Je suis trop fusionnelle, trop anxieuse. Je dois lâcher prise …

Une maman que je connais me parlait récemment d’un de ses enfants. Elle me parlait des difficultés qu’elle rencontre avec cet enfant en particulier. Et elle me dit au décours de la conversation :

je suis trop fusionnelle avec lui.

Etiquette, vous avez dit étiquette …

Si vous me lisez régulièrement, vous savez que je n’aime pas les étiquettes, celles qu’on colle aux autres mais surtout celles qu’on se colle à soi-même.

Bref, le « je suis trop fusionnelle » m’interpelle.

Et sur ces entrefaites, cette maman me raconte la vie de ce petit bonhomme de 4 ans …

Ce petit gars a eu un jumeau décédé in utero au 3e mois. La maman a eu peur de le perdre jusqu’à la naissance. A 1 an, on lui détecte une tumeur – qui s’est avérée certes bénigne par la suite – mais qui est quand même inquiétante.
Donc, depuis le début, cette maman est confrontée à des situations très stressantes, elle a cru perdre son fils à plusieurs reprises.

Ca m’a rappelé une autre maman … Une maman d’enfant poly-allergique.

Un stress intense et permanent

Vous savez ces enfants qui risquent de mourir quand ils mangent un aliment auquel ils sont allergiques. Pour ces enfants-là, le monde est un danger permanent : quand ils vont à l’école, chez un copain, … ils ne sont JAMAIS à l’abri d’un danger mortel.

Il suffit qu’un copain aie glissé dans son sac une barre chocolatée, un fruit, un gâteau maison, … pour que l’enfant soit tenté d’y goûter, courant ainsi un risque mortel.
Pour les parents, c’est donc un stress permanent. Non seulement pour éviter que son enfant soit confronté à ces dangers … mais aussi parce que les adultes qui l’entourent doivent savoir comment réagir : ne pas minimiser le risque, savoir comment réagir, connaitre les gestes de premier secours qui peuvent sauver la vie de l’enfant. Il faut donc s’assurer tout le temps et en permanence que tout le monde a bien compris le danger potentiel, sait comment réagir …

Donc cette maman vit un stress intense et permanent.

Alors quand une maman me rapporte qu’on lui a dit ou se dit à elle-même :

Vous êtes trop fusionnelle, vous devez lâcher prise

ou

Vous êtes trop angoissée, vous devez lâcher prise

je me dis que les conseilleurs ne sont pas les payeurs …

Lâcher prise, la belle affaire !

Celui qui peut dire « lâchez prise » à une mère ou à un père qui risque de perdre son enfant n’a pas compris ce qu’était l’amour d’un parent pour son enfant.

Il n’a jamais mesuré à quel point la vie ne tient qu’à un fil. Il n’a jamais imaginé qu’il pouvait perdre l’être auquel il tient le plus au monde dans les 3 secondes qui suivent. Il n’a jamais senti ce que cette pensée impliquait d’urgence à aimer, à entourer, à profiter de tous les instants sans se gâcher la vie avec l’inutile et le superflu.

N’ayez pas peur !

Celui qui connait un moyen de faire cesser la peur, cette peur-là en particulier !, que celui-là lève la main et vienne dire comment il s’y prend !

La peur de perdre un enfant dure toute la vie !

Il me semble illusoire de croire qu’on va pouvoir supprimer cette peur-là.

Oui, vous les mamans, vous aurez toujours peur de perdre votre enfant, à chaque instant, jusqu’à votre dernier souffle à vous (et peut-être encore au-delà, qui sait !).
Cette peur est une belle preuve d’amour que vous manifestez à votre enfant. Ce n’est ni une pathologie, ni un handicap.

Cette peur est aussi un excellent moyen de protéger votre enfant des dangers qui le guettent – et ils peuvent être nombreux, comme dans le cas des enfants poly-allergiques par exemple.

N’essayez surtout pas d’avoir moins peur ! Au contraire !

Gardez bien votre peur comme le signal d’alarme qui vous aidera à identifier les dangers ...

Mais demandez-vous ensuite quelle est la manière la plus efficace de protéger sur le long terme votre enfant contre les dangers qui l’entourent : est-ce en l’empêchant de sortir et de se confronter au danger – ce qui est adapté quand l’enfant est encore trop petit pour comprendre et gérer efficacement – ou est-ce en lui apprenant à gérer ces multiples dangers de façon progressive – ce qui lui permettra d’être armé sur le long terme ?

