Quoi mon genre, qu’est-ce qu’il a mon genre ??? … ou qu’est-ce que le genre ?
La théorie du genre est une hypothèse selon laquelle l’identité sexuelle de l’être humain dépend de l’environnement socio-culturel et non du sexe – garçon ou fille – qui caractérise chacun dès l’instant de sa conception.
Je crois que je n’ai jamais lu pire en termes de confusion entre sexe, genre, identité sexuelle. Et lire des bêtises pareilles, ça me pète les c***.
Enfin si je peux me permettre, ça me péterait les c*** au sens biologique du terme si j’étais un mâle. Mais comme je suis une femelle, ce n’est pas possible. Par contre, j’ai des comportements genrés masculins – du style je suis sure de moi et je n’ai pas froid aux yeux – ça me pète les c***, au sens genré du terme si je peux m’exprimer ainsi.
Ce qui m’énerve encore plus, c’est que cette phrase est tirée d’une plaquette destinée aux jeunes.
Cette plaquette est éditée par la fondation Jérôme Lejeune, d’inspiration chrétienne et l’une des principales associations militant contre l’IVG et l’euthanasie. J’ai commenté en détail cette plaquette sur les Vendredis Intellos dans cet article.
Lire – et entendre – des bêtises aussi monstrueuses et dangereuses m’a donné envie de remettre quelques points en perspective …
Qu’est-ce que le genre ? point n°1 : La théorie du genre n’existe pas
D’abord disons-le et redisons-le : la théorie du genre n’existe pas.
Il existe des études et des travaux portant sur le « genre » donné à certains comportements. Point. Et il existe aussi des questions éternelles entre la part de l’inné et l’acquis dans notre construction (j’en reparle plus bas). Et des théories à ce sujet. Mais pas de « théorie du genre » à proprement parler.
Mais alors, qu’est-ce que le genre ?
Dans notre société – et dans toutes les sociétés du monde – certains comportements sont plutôt connotés comme étant des comportements masculins et d’autres comme étant des comportements féminins. Certains comportements sont neutres.
Quelques exemples : dans notre société, la douceur, la patience, … sont des comportements genrés féminins ; l’agressivité, la compétitivité sont des comportements genrés masculins. il existe peut-être des sociétés où les comportements sont connotés inversement : patience = masculin, compétitivité = féminin.
S’occuper des enfants, être empathique, tendre, câlin, … sont aussi des comportements genrés féminins. Travailler dur, gagner de l’argent, donner des ordres, … sont des comportements genrés masculins.
Certaines émotions sont aussi genrées : la peur, la tristesse sont plutôt genrées féminines ; la colère, le plaisir sont plutôt genrées masculines.
Jouer aux petites voitures, faire du sport, des jeux de construction, de la science est plutôt genré masculin ; jouer à la poupée, coudre, lire, écrire des poèmes, est plutôt genré féminin.
Tout cela, ce sont des STEREOTYPES DE GENRE. Ces STEREOTYPES DE GENRE attribués aux comportements sont des constructions sociales.
Ils dépendent uniquement de la façon dont la société juge ces comportements et n’a pas vraiment de rapport avec le sexe biologique ni avec ce qui se passe en réalité.
Ces stéréotypes de genre changent, dans l’espace (d’une société à l’autre) et dans le temps (d’une époque à l’autre).
En résumé, si vous voulez la réponse à la question « qu’est-ce que le genre ? » la réponse pourrait être : les stéréotypes de genre sont des constructions sociales, des cases virtuelles sur lesquelles on a collé « masculin » et « féminin » et dans lesquelles on classe tel ou tel comportement
On pourrait aussi éviter de ranger les comportements dans des cases, mais ça c’est plus dur pour les humains que nous sommes …
Qu’est-ce que le genre ? En réalité, les ennuis commencent quand on ne rentre pas dans les cases …
Le problème, c’est qu’on peut être né mâle (biologiquement masculin donc) et avoir des comportements qui seront genrés féminins dans notre société. On peut aussi être née femelle (biologiquement féminin donc) et avoir des comportements qui seront genrés masculins dans notre société.
Genre, si moi, toute femelle que je suis, j’aborde un mâle en lui disant
tu me plais bien toi, je te trouve plutôt mignon. J’ai bien envie de te revoir, file-moi donc ton 06 !
j’ai un comportement plutôt genré masculin.
Et c’est là que les ennuis commencent …
Je commence à sortir de la case « femelle » qu’on m’avait assignée. Et visiblement, ça dérange. Ca commence à être le bordel si les gens sortent des cases, mâle ou femelle d’ailleurs.
