Professionnels, lâchez la grappe aux parents, c’est pour leur bien

Il y a quelques jours, j’étais sur Facebook, comme ça, tranquille, quand j’ai lu la punchline d’un article qui a attiré mon attention. Ou devrais-je dire : qui a fait monter ma tension. Une punchline qui disait « Parents, lâchez la grappe à vos enfants, c’est pour leur bien. »

Tiens j’ai fait une copie d’écran pour que tu comprennes mieux :

les conseils des professionnels aux parents

Tu le vois le problème ou pas ? Et bien moi, le problème, il m’a sauté à la figure. Et mon sang n’a fait qu’un tour …

(edit : ce mois-ci, Egalimère propose comme thème à son rendez-vous mensuel #10DuMois le thème « qu’est-ce qui cloche ? » … et je me suis dit que cet article irait parfaitement bien dans le thème :-D. Vous pouvez lire ici sa contribution au thème (sur le thème « qu’est-ce qui cloche avec mon diplôme ? » et retrouver celles des autres participants)

Lâcher la grappe à mes enfants, encore un F***ing conseil « bien intentionné » qui s’adresse aux pauvres parents tout perdus que nous sommes, qui ont bien besoin qu’on nous dise quoi faire, comment le faire, écrit par de bons professionnels qui, eux, savent bien mieux que nous comment on s’occupe d’enfants.

Des fois, je me dis que ça pourrait être drôle quand même de leur coller les nôtres dans les pattes toute une journée, juste pour voir comment ils s’en dépatouillent.

des conseils, encore des conseils ; et si les professionnels lâchaient la grappe aux parents ???

Et encore, moi, je suis une rebelle. Donc je me rebelle. Et ce type de conseils pleins de bons sentiments à la louche, ça me donne juste envie d’envoyer bouler les auteurs en leur disant « j’fais ce que j’veux ! » (oui je sais, je suis une ado attardée).

Mais, je suis sûre qu’il y en a d’autres, des parents, quand ils lisent cet article, ils se disent juste que ces professionnels ont raison. Et que s’ils n’arrivent pas à appliquer les gentils conseils tellement simples de l’article, c’est qu’ils sont vraiment nuls.

Ce qui m’agace encore plus, c’est la condescendance qui dégouline de cet article. Il faut visiblement bien nous éduquer, nous pauvres parents ignares, parce que, si nous ne laissons pas nos enfants aller se promener dehors, c’est juste que nous sommes trop bêtes pour avoir compris que nos enfants construisent leur autonomie en faisant des choses tout seul. Jamais dans cet article n’est émise l’hypothèse que les parents pensent bien faire en agissant ainsi. Jamais non plus n’est émise l’hypothèse que les parents auraient envie de faire autrement mais qu’ils en sont empêchés par leur envie de sécuriser leur enfant.

Le comble, c’est que les auteures y dénonce même les dérives de – je cite – « certains livres d’éducation « positive et sereine », si exigeants qu’il faudrait avoir fait dix ans de méditation et trois longs séjours dans un ashram pour devenir un bon parent », sans jamais mesurer qu’elles mêmes font EXACTEMENT LA MEME CHOSE en écrivant cet article. Il met la pression aux parents exactement de la même façon que d’autres en expliquant « la bonne méthode » sans jamais entendre et accompagner et entendre les freins émotionnels derrière nos attitudes de parents.

Et si les professionnels s’appliquaient leurs propres conseils ?

Alors je me suis demandé comment dénoncer l’absurdité de tout cela. Et une bonne petite parodie m’a semblé tout à fait appropriée pour dire :

Professionnels, lâchez la grappe aux parents, c’est pour leur bien.

J’ai donc fait une chose extrêmement simple : j’ai repris l’article original ( que vous pouvez lire ici) et j’ai fait quelques changements mineurs. Je me suis contentée de remplacer des mots.

A la place d’enfant, j’ai mis parent. A la place de parent, j’ai mis professionnel. Et j’ai changé quelques tournures de phrases mineures …

Vous allez voir, c’est assez drôle (et plutôt très parlant :-)) :

« Le parent qui prend des risques se développe mieux »

Deux expertes abordent la question de la prise de risques chez le parent. Elles expliquent pourquoi elle est primordiale pour son développement et la création de son identité de parent.

