Elle est pour qui la charge mentale de la rentrée ?

Je suis posée, les doigts de pied en éventail sur la plage. Pas d’horaires, pas de contraintes. On se lève quand on veut, on se couche quand on veut, on mange un peu n’importe quoi n’importe comment. C’est la belle vie, les vacances. D’un coup, une pensée me traverse l’esprit : ‘La rentrée c’est dans moins de 2 semaines !!!‘ Paf, le coup de chaud, ou plutôt les sueurs froides. Vlan voilà la charge mentale de la rentrée qui me rattrape !

Même si mes enfants sont grands et plutôt très autonomes, qu’ils ne changent pas d’établissement, la perspective de la rentrée c’est quand même :

  • les râleries de l’un parce que « Décidément l’école c’est tout pourri » et de l’autre parce « y a trop de monde à la cantine »
  • la prise de tête pour rassembler tous les papiers pour l’inscription et remplir tous les formulaires et donner tous les chèques au bon montant à la bonne personne (cantine, association sportive du collège, coopérative scolaire, et tout le toutim)
  • la re-prise de tête pour trouver les activités extrascolaires qui vont bien en jonglant avec les agendas et les changements = « oui cette année l’entrainement c’est le mardi à 18h« , « Ah non finalement ce sera le jeudi à 19h » (merci aux agendas synchronisés en ligne, je ne sais pas comment on ferait sans) … sans oublier les cours bondés où si tu rates le jour et l’heure d’inscription, tu peux dire adieu à l’activité (bonjour le stress et les ressources pour gérer la déception après).
  • Les devoirs à quand même vérifier un peu (même s’ils sont autonomes).

D’accord, maintenant qu’ils sont ados, j’échappe aux crises pour se lever, s’habiller, déjeuner, marcher sur le trottoir, rentrer dans la classe, sortir de la garderie, etc, etc (toute mon empathie aux parents qui sont encore dans cette période !)

Oh purée, je réalise qu’il manque encore les fournitures scolaires et qu’il faut refaire la garde robe de toute la famille (qui a visiblement décidé de prendre 50 cm en 2 mois) et acheter le matériel pour les activités extra-scolaires. Vu que le budget familial au 31 aout ressemble plus à la dette des USA qu’au PIB du Qatar, je vous laisse imaginer la tête de mon enthousiasme.

Autant vous dire que rien de tout ça ne contribue à m’aider à rester zen en préparer la rentrée. Bref, youpi, c’est la rentrée …

Bref, youpi, vive la charge mentale de la rentrée !

Qui dit rentrer, dit « reprendre le rythme » … Qui dit « rythme » dit aussi plus de contraintes. Et donc quasi inévitablement plus d’énervements, plus de râleries, plus de colères et de pétages de plomb.

Les conseils habituels des magazines féminins pour gérer la charge mentale de la rentrée me font rire jaune ! « Lâchez prise, ne cherchez pas à tout contrôler« , « prenez soin de vous« , « faites du sport« , « faites du tri dans vos placards« , « maquillez vous bien et prenez soin de votre peau pour garder le teint halé« , … J’avais déjà parlé ici du pire conseil qu’on pouvait donner à des parents par rapport à leur colère, on est dans la même veine.

Donc oui, bien sûr ! J’ai déjà tout le bazar à gérer, je vais encore me rajouter une couche supplémentaire de trucs « à faire ». OK, l’intention est bonne (nous aider à déstresser, à nous organiser, etc).

Je connais très bien le burn-out, une de mes spécialités en accompagnement (aussi bien burn-out parental que professionnel). Je me permets donc cet avertissement : les injonctions au « lâcher prise » et au « prendre soin de soi » sont souvent des pièges. On croit résoudre le problème alors qu’on ne fait qu’en ajouter une couche supplémentaire. Si ces injonctions vous donnent des palpitations, écoutez-vous et lâchez-vous la grappe en faisant comme vous pouvez ! (et si un webinaire sur le burn-out familial vous intéresse, un p’tit mail par ici me le fera savoir).

