3 exercices pour arrêter (un peu) de cogiter

comment arrêter de cogiter je reflechis tropCa cogite, ça rumine, ça s’agite. En un mot, c’est le bings dans ma tête. Je rumine, je me pose des questions. Je tourne les choses 36 000 fois les choses dans ma tête pour trouver une solution. Mon esprit ne s’arrête jamais. Je voudrais vraiment arrêter de cogiter !

Vous vous reconnaissez dans ces phrases ? Bienvenue au club : vous êtes un être humain normal ! Un cerveau normalement constitué turbine à toute heure du jour et de la nuit. Une partie de son travail vient à notre conscience sous forme de pensées, phrases, questions, … Les ruminations et les cogitations sont le signe que nous essayons de résoudre un problème. Enfin que notre cerveau essaie de le faire. Jusque là, tout va donc bien. Il est parfaitement sain de se poser des questions et d’essayer d’y répondre. Et très souvent cela nous permet de trouver une solution qui nous convient

Ruminer, cogiter, réfléchir,… fait partie de notre fonctionnement naturel. Nous ne pourrons jamais arrêter de cogiter complètement.

Les ruminations ne sont donc un problème que si elles deviennent envahissantes : elles vous empêchent TROP de profiter des bons moments de la vie, elles vous empêchent TROP de dormir, elles vous rendent VRAIMENT moins compétent dans d’autres domaines. Vous êtes la seule personne à pouvoir déterminer à quel moment vos ruminations sont excessives ou à quel moment elles sont adaptées et adéquates.

Un premier exercice pour arrêter de cogiter trop : observer vos ruminations et les hiérarchiser

Si vous voulez cogiter moins, observez vos cogitations quotidiennes

  • notez brièvement sur quoi elles portent au moment où vous vous surprenez à y penser
  • en fin de journée, jetez un oeuil sur votre liste et demandez-vous simplement si vos cogitations vous semblent excessives ou adaptées par rapport au(x) problème(s) auxquels vous êtes confronté-e actuellement. Essayez de répondre le plus rapidement possible à cette question. Si vous ne parvenez pas à donner une réponse, ne vous attachez pas plus que cela à cet exercice et gardez simplement la liste des sujets qui font ruminer votre cerveau

Vous continuez à cogiter ? Voyons comment passer à la suite …

Si je pouvais arrêter de cogiter, je pourrais enfin agir !

Très souvent les ruminations cessent lorsque nous passons à l’action. Mais ce sont souvent précisément les ruminations qui nous empêchent de passer à l’action. Le serpent qui se mord la queue en somme.

Tout cela parce que nous croyons parfois que nos cogitations sont le signe qu’il ne faut pas prendre telle ou telle direction, la marque d’un manque de confiance en nous ou je ne sais quoi encore (voir la vidéo « Et si la confiance en soi n’existait pas ? » à ce sujet).

Or, dans la vie, on a rarement des certitudes. La plupart des décisions sont difficiles à prendre et sont tout sauf évidentes. Cogiter est juste le signe que nous sommes conscients des risques éventuels de toutes les options possibles.

Attendre de ne plus cogiter pour agir est le meilleur moyen pour  ne jamais agir.

Apprendre à mieux connaitre votre mode de fonctionnement est aussi un bon moyen de ne pas s’attarder inutilement sur des cogitations naturelles. Si vous cogitez longtemps mais que vous finissez par passer à l’action, peut-être avez-vous simplement besoin d’un temps de maturation plus long que ce que vous croyez. Cela peut aller jusqu’à cogiter longtemps et ne passer à l’action que sous la contrainte, travailler en dernière limite et sous la pression. Ce n’est pas forcément confortable mais certaines personnes aiment ce type de pression et ça peut être une façon satisfaisante de travailler. Trop se battre contre ça alors que ça fonctionne pour vous peut contribuer à créer un problème qui n’existait pas.

Un 2e exercice pour arrêter de cogiter : encore un peu d’observation

Observez votre fonctionnement quotidien :

  • Etes-vous plutôt du genre à vous lancer directement et à réfléchir ensuite ? Ou l’inverse ?
  • Ce mode de fonctionnement vous crée-t-il en général des problèmes ? ou bien fonctionne-t-il plutôt d’une manière générale ?

Si effectivement, vous êtes bloqué-e dans l’action parce que vous n’arrivez pas à vous arrêter de cogiter et que vous ne parvenez pas non plus à passer à l’action, allons voir un peu plus loin.

Comment arrêter de cogiter quand cela devient handicapant ?

Cogiter, ruminer, peser le pour et le contre, etc fait partie des moyens que nous utilisons pour rationaliser nos décisions. Comme s’il nous était nécessaire d’avoir des raisons pour décider. Mais les décisions – surtout les plus difficiles – ne sont pas rationnelles. Elles sont émotionnelles. Ruth Chang l’explique très bien dans sa conférence TED sur les choix difficiles visible ici.

