Les questions du vendredi : comment maintenir une relation harmonieuse quand je n’ai pas envie de mon mari mais que j’accepte quand même d’avoir une relation sexuelle avec lui ?
Voici la question du vendredi de cette semaine :
Ma question concerne mon couple.
D’un côté, il y a moi qui n’aime pas particulièrement le sexe. Je trouve ça fatiguant, une activité physique qui me demande des efforts physiques pour pas toujours d’orgasme à la fin. Et je n’aime pas l’activité physique et le sport en général. Bref, j’ai une vraie envie de lui peut-être une fois tous les 2 ou 3 mois.
De son côté, mon mari adore le sexe et aimerait pouvoir faire l’amour plusieurs fois par semaine.
J’ai souvent fait l’amour pour lui faire plaisir. Au début de notre relation, je m’astreignais à 3 fois par semaine car il me semblait que c’était la norme… C’était souvent moi qui allait le « chercher » pour qu’on le fasse. Les quelques fois où il m’a demandé et que j’ai refusé l’ont poussé à ne me proposer que très rarement de faire l’amour. Après nous avons eu notre bébé, puis la remise en route de notre activité sexuelle a été longue.
Depuis quelques mois, nous avons mis en place un nouveau système: un soir par semaine, toujours le même, RDV à 20h30 pour faire l’amour. Et si l’un ou l’autre a envie à d’autres moments, il est invité à le faire évidemment.
Pour moi c’était un soulagement car je me disais « cool, ce sera fait tel soir et puis je serai tranquille le reste du temps ». Bref, ça fonctionne plutôt bien.
Par contre, la semaine dernière, j’étais particulièrement préoccupée et fatiguée. Je n’avais pas envie de reporter « la séance ». Quand mon mari est arrivé je lui ai dit que je préférai le faire maintenant que reporter. Il a été vexé et a ressenti mon manque d’enthousiasme. Nous n’avons pas fait l’amour.
Je suis déçue de sa réaction parce que je fais l’effort chaque fois, chaque semaine de consacrer ce moment, car oui c’est un effort quand c’est quelque chose dont je n’ai pas envie et que j’ai envie de faire autre chose. Je me sens punie par lui parce que justement c’est un effort que je fais et que ce n’est pas du plaisir pour moi.
Donc ma question c’est « comment maintenir une relation harmonieuse quand je n’ai pas envie de mon mari mais que j’accepte quand même d’avoir une relation sexuelle avec lui? »
La solution « faire semblant » ne me convient pas ,j’ai déjà essayé! 😉
Bonjour chère lectrice,
Merci pour votre question. Elle parle de beaucoup d’aspects d’une relation de couple : la norme, le désir, le plaisir, le devoir conjugal, … Tout aborder serait trop pour un seul article. Je vais donc essayer de me concentrer sur votre question qui concerne le maintien d’une relation harmonieuse avec votre époux.
A quoi voit-on que l’harmonie de son couple est rompue ?
Vous avez mal vécu la réaction de votre mari, ce qui est parfaitement compréhensible et j’y reviendrai plus bas.
Mais son comportement ce soir-là est-il le seul signe pour vous que votre relation n’est pas harmonieuse ? Ou y en a-t-il d’autres que vous ne mentionnez pas ?
Si c’est le seul signe, peut-être faudrait-il attendre de voir s’il y en a d’autres ou s’il s’agit juste d’une réaction de mauvaise humeur isolée et sans conséquence.
Votre mari est-il un violeur ?
De plus, je pense que sa réaction montre que votre mari est finalement un être humain qui a une certaine estime de lui-même et de vous.
Avoir une relation sexuelle avec vous alors que vous lui aviez clairement dit que vous n’en aviez pas envie faisait de lui un violeur. Le terme est violent mais c’est comme ça qu’on appelle quelqu’un qui exige une relation sexuelle non désirée par son partenaire. A ce que je vois, votre mari n’a pas envie de vous violer, ce qui est plutôt positif après tout.
Mais venons-en à votre question un peu plus précisément.
Une relation harmonieuse est-elle sans conflits ?
Qu’entendez-vous par une relation harmonieuse ?
Si, pour vous, une relation harmonieuse est l’absence de conflits ou de désaccords, alors éviter les conflits avec votre mari est approprié. Cela va demander des efforts de votre part pour aller dans son sens et ne rien faire qui pourrait le vexer, le heurter ou le blesser. Sinon vous prenez le risque qu’il réagisse mal, ce que vous ne souhaitez pas.
Ces efforts que vous faites vous servent donc à acheter une relation harmonieuse sans (trop de) heurts, en tout cas pour ce qui concerne le sexe. Qu’en est-il des autres domaines de votre vie de couple : éducation des enfants, argent, vie quotidienne, … ?
Se forcer – même si les efforts semblent au départ réciproques – est un pari risqué : les efforts que nous faisons nous paraissent toujours plus importants que ceux que fait l’autre.
C’est probablement ce qui vous est arrivé ce soir-là : vous vous forcez à faire l’amour une fois par semaine, vous trouvez cela déjà pas mal comme effort et vous avez donc trouvé injuste que votre mari réagisse mal lorsque vous lui avez dit que vous vous forciez. Il est possible que, de son côté, il estime qu’il fait des efforts en se limitant à 1 fois par semaine et qu’il trouve injuste que vous ne manifestiez pas plus d’enthousiasme pour la chose. Ses efforts à lui ne sont pas reconnus non plus du coup …
En résumé, aujourd’hui, vous payez la paix dans votre relation avec une relation sexuelle par semaine. Mais cela n’est semble-t-il pas suffisant : il va vous falloir ajouter l’effort de ne pas dire que vous n’avez pas envie. Vous allez donc payer un prix supplémentaire.
Le risque, c’est l’escalade : à chaque fois que votre mari va faire quelque chose qui rompt la paix que vous achetez par votre sacrifice, vous risquez de lui en vouloir de ne pas reconnaitre vos efforts et de ne pas faire d’efforts comparables aux vôtres.
Mais plus vous allez faire d’efforts pour le satisfaire, plus mal vous vivrez le fait que votre mari ne se comporte pas comme vous l’attendiez et plus vous lui en voudrez. Le risque majeur est donc que ce soient précisément vos efforts pour maintenir une relation harmonieuse qui amènent sa dégradation.
Mais à court terme, ce fonctionnement peut apporter satisfaction en vous évitant les inconvénients d’une attitude moins sacrificielle.
Tout ceci n’est évidemment valable que dans le cas où votre définition d’une relation harmonieuse est une relation sans conflits et sans désaccords.
Y a-t-il du respect quand on se force à faire l’