Pour quels dangers, pensez-vous adéquat de l’empêcher de se confronter ? Pour quels dangers pensez-vous adéquat de lui apprendre à gérer ?

Et comment pouvez-vous lui apprendre  à gérer ces dangers de façon efficace ?

 

Sandrine Donzel, coach, formatrice, accompagnement parental

 

Photo Credit: Shandi-lee via Compfight cc

 

Quelques livres pour aller plus loin :

Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

Sandrine Donzel has 745 posts and counting. See all posts by Sandrine Donzel

19 thoughts on “Je suis trop fusionnelle, trop anxieuse. Je dois lâcher prise …

  • 8 avril 2013 à 08:16
    Permalink

    Je trouve votre article remarquable. Enfin qqun qui ne culpabilise pas les parents… J’ajouterai seulement que dans des situations aussi stressantes, les parents ont vraiment besoin d’un soutien, et les fleurs de Bach peuvent s’averer bien efficaces.(ce n’est en rien de la pub). Je veux bien guider ceux ou celles qui le sou
    haiteraient.

    Répondre
  • 8 avril 2013 à 09:19
    Permalink

    Bonjour et merci pour cet article…. oui la peur d’un parent de perdre son enfant est ancrée viscéralement au fond… car nous l’avons tous vécu directement ou indirectement. La peur de la mort, la peur de la séparation, la peur de la perte, la peur du grand vide…
    Je pense sincèrement qu’on est jamais trop fusionnel avec l’Amour. Par contre, petits pas par petits pas, pour l’enfant comme pour l’adulte, avancer sur le chemin de la « défusion » est un bel apprentissage pour grandir vers soi.
    Merci encore pour cet article.

    Répondre
  • 8 avril 2013 à 12:00
    Permalink

    je suis totalement d’accord avec toi Sandrine, je vis une situation différente mais ma fille est tout pour moi, être séparée d’elle m’est très difficile et me faire entendre dire par son père que je ne suis pas en mesure de l’élever alors que j’ai toujours été présente pour elle,que je me suis levée chaque nuit pour vérifier que tout allait bien, et que lui se réveille seulement parce qu’on s’est séparé ben c’est dur, ma fille a toujours été très importante vu que son père n’a jamais pris sa place de père et que j’ai du me débrouiller toute seule avec lui, alors oui je suis fusionnelle et je profite de chaque instant passé avec elle car ils ne sont pas nombreux.

    Répondre
  • 8 avril 2013 à 14:09
    Permalink

    Bonjour Sandrine,
    Un article intéressant, qui m’a cependant laissée sur ma faim. J’ai l’impression qu’après avoir rangé le terme « fusionnel » dans les étiquettes, il a été traité comme un synonyme d’anxieux. Pourtant, j’imagine qu’utilisé à bon escient, il recouvre une réalité différente. Et votre avis sur ce sujet m’aurait intéressée. De prime abord, j’aurais dit que la différence est dans une approche mal individualisée de la maman par rapport à ses enfants, qui du coup a du mal à laisser faire sans elle et peut empêcher une certaine autonomie et/ou estime de soi de l’enfant. Alors que la maman (normalement et heureusement) anxieuse accompagne autant, aussi longtemps et aussi proche que nécessaire ses enfants jusqu’à l’autonomie (je vous suis).

    Pour ma part, je pratique une grande proximité qui me semble naturelle mais pas aux yeux de bon nombre de mes proches 😉 A 22 mois, j’allaite, je cododote (par anxiété d’abord, confort et demande du petit ensuite) et je le garde toute la journée la plupart du temps (question de contexte, malheureusement). Il me semble que je réponds aux besoins de mon petit… et j’adapte un peu les miens pour lui donner ce sentiment de sécurité et d’attachement qui me semble essentiel pour affronter la vie. Il grandit bien et de manière très autonome. Voilà le mécanisme sans mot pour le décrire. Alors fusionnelle ? 😉
    (je n’ai pas peur des mots, et j’aime bien savoir ce que chacun met sous son étiquette avant d’y croire ;-))
    Cordialement,
    Viviane

    Répondre
    • 11 avril 2013 à 20:03
      Permalink

      Bonjour Viviane,
      Pour ma part, je ne sais pas très bien ce que fusionnel veut dire en fait. Les mamans dont je parle dans mon article sont des mamans avec des angoisses (pas forcément des « anxieuses », ce qui serait une autre étiquette), angoisses justifiées.
      Alors oui j’ai utilisé le terme « fusionnel » dans l’idée d' »anxieux » parce que c’est son utilisation (par les mamans elles-mêmes) dans ce contexte qui m’avait interpellée et sur ce contexte que j’avais envie de réagir.