Pour certains professionnels, il est impensable d’imaginer un parent ne pas faire ce qu’ils pensent bon pour les enfants, se laisser un peu marcher sur les pieds par un enfant ou au contraire être un peu trop autoritaire. Pour quelles raisons ? À cause du danger, supposé partout. Pour l’éviter, les professionnels anticipent, chapeautent, surprotègent, fliquent, quitte à réduire considérablement la liberté des parents. Seulement l’autonomie et la prise de risques sont strictement indispensables pour le bon développement du parent. 2 spécialistes décryptent le phénomène.

Journaliste – Certains professionnels semblent de plus en plus anxieux. Cela peut les rendre surprotecteurs et surtout, toujours derrière les parents. Qu’en pensez-vous ?

Spécialiste n°1 : Il est évident que l’espace du parent en liberté se restreint de façon drastique. Les angoisses des professionnels sont de plus en plus importantes et les parents sont presque toujours sous la surveillance de professionnels (médecins, psychologues, crèche, enseignants, …). Quand on pose la question à ces professionnels, ils considèrent pourtant l’autonomie des parents comme une véritable valeur. Mais ils parlent d’une autonomie où les parents gèrent le quotidien. Celle qu’ils pourraient prendre en s’éloignant de leurs conseils de professionnels, ils n’en veulent pas. Je remarque aussi qu’on ne laisse plus les parents faire comme bon leur semble. Les professionnels leur disent sans arrêt quoi faire. Quand ils se posent des questions, ils les renvoient à d’autres conseils encore.

Spécialiste n°2 : Certains professionnels sont effectivement dans la surprotection, alors qu’il faut bien distinguer différents stades d’évolution du parent. D’abord le parent d’un premier nourrisson, qui nait vulnérable avec une immaturité et a besoin de l’appui des bons professionnels. Ensuite, l’étayage des premières années, où, grâce à un regard bienveillant, on laisse le parent découvrir des choses. Puis enfin la possibilité de leur permettre de prendre des risques. Ces professionnels surprotecteurs ont tendance à ne pas voir le parent évoluer et les maintiennent ainsi dans leur état psychologique de parents non-matures.

 

Journaliste : Comment expliquer ce comportement ?
Spécialiste n°1 : De nombreux éléments rentrent en jeu. Selon certains professionnels, le parent a pris une place qui n’est pas la sienne. Avant, les professionnels étaient l’élément central, maintenant le parent est un parent-roi, si précieux qu’il est impensable de le laisser prendre des risques. Certains professionnels veulent aussi tout contrôler et n’acceptent pas que les parents fassent différemment de ce qu’ils imaginent. Il ne faut pas non plus nier l’influence de la société. Les connaissances nouvelles liées aux neuro-sciences, les formes différentes de parentalité aujourd’hui accessibles peuvent aussi jouer. On veut protéger les parents de tous les risques… Mais cette attitude est contre-productive, car le parent n’apprend pas à faire face aux difficultés, celles d’aujourd’hui comme celles de demain. Sans oublier la pression de certains livres conseils de professionnels, si exigeants qu’il faudrait avoir fait dix ans de méditation et trois longs séjours dans un ashram pour devenir un bon parent !

Spécialiste n°2 : La pression sociétale est incontestablement très forte, les professionnels craignent d’être jugés en permanence et manquent de confiance en eux. C’est ainsi que certains préfèrent ne pas laisser les parents faire par eux-mêmes de peur de les voir souffrir. Ce besoin de perfection en mène d’ailleurs certains au burn-out professionnel, car malgré tous leurs efforts, ils sont inévitablement mis en échec.

 

Journaliste : Comment se traduit le manque de liberté des enfants ?
Spécialiste n°1 : On voit de plus en plus de parents d’ados de 15 ans qui n’ont jamais pris une décision sans consulter un professionnel. Beaucoup de parents se plaignent que les professionnels ne les écoutent pas. Ils disent « quand je leur parle de mes doutes ou de mes enthousiasmes, ils me posent des questions sur le comportement de mon enfant ». On ne voit plus non plus de parents s’occupant de leurs enfants sans avoir recours à des conseils professionnels. Bien sûr, les professionnels prétexteront la dangerosité et la pression de la société. Mais cette dernière n’est pas plus dangereuse qu’avant, c’est notre perception qui est faussée.

