoute une couche de doute.
Ajoutez à ça que se sentir forcé de dire « je t’aime » amène généralement des comportements pas très « spontanés » : c’est le genre de chose qui ne sonne jamais juste quand on est contraint de le dire. Léopold sent alors probablement bien que quelque chose ne va pas pour Caroline. Sauf qu’il risque d’attribuer ce « quelque chose » à un manque d’amour là où c’est sans doute juste le fruit de la contrainte. Et pouf une couche de doute supplémentaire.
Comment gérer la dépendance affective de son partenaire ?
Dans le meilleur des cas, la réponse de Caroline peut apaiser Léopold à court terme. Ici je suis presque prête à parier que ce n’est même pas le cas. Ce doute amène des conduites obsessionnelles : Léopold observe chaque élément de son environnement en essayant d’en tirer des conclusions sur la relation. Il essaie de dissiper le doute en cherchant autour de lui des éléments auxquels se raccrocher.
Erreur fondamentale : L’antidote à la peur n’est pas la réassurance, c’est le courage.
L’illusion que la réassurance ferait disparaître la peur est très répandue. Mais elle est fausse et conduit à une impasse : on n’est jamais assez rassuré.
J’en profite pour dire qu’on ne rassure jamais personne. La personne se rassure toujours elle-même : si ce que je dis vous rassure, c’est que ça vient s’appuyer sur quelque chose de fiable à l’intérieur de vous.
Que proposer alors à Léopold et Caroline ?
Ici c’est Caroline qui m’a posé la question. Alors c’est à elle que je vais adresser des propositions. Caroline pourrait par exemple dire :
« Corrige-moi si je me trompe Léopold, mais j’ai l’impression que, quand je te dis que je t’aime, tu es rassuré sur le moment mais que ça ne dure pas : il y a toujours quelque chose qui vient te ré-inquiéter par la suite. Alors tu reviens vers moi, je veux bien essayer de te rassurer mais je ne sais pas comment m’y prendre, j’ai même l’impression que ça ne suffira jamais alors je lutte un peu contre tes demandes. Tu le sens bien et je suis sûre que ça contribue à t’inquiéter davantage.
J’ai bien réfléchi au problème et voilà ce que je te propose : je veux bien te rassurer mais je veux être sûre que tu seras vraiment suffisamment et durablement rassuré.
Si je te dis que je t’aime, est-ce que tu vas VRAIMENT me croire ? Ou bien est-ce que ça va créer davantage de doutes ?
(le mot vraiment est important). Autrement dit « y a-t-il un moyen FIABLE pour que tu soies TOUT A FAIT rassuré sur notre relation ? ». C’est important car l’inquiet est tellement obnubilé par sa peur qu’il ne s’est généralement pas demandé si sa stratégie fonctionnait.
« Une fois que tu auras réfléchi à cette question, je te laisse décider si tu veux continuer à me demander de te prouver mon amour en sachant que ça te rassure à court terme ou si tu veux gérer ça autrement. »
A noter : Quand l’angoisse est trop forte de proposer un temps régulier où le partenaire le plus inquiet (ici Léopold) pourra exprimer toutes ses demandes et où l’autre y répondra de la manière la plus sincère et rassurante possible. Mais ce temps est circonscrit dans le temps et aucune question sur la sincérité de l’amour ne peut être posée à d’autres moments.
Voilà, Caroline j’espère que ça te donne des éléments sur le sujet que ça vous aidera tous les 2.
Quelques ressources pour aller plus loin :
Découvrez mon programme « Les Bases de la communication dans le couple ».
- Sur ce blog :
- La peur, une ennemie qui vous veut du bien
- le guide des émotions : la peur, signal d’alarme
- et bien d’autres articles
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