Cette charge mentale de la rentrée qui me prend la tête, je ne veux plus la porter seule. « Non mais attends, on est 2 à avoir ces enfants, on est 2 à pouvoir gérer ça. » (oui il y a un papa dans cette histoire … il en est où lui du stress de la rentrée exactement ?)

Eliminer le stress de la rentrée, je ne sais pas faire. Eviter le burn-out dans 3 mois, oui.

Quand on a un minimum de conscience parentale, du stress à la rentrée, il y en a forcément. Cette année, vous pouvez ajouter l’effet confinement : certains enfants (les miens par exemple) n’ont pas remis les pieds à l’école depuis presque 6 mois. Dans le contexte actuel, ça risque de piquer un peu à la reprise, surtout pour les plus anxieux (j’espère me tromper mais je m’attends à une épidémie de phobies scolaires en septembre, je prépare d’ailleurs un article au sujet des anxiétés des enfants).

Donc supprimer le stress et avoir une rentrée parfaitement zen, je ne sais pas faire. Eviter le burn-out dans 3 mois en revanche, j’ai quelques pistes.

Voilà comment je procède pour m’éviter de péter un plomb contre mes enfants ou mon mari dans 2 semaines.

Parce que non, travailler sur le charge mentale, ce n’est pas juste pour être égoïste et avoir plus de temps pour moi : c’est pour rester bien plus sereine avec les autres ET rester le parent que j’ai envie d’être. (je vous parle plus bas du programme « stop aux colères – j’arrête de m’énerver »)

2 étapes pour lâcher prise et mieux répartir les taches de la charge mentale de la rentrée

Etape 1 : Qu’est-ce que je suis vraiment OK pour lâcher ?

En reprenant tout ce qu’il y a à faire, objectivement, il y a sans doute des choses que je peux lâcher. Cette décision se prend entre soi et soi, en son âme et conscience, en toute honnêteté. Certaines situations peuvent fausser votre réponse (là, c’est ma casquette de thérapeute familiale et de couple qui parle) :

  • le risque « de couple » : parce que je trouve que l’autre n’en fait pas assez, j’en fais plus que ce que je jugerai nécessaire pour lui prouver que c’est comme ça qu’il faut faire, pour « compenser ». Je m’auto-persuade que j’ai raison (et que l’autre a tort). Lâcher impliquerait que l’autre a en partie raison … et ça m’agace ! C’est là où l’honnêteté s’impose : tout ce que vous faites par rapport à votre conjoint / compagne n’est pas juste. Ca peut même vous amener des tensions supplémentaires dans le couple (à voir la conférence « équilibre dans le couple » sur la boutique à ce sujet).
  • le risque « burn-out » : l’épuisement est une spirale émotionnelle. Quand elle est bien entamée, nous perdons une bonne partie de notre capacité à prioriser. Tout parait important, rien ne peut être lâché. Parfois on se dit qu’il faudrait lâcher prise mais on n’y arrive pas, ça nous fait encore plus stresser. Si vous êtes dans ce cas, il est temps de vous faire aider par un-e professionnelle compétent-e (psy, coach, moi, qui vous voudrez).

Etape 2 : On partage la RESPONSABILITE (pas que les tâches)

Le problème de la charge mentale – c’est bien de ça dont on parle ici – ce n’est pas de FAIRE les choses, c’est de les PENSER / ORGANISER / ANTICIPER / PREVOIR.

Tant que vous acceptez d’être la tête pensante, la charge mentale est chez vous.

Je vous invite à lire – et à faire lire – cet article du blog « L’éloge du détail » à propos de la charge mentale. Il est écrit par un homme, pour les hommes (et les femmes aussi) et compare la charge mentale à un joueur de foot. A lire ici : « Petit Guide Pratique du partage de la charge mentale »

Mon mari fait beaucoup de choses au quotidien. Et il en organise beaucoup, à commencer par les courses, la cuisine, etc (enfin je fais quand même souvent les menus de la semaine si je suis honnête).