      D’autres mamans sont qualifiées de « fusionnelles » parce qu’elles ont un comportement qu’elles jugent plus adapté aux besoins de leur enfant, comme toi, et comme moi-même j’ai pu l’être parce que j’ai allaité ma grande 3 ans 1/2, mon petit 2 ans, 18 mois de co-allaitement, que j’ai dormi avec mes enfants, que je les ai beaucoup portés, …

      Mais être fusionnelle n’est pas un problème. Du moins pas à mes yeux …

      Répondre
      • 16 avril 2013 à 13:39
        Permalink

        J’espère que ce que je pourrais dire ne paraîtra pas déplacé car je n’ai pas d’enfant… (mais je m’intéresse passionnément à la parentalité, c’est bien pour ça que je suis ce blog, entre autres ). On va donc dire que je parle du point de vue de l’enfant en moi… Et bien sûr, ce n’est qu’un début de réflexion… (du coup, j’ai l’impression de ne pas réussir à exprimer pleinement ce que je voudrais, de ne pas être allée au bout de la réflexion… !)

        J’ai aussi un peu de mal à définir le mot « fusionnelle » dans le cadre précis de cet article… Dans ce que vous évoquez, allaitement, cododo, portage, grande attention aux besoins de l’enfant (dans le cas d’un développement dit « normal » ou d’une maladie comme vous l’écrivez dans votre article avec le cas de l’enfant poly allergique), ce n’est pas de la fusion, c’est de l’Amour, du vrai, ni plus ni moins, c’est une réponse aux Besoins Primaires de l’enfant…
        En revanche, la fusion, de mon point de vue, c’est quand deux êtres n’en font plus qu’un. Il pourrait donc y avoir fusion quand l’autre ne sait plus qui il est, qu’il n’a pas ou plus les moyens de le savoir… La proximité physique est nécessaire au bébé, c’est différent de la fusion.
        Là où, pour moi, c’est « dangereux », c’est quand ça devient de la fusion psychique… De l’envahissement psychique. Je ne parle pas de la nécessité de guider l’enfant vers ce qui est bon pour lui, de lui dire parfois quoi faire, de l’éveiller, non… C’est différent. La fusion, ce serait ne pas être libre d’être soi, ne pas pouvoir être accepté dans son individualité, avoir l’impression de ne plus/pas être soi, à la limite du trouble identitaire… Ce qui donnerait des adultes qui ont du mal à se séparer financièrement, affectivement (dans le sens dépendance)…
        Ce serait donc assez extrême, et ce n’est pas ce que je lis dans cet article, il me semble… Et tout dépend tellement des personnes, du point de vue, du vécu, etc. …

        Répondre
  • 11 avril 2013 à 20:10
    Permalink

    Je pense que le mot « fusionnelle » va plutôt être appliqué dans une autre tranche d’âge, disons à partir de l’adolescence, lorsque la mère et la fille ne se cachant rien, se racontent tout dans les moindres détails. Mais dans la petite enfance, c’est tout simplement l’amour maternel!

    Répondre
    • 11 avril 2013 à 20:34
      Permalink

      Et même là : est-ce un problème si la mère et la fille se racontent tout ?
      C’est peut-être de la fusion … Ou simplement une excellente relation mère-fille 😉

      Répondre
  • 14 mars 2014 à 23:21
    Permalink

    Je publie un commentaire un an après le dernier, je ne sais pas si ce site est toujours en activité mais je voulais vous remercier pour ce superbe article, j’ai failli perdre ma fille lorsqu’elle avait 16 jours j’ai réagit a temps et elle a été hospitalisée d’urgence pour une infection qui aurait pu virer en méningite…depuis je suis encore plus fusionnelle avec elle, je ne la laisse pas pleurer, je répond a toutes ses demandes et je n’arrive pas à me décoller d’elle..bon elle est petite et a 2 mois c’est normal la fusion mais ça me bouffe, j’ai peur de l’étouffer mais je ne peux pas faire autrement. Votre article m’a fait réalisé que j’avais encore peur de la perdre..la faire dormir dans sa chambre qui est collée a la mienne m’angoisse terriblement et j’ai peur de ne pas réussir à passer ce cap. Les avis et conseils du corps médical n’aide pas, « laissez la pleurer 10 minutes », « mettez la dans sa chambre » je ne suis pas prête du tout.