Qu’est-ce que le genre : selon ses opposants, le genre nierait les réalités biologiques
Un des arguments opposés aux partisans du «genre » par leurs opposants est que parler de genre nierait les réalités biologiques. Parce que si on pose en général la question « qu’est-ce que le genre ? », c’est que le genre gêne parfois aux entournures.
Nan Di Diou, je crois que c’est un des arguments anti-genre qui m’énervent le plus !!!
Les études sur le genre montrent qu’il y a des paramètres biologiques ET qu’une grande partie de nos comportements est culturellement acquise. Quel est le problème avec ce constat ? Ben absolument aucun jusqu’à preuve du contraire …
Un exemple pour mieux comprendre la construction culturelle d’un comportement ?
Je vous présente le test du bébé en pyjama jaune ?
Cette expérience démontre assez bien l’impact de nos stéréotypes de genre : prenez un bébé de quelques mois. habillez de façon unisexe, de préférence avec un pyjama jaune. Filmez ce bébé pendant quelques minutes : au début, il rit et babille puis il se met à pleurer. Montrez le film à des groupes de personnes. A certaines personnes dites « c’est une fille » ; à d’autres personnes dites « c’est un garçon ». A tous, demandez-leur de donner des qualificatifs concernant cet enfant et de dire pourquoi, à leur avis, ce bébé se met à pleurer.
Le résultat : les gens qui croient voir une fille répondent en majorité que cet fille est « jolie », « mignonne », … – des qualificatifs portant sur l’esthétique – et qu’elle pleure parce qu’elle a peur. Les gens qui croient voir un garçon répondent que ce garçon est « tonique », « éveillé », … – des qualificatifs portant sur les caractéristiques comportementales – et qu’il pleure parce qu’il est en colère. Il s’agit pourtant du même bébé …
Et évidemment, la façon dont les adultes vont réagir au comportement de l’enfant va varier en fonction de cette vision.
A un enfant en colère, on va dire « ça suffit comme ça ! ». A un enfant qui a peur on va plutôt dire « viens dans mes bras ».
Et hop, on a dit au garçon « tes émotions n’ont pas lieu d’être, tu dois les contrôler » et à la fille « tu ne peux pas t’en sortir toute seule ». Et on commence à renforcer des différences entre les sexes … qui n’existaient pas forcément avant qu’on les crée.
C ‘est l’éternel débat de l’acquis et de l’inné. Il est impossible, dans ce domaine, de savoir ce qui relève de l’inné – intrinsèquement lié à la biologie – et ce qui relève de l’acquis – construit socialement. Absolument impossible. On ne saura jamais ce qu’il en est. Et on s’en fout royalement à vrai dire !
Donc les études sur le genre ne nient pas l’impact de la biologie. Jamais.
Qu’est-ce que le genre ? la réalité : une grande variabilité individuelle dans les comportements
Par contre, ces études constatent qu’il existe une grande variabilité individuelle dans les comportements malgré cette réalité biologique.
Certains garçons sont dans l’écoute et la patience, bien qu’ils soient tout à fait mâles et certaines filles aiment la combativité et la compétition, bien qu’elles soient aussi tout à fait femelles.
C’est un constat, nous ne sommes pas tous pareils. Et un garçon est aussi différent de son voisin garçon que de sa voisine. Et vice versa.
Où est le problème de constater que, femelle ou mâle, nous sommes tous différents ?
Alors peut-être que la question « qu’est-ce que le genre ? » on n’en aurait rien à faire si nous acceptions tout simplement de considérer les gens comme ils sont plutôt que d’essayer de les mettre dans des cases pour nous simplifier la vie …
Qu’est-ce que le genre : et la question de l’identité sexuelle alors ?
Biologiquement parlant, en théorie – mais en théorie uniquement – les mâles sont plutôt attirés par les femelles. Et vice versa. Dans la pratique, ce n’est pas aussi clair … Aussi bizarre que cela puisse paraitre certains mâles humains sont attirés par des mâles et certaines femelles humaines sont attirées par les femelles. Et certains sont attirés par les 2.
Les préférences sexuelles d’un individu constituent son identité sexuelle. Qui peuvent n’avoir rien à voir avec son genre, ni avec son sexe.
Les préférences sexuelles sont l’expression d’un désir, d’une envie.
Ce qui relève de l’envie, de l’attirance n’est pas un choix. On ne choisit pas qui on désire ou non. On ne choisit pas ce qui nous plait, ce qui nous fait envie. On le vit. On le subit parfois.