Une décision difficile – se séparer, s’engager pour la vie, changer de travail, … – ne repose pas que sur des critères rationnels. Loin de là. Peser le pour et le contre est une étape utile. Mais lorsque vous tournez le pour et le contre dans votre tête depuis longtemps, il est probable que ce n’est pas en faisant toujours plus de rationnel que vous réussirez à prendre une décision.

Le souci, c’est que les émotions ne se commandent pas. L’intuition non plus. Les émotions, l’intuition, le feeling ça se ressent, ça se vit. « Parfois je pense, arreter de cogiter : citation de Paul Valery parfois je pense parfois je suisparfois je suis » écrivait Paul Valéry. Nous ne pouvons pas décider volontairement de ressentir quelque chose. Nous le ressentons ou nous ne le ressentons pas.

Oui mais alors comment remettre de l’émotionnel dans une décision ?

Tout simplement (!) en coupant (un peu) court à notre rationnel.

En VOULANT – volontairement et consciemment – trouver une (la) bonne décision (ou la moins mauvaise), nous utilisons notre mental, notre intellect, notre conscience. Et nous nous coupons de nos émotions et de notre ressenti qui constituent pourtant une part essentielle de nos décisions. Surtout quand ces décisions ont un fort impact sur notre vie.

J’oserai même ajouter : nous accordons trop souvent une part primordiale à notre intellect qui, en réalité, a beaucoup moins de pouvoir que ce que vous croyons.

J’en reviens donc à ma question précédent :

Pour arrêter de cogiter, comment remettre un peu d’émotionnel dans tout ce bazar ?

La première étape est d’arrêter de VOULOIR prendre une décision. Et d’accepter que la décision se prendra toute seule. Ce n’est pas VOUS – votre intellect seul qui décide ! C’est l’interaction entre les différentes parties de vous – intellect/émotions, conscient/inconscient – et votre contexte – ce que font ou disent ceux qui vous entourent – qui va décider.

Une fois ce risque pris, voici un 3e exercice pour arrêter de cogiter : accepter de ne pas prendre de décision

  • Prenez une décision : celle de ne pas décider pour le moment !
  • Si cela vous aide, fixez-vous un délai durant lequel vous acceptez de ne pas prendre de décision et de ne pas chercher à résoudre votre problème (même s’il est très important) : un jour, une semaine, une mois, … Plus vous avez tourné le problème dans votre tête longtemps et de façon approfondie, plus il faudrait que ce temps soit long !
  • Faites des efforts pour ne pas décider : vous ne manquerez pas de ruminer à nouveau. Chaque fois que vous vous surprendrez à repenser à votre problème, à tenter à nouveau de le résoudre dans ce délai, rappelez-vous que vous avez décide de ne pas décider et qu’il est par conséquent inutile de ressasser vos questions.

Cet exercice vous demandera des efforts au début car vos ruminations ne manqueront pas de revenir. Cela va donc vous demander un peu de discipline surtout les premiers temps. Mais ça en vaut la peine …

Et si vous essayiez ? Venez apporter vos témoignages ici 🙂 !


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Arrêter de cogiter : pour aller plus loin

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4 thoughts on “3 exercices pour arrêter (un peu) de cogiter

  • 26 novembre 2016 à 17:53
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    Bonjour, bonsoir!

    Le début de l’article me laissait présager une suite passionnante, mais il semble que les cogitations, « vos cogitations » se réduisent finalement à peser le pour et le contre dans une prise de décision qui semble de la plus haute importance pour la suite de votre vie.

    Déçue je suis, car mes insupportables cogitations ne sont pas du tout de cet ordre. Je rumine soit, et pas qu’un peu, mais il s’agit plutôt de tourner en boucle sur tous les évènements de mon quotidien proche, passé et futur.
    Histoire de ne rien oublier, que tout se goupille pour le mieux, et s’il pleut j’irai plutôt là en profitant du trajet pour faire ceci, la santé de ma voisine me préoccupe, et prendre le pain au retour, les vacances de l’été prochain doivent se décider au plus vite, que dira Beau-Papa si nous ne passons pas pour Noël, et ce fait-divers horrible qui me revient sans cesse à l’esprit, toujours pas de nouvelles de Bidule, etc, etc.

    Cela doit vous sembler bien futile et dérisoire! Mais le désagrément est réel, surtout lorsque que mon mari me demande de bien vouloir « débrancher la machine et arrêter de gigoter dans le lit »
    Mes solutions, généralement après minuit : repasser ma journée par le début, fixer mon esprit sur un seul sujet… tourner en boucle, mais plus court!

    Mon cerveau étant fort rusé, il parvient souvent à s’échapper à lui-même pour repartir sur d’autres sables mouvants, contrées d’angoisses peuplées d’insomnies.
    Bon, je suis bien loin de vos sujets de cogitations/questions : « dois-je le quitter », « cette maison me plait-elle vraiment », « la verte ou la bleue » 😉
    Alors… je vais attendre de lire la suite, et à bientôt!

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    • 26 novembre 2016 à 18:10
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      ce n’est effectivement pas tout à fait le cas des cogitations dont je parlais ici.
      Je ferai un autre article à ce sujet 🙂

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