Je me suis perdue en devenant mère.

Je me suis perdue en devenant mère. Perdue de vue.

Je mets ça sous le tapis depuis déjà pas longtemps (peut-être est-ce d’ailleurs une partie du problème). Longtemps que je me dis « ça va passer« , « ça ira mieux quand les enfants sont grands / quand je gagnerai plus d’argent / quand mon chiffre d’affaires sera plus stable / quand mon mari sera moins stressé / …  » … autant dire « quand les poules auront des dents » 😁.

En gros : je minimise la situation depuis longtemps et je repousse le moment de reprendre les choses en main. Il est temps de me retrouver.

Si j’en crois les réactions à ma dernière newsletter, vous êtes nombreusEs à être dans le même cas. J’ai reçu de nombreux mails m’exprimant de la curiosité pour mon expérience et même de l’intérêt pour partager le même défi : comment se retrouver soi-même ? J’ai donc décidé de vous partager mon chemin, mes expériences, mes réflexions, mes prises de conscience.

Cet article n’est que l’introduction à ce partage : je vous y parle de mes déclics et de ma réflexion sur « comment j’en suis arrivée là« .

J’ai déjà parcouru une partie du chemin, les premiers partages seront plutôt un « compte-rendu » de ce que j’ai déjà fait. Vous trouverez dans cet article les 1ers constats et les 1ers pas. Je ne sais pas encore trop comment et où se feront les partages suivants. Une partie sera surement +/- « à chaud » sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook), une partie plus détaillée et plus analytique sur le blog et/ou dans la newsletter. Bref, tout ça est encore flou.

C’est mon 1er apprentissage : je ne me fige pas dans un cadre intenable. Je suis en phase d’apprentissage donc je m’adapterai à ce que j’apprendrai de moi en chemin.

Je dois vous faire un aveu : je me suis promis aussi d’être très honnête et très transparente dans mes partages. Sinon ça n’a aucune valeur, ni pour vous, ni pour moi … mais ça me fait un peu flipper ! Vos retours et commentaires seront donc plutôt importants pour moi !!!

Le déclic du confinement et les 1ers constats pour me retrouver

Je ne me sens pas pleinement épanouie dans ma vie depuis déjà plusieurs mois (années même ?). Régulièrement je me sens déphasée, à côté de moi : je ne sais plus de quoi j’ai envie, j’apprécie moins les bons moments, j’y trouve moins de plaisir, je me sens triste à certains moments, la vie familiale me pèse, les enfants et mon mari m’agacent sans que j’arrive à dépasser ça pendant quelques heures. Rien de gravissime mais un sentiment latent, sous-jacent, de lourdeur.

Avec 2 enfants, un mari travaillant lui aussi à son compte, la course pour gérer le quotidien et faire rentrer de l’argent ne laisse pas beaucoup de temps pour réfléchir et se poser.

Le confinement, en arrêtant net une bonne partie de mon activité a fait de la place dans mon emploi du temps … et dans ma tête ! Je ne pouvais plus fuir ce sentiment et le noyer sous une multitude d’activités professionnelles et personnelles pour faire comme si tout allait bien.

Ca ne m’a pas sauté à la figure tout de suite : l’arrêt de la course a surtout été soulageant. J’ai récupéré, j’ai apprécié le temps passé à la maison, le rythme tranquille.

Mais pour mon anniversaire, en plein confinement mi-avril, j’ai eu un 1er déclic. Ma mère m’a demandé : « tu veux quoi pour ton anniversaire ? » … et là … le blanc, le vide … Je ne sais pas, je suis incapable de citer un truc qui me ferait vraiment plaisir, dont j’aurais vraiment envie.

J’ai décidé de voir plus grand pour tâter le terrain, pour voir si je ne m’auto-limitais pas (le prix du cadeau, ce qui parait faisable, etc). Je me suis posé une question magique : « si j’avais des moyens et du temps illimités, je ferai quoi ? » … Et là, pas de réponse non plus. Je ne savais pas trop. Rien ne me venait.

Ma réaction sur le moment : « La vache, c’est si grave que ça !!!« . Pas étonnant que je me sente tristoune : le train-train quotidien, c’est pas désagréable mais ça met pas des paillettes dans ma vie Kevin !