On peut choisir comment on gère cette envie, on ne choisit pas d’avoir ou non envie ni de quoi on a envie.
C’est vrai pour les préférences sexuelles comme pour tout ce qui nous attire : les petites voitures ou les poupées, les brocolis ou les frites, la science ou les lettres, …
Je peux être un mâle et préférer les poupées aux petites voitures, le rugby à la danse, les filles aux garçons. Ou vice versa. Ou tout ça à la fois. Ou rien du tout.
Je peux être une femelle et préférer les petites voitures, la danse et les garçons. Ou vice versa. OU tout ça à la fois.
Personne ne décide d’avoir envie de chocolat. On a envie point. Pour le sexe, c’est pareil.
Qu’est-ce que le genre ? Alors le travail sur les genres, ça sert à quoi ?
Ce qui fait souffrir les gens, ce qui les rend malheureux, c’est de les forcer à faire des choses qu’ils n’ont pas fondamentalement envie de faire, c’est de les forcer à être qui ils ne sont pas.
Lorsqu’on veut obliger un garçon – qui aime être en retrait et ne pas parler – à être un garçon fort et « viril », on le met en difficulté et en souffrance. Lorsqu’on veut obliger une fille – qui aime se montrer et faire des choses – à se tenir tranquille, on la met en difficulté et en souffrance.
Ce que permet le travail sur les genres, c’est d’arrêter de croire que, parce que je suis un mâle, je ne dois avoir que des comportements genrés masculins ou que, parce que je suis une femelle, je ne dois avoir que des comportements genrés féminins.
Travailler sur les genres, c’est juste déconstruire des cases artificiellement construites par la société dans laquelle je vis.
La seule chose que ça change dans la vraie vie, c’est qu’au lieu de me croire anormal-e parce que je ne rentre pas dans les cases et d’en souffrir, je peux me considérer comme normal-e et m’épanouir.
Genre si je suis un mâle et que j’aime pouponner des bébés, que je suis patient et doux, et que je préfère les garçons, je suis quand même un être humain normal. Je n’ai pas de problème, je peux m’épanouir et vivre normalement.
Genre si je suis une femelle et que j’aime les sports de combats, que les bébés me donnent des boutons, et que je préfère les filles, je suis quand même un être humain normale. Je n’ai pas de problème, je peux m’épanouir et vivre normalement.
Je ne suis pas obligée de me forcer à faire des choses que je n’ai pas envie de faire, à faire semblant. Je peux simplement être moi-même, ce que je suis, ce que j’ai envie d’être.
Alors que si on me fait croire que je dois être autrement que ce que je suis profondément au fond de moi, je me sens mal, je souffre.
Lorsque je gronde, juge ou humilie quelqu’un à cause d’une de ses envies, je lui enlève pas cette envie, cette aspiration profonde. Je lui apprends simplement à se détester pour l’avoir, à se mépriser de ne pas être « dans la norme » (mais là encore, il faudrait un article pour expliquer que la moyenne n’est pas une norme, la nature étant mathématique mais pas rigide ..mais là je deviens philosophique, je vais arrêter 😉 !). Ne pas être accepté tel que l’on est conduit à des souffrances psychologiques importantes, et même au suicide parfois.
Mesdames et messieurs les « anti-genre » c’est donc si grave que ça d’avoir la liberté d’être soi-même ? C’est si problématique que ça de simplement permettre à chacun de se sentir bien ?
Lorsque vous vous battez contre la soi-disant « théorie du genre », avez-vous conscience que ce que vous faites, c’est dire que les gens doivent absolument rentrer dans les cases que d’autres ont construites pour eux ? Que chacun doit rester à sa place et surtout bien se conformer à celle-ci ?
Et surtout, surtout fermer sa g*** et souffrir en silence si jamais la case qu’on lui a assignée ne lui convient pas. C’est bien ça que vous essayez de faire en manifestant contre la « théorie du genre » ?
Quelques ressources pour aller plus loin :
– Un autre article sur ce blog à propos de savoir qui on est : « Se connaitre, ça prend du temps »
– toujours sur ce blog, un article à propos des clichés dans l’éducation des filles : « Tu seras sage ma fille »
– Un article de Libération : « Les élèves qui réussissent le mieux sont ceux qui sont le moins marqués par les stéréotypes de genre »
Un excellent livre de Ken Robinson à propos de ce qu’on peut changer dans l’éducation de nos enfants pour les aider à être eux-mêmes :
Photo Credit: Pink Sherbet Photography via Compfight cc
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L’article ayant temporairement disparu pour une raison inconnue, les commentaires précédents ont été supprimés.
