Arrêtez de vous défendre !

Votre entourage – personnel et professionnel – nous fait sans doute des reproches de temps à autre. Ou très souvent. Reproches formulés plus ou moins constructivement je vous l’accorde. Comment réagir constructivement aux reproches ?

  • « Il y a souvent des tensions avec ma nouvelle compagne. Dès que je lui fais un remarque, elle prend la mouche et ça dégénère » me confie Michel, 60 ans, veuf et célibataire depuis 10 ans et qui a peur de plus savoir comment s’y prendre avec les femmes. « Parfois, elle exagère quand même, j’ai beau essayer de la raisonner, elle ne revient pas à la raison et après on se dispute. Après elle me reproche de ne pas la comprendre.« 
  • « Mon fils de 10 ans me dit que je ne comprends rien à rien, que je suis injuste et que je privilégie sa petite soeur. » se plaint Aurélie. « Pourtant ce n’est pas du tout vrai ! J’ai beau lui expliquer rien n’y fait. Il revient toujours à la charge.« 
  • « Ma femme vient de m’annoncer qu’elle me quitte. Je n’ai rien vu venir. Pourtant elle me dit que ça fait déjà 5 ans qu’elle tire la sonnette d’alarme » me dit Julien. « C’est vrai que quelques fois elle m’a dit qu’il y avait des choses qui n’allaient pas. Elle exagére un peu : grâce à mon boulot,  elle peut se permettre de ne pas travailler, s’occuper des enfants et faire ce qu’elle veux. C’est un peu abuser de se plaindre dans ces conditions … Je le lui ai dit plusieurs fois mais visiblement elle persiste dans son caprice.« 
  • « Mes collègues et mon chef me reproche d’être trop critique et trop agressive. » rage Diane. « Je leur explique tous les éléments qui font que j’ai raison. Ce n’est pas juste que je doive me taire alors que je suis la seule à essayer de faire bouger les choses. »

Dans toutes ces situations, un reproche a été formulé …

Quelle que soit la forme, recevoir un reproche n’est jamais agréable !

Honnêtement, recevoir un reproche – même formulé dans toutes les règles de l’art de la communication non violente – n’a JAMAIS RIEN D’AGREABLE.

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Quelle que soit la forme – et sauf handicap communicationnel – nous comprenons fort bien la critique sous-jacente. A vrai dire, un reproche clairement formulé est d’ailleurs souvent moins désagréable à entendre qu’une critique déguisée en question, en petite remarque anodine ou masquée derrière des compliments.

Face à cette critique, notre premier mouvement est souvent défensif : « Comment mais non pas du tout !!!« . L’autre exagère. Il/elle ne comprend pas notre point de vue. Il/elle est déraisonnable.

Souvent, nous ne voyons pas cette attitude comme défensive. Nous sommes juste intimement persuadés que contredire l’autre va l’aider lui : cela va l’amener à réaliser son erreur, à réajuster son propos, à cesser d’exagérer et à revenir à  une attitude plus réaliste, plus raisonnable.

L’attitude défensive ne se limite pas seulement au 1er mouvement … Le 2e, le 3e et les suivants aussi … Nous expliquons, argumentons, contredisons. C’est exactement ce qu’ont fait Michel, Aurélie, Julien et Diane. Leur interlocuteur a-t-il pour autant arrêté ses reproches ? Visiblement non. Et dans votre situation à vous, change-t-il d’attitude quand vous contre argumentez ? Probablement non …

Comment réagir aux reproches alors ?

Et si vous arrêtiez de répondre ? Si vous écoutiez sans répondre ? Mais vraiment sans répondre. Vraiment rien. Rien de rien. Vous pouvez à la limite poser des questions pour comprendre le point de vue de l’autre, mais pas dans l’intention de répondre ni de réagir ni de faire changer l’autre. Juste pour comprendre.

Je vous préviens : votre fierté intérieure va en prendre un sérieux coup. Et ça va batailler ferme à l’intérieur !!! Observez bien toutes vos critiques/réponses/contre-argumentations, notez-les mentalement.

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Entendez-vous la voix qui dit « Ce n’est pas juste ! Avec tout ce que je fais pour eux » ou « oh la la on est encore repartis pour des heures de lamentation » ou encore « Le revoilà avec ses caprices d’enfant gâté » … et bien d’autres choses encores.

Notez ces phrases mentalement. Et puis laissez-les passer … et recommencez à écouter en vous demandant simplement « En quoi l’autre a-t-il peut-être éventuellement un poil raison ? » (un tout petit petit poil microscopique !!!!). Refaites la manoeuvre aussi souvent que votre voix intérieure combat ce qui est dit.

Assurez-vous que votre interlocuteur a bien dit tout ce qu’il avait à dire, qu’il a vraiment vraiment vidé son sac. Insistez au besoin : « as-tu vraiment exprimé tout le fond du problème ? » (pas d’ironie dans le ton évidemment !!!)

Surtout ne répondez pas ! Ni sur le moment, ni plus tard. Pas dans les 30 minutes qui suivent au minimum. Et idéalement attendez au moins 24 heures. Dormez sur le problème s’il le faut. Attendez que votre ego se taise : si ça prend 48 ou 72 heures, attendez … Attendez sagement que votre voix contradictoire interne se calme, laissez-la, elle aussi vider son sac.

Pour réagir aux reproches, et si on se demandait en quoi l’autre a un peut-être raison ?

Une fois ce temps passé, cherchez en quoi consiste le micro point qui pourrait faire que votre interlocuteur a raison. C’est agaçant de se demander ça n’est-ce pas ? Entendez-vous la voix intérieure qui revient au galop … mais qui est bien obligée de reconnaitre qu’il y a peut-être quand même un fond de réalité dans ce que nous a dit l’autre.

Après votre temps d’attente, entendez-vous la voix qui reconnait qu’un micron des reproches qui vous

réagir aux reproches : observer le poil de micron qui fait que l'autre a peut-être raison
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sont formulés est peut-être justifié (un tout petit micron seulement) ?

Un peu vexé, l’ego refuse généralement de reconnaitre publiquement qu’il s’est trompé. Je vous rassure : vous n’êtes pas obligé de le faire (et si votre interlocuteur vous y oblige, vous avez ma permission pour l’envoyer sur les roses 🙂 …).

Ce que vous pouvez faire par contre, c’est de changer le micron de votre comportement qui va dans le sens des reproches (mais vraiment le micron, pas plus). Et vous contentez de cela. Sans répondre, vous justifier ni contre-argumenter. Et sans chercher non plus à faire reconnaitre par l’autre vos progrès …

Michel a constaté que sa compagne n’était pas déraisonnable et qu’il voulait un peu trop « faire le chef » avec elle. Aurélie a réalisé que son attitude n’était pas tout à fait juste et qu’elle en attendait un peu trop de son fils. Elle a pu aussi lui donner des explications pour qu’il comprenne mieux certaines choses. Il s’est beaucoup apaisé. Julien a reconnu que ça l’arrangeait bien que sa femme soit disponible et qu’il était au fond furieux parce qu’il avait le sentiment de trop travailler et qu’il avait rejeté la faute sur elle au lieu de réfléchir à son équilibre vie pro/vie perso. Diane a compris qu’en choisissant ses combats, elle était mieux écoutée, plus efficace et moins frustrée.

Réagir aux reproches : et si je me suis déjà beaucoup remis-e en cause ?

Votre attitude n’a peut-être pas été défensive jusque là.

Au contraire, peut-être avez-vous déjà tenté de vous remettre en question : vous avez chercher à aller dans le sens de l’autre, à vous améliorer. Mais rien n’a changé et vous recevez toujours des reproches.

Alors de 2 choses l’une : soit la demande n’est pas suffisamment claire pour vous et les efforts que vous faites ne portent pas au bon endroit ; soit les objectifs de l’autre sont tout simplement inatteignables et il est temps de l’envoyer paitre purement et simplement 🙂 …

Proposez plutôt à votre interlocuteur de préciser sa demande en formulant une demande claire, concrète, quantifiable et négociable (sur la forme) qui ne portera pas sur des émotions ou des désirs – « je ne veux plus que tu t’énerves sur les enfants » ou « je veux que tu aies envie de moi » – mais sur des comportements.

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Mercredi 23 mai 2018 à 9h30 en direct sur la page Facebook, le SOS S Comm C !

A 9h30 je m’installe devant mon écran, je tire au sort une question parmi celles que vous m’aurez envoyées … et hop je réponds !

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Réagir aux reproches, quelques ressources complémentaires

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Sandrine Donzel

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