Quand Noël fait souffrir

Noël, c’est censé être la paix, la joie, l’harmonie … et pourtant, chaque année, c’est aussi une période où énormément de gens souffrent. Entre les attentes énormes, les pressions sociales, et les rôles familiaux qui se rallument comme des guirlandes, on se retrouve vite à faire des efforts titanesques pour un résultat souvent décevant. Et donc à souffrir de la déception, de la frustration, du manque de reconnaissance ou même d’amour. Aujourd’hui, on va parler de tout ça – et surtout de comment s’attaquer aux souffrances évitables liées à Noël.

EP.30 Quand Noël fait souffrir Du côté des parents !

Noël c'est la fête de l’harmonie, de la paix, de la famille réunie. Mais si on est honnête … c’est aussi le moment où nos attentes atteignent des sommets, où les vieilles tensions ressortent des placards et où la charge mentale explose. Résultat : beaucoup d’entre nous se retrouvent à déployer une énergie folle pour éviter les déceptions, faire plaisir à tout le monde, gérer les comparaisons, anticiper les remarques, et tenir bon dans des dynamiques familiales parfois épuisantes.Pas étonnant que cette période fasse souffrir !Dans cet épisode, j’explore trois grandes questions :Ce qui donne à Noël ce pouvoir de nous décevoir si fort, entre mythes, représentations et pressions sociales.Ce que nous pouvons faire pour réduire la souffrance inutile, en ajustant nos efforts plutôt qu’en cherchant à sauver l’impossible.Comment se préparer aux interactions qui nous embarquent, à ces rôles familiaux qui se remettent en route automatiquement et qui peuvent nous rendre dingues.L’objectif n’est pas de vous promettre un Noël parfait mais de vous donner des repères pour traverser cette période sans y laisser toute votre énergie et en vous évitant des souffrances inutiles.— 🔗 LIENS ET RESSOURCES 🔗 —-mon blog pour toutes les ressources de l'épisode et une retranscription complète : ⁠ ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://blog.scommc.fr/quand-noel-fait-souffrir/Vous abonner à ma newsletter :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠ https://blog.scommc.fr/la-newsletter-du-podcast-du-cote-des-parents/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour en savoir plus sur mon travail (conférences, formations et accompagnements) :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://scommc.fr/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour faire un don :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://bit.ly/donducotedesparents⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— 📩 POUR ME CONTACTER 📩 —-par mail : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sandrine@scommc.fr⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur Facebook : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel – S Comm C⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur Instagram : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur LinkedIn : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— CREDITS —–Musique : Guiton Sketch de Kevin MacLeod , licence : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Source : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100473⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Artiste : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/⁠

Pourquoi Noël peut faire autant souffrir ?

Il y a d’abord un sujet autour des attentes et des représentations. Dans notre culture, Noël représente la paix, la joie, l’harmonie. C’est une fête familiale, avec en arrière plan le mythe du “Noël réparateur”.

L’idée que, ce jour-là, tout le monde va être gentil, que les vieilles tensions vont disparaître, que la famille sera soudée et va enfin ressembler aux familles de publicité …

… La famille Ricoré, mais en hiver (pour les plus anciens qui ont la rèf !)

Ou alors comme dans ces beaux films de Noël où, après des tas d’incompréhensions, tout le monde se tombe dans les bras et tout est bien qui finit bien.

À cela s’ajoutent toutes les pressions culturelles, sociales, économiques. L’idée que Noël doit être réussi, que les cadeaux doivent être à la hauteur, que la déco doit être parfaite, que les enfants doivent être heureux, etc.

Toutes ces représentations génèrent des attentes, souvent très élevées.

Plus la différence entre la réalité et nos attentes est grande, plus fortes sont les émotions ressenties : colère, frustration, sentiment d’injustice, déception.

Là, vous vous dites surement « Mais si j’avais le moyen d’attendre moins, ben y a longtemps que j’attendrai moins et que je souffrirai moins« . Ou encore « Mais la vie serait tellement décevante si je renonce à mes attentes« .

Ces 2 affirmations sont vraies. Se fixer des attentes élevées, c’est un moyen d’être fier de soi, de faire ce qu’il faut pour avoir une vie épanouissante.

Mais ça a aussi des limites : certaines choses ne sont pas sous notre contrôle et la vie nous amène aussi ses aléas.

Comme le disait John Lennon :

« La vie ce c’est qui arrive quand on est occupé à faire d’autres projets »

Quand la réalité ne se plie pas à nos souhaits, persévérer peut devenir une source de souffrance. C’est alors qu’on doit apprendre à renoncer.