Les commentaires qui suivent sont bien les commentaires initiaux que j’ai moi-même remis manuellement à partir des archives.
Myzotte on 9 février 2014 at 15:20 said:
J’avais vu passer ton article cette semaine sur les VI mais pas eu le temps de le lire, je le lis enfin et j’adhère. D’autant plus que j’ai réfléchis aussi sur le sujet cette semaine…
Et aussi, que j’ai découvert aussi cette semaine Ken Robinson, et qu’il me tarde de lire son livre.
Figure toi que je l’ai découvert dans le dernier n° de Famille Education, le magazine de l’APEL (excellent n° ce mois ci), soit de l’APE en école privée. Tous les cathos ne sont pas extrémistes, heureusement. Je ne me reconnais pas dans ce que prône soit disant l’église vis à vis de tout ça (IVG, contraception, homosexualité…) mais c’est un autre sujet…
Sinon, quant tu nommes des comportements genrés féminins ou masculins, ça me fait pensé que ce serait plus simple si au lieu de parler de féminin ou masculin, ou parler comme les taoistes de Yin et de Yang.
La douceur est Yin, la dureté est Yang par exemple.
C’est peut-être simplement une question de vocabulaire pour venir à quelque chose de finalement non-genré et qui ne perturbe pas psychologiquement certaine personne… je sais pas si je suis claire, je devrais être à la sieste à cette heure-ci dominicale :^)
En tout cas, bravo pour cette article !
Yelle on 6 février 2014 at 14:19 said:
Moi, je n’aime pas les cases. Ni les cases fille, ni les cases garçon, ni les autres cases. Et je remercie mes parents de m’avoir appris à me sentir libre de sortir jouer hors de l’échiquier si ça me fait plaisir.
Mère Lacunaire on 6 février 2014 at 13:43 said:
Un bien bel article oh combien important en ce moment et que je m’empresse de partager ! Merci
lilibulle on 4 février 2014 at 18:22 said:
Ton article me fait du bien ! J’étais un peu déprimée après avoir vu 28 minutes hier soir où une philosophe expliquait que la théorie du genre était dangereuse, que la politique du gouvernement allait supprimer l’érotisation du couple car pour qu’il y ait cette érotisation, il faut que l’homme domine (et que la femme soit dominée donc … ) et que les femmes étaient prédestinées à certains métiers (philosophe ??? ). Et aujourd’hui, j’ai eu une discussion avec des copines de mon âge (entre 35 et 40) qui me disaient qu’il fallait arrêter de se battre pour l’égalité car en France on l’avait déjà et que c’était un combat d’arrière garde … Ce que tu as écrit est pleinement ce que je ressens : le plus important est la LIBERTE : liberté de décider qui je suis, ce que j’aime sans jugement de la part des autres parce que je sors de la norme. Et on a encore du chemin à faire ! Je suis l’heureuse maman d’une petite fille de 7 ans qui aime la science fiction, star wars, l’aventure, le foot et qui est stigmatisée en cours de récré car elle ne rentre pas dans les cases « petite fille » et d’un petit garçon de 4 ans qui aime les voitures, les dinosaures, se déguiser en princesse et jouer avec des bébés et dont ses grands parents se demandent s’il ne deviendra pas homosexuel (quand bien même ! ). Cependant, je suis d’accord avec une de tes commentatrices, il ne faut pas non plus aller dans les extrêmes et nier le sexe auquel on appartient.
Je vais partager ton article en tout cas.
savarin on 4 février 2014 at 15:55 said:
Et voilà, encore merci Sandrine pour cet article de réflexion!
Une expérience qui prouve que cette théorie n’en est qu’une de théorie mais pas la réalité: une personne que j’ai connue, née dans un corps de fille mais malheureuse toute son enfance car elle se sentait « bizarre » et aurait préféré être un garçon. Vers ses 20 ans, après un passage de vie homosexuelle, elle sent que vraiment quelque chose ne va pas et essaie de quitter la vie tout court.
Mais elle en revient et pose alors des mots: elle veut se faire opérer et devenir ce qu’elle se sent au fond d’elle: un homme.
Oui mais pour cela il y a des tas de test pour être sûr que c’est un vraie décision et pas un coup de tête. Le verdict en ressort: elle est à 80%homme dans sa tête! Seul son corps est femme quasiment. Elle a alors commencé tous les traitements pour sa masculinisation et lorsque je la vois pour la dernière fois, elle attend ou plutôt IL attend l’opération, enfin LES opérations car cela se fait en plusieurs phases. Il est ravi, s’est choisi un prénom, et a trouvé enfin la paix avec qui il est .