    Répondre
    • 15 mars 2014 à 08:07
      Permalink

      Bonjour
      Oui le site est toujours en activité, vous pouvez accéder aux articles plus récents via la page d’accueil du blog.
      Avec la méningite de votre fille, vous avez fait un apprentissage : celui que vous pouviez perdre votre fille et que votre vigilance pouvait lui sauver la vie.
      Il est donc logique que vous soyez aux aguets maintenant.

      La fusion ne devient dangereuse que lorsqu’elle empêche l’enfant de faire des choses, de vivre sa vie. A son âge, votre fille a besoin de contact, il n’est pas anormal de dormir avec son enfant, à part dans certains pays occidentaux. Le sommeil partagé se pratique pour 80% de l’humanité. Si c’était nocif pour le développement de l’enfant, ça se saurait non 😉 ? Il y a certes des règles de sécurité à respecter mais rien n’empêche de le pratiquer. Si cela vous rassure dans un premier temps, pourquoi pas ?
      Il se peut que, dans quelques semaines/mois, il vous semble simplement naturel de la mettre dans sa chambre et que vous ayiez juste besoin de temps pour passer ce cap.
      Peut-être aussi que ce cap ne vous semblera pas naturel, qu’il faudra vous forcer un peu mais seule l’observation de votre enfant vous permettra de sentir si elle a besoin que vous dépassiez votre peur ou pas : semble-t-elle souffrir de la situation ? Y a-t-il des choses qu’elle ne fait pas et qui vous semblent liées à ce sujet ?

      Autre chose : votre confiance viendra progressivement en voyant votre fille grandir, en voyant ses capacités à faire les choses par elle-même. Cette confiance peut difficile se décréter d’emblée, elle ne peut que se construire petit à petit.

      Répondre
      • 27 mars 2014 à 17:24
        Permalink

        Merci de votre réponse qui me fait énormément déculpabiliser.
        J’ai perdu confiance en moi depuis cet épisode et j’ai fait la betise de demander conseil auprès de bcp trop de monde. Oui j’ai appris que je pouvais la perdre et je réagit depuis de manière excessive mais j’essai de me laisser du temps. Ce qui ne m’aide pas c’est ma nature anxieuse qui me fait angoisser pour toutes nouvelles situations même « peu importante » comme comment gérer si ma fille pleure dans le porte bb et que je suis à l’extérieur… Je vais consulter vos articles. Merci bcp pour vos conseils

        Répondre
  • 31 août 2014 à 21:25
    Permalink

    Bonjour Sandrine, bonjour à tou(te)s

    et d’abord merci pour cet article qui dit si bien les choses ! Comme il fait résonner des émotions !

    Maman d’un jeune homme handicapé léger, j’ai trop souvent entendu, moi aussi, dire qu’il fallait se « détacher », le laisser se débrouiller.

    Les personnes qui ont dit ça étaient, pour la plupart, des professionnels qui n’avaient aucune idée de notre vécu quotidien. Comme par exemple, une psychomotricienne chargée de faire un bilan, qui n’avait pas lu son dossier, et qui a dit : « il va falloir quitter vos parents rapidement ». Alors que pratiquement c’était impossible.
    Ou un psychologue qui, alors que mon fils avait 14 ans et était en souffrance au collège, m’a dit qu’il fallait lui « lâcher les baskets », et surtout, cesser de chercher des causes médicales. Or on évoquait des diagnostics terribles quand il était bébé. C’est quand-même terrible d’accuser les parents de s’inquiéter, dans cette situation.

    Durant des années, j’ai tenté d’alerter sur une dyspraxie que je n’aurais su nommer. Sans succès. Maintenant il est adulte, déclaré handicapé par la mdph, traité pour une forme de narcolepsie qui viendrait d’une maladie neurologique (probablement génétique) non encore diagnostiquée. Il reste socialement très vulnérable et inadapté au monde du travail. Un suivi adapté l’aurait certainement aidé, mais nos récits de ses difficultés pratiques n’ont alors pas été entendus.

    Je n’ose imaginer ce qu’il serait devenu si on lui avait lâché la main. Tout en étant incapable pour l’instant de travailler, il vient d’avoir son bac. Je ne sais pas ce qu’il en fera. Mais il désormais plus facile pour quelqu’un qui fait sa connaissance, de le respecter, d’imaginer qu’il est doué d’une intelligence normale, d’avoir un vrai dialogue.