Spécialiste n°2 : Souvent, ce sont effectivement ces professionnels que l’on retrouve à discuter sur les parents dont ils contestent le regard. Ces professionnels réclament toujours plus de surveillance des parents car il est inadmissible pour eux que le parent puisse faire la moindre chose qui pourrait lui nuire ou nuire à l’enfant. Certains voudraient jusqu’à installer des caméras dans les maisons des parents pour s’assurer qu’ils font comme il faut et observer le moindre de leurs mouvements. Comme les parents sont actuellement plus ouverts et développent une forme d’intelligence extraordinaire, nous avons aussi des professionnels qui les mettent au défi, les poussent à l’extrême à faire des choses qu’ils ne sont en réalité pas capables de faire. C’est ainsi qu’ils ne se construisent pas, et manquent de confiance en eux.

 

Journaliste : Quels sont les bienfaits de la prise de risques et de l’autonomie chez l’enfant ?
Spécialiste n°1 : De nombreuses études ont montré que le cerveau d’un parent qui prend des risques se développe mieux et sera plus à même de gérer de futures situations de stress. Dans certains pays, les enfants sont retirés au moindre soupçon de ne pas suivre les conseils donnés. Mais c’est bien en tombant qu’ils apprennent la vie ! En grandissant, ils découvrent le monde et prennent confiance en eux. Si on évite toute prise de risque, le parent sera incapable de faire face à ce genre de situations une fois son enfant adolescent.

Spécialiste n°2 : Quand les professionnels se positionnent en observateurs des dangers physiques et psychiques, le parent peut se développer et se construire. C’est en tentant des choses, en faisant travailler son imaginaire et en prenant des risques, qu’il crée sa propre identité. La vigilance professionnels n’est pas de la surveillance pénitenciaire.

 

Journaliste : Quelles conséquences engendrons-nous à les surprotéger ?
Spécialiste n°1 : Le comportement peut créer des « parents-enfants », collés aux professionnels, absolument pas préparés à la vie et incapables de prendre des risques. Si tous les parent mentent aux professionnels pour ne pas se sentir jugés, il est aussi certain qu’un parent accompagnés de professionnels surprotecteurs mentira encore davantage. Il ne faut pas oublier non plus que l’on éduque en étant un modèle. Si nous sommes angoissés en permanence, ils le seront aussi.

Spécialiste n°2 : En étant dans la bienveillance plutôt que dans la surprotection, on offre au parent une sécurité affective qui lui permettra plus tard, de prendre des risques mesurés. S’il a fait ses essais quand il est encore un jeune parent, il aura en lui un garde-fou qui le préviendra du danger quand l’enfant grandira. Enferré dans la protection des professionnels, dans une règle très encadrante et très limitative, il n’aura qu’une seule envie : prendre des risques pour dégager ce principe. Si l’on est toujours derrière eux, ils se construisent une fausse idée d’eux-mêmes, de la vie. Et plus dure sera la chute…

Journaliste : Quels conseils donneriez-vous à des professionnels qui souhaitent lâcher la bride aux parents ?
Spécialiste n°1 : Ils doivent avant tout se faire confiance, c’est la seule solution pour qu’ils fassent confiance aux parents. Arrêtons d’être constamment sur le dos des parents, ils sont solides et s’en sortiront. Quand ils sont jeunes parents, il faut les laisser expérimenter, sans instruction, simplement avec des ressources en libre accès, des ateliers, des temps d’échanges entre parents pour que l’imaginaire prenne la relève. Lorsque les parents veulent tester de nouvelles attitudes comme l’allaitement long, le co-dodo ou une attitude plus ferme, il faut que les professionnels les laisser y aller, même si ça leur tord les tripes. On essaie au moins une fois. On peut également les responsabiliser dès la petite enfance à travers quelques tâches ménagères. Au lieu de donner de l’argent de poche à la demande, on peut également leur donner une seule fois, même si c’est peu, afin qu’ils gèrent leurs dépenses. Enfin, pour développer l’estime de soi, on peut les encourager à s’investir dans une association.

Spécialiste n°2 : Il est primordial de se reposer sur d’autres professionnels pour respirer. Il faut bien se rappeler que nous apprenons notre job de professionnels et que cela prend du temps. L’enjeu est surtout de laisser de l’autonomie au parent de façon progressive. Il ne s’agit pas de nier les dangers, il faut évidemment s’adapter à son milieu de vie. S’il veut tester l’éducation positive et que l’on est anxieux, commençons par l’accompagner et le laisser faire sous notre surveillance. Ensuite, laissons-le y aller avec d’autres parents, puis enfin seul. C’est bien cette latitude laissée dans l’action qui fera qu’il saura ce qui lui convient et ce qui convient à son enfant.