Ce qui ne se fait pas sur commande et peut être très difficile à vivre. Et c’est bien de comment renoncer sans s’ajouter de la souffrance inutile que je veux parler dans cet article.

Je vais le formuler autrement : je ne connais pas de moyens de faire en sorte que Noël soit parfait (même si je vous souhaite que ce soit le cas). Mais il existe des moyens de réduire la souffrance.

Comment réduire la souffrance ajoutée ?

Dans la vie, la douleur est incontournable mais la souffrance est optionnelle. (proverbe tibétain je crois)

Ici, la douleur, ce sont les émotions résultant de la réalité : oui, on n’a pas des moyens illimités, oui les gens sont parfois décevants. Cela génère agacement, frustration, déception, parfois intenses. Mais cela fait partie de la réalité telle qu’elle est.

La souffrance, c’est le résultat de la manière dont on réagit à cette douleur. Et ici on peut s’ajouter involontairement de la souffrance en persistant à faire des choses qui ne fonctionnent pas.

Une manière de s’ajouter de la souffrance, c’est de chercher à tout prix à éviter la déception.

Par exemple, on veut souvent faire plaisir à tout le monde, on s’épuise à organiser une fête qui déchire.

Et plus on aura fait d’efforts pour que tout soit au top, plus on risque de mal vivre le manque de reconnaissance pour ces efforts ou la moindre anicroche qui viendra saper notre satisfaction.

Leçon n°1 :

La déception est proportionnelle aux efforts qu’on a mis pour atteindre le but.

Vous ne pouvez pas choisir vos attentes. Mais vous pouvez choisir le niveau d’énergie que vous allez mettre dans l’organisation d’un évènement … en vous préparant à la déception.

Au lieu de chercher à éviter à tout prix la déception, je vous propose de commencer par vous y confronter en répondant à cette question :

Si vous aviez la certitude que quoi que vous fassiez, Noël ne sera pas au top, qu’il y aura des couacs, un manque de reconnaissance, de trucs ratés, que décideriez-vous d’arrêter de faire ? Et que continueriez-vous à faire ?

(cela rejoint ma réflexion sur la limite juste de l’article précédent)

Il ne s’agit pas – vous l’aurez compris – de renoncer en bloc mais d’ajuster ses efforts. Une autre manière d’aborder la déception consiste à se demander si on continuerait à faire cet effort même si on avait la certitude qu’on n’en aura pas de retour positif.

Faut-il renoncer à tout quand Noël fait souffrir ?

Vous pourriez avoir l’impression que je prône le renoncement comme solution. Mais attention : ce n’est pas le cas !

Mais attention : je ne suis pas en train de dire qu’il faut à tout prix renoncer. Au contraire ! En réalité, toute la subtilité est de savoir quand agir et quand renoncer à agir.

Renoncer complètement est aussi très douloureux, surtout dans des fêtes familiales comme Noël. Cela peut demander un travail de deuil difficile, qui peut prendre du temps … ou qu’on ne voudra jamais faire (et ce n’est pas un problème de ne pas vouloir le faire).

Ce que je vous propose est plutôt une illustration de cette phrase de Marc Aurèle : « Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.

Pour que Noël fasse moins souffrir, construire un cadre qui nous convient

Pour aller plus loin que simplement renoncer, je vous propose une 2e réflexion.

Il s’agit à nouveau de faire le point sur vos attentes. Mais je vous propose maintenant de passer à une 2e étape : celle de travailler sur vos limites.

Quels comportements, quels sujets de discussion je ne veux pas voir pendant cette fête de Noël Qu’est-ce que j’accepte et qu’est-ce que je n’accepte pas ?

A ce stade, vous pouvez partie à la recherche de bonnes volontés pour collaborer avec vous pour faire tenir ce cadre.

Ici, je vous invite à éviter de penser à la place des autres !

Je reçois souvent des gens qui n’ont pas exprimé leurs attentes, pensant qu’elles allaient de soi … et qui sont déçus que ces attentes ne soient pas respectées. J’aimerai pouvoir vous dire que tout le monde pense aux autres et se met à leur place mais la réalité n’est pas aussi simple malheureusement.

Si vous n’aviez pas osé exprimer vos besoins jusque là, vous pourriez avoir la surprise de constater que certaines personnes sont contentes de pouvoir vous aider.

Mais exprimer ses limites ne signifie pas dire poliment « ce serait quand même bien si ça pouvait changer … mais si ça ne change pas ce n’est pas grave » mais bien plutôt oser assumer que « oui c’est important pour nous« .