    Malgré les avis sans nuance entendus durant 23 ans, je suis heureuse d’être restée présente, d’avoir écouté les avis tout en gardant mon esprit critique. Et dans la perspective d’une autonomie fragile et toujours à construire, je sais que nous garderons toujours un œil discret sur lui.

    Aujourd’hui en lisant votre article, je me rappelle du nombre de fois où j’ai dû baisser les yeux devant des personnes dénuées de toute empathie envers les parents. Des professionnels qui n’ont jamais remis en question les cours reçus il y a vingt ans sur « la mauvaise mère ». Qui n’écoutent pas les témoignages des parents, qui ne prennent pas de notes sur les indices que nous donnons. Aujourd’hui encore, le souvenir de la suspicion automatique me revient souvent et parasite ma communication avec les médecins de mon fils …

    On peut aussi avoir peur et décider d’affronter la peur parce qu’elle est inévitable. Mais c’est une autre sorte de peur, liée à la prise d’autonomie.
    C’est tout l’objet de notre apprentissage de parent, que de gérer la prise de risque. J’ai perdu mon fils aîné, mort dans un accident de voiture à 20 ans. On a toujours peur quand un garçon un peu trop sûr de lui prend le volant. Et pourtant il faut le laisser partir. Dire sa peur, sans en faire un objet de chantage, et laisser s’envoler nos enfants quand ils ouvrent leurs ailes. Quel qu’en soit le résultat. C’était il y a cinq ans, et aujourd’hui, je le laisserais partir tout autant, muni de tout notre amour et de son désir du monde, parce que la vie est une prise de risque permanente, une école de la séparation.

    Oui, il est normal d’avoir peur. On a toutes les raisons d’avoir peur, même jeune parent sans expérience, mais plein d’intuitions souvent très justes.
    Reconnaître cette émotion essentielle est le préalable à une bonne pratique des professionnels de santé, il me semble. A une bonne pratique de l’amitié aussi, pour les amis-conseilleurs.

    Plus généralement, maintenant, quand j’entends « tu es trop … » , « tu n’es pas assez … », ou des discours culpabilisants, j’ai tendance à renâcler un peu !

    Ce commentaire était bien long … Merci de l’avoir lu !

    Répondre
  • 1 septembre 2014 à 14:17
    Permalink

    Bonjour à vous toutes
    Tous ces échanges et témoignages me touchent beaucoup. Je suis particulièrement sensible à ce sujet, d’une part parce que je vis avec une personne handicapée, et d’autre part parce que je viens de publier sur mon blog (qui est consacré aux Fleurs de Bach) un article (ainsi qu’un ebook) sur le thème « notre enfant est handicapé ». Je pense que face à cette situation toute la famille peut trouver une aide avec les Fleurs de Bach, pour gérer aussi bien la culpabilité, que l’attachement à l’enfant handicapé, le découragement, le manque de confiance en soi, la fatigue, que sais-je encore…
    Je ne suis pas certaine d’avoir le droit de mettre un lien vers cet article, mais il n’y a aucun geste commercial dans ce petit mot, soyez en sûrs.

    Répondre
  • 7 juin 2016 à 10:16
    Permalink

    Merci pour cet article qui me parle beaucoup. Déjà adepte du maternage pour ma fille, je suis classée comme fusionnelle avec mon fils après une naissance catastrophique suite à un problème de placenta. Son handicap et des problèmes alimentaires et de sommeil fait que l’allaitement et le cododo durent, et que l’entourage et les médecins commencent à critiquer. Mais ceci est nécessaire à l’équilibre de mon fils, et l’a aidé à évoluer, beaucoup plus que les prévisions pessimistes des médecins. Malheureusement, le maternage est vite décriée dans notre société, et il faut être solide pour affronter les jugements et ne pas chercher d’encouragement quand la « fusion » est pesante…

    Répondre
  • 5 octobre 2016 à 01:04
    Permalink

    Merci pour cet article moi ont veut me placer ma fille de 19 mois car j angoisse du fait qu elle soit toujours encombrée des bronches dut à son asthme . Effectivement les professionnels ne sont pas à notre place !

    Répondre
  • 10 juillet 2017 à 17:36
    Permalink

    Bien simple: réglez vos angoisses avant de faire des enfants. Une mere sur-protectrice ou hyper-angoissée et qui ne se soigne pas est un enfer pour l’enfant et peut bousiller sa vie.

    Répondre
    • 10 juillet 2017 à 17:37
      Permalink

      Donc vous n’avez pas lu l’article avant d’écrire ce commentaire 🙂 ?

      Répondre

Laisser un commentaire