Mieux communiquer : l’éléphant rose et la girafe bleue

elephant rose

Un petit exercice de communication pour commencer …

Si je vous dis

Ne pensez pas à un éléphant rose

A quoi avez-vous pensé ?
A l’éléphant rose bien sur !

Et si je vous dis maintenant :

Pensez à une girafe bleue.

Avez-vous pensé à l’éléphant rose ?
Non bien sur !

Comment ça marche ?

Notre cerveau – et celui de nos enfants aussi – fonctionne par images, par analogie. Il a besoin de pouvoir visualiser, rendre concret ce à quoi il pense. Nous avons besoin de pouvoir projeter une image mentale du comportement que nous allons devoir adopter. Cela permet d’accéder plus rapidement à ce qu’on souhaite faire.

Pour ne pas penser à l’éléphant rose, votre cerveau est donc obligé de le visualiser d’abord, puis de matérialiser l’interdiction d’une  façon visuelle. Difficile à faire et gourmand en énergie mentale !

Quand je vous parle de la girafe bleue, l’image de celle-ci arrive directement. Votre cerveau n’est pas encombré par une image qu’il doit annuler sans trop savoir comment.

Autre chose :
Pour notre cerveau, imaginer qu’on fait et faire réellement activent quasiment les mêmes circuits. Il n’y a presque aucune différence neurologiquement parlant entre penser qu’on fait et faire.
Si on s’imagine faire quelque chose, on est déjà en train d’apprendre à le faire.

Qu’est-ce que ça implique au niveau de la communication ?

Pour mieux faire passer un message que ce soit avec un adulte ou un enfant, il est donc important de formuler les choses de façon positive et concrète.
Eviter les négations est un premier pas et donc formuler de façon positive.

Il est très difficile de s’empêcher de faire quelque chose, sauf si on sait par quoi remplacer ce comportement indésirable.

Quelques exemples :
* En famille
– Remplacer « Ne cours pas dans la maison ! » par « Dans la maison, on marche. Tu peux courir dehors. »

– Remplacer « Ne laisse pas trainer tes vêtements sales par terre. » par « Les vêtements sales vont dans le panier à linge. » ou même « Quand on se déshabille, on met ses vêtements sales dans le panier à linge. »

Pensez aussi à être précis :

Sois sage !

ne veut rien dire pour un enfant . « Reste à côté de moi, parle doucement, etc » « st beaucoup plus parlant et permet à l’enfant de tout de suite mieux comprendre ce qu’on attend de lui.
Là encore, il s’agit de donner au cerveau de l’enfant une image dans laquelle il pourra se projeter de façon très concrète.

* A l’école

Remplacer « Il est interdit de crier. » par « Dans la classe, on parle doucement. »

Et c’est valable pour tous les interdits.

* En entreprise
Comme avec les enfants, soyez précis et positifs ! Ca marche aussi avec des adultes 😀 !

Remplacez « J’espère que tu ne seras pas en retard ! » par « J’aimerais que tu viennes 30 mn avant pour que nous puissions préparer la réunion. »

Remplacez « Ton argumentaire commercial est trop long. » par « Je te suggère de résumer ton argumentaire en 3 phrases. »

 

Des détails qui peuvent économiser de l’énergie … la vôtre et celle de votre interlocuteur !

Essayez … et racontez-moi !

Photo Credit: Thomas Hawk via Compfight cc

 

Pour aller plus loin :

Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

Sandrine Donzel has 738 posts and counting. See all posts by Sandrine Donzel

6 thoughts on “Mieux communiquer : l’éléphant rose et la girafe bleue

  • 5 mai 2013 à 04:21
    Permalink

    Très efficace ! Je crie « reste sur le trottoir » ou même juste « trottoir » à ma grande qui cavale en trottinette 10 m devant moi (qui peine à la suivre avec la poussette dans une main et le caddy dans l’autre !) et qu’elle arrive à un croisement, pour qu’elle ne traverse pas.
    A chaque fois que quelqu’un (sa grand-mère, sa tante…) lui dit « ne traverse pas » ou « ne vas pas sur la route »… elle y va ! Elle entend « traverse » ou « route » et elle agit… avant de se rendre compte que ce n’était pas la consigne et de s’arrêter au milieu de la route ne sachant plus s’il faut avancer ou reculer.
    Du coup, j’ai donné la consigne à toute la famille : jamais de négation !

    Répondre
    • 22 mai 2013 à 17:12
      Permalink

      Nous avons toujours dit à notre fils (27 mois) marche sur le trottoir… et il ne va jamais sur la route… un bonheur…

      Et hier soir il chantais à tue tête… son père lui dit « ne chante pas tu fais trop de bruit »… aucun effet…
      et je lui dit alors « chante moins fort »

      MIRACLE il a usé un volume plus qu’acceptable… 😉

      Répondre
  • 9 juin 2013 à 17:52
    Permalink

    Merci pour ce partage!

    Répondre
  • 9 juin 2013 à 19:48
    Permalink

    Cet article me parle tellement que je vais le partager sur le blog de mon association de parents ! (boutsdeficelle.net) Merci !

    Répondre
  • 10 juin 2013 à 12:31
    Permalink

    Bravo pour cet article !
    Une petite précision pourrait être intéressante quant aux évocations mentales qui ne sont pas forcément visuelles pour tout le monde mais peuvent aussi être verbales, auditives ou kinesthésiques. Ça ne change rien à vos propositions mais ça peut permettre aux non-visuels de se rassurer. On peut être normal et ne pas avoir d’images mentales ! 😉

    Répondre
    • 10 juin 2013 à 14:59
      Permalink

      Oui merci pour ces précisions !
      Effectivement, certains ont des modes de perception différents et ça vaut le coup de les utiliser.

      Répondre

Laisser un commentaire