Et puis ça vaut la peine aussi chercher des alliés : certains peuvent ressentir la même chose que vous, par exemple face à des remarques déplacées, face à des comportements pénibles.

Collaborer avec ceux qui le souhaitent pour faire respecter les règles – pour recadrer au moment de la fête de famille, pour détourner la conversation sur un autre sujet, etc – peut être vraiment soulageant. On n’est plus le ou la seul-e pénible de service ! Et on a moins besoin d’être sur le qui-vive tout le temps.

Qu’on soit seul-e ou à plusieurs, là encore, je vous recommande d’être réaliste, voire même pessimistes et d’envisager le pire.

Envisager le pire permet – comme le disent mes voisins Suisses – d’être seulement « déçus en bien » (c’est tellement Suisse comme façon de penser cette déception en bien !).

Autrement dit : plutôt que d’être trop optimiste et d’être déçu, mieux vaut parfois être pessimiste … ce qui nous laisse une chance d’être agréablement surpris ou surprise si les choses se passent mieux que prévu.

Et au pire on avait prévu des ressources pour faire face.

Comment se préparer au pire ?

Se préparer au pire, c’est imaginer ce qui peut se passer de problématique, ce qui risque de nous faire réagir, voire souffrir. Et de regarder comment on y réagit jusqu’ici.

Cela concerne notamment la réactivation des rôles familiaux.

À Noël, chacun rejoue sa place dans la famille : le sauveur, le médiateur, le bouc émissaire, l’aîné responsable, celui qui ne fait jamais rien …

C’est important de savoir qu’un système tel que la famille cherche toujours à revenir à son équilibre initial, ce qui fait que les autres personnes du système peuvent – involontairement – contribuer à maintenir ces relations qui ne fonctionnent pas bien. Et que l’appel à la raison ne suffit pas toujours à résoudre ces problèmes.

Ces rôles se remettent en route très vite, parfois malgré tous les efforts faits tenir bon. Se préparer, c’est aussi reconnaître cette dynamique pour ne pas en être surpris.

N’y allez pas trop vite en vous disant « je vais prendre sur moi » parce que ce serait sous estimer la capacité du système à vous entrainer dans sa dynamique.

Je le dis parfois aux gens que j’accompagne : si on ne se prépare pas avec soin, le système est plus fort que nous.

Se préparer passe par 3 étapes :

  • Identifier concrètement les déclencheurs : le « qui fait quoi à qui » qui vous fait réagir et ce que ça vous fait, quelles émotions ça génère chez vous
  • identifier la dynamique en place : comment vous répondez actuellement (vous ne dites rien, vous dites quelque chose ? etc) et quel effet cela produit sur l’autre mais surtout sur vous : est-ce que, si l’autre ne réagit pas positivement, cela vous apaise ?
  • réfléchir à quoi dire de radicalement différent : si vous cherchiez à faire respecter votre cadre et que ça ne marche pas, peut-être faut-il laisser tomber ? si vous tentiez de prendre sur vous, sans doute faudra-t-il poser plus clairement le cadre ? ou encore adopter des répliques du genre de celles qu’on propose aux personnes victimes de harcèlement pour couper l’herbe sous le pied de ceux qui vous dérangent. On est pile ici dans le 180° proposé par l’école de Palo Alto que je pratique. Je mettrai dans les ressources des livres ou des vidéos pour vous aider sur ce sujet.

Pour souffrir moins à Noël, on peut CHOISIR de renoncer

Évidemment, cette préparation peut vous amener à choisir de renoncer.

Mais dans ce cas, ce sera un vrai choix, assumé et fait en mesurant réellement les bénéfices et les risques de chaque option. Ce sera sans doute triste et décevant.

Mais choisir la déception parce qu’on a vu que c’était la moins pire des options provoque moins de souffrance que de la subir en passant qu’il y avait un moyen de ne pas être déçu.

C’est un choix extrêmement difficile. Je vous invite à prendre le temps d’y réfléchir à l’avance en étant réaliste et concret.

En résumé, si Noël vous épuise, c’est normal : les attentes sont gigantesques et la réalité, elle, reste … la réalité.

En choisissant où mettre votre énergie, en clarifiant votre cadre et en anticipant les dynamiques familiales, vous ne garantissez pas la magie – mais vous vous épargnez une bonne dose de souffrance inutile. Et ça, c’est déjà un cadeau.

Je vous souhaite le meilleur Noël possible et je vous dis à bientôt pour un nouvel article !

Des ressources complémentaires

Sur ce blog :

Quelques livres :

Pour finir …

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Sandrine Donzel

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