Alors non, au delà de tout ce que j’ai lu et appris sur la construction du cerveau, et les différences entre celui d’un homme et d’une femme sous les effets des hormones, et qui montre que cette théorie se trompe, cette rencontre m’a éclairée, tout autant que bouleversée. Et pourquoi ferait on des test avant cette opération si le genre humain n’existait pas? Pourquoi des gens naissent avec ce décalage? Pourquoi faire des théories là où des études ont déjà œuvré.Une théorie sort de notre tête, de nos croyances et est faite pour être confrontée à la réalité par pour être transformée en CREDO!
virginie on 4 février 2014 at 15:29 said:
Bonjour,
Effectivement il y a beaucoup de quiproquos et de malentendus sur ces sujets qui déchaînent les passions et sont plus complexes qu’on le suppose.
Après t’avoir lu je suis globalement d’accord avec tout ce que tu dis: vive la liberté et vive le fait que chacun assume ces côtés féminins & masculins!
Par contre, il me semble, même si ce n’est pas ton cas, que certains ont une vision plus radicale de l’application des études sur les genres:
– Une copine me disait récemment qu’il ne fallait plus habiller les petites filles en rose (interdit!) et qu’elle faisait attention à acheter seulement des jouets « neutres »,
– Un couple aurait décidé de ne pas dire à son enfant qu’il était un garçon pour « qu’il décide plus tard »,
– Certaines personnes semblent convaincues qu’il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes (hors physiques & sociétales), qu’il ne faut surtout pas parler de complémentarité entre les sexes.
Alors là je ne suis pas d’accord. Il me semble que si une fille est très « fifille » on va pas l’en empêcher? Pourquoi ne pas dire à un enfant qu’il est garçon/fille (réalité qu’il doit prendre en compte)? (mais qu’il a droit d’être une garçon qui aime pouponner ou une fille qui aime grimper aux arbres.)
Il me semble que même si effectivement il est difficile de spécifier de quoi il s’agit exactement sans être hyper-réducteur, les hommes et les femmes sont complémentaires, aussi bien physiquement que dans leur mode de pensée, comportement, etc. Si on découpe un cerveau masculin et un cerveau féminin, les scientifiques voient qu’il ne fonctionnent pas pareil. Ils arriveront peut-être au même résultat mais différemment.
Par exemple, quand je regarde autour de moi, je vois que les femmes n’ont pas la même relation avec leur bébé que les hommes (qui pourtant sont des papa modernes, qui s’occupent de leurs enfants…) et je ne crois pas que ce soit seulement dû à notre éducation ou au congé mat. Là aussi le fait de porter en soi un enfant fait que souvent la mère est plus « proche », et même un peu fusionnelle, et les médecins sont justement d’accord pour dire que c’est au père de justement « ouvrir » la maman et le bébé aux autres (symbole du père qui coupe le cordon ombilical, etc.)
Alors OK pour ne pas emprisonner quiconque dans une rôle prédéfini mais pourquoi nier des attitudes différentes qui sont autant de richesse?
Le sujet est complexe et tant mieux si on ne pense pas tous la même chose, ça fait réfléchir! Je ne souhaite pas de débat à couteaux tirés, c’est plus agréable quand tout le monde s’exprime en restant cool. 🙂
Merci pour cet article intéressant
Virginie
Julie Podecolle on 4 février 2014 at 11:44 said:
Merci pour cet article très bien expliqué, je le partage car je pense que ça peut remettre les choses au clair pour certains
oops on 4 février 2014 at 11:16 said:
Au secours… Elle est distribuée où, cette plaquette, que je mette la pile à la poubelle avant qu’elle n’atteigne sa cible ?!!
bourry on 4 février 2014 at 09:56 said:
Merci.
J’y vois bien plus claire ! En fait ça conforte ce que je pensais en dedans de moi, mais avant peu je ne savais même pas qu’il y en avait une « théorie », pour moi ça coule de source que ce n’est pas les jeux ou les comportements doux, aggressif ect… qui font l’identé sexuelle, et comme je suis naïve je pensais que le monde entier avait évolué dans ce sens là !!!!
Faut croire que non, purée il y a encore qq années de combat j’ai l’impression avant de voir les enfants pouvoir choisir ce qu’ils sont sans préjugés ou autres.
Zoline on 4 février 2014 at 09:10 said:
J’ai l’impression qu’il y a surtout un gros malentendu!
