Comment marchent les émotions ?
Pouvais-je vraiment passer à côté du coronavirus et de la situation actuelle ? J’aurais pu … mais je n’ai pas voulu ! La situation actuelle me donne une excellente occasion d’expliquer comment marchent les émotions et je m’en serai voulu de ne pas en profiter. Franchement, quoi de mieux que la vraie vie pour comprendre ce qu’il se passe :-). Je vous livre donc l’état de mon processus émotionnel tel que je le vis …
Etape 1 : Les ennuis déboulent dans ma vie pépère
L’émotion démarre avec un évènement extérieur, qui vient déranger notre vision du monde.
En gros je suis tranquille pépère et ma vie est prévisible. Peut-être chiante voire douloureuses mais prévisible. Et là pouf, un évènement vient mettre le bazar dans cette prévisibilité.
Prenons au hasard quelques évènements récents : les écoles sont fermées ; on doit rester le plus possible à la maison ; les restaurants, bars et cinémas sont fermés.
Mon cerveau reçoit l’info. Il l’analyse et commence à en imaginer toutes les conséquences : les impacts sur le boulot, les finances, l’organisation, etc, etc.
Ca cogite, ça s’agite dans ma tête, signe que le processus émotionnel s’est mis en route.
A ce stade, les questions trottent dans ma tête à vitesse grand V. Je n’ai aucune réponse, que des problèmes. A ce stade, je vois tout en noir ou en très difficile. Je ne vois rien de positif, que les galères, les risques et les problèmes.
Tout est normal : mon cerveau est simplement en train de faire la liste de tout ce qu’il a à gérer.
Le risque ici, c’est de se laisser embarquer dans l’émotion et de confondre la liste des problèmes avec la réalité. C’est l’effet « ballon émotionnel » dont je parle ici.
Les questions qui apparaissent à ce moment-là sont plutôt émotionnelles, traduisant l’incompréhension – « pourquoi ça me tombe dessus ? » – l’injustice – « c’est pas juste » ou « rien n’est prévu pour moi » ou encore le découragement – « je ne m’en sortirai jamais » ou « mais comment je vais m’en sortir ??? » en mode lamentation.
Une fois la liste des problèmes (à peu près) faite, mon cerveau commencera à chercher des solutions.
Tant que je n’en suis pas là, l’émotion monte. On a l’impression de ne pas pouvoir s’en sortir, que c’est tout foutu, que ça va être trop la galère.
Etape 2 : je me mets en ordre de marche et je commence à agir
L’émotion se régule quand on est dans l’action. C’est même sa fonction essentielle = nous mettre en mouvement, nous faire faire quelque chose.
Tant que nous ne sommes pas dans l’action, le niveau émotionnel peut difficilement baisser.
Et là, il y a 2 types d’action :
- le style « je m’active pour résoudre le problème« : là, mes actions sont directement destinées à résoudre le problème. C’est là que je me pose plein de questions plutôt orientées sur le « comment » je vais gérer, sans lamentations et sans panique en mode constructif. Je cherche des infos sur les reports de charges possibles, sur les démarches à faire face à toutes mes conférences et formations annulées. Je réfléchis à l’organisation que je peux mettre en place pour aider mes enfants à travailler correctement. Chercher des solutions – et encore mieux : les mettre en oeuvre – est le seul moyen d’être (à peu près) rassuré-e. Ce mode « je résouds mes problèmes » a cependant une limite : mon cerveau sait que je ne suis qu’en train d’imaginer les problèmes. Il peut garder mon émotion vive à ce moment-là juste pour me rappeler que je ne serai vraiment rassurée qu’une fois dans la réalité du problème (donc lundi matin). A ce moment-là, la panique ne dit pas « c’est la merde totale, tu ne t’en sortiras jamais« . Elle dit plutôt « arrête de chercher des réponses introuvables à des problèmes qui n’existent pas encore« . Il est donc temps de passer au mode n°2 …
- le style « je fuis les problèmes » : je m’occupe à autre chose, je vais me promener, je bouquine, je regarde un film, je fais un jeu de société avec les enfants. Si je fais ça tout le temps, je risque fort – comme la cigale – de me trouver fort dépourvue quand les ennuis seront venus. MAIS une fois que j’ai suffisamment tourné les problèmes dans ma tête, que j’ai répondu aux questions de première urgence, il est vital de passer à autre chose. Si je laisse mon cerveau tourner en boucle sur le sujet, je ne lui permets pas de se reposer. Il sera donc moins créatif et disponible quand j’en aurai besoin, c’est-à-dire face aux problèmes que la vraie vie va me poser dès lundi. Dans cette idée, se couper régulièrement (pas forcément tout le temps) des réseaux sociaux, des chaines d’infos en continu est une bonne chose dans les moments anxiogènes : cela permet à notre cerveau de respirer à nouveau tout simplement.
Etape 3 : … on verra lundi !
Ce lundi matin sera un autre jour (ou est un autre jour au moment où vous lisez cet article).
L’organisation avec mes ados est à peu près calée : on bosse le matin, pas trop tôt (à partir de 9h/9h30), on prévoit des randonnées l’après midi s’il fait beau ou des jeux de sociétés et visionnages de films et de documentaires. Ils sont ravis d’avoir à travailler en autonomie et ont hâte d’y être, même si le côté « pas le droit de se retrouver entre copains pour aller trainer au village ou jouer au foot » les a fait déchanter.
Pour ma part, je risque de me retrouver avec (très) peu de revenus au vu des annulations (conférences et formations). Une fois l’angoisse passée, je me dis que c’est une belle opportunité de proposer plus de conférences et ateliers en ligne, ainsi que des ebooks. Si ça vous intéresse d’en savoir plus, n’hésitez pas à me le faire savoir en me laissant votre email ici.
N’hésitez pas à me faire part de vos besoins et de vos questions : je tenterai d’y répondre au mieux via des articles et/ou des vidéos pendant cette période chahutée mais qui me laisse le temps de produire du contenu !!! Vous pouvez le faire en commentaire de l’article ou en m’envoyant un mail à sandrine@scommc.fr.
A noter : durant la période de confinement, les rendez-vous individuels sont maintenus mais ils auront lieu à distance (via des outils de vidéoconférence). Je pratique les accompagnements à distance depuis déjà plusieurs années et cela fonctionne plutôt bien. Seule restriction : les enfants de moins 8 ans ont beaucoup de mal à être en lien avec moi par écran interposé et surtout : une connexion Internet de bonne qualité et un espace où vous pouvez vous isoler. Vous pouvez donc continuer à prendre rendez-vous en cliquant ici.
Et chez vous, c’est comment en ce lundi matin ?
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