Mon constat : Avoir de l’espace pour se poser régulièrement des questions sur ce dont on a envie et ce dont on ne veut plus est essentiel. Ma course en avant m’a clairement privé de cela.

Attention piège ! La course en avant est aussi un autre piège : elle est valorisée et valorisante. L’admiration des autres – et mon autosatisfaction – sur la quantité de choses accomplies vient alimenter cette course. Finalement, si les autres l’admirent, c’est que c’est bien.

Ce qui m’amène au 2e constat : si je ne suis pas vraiment honnête avec moi-même, je peux me laisser pièger très facilement dans des attitudes apparemment satisfaisantes mais fondamentalement à côté de la plaque.

Quelques astuces de coach / thérapeute (parce que, quand même mon métier m’aide dans ce domaine )

Les questions « magiques » (si tu n’avais plus aucun frein, si tu ne pouvais pas échouer, s’il n’y avait absolument aucun risque, etc) permettent de lever des freins, elles nous aident à arrêter nous auto-limiter.

Attention cependant aux réponses « en opposition » ! Si vous travaillez beaucoup et que la vie avec les enfants vous pèse, l’envie de devenir rentier et de vivre seul-e risque fort d’être une réponse « contre-coup« . Une réponse « contre-coup » est généralement ce que Paul Watzlawick appelait une « ultra-solution« . (j’en avais donné un exemple aussi dans cet article sur « une vie saine »)

Les ultra-solutions sont des manières d’éviter de voir la réalité. Elle vous font miroiter le mirage d’une solution géniale et absolue qui résoudra tous vos problèmes. Mais elles ne tiennent absolument pas compte de la réalité. Vous aurez donc l’impression de résoudre votre problème … jusqu’à ce que celui-ci se rappelle à vous.

Eviter les ultra-solutions demande de l’honnêteté vis à vis de soi-même. Je réalise seulement maintenant à quel point j’en ai manqué ces dernières années !

Un petit mot sur comment je me suis perdue en devenant mère

Je me suis insensiblement perdue de vue au fil des années, comme la grenouille qui cuit sans s’en rendre compte dans sa casserole d’eau. Quand je suis devenue mère, je me suis mise à vivre au rythme de quelqu’un d’autre, à surveiller les besoins de l’autre avant les miens … et à me faire passer après. Petit à petit, jour après jour. Un passage obligé probablement pendant la petit enfance.

Dans les contingences du quotidien, j’ai appris jour après jour à oublier une bonne partie de mes besoins, à perdre de vue certaines de mes émotions pour rester disponible, prête à aider, accompagner, gérer, prendre en charge.

Cet apprentissage finit par prendre beaucoup la place : j’ai désappris à m’accorder de l’attention. Bref, je me suis perdue en devenant mère.

Ajoutez à ça une reconversion professionnelle et beaucoup d’énergie pour faire vivre mon entreprise et gagner un salaire à peu près décent (mais carrément pas mirobolant par rapport aux heures de travail :-/).

Et hop le cocktail détonnant est prêt : tout passe avant moi. Et même ce que je crois être « pour moi » ne l’est pas vraiment (cf cette newsletter ). Un comble pour une spécialiste des émotions non 😡 ?

Et alors je fais quoi ???

Point n° 1 : JE DECIDE que je me remets au centre ! Pas devant, ni sur le côté mais bien AU CENTRE.

Au moment où j’écris cet article, j’ai déjà fait une partie du chemin. J’ai livré une (petite) partie de mes réflexions dans les newsletters des dernières semaines (vous pouvez y avoir accès en vous abonnant).

Ces premières semaines m’ont permis de me conforter sur un point : mes émotions sont un guide précieux sur mon chemin vers moi-même ! Elles sont même le seul accessible.

Evidemment, professionnellement je sais aider les gens à se reconnecter à leurs émotions. Mais je n’ai pas été à la hauteur pour me l’appliquer à moi-même. Je dis cela avec un peu de tristesse.

J’aimerai dire sans amertume et sans colère mais je n’en suis pas encore bien sûre. Cette honnêteté là est importante pour moi. Si je joue à celle qui a dépassé ça et qui ne regrette rien des années passées, je ne suis pas sûre d’être totalement honnête. Si je le fais, je vais mettre de la tristesse et de la colère sous le tapis encore une fois et ça ne fonctionnera pas.

En restant attentive à mes émotions dans les semaines qui viennent, j’en apprendrai plus sur ce qui me pose vraiment problème et sur ce qui est déjà surmonté :-).

Dans mes partages, sur ce chemin de la reconnexion à moi-même, j’ai donc décidé d’être plus honnête et précise face à mes émotions. J’espère que cela sera aussi apprenant pour celles et ceux qui me suivront : sur comment marchent les émotions, comment elles nous piègent, ce qu’elles nous permettent, etc.

Comme je le disais plus haut, je ne sais pas encore quelle forme prendront ces partages ni leur fréquence. Non je n’ai pas des révélations tous les jours ! (si c’était le cas, j’aurais probablement tout rédigé à l’avance et programmé mes publications !!!!).

Cependant j’ai déjà parcouru une partie du chemin au moment où j’écris ces lignes. Mes premiers partages seront donc sur ces réflexions et prises de conscience déjà en route.

Il y aura donc des photos et des vidéos sur les réseaux sociaux (plutôt sensations et réflexions courtes à chaud), des articles sur le blog ou des vidéos sur Youtube (plutôt des réflexions plus abouties et du contenu réfléchi pour vous aider aussi vous dans votre chemin). La newsletter du lundi sera une belle occasion de vous partager la synthèse de tout ça. Si vous voulez être sûr-e de ne rien rater vous pouvez donc :

Et évidemment, si vous pensez que certain-e-s de vos ami-e-s pourraient aussi se retrouver dans mon chemin et mes outils, vous pouvez partager cet article par mail ou sur les réseaux sociaux aussi souvent que vous le souhaitez !

Edit : voici la liste des articles publiés sur mon cheminement :

Chaque semaine, vous pouvez aussi recevoir ma newsletter, avec des ressources complémentaires gratuites. 

Pour aller plus loin, découvrez mon Guide des Emotions : un guide en version numérique à télécharger avec des clés de compréhension du processus émotionnel et 8 émotions de base décryptées (le contexte déclencheur, le message et des questions et exercices pour vous aider à y voir plus clair).

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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8 thoughts on “Je me suis perdue en devenant mère.

  • Ping :Les liens du moment - S Comm C, le blog

  • 13 juillet 2020 à 14:15
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    Passionnant Sandrine, hâte de vous suivre dans vos réflexions Sandrine. Merci infiniment à vous de les partager avec nous.

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  • 15 juillet 2020 à 03:58
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    Super cet article, il tombe à pique, je me sens exactement comme toi.

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  • 15 juillet 2020 à 15:28
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    Merci Sandrine pour ton courage de parler de cette thématique et surtout pour ton honnêteté.
    Je travaille actuellement sur la même problématique pour moi !
    J’ai aussi beaucoup donné à mes enfants et mon mari et je me suis perdue. Moi aussi, je me suis retrouvée à me demander ce que j’avais envie de faire et de quoi j’avais envie, et de ne pas savoir répondre.
    Mais quand on en prend conscience, tout est possible. Je dirais juste qu’il me paraît nécessaire d’avoir des points réguliers avec soi-même pour voir où on en est et pour ne pas s’égarer à nouveau.

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  • Ping :Dis Sandrine, pourquoi tu cours ? - S Comm C, le blog

  • 16 juillet 2020 à 13:39
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    Merci de faire partager. C’est pas facile mais on éprouve tous ce genre de chose je pense: agacement, fuite en avant, ennui. ça fait du bien que tu en parles.

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  • 18 juillet 2020 à 11:50
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    Merci Sandrine pour ces premiers pas. Je suis sur la même problématique depuis le mois de janvier pour moi. Ce qui m’a sauté à la figure: début de séparation avec mon conjoint + confinement: un bon coktail pour se poser les questions sur soi-même et qui on est vraiment !!! Je n’ai pas encore LA réponse mais j’y travaille 🙂 Et je peux juste dire que c’est un début de belles rencontres avec soi-même!

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  • Ping :Journal #35 | Clémentine la Mandarine

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