On confond « réflexion sur la théorie du genre » et « propagande pro-homosexualité »
Et c’est ça qui fait peur. C’est comme si tout le monde avait peur que la seule chose qui nous empêche tous de devenir gay, c’est de se dire qu’on est une fille ou un garçon, et que donc, on aime les garçon, ou les filles.
C’est comme si cette image gravée dans la pierre nous protégeais d’un chaos latent
Le précédent commentaire éclaire enfin ma lanterne : il s’agirait d’une bête confusion !
Car j’avoue ne pas réussir à comprendre où est le problème, tellement il me semble évident que les goûts et les aspirations de chacun(e) ne dépendent pas uniquement de son sexe biologique. Donc je ne vois pas en quoi le dire va forcer nos enfants à devenir tous homosexuels… o-O
Au risque de me faire lyncher, j’ose commenter que cet article est certes très bien écrit, plein de bon sens et de compassion, mais qu’il est tout de même parallèle à la réalité. J’aimerais vous poser quelques questions, sans chercher à jouer la provoc’ mais juste pour connaître votre position :
Pourquoi est ce que ce sont des personnes dont l’identité sexuelle est différente qui interviennent à l’école, et non simplement dont l’identité de genre est différente de l’identité biologique ?
Moi je suis pour le respect de tous, vraiment, et surtout pour l’épanouissement de l’Enfant. Mais une chose me chagrine, quelles conséquences sur les enfants après les interventions en maternelle et en primaire, remettant en cause tout ce qu’ils croyaient logiques et solides depuis bébé ? C’est bien d’avoir comme souhait de permettre à tous les enfants de vivre pleinement leur identité, mais nous le savons bien ça n’est pas possible ! Un instit avec 27 gamins, vaut mieux qu’ils se cantonnent à faire ce qu’il sait faire : instruire, accompagner dans les apprentissages, donner le goût d’apprendre, que commencer à jouer les justiciers et tenter d’apprendre aux enfants le respect des autres dans quelque chose d’aussi délicat que l’identité de genre, qui est censé aller de soi ! Je crois que l’effet peut être à double tranchant, non ? Il faudra bientôt qu’un enseignant adapte sa façon de parler à chaque élève qui se trouve dans sa classe, au risque de parler trop durement à un garçon genrée fille par exemple et d’empêcher cet enfant à s’épanouir à jamais ? C’est dingue et irréalisable ce qu’ils veulent mettre en place, les instits vont être complètement perdu, vont parler durement à une petite fille de 7 ans qui a une carrure de garçon alors qu’elle a le coeur fragile, prendre soin d’un garçon fluet qui ne parle pas beaucoup alors qu’il est genré ++ et du coup créer un malaise, coacher un garçon que l’on croit genré garçon alors qu’il est genré fille ++ et le dégouter de l’école à jamais ! Les profs ne demandent qu’une chose, avoir les moyens d’instruire convenablement leurs élèves, avoir de l’aide financière et matériel pour faire de grandes choses, on ne peut pas leur mettre sur le dos cette immense responsabilité que de respecter l’identité biologique + l’identité de genre + l’identité sexuelle de chaque enfant de leur classe ! C’est dangereux ! Les codes sont simples, et il me semble que tout le monde s’en sortira mieux en se frayant un chemin selon ses multiples identités avec un bon accompagnement familiale et amical selon, avec des accompagnements privilégiés pour les enfants en détresse, leur permettre de se trouver et de RESTER intégré et non de s’intégrer…
Notre société évolue à son rythme, l’on accepte aujourd’hui des choses que nos parents n’auraient pas accepté, et moins encore nos grands-parents ! Aller trop vite, vouloir obliger les mentalités à changer trop vite peut avoir l’effet inverse, on ne le sait que trop bien grâce à l’histoire ! Et on le voit aujourd’hui avec les mouvements contre la « théorie du genre ». Vous ne pouvez pas mépriser ces gens qui se sentent tout d’un coup assaillis par des idées aussi « révolutionnaires » (dans le bon ou le mauvais sens du terme selon la sensibilité), et surtout qui ont l’impression que comme ils sont adultes et qu’on ne leur fera pas entrer dans la tête ce qu’on veut, on va directement inculquer « le respect » à leurs enfants qui leur feront la leçon dans une dizaine d’années si ce n’est plus tôt ! Stop ! On doit respecter les parents et leurs idées, sinon comment inculquer le respect à leurs enfants ?
J’adore votre blog, sérieux je vous lis régulièrement, vous démontrez dans vos écrits que vous respectez l’Autre, dans tous ses aspects, les gens qui sont frileux voire contre ce travail qu’a entamé le gouvernement sont respectable, et ont leur raison, même si ce sont les mêmes arguments qui ressortent encore et encore et qu’ils vous déplaisent parce que vous ne les comprenez pas, on veut tous la même chose, et ce qui est cool, c’est qu’on a besoin d’équilibre, le consensus n’a jamais révolutionné quoi que ce soit, être à l’écoute, respecter et débattre sans mépriser celui qui n’a pas les mêmes idées c’est beaucoup plus constructif.
Sachez que je suis contre cette « théorie du genre » qui n’existe pas, que je respecte ce que vous écrivez tous (même dans les commentaires) et le comprend même, que je ne suis ni homophobe ni extrémiste, mais que je m’inquiète du sort de l’école et des inquiétudes sociétales du gouvernement (qui je crois ne sont pas sincères et feront plus de mal à notre société que l’inverse)… Bonne soirée à vous tous…
Aurore
Je n’ai pas le temps de répondre ce matin (et probablement pas avant mardi ou mercredi soir) mais je reviendrai le faire de façon détaillée dès que possible. Merci.
Je répond rapidement parce que je manque de temps, désolée (pour l’orthographe aussi, je ne compte pas me relire).
Je suis fonctionnaire stagiaire et bientôt professeur des écoles. J’ai déjà effectué des stages en maternelle et dans le primaire.
L’Education Civique et Morale fait partie du programme, tout simplement parce que le développement de la pensée PERSONNELLE (j’insiste là dessus. Un prof n’a pas le droit de matraquer un enfant qui ne pense pas comme lui… Il peut montrer les limites de sa réflexion en lui posant des questions si par contre sa réflexion va à l’encontre des valeurs défendue par la République qu’on peut voir affichées partout sur les murs sous l’intitulé « charte de la laïcité » pour les parents qui pensent qu’on les inventent selon nos propres convictions (un enfant qui prône la violence à l’encontre d’un groupe de personnes, le racisme ou qui pense que les filles méritent de se faire violer (déjà entendu…) Et encore pense …. souvent il ne fait que répéter sans comprendre ce qu’il entend à la maison. L’EMC est justement là pour lui apprendre à réfléchir par lui même indépendamment d’une autorité supérieure) …. mais c’est tout. Et bien souvent, il n’y a même pas besoin de le faire: les autres élèves s’en chargent en réagissant à ce qu’il affirme.)
L’égalité entre les filles et les garçons fait non seulement partie de la charte de la laïcité, mais est aussi dans le programme. Un prof a pas « mieux à faire » qu’appliquer le programme qui lui est donné. Il ne peut pas le faire en entier et doit faire des choix, certes, et souvent les arts, la musique et l’EMC passent tristement à la trappe, certes … Il n’en est pas moins que l’EMC fait partie du programme et pour de bonnes raisons … les réflexions philosophiques, les remises en question de ce qui ne devrait pas être perçu comme « allant de soi » juste parce que « ça a toujours été comme ça lol », l’apprentissage de la pensée personnelle, de l’indépendance intellectuelle, etc. Tout ça, ça fait AUSSI partie de la construction de l’individu.
Par ailleurs, l’égalité fille/garçon est l’une des grosses priorités de l’éducation nationale cette année et les années à venir (enfin, sauf si Marine passe mais ça c’est un autre débat…) On nous l’a bien assez répété à toutes les sauces et dans tous les cours (même le français et les mathématiques …. vous serez étonnée du sexisme des manuels scolaires quand on y prête attention.) Comme les filles s’orientent mal (ou en tout cas pas dans des postes valorisés et valorisants) alors que paradoxalement à côté de ça elles obtiennent les meilleurs résultats (pas parce qu’elles sont plus intelligentes, mais parce qu’on les invitent plus facilement à être sérieuses et à rester à la maison tandis qu’un garçon est appelé à faire de nombreuses expériences, à sortir en bande, à « faire le con/jouer au boss en classe » et que les sociologues ont établi un fort lien entre le temps passer en extérieur/entre amis, le confort dans le climat de la classe et la réussite scolaire.), l’éducation nationale veut palier à ça en intervenant directement à la source: l’enfance et donc l’école. Ca c’est la mission des profs du primaire et du secondaire dans la promotion de l’égalité des sexes: permettre une meilleure orientation en déconstruisant les stéréotypes du genre, particulièrement ceux touchant les métiers.
D’autre part, bien entendu qu’il n’est pas question de dire à un garçon qui agit « comme un garçon » que c’est mal et qu’il devrait plutôt jouer à la poupée … ça inverserait bêtement les stéréotypes et du coup on en sortirait pas ….. Il est juste question de faire comprendre aux enfants qu’ils font bien ce qu’ils veulent. Point barre. Si un garçon veut jouer à la poupée, très bien. S’il veut jouer aux voitures, très bien aussi. Tout est une question de choix PERSONNEL et non imposé par la norme sociétale. Faut arrêter avec ces histoires de « genré fille » « genré garçon » « genré machin » ….. les profs prennent les enfants pour ce qu’ils sont: des individus avec des envies, des besoins et des intentions propre à chacun et c’est tout. Il n’est pas question d’établir une fiche personnage pour chaque enfant, ça serait une perte de temps incroyable pour quelque chose qui est pourtant si simple. J’y pense jamais à cette histoire de genre … sauf quand un gamin interdit aux filles de jouer au foot parce qu’elles « sont nulles », dit qu’il « n’a pas le droit de pleurer parce que c’est un garçon » ou se moque d’un camarade qui aime le rose…. parce que LA l’intervention en fonction de cette histoire du genre a du sens… parce que le gamin (ou la gamine bien sûr) « impose » aux autres (ou à lui même pour celui qui croit qu’il n’a pas le droit de pleurer) ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire EN FONCTION d’un stéréotype de genre … parce que là il y a une certaine forme de violence, de mal être, de souffrance de l’individu. De plus, bien sûr que les profs DOIVENT adapter leurs méthodes en fonction des enfants … c’est ce qu’on appelle la différenciation dans le métier. Un prof qui ne l’applique pas est considéré comme un fainéant (parce que c’est sûr que ça demande plus de travail …. c’est pas pour rien que les profs se plaignent de leur salaire par rapport à la dureté de leur profession et surtout hurlent pour avoir des classes moins nombreuses … c’est pour pouvoir mieux s’adapter à chaque enfant et prendre du temps pour le développement de tout le monde …. par pour avoir plus facile à faire régner l’ordre et la discipline…) ou quelqu’un qui est mal à l’aise avec ses élèves/ne cherchent pas à créer un contact avec eux alors qu’il s’agit avant tout d’un travail de transmission, de partage et de communication … l’aspect humain va de soi et fait la différence entre un bon pédagogue et un bon perroquet. Souvent, ces profs font ce métier là à défaut d’avoir trouvé mieux.
Enfin, non un enfant de maternelle n’est pas « tout bouleversé et perdu » lorsqu’on lui dit qu’il a le droit de jouer à la poupée même si c’est un garçon. Bien sur que non on ne va pas lui expliquer cette histoire de genre, d’identité biologique, d’orientation sexuelle etc. A chaque cycle son programme, tout est une progression. L’orientation sexuelle n’est abordée qu’au lycée, certainement pas avant par exemple.
En fait je ne sais pas si vous avez déjà participé à des séances en maternelles mais souvent la majorité des enfants jouent ensembles et avec tout ….. il y a quelques clichés qui commencent à se mettre en place (notamment que le foot c’est pour les garçons) mais c’est tellement pas inné justement qu’il suffit de dire « pourquoi Elise aurait pas le droit de jouer au foot avec vous ? Les filles aussi peuvent jouer au foot si elles le veulent » pour qu’ils te répondent « ok » et puis c’est terminé tu n’en entend plus parlé. Ces stéréotypes de genre c’est de l’acquis et du coup plus ils sont jeunes, moins ils sont présents et stables. C’est cependant important d’en parler car c’est tout de même à partir de là que ces stéréotypes plantent leurs premières graines. Par exemple, je tenais une séance au CP d’art plastique et un garçon m’a dit « j’aime beaucoup le rose mais … mais c’est pour les filles … pourtant c’est si joli » en regardant avec envie le peau de peinture …. J’ai juste eu à lui dire « pourquoi est-ce que le rose serait obligatoirement que pour les filles ? Tu as le droit d’aimer le rose, rien ne te l’interdit. Si tu penses que ta lanterne serait plus jolie avec du rose pourquoi te priver d’utiliser cette couleur ? » et hop ça l’a immédiatement rassuré et soulagé. Ils ont plus peur de « ne pas être normaux » que du « grand et terriblement bouleversement d’apprendre que peu importe qu’ils soient filles ou garçons, ils font ce qu’ils veulent » … le tout est de leur apprendre qu’être différent n’est pas une marque d’anormalité.
Je vous souhaite une bonne journée.
Mina.