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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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11 thoughts on “Professionnels, lâchez la grappe aux parents, c’est pour leur bien

  • 10 avril 2017 à 07:12
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    Bonjour j’ai lu tout l’article fort intéressant ! Mais …. tout à fait à la fin il y a ce paragraphe, avec aucune réponse, ou bien un lien ?
    « Et aussi un SUPER livre pour relativiser tous ces « bons » conseils qu’on nous donne avec pleins d’infos dedans pour envoyer paitre les bien intentionnés qui n’ont qu’une façon de voir la parentalité (lien affilié) (et oui je sais, je reparle encore de ce livre mais là, franchement, il est plus qu’approprié ! »

    QUEL EST CE LIVRE, dont vous parlez s’il vous plait ? Je vous remercie infiniment par avance de m’envoyer votre réponse sur mon adresse mail indiquée dans le formulaire ci-dessous
    Cordialement

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    • 10 avril 2017 à 10:08
      Permalink

      Bonjour

      Il est en lien à la fin de l’article (lien affilié donc si vous avez un bloqueur de pubs il n’apparait pas).
      Mais j’ai remis son titre et ses auteurs en clair à la fin suite à votre commentaire :-).

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  • 10 avril 2017 à 09:54
    Permalink

    Bonjour
    J’ai lu entre les lignes, mais pour moi ce qu’elles écrivent sur les bienfaits de la prise de risque ou les conseils qu’elles donnent aux parents sont une évidence… Sauf que ce n’est jamais tout bon ou tout mauvais, tout blanc ou tout noir. Quand on est parent, on aimerait bien sûr être tout le temps dans la bienveillance, leur laisser de l’autonomie juste « comme il faut », qu’ils s’investissent dans une association (au lieu de stagner à l’arrêt de bus avec les paires et de mater leur téléphone portable… le rêve !) mais on fait ce qu’on peut avec notre fatigue, notre boulot, notre exaspération, et surtout avec les enfants qu’on a !
    Ce qui m’interroge c’est le pourquoi, l’utilité d’écrire un article comme cela ? Quelle est la cible ? Qui le lira ? Quel est son but ?
    Crois-t’on réduire le mal de nos enfants dans les cours d’écoles et aux squares en s’adressant ainsi aux parents ?
    Il ne me semble pas qu’il y ait une pression de certains livres d’éducation « positive et sereine », on a encore le droit de lire ce que l’on veut, et si on s’y intéresse et qu’on arrive à l’appliquer, alors tant mieux.
    pffff je lis encore quelques lignes : cet article est plein de clichés, je ne me reconnais pas du tout dans les familles qu’elles décrivent…
    Bonne journée.

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    • 10 avril 2017 à 10:07
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      Et oui l’article est plein de clichés, manque d’empathie pour les parents, voire même sous estime grandement leurs compétences. C’est malheureusement assez classique dans ce genre d’article.

      L’article oublie 2 choses :
      – si l’enfant ne réclame pas d’autonomie, c’est peut-être que tout va bien pour lui. Ou qu’il ne se sent pas de se lancer. Le pousser de force serait dans ce 2e cas bien pire à mon avis et pourrait aggraver le problème (même si l’idée est de l’inciter à se lancer)
      – si certains parents ont du mal à laisser leurs enfants faire seuls, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas compris l’intérêt de la chose. C’est parce qu’ils estiment qu’ils prennent moins de risques en faisant autrement. Donc l’article sous-estime carrément les parents et c’est bien là le problème.

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      • 10 avril 2017 à 10:28
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        Oui c’est vrai ça. Cet article oublie également complètement les enfants ayant des besoins spécifiques. Il nous fait complètement culpabiliser. Quand on est un parent d’un enfant précoce non dépisté (c’était mon cas jusqu’à l’été dernier) on culpabilise énormément de ne pas réussir à faire avec son enfant, tout ce que les autres parents font, par exemple ce besoin d’autonomie dont vous parlez. Certains enfants n’en ont pas besoin, ou en tout cas pas en même temps ou au même âge que les autres. Mais c’est tout les dangers des clichés.