Par contre, la gestion de la rentrée, des activités extra-scolaires, c’est beaucoup moi. Autant pour organiser / prévoir que pour faire. Et franchement, c’est lourdingue. Les vêtements par exemple, c’est ultra relou :

  • d’abord il faut faire le tri dans les anciens vêtements : je le fais moi parce que ça va plus vite ou je le fais faire aux enfants parce que merde à la fin, ils sont les premiers concernés … Oui mais il va falloir mettre une énergie de dingo à les obliger à le faire.
  • Après il faut faire la liste de tout ce qu’il y a à acheter et décider si on achète maintenant ou si on attend un peu plus tard (pulls, vestes, chaussures, etc).
  • et enfin, épreuve ultime, il faut aller ACHETER : passer au moins 1/2 journée à courir les magasins, arbitrer sans arrêt sur « on achète le truc sympa mais un peu plus cher ou un peu superflu ou on ne prend que le truc basique ?« . C’est une prise de tête sans nom et ça me stresse +++ à chaque fois. Je rentre toujours à la maison avec la sensation d’avoir fait les mauvais choix, d’avoir beaucoup trop dépensé et je déteste ça.

Jusqu’à maintenant, je faisais tout ça sans que ce soit un vrai choix vraiment assumé. Avec le recul, je réalise que ça me saoule et que je n’ai plus du tout envie de me taper tout ce bazar. Donc cette année, on PARTAGE vraiment les tâches !

J’ai quand même fait la liste des grands blocs (fournitures, vêtements, activités extra-scolaires) et listé ce qu’il y a à organiser dans ces blocs. C’est la 1e fois que je demande aux enfants et à mon mari de vraiment participer. Donc ça me parait normal d’être celle qui fait cette liste.

J’ai partagé la liste à mon conjoint et à mes enfants, en décrivant ce qui était pénible pour moi. Je n’ai pas exigé que untel fasse ça ou unetelle ceci. Mais j’ai posé le dilemme sur la table en expliquant en quoi c’était un problème pour moi. Et en disant clairement que je refusais de tout faire comme les années précédentes (oui je suis en train de me retrouver et ça passe par être BEAUCOUP plus exigeante sur ce que je ne veux pas).

Mon partage est destiné à mon mari mais aussi aux enfants. Ils sont largement en âge de prendre en charge certaines choses (tri des vêtements, liste des besoins, recherche des activités extrascolaires) sans notre aide. Et vous ne pouvez pas savoir comme ça m’a soulagé rien que de l’avoir écrit et partagé avec le reste de la famille.

Depuis, chaque enfant a pris en charge le rangement de sa chambre et le tri de ses vêtements (l’avantage des ados sur des plus petits !). Je n’ai pas eu besoin de leur rappeler, le papa s’en est chargé. Mais une seule fois a suffi.

Mon fils m’a même dit « Maman, j’ai carrément essayé les vêtements pour voir s’ils m’allaient encore, c’est quand même un gros effort !« . (j’avoue, c’est un bel effort !!!)

Et leurs listes sont assez raisonnables comme vous le voyez en photo.

Ma grande cherche un nouveau centre équestre, son ancien n’ayant pas résisté à la crise dûe au confinement. Le papa est OK pour aller faire du shopping avec eux pour tout ce que nous ne trouverons pas en ligne (oui je ne vois pas l’intérêt d’aller dans des magasins où on ne peut pas essayer les vêtements).

Cet article fait partie de ma série « Comment faire pour se retrouver quand on s’est (un peu) perdue de vue en devenant mère ?« . La charge mentale de la rentrée fait partie des irritants du quotidien, ces trucs que je tolère depuis longtemps et qui finissent par me rendre triste ou même amère et agressive parfois.

D’ailleurs, en parlant d’être agressive et amère, je lance à partir d’aujourd’hui un nouveau programme en ligne :

« Stop aux colères !« .

Je vous en parle en détail par ici !

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Mon écoute active et mon questionnement stratégique me permettent de vous aider à formuler clairement une situation parfois très confuse et très emmêlée, et de rendre ainsi le problème plus facilement accessible à une solution.

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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4 thoughts on “Elle est pour qui la charge mentale de la rentrée ?

  • 24 août 2020 à 10:43
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    Rhooo comme cet article fait écho chez moi… Merci de ces évocations toutesvsimples mais tellement pertinentes, je vais de ce pas mettre qq petites choses en route ici.

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  • 29 août 2020 à 22:18
    Permalink

    Ah oui, ça à l’air bien compliqué chez vous! 😉
    Ici, je fractionne, je dilue, j’étale… Faire des tas de listes, ça prend du temps et moi c’est ça qui me saoûle.

    Les inscriptions sont faites première semaine de juin (trois en une soirée), l’association des parents d’élèves propose une commande des fournitures scolaires dans le même dossier. En principe mi-juin tout est livré, cette année se fut un peu plus long.
    Les vêtements sont triés depuis le confinement, sinon c’est à chaque vacances, ceux qui ne grandissent plus sont rééquipés au fur et à mesure de l’année, à l’occasion. Nous avons tous une sainte horreur du shopping, alors moins ça dure mieux c’est. Quand les chaussettes sont en promo, on en prévoit un paquet d’avance!
    En activité extra scolaire ils sont stables, donc peu de changement, aucun depuis deux ans. On se passe très bien d’agenda partagé!!!

    Le truc vraiment pénible, c’est les chaussures. Ils ne veulent pas en changer, puisqu’elles « sont très bien comme ça », prévoir une seconde paire de rechange pour novembre ça les dépasse (« Mets ta polaire tu vas avoir froid! ») et les semelles orthopédiques n’arrangent rien. Par contre j’achète sans honte et sans lui deux paires de baskets de sport pour le collégien, les moins chères on s’en fiche à Noël elles seront trop petites…

    Lorsqu’ils étaient plus petits, je me fixais une journée fin août, et nous « descendions à la ville » pour retrouver leur papa à la cafétéria du centre commercial. Des frites, un dessert gourmand, ensuite nous faisions le tour de l’hyper marché, et retour à la maison pour le goûter qu’ils avaient choisi au rayon pâtisserie industrielle… Pour eux c’était une chouette journée, celui qui n’avait pas eu de cartable neuf avait un pull à capuche. ;D

    Pardon d’avoir fait long. Ce n’est pas d’être plus organisée qui rend forcément les choses plus faciles, d’ailleurs c’est quoi être organisé? Avoir un agenda connecté sur Pronote et recevoir à 16h les notifications du club de rugby qui annule l’entrainement de 16h30 pour cause d’orage?
    Bon, je vais y penser un peu… bonne soirée, bonne rentrée!

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    • 30 août 2020 à 13:02
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      Je ne crois pas que ce soit plus compliqué chez nous que chez les autres :-), ni plus ou moins organisés que les autres (enfin si : plutôt beaucoup plus organisés que les autres si j’en crois mes amis).

      Mais la vraie question derrière mon article n’est pas la quantité de choses à faire à l’instant t ni la manière dont on s’organise. Cette quantité dépend de l’organisation et de la charge de chaque famille : +/- d’activités extra scolaires, +/- de charges liées à des suivis médicaux, +/- de charge liée au travail scolaire, +/- de contraintes professionnelles, +/- d’enfants, +/- de famille ou d’amis pour nous soutenir, etc.

      Ma réflexion porte plutôt sur QUI prend en charge toute cette charge : par exemple chez vous, QUI trie les vêtements ? Qui vérifie qu’ils ont des chaussures encore en état ? QUI planifie la journée de shopping au centre commercial ? QUI passe du temps à faire du shopping avec eux ? QUI pense à faire les commandes et les inscriptions ?
      Si la réponse toujours le même nom (ou majoritairement toujours la même personne), il y a un problème d’équilibre de la charge mentale.

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  • 31 août 2020 à 18:42
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    Alors derrière ce « QUI », il y a peut-être quelqu’un qui n’a pas choisi de le faire, mais qui le subit, parce que « c’est comme ça », « ça a toujours été moi », « si je le fais pas, c’est mal fait » « comme ça je sui sûr(e) que c’est fait et bien fait »,etc,etc.
    Oui. C’est aussi historique, tacite, complice, complémentaire : les enfants c’est MOI, les impôts-les bagnoles-le reste et tout le toutim, c’est TOI. Moi Jane, et toi Tarzan!! Oups 😀

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