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  • 10 avril 2017 à 11:36
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    MERCI!!! Comme cela me fait du bien de lire votre article, je me sens enfin « entendu » par un professionnel! Je trouve que l’éducation bienveillante est certes bienveillante pour les enfants mais jamais pour les parents, moi j’ai fini par me considérer « mauvaise mère » tellement je culpabilisais de traumatiser mon enfants car je n’arrivais pas à faire « comme il faut ». Puis j’ai compris que mon besoin de bienveillance envers moi n’était juste pas nourrit et respecté donc j’ai arrêté de lire des livres.

    Je rencontre que peu de professionnel dans lequel je ressens dans leur discours cette bienveillance envers les parents, alors qu’on est les destinataires du message. Ce que j’entends c’est : si tu fais ça, ça provoque ça. Ok Mais moi, maman solo épuisée je n’y arrives pas, et je fais comment? Dans la plus parts des conférences ou ivres ou articles, sans remettre en question leur partage mais je ne me sens pas entendu dans ma souffrance à moi de maman.

    Bon j’ai fait un roman.

    Merci encore

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    • 10 avril 2017 à 11:45
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      Y a pas de souci : vous pouvez faire autant de romans qu’il vous semblera bon, ce blog est (aussi) là pour ça :-).
      Merci de ce retour. C’est tout à fait aussi ce que je constate chez beaucoup de parents : l’envie, la motivation, la connaissance y est … et le problème n’est pas là, mais dans la fatigue, l’épuisement, les peurs éventuelles, la culpabilité, etc. Et ce n’est pas seulement en recevant des conseils qu’on peut se sortir de ça, les conseils peuvent même empirer la situation comme vous le dites.
      Je ne sais même pas si c’est une question d’empathie envers les parents. C’est une simple question d’efficacité professionnelle : si je veux être efficace dans mon travail, je ne peux pas fonctionner comme ça, sinon très rapidement ça ne marche plus 🙂

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  • 11 avril 2017 à 08:47
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    Tout juste génial ! J’adore l’ironie, et je crois que là, vous atteingnez un sommet !
    (En plus hier soir, par un mlaheureux hasard, je suis tombé 1/2 secondes sur mini nanny, ou l’art de rabaisser et humilierr les parents… c’est mauvais pour ma tension ! 😉

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  • 11 avril 2017 à 10:15
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    Eh bonjour !

    Je suis hilare ! Travaillant dans le milieu de l’éducation et du social, tenant un blog sur ces questionnements, votre article me parle en effet. J’ai retenu une phrase que j’aime resortir d’un de mes stages dans une association accueillant le duo parent-enfant (moins de 3 ans): « le parent est le premier professionnel de l’enfant. ». Cette phrase a fait râlé de nombreuses personnes. N’empêche, pour moi, elle est fondamentale.

    Bonne journée !

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  • 11 avril 2017 à 11:01
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    Très drôle 🙂
    Oui, c’est vrai qu’on est envahi de conseils plus ou moins bons …
    Je crois aussi qu’il faut se méfier de la pensée unique : il n’y a pas une méthode qui marche pur tous les enfants et tous les parents, peu importe le domaine !
    Vive la diversité, et la variété des approches éducatives !

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  • 16 juillet 2017 à 16:07
    Permalink

    Patience, la saturation pourrait bien conduire à la libération. Les parents ont toujours été entre le marteau (être de bons parents donner une bonne éducation pour que l’enfant s’intègre dans la société) et l’enclume (la vie qui bouillonne chez l’enfant et le caractère imprévisible qu’il possède) Ce n’est que bien plus tard, éventuellement, que l’enfant fera des reproches à ses parents sur l’éducation. C’est dès le départ et constamment que l’éducation, la morale, les principes que les parents ont reçus s’ajoutent aux innombrables conseils tous plus ou moins culpabilisants que les « expères » et les « exmères » prodiguent pour vendre leurs livres ou attirer les gens dans leurs cabinets.
    La révolution n’est pas encore arrivée où les parents, cessant de prendre le parti, de défendre les intérêts d’une éducation dépassée et d’une société oppressante prendront carrément, complètement le parti de l’enclume ou de l’enfant.
    Mais à force d’exigences, de contradictions, d’injustices, de partialité, d’excès en tous genres, la société pourrait finir par provoquer cette révolution que j’appelle de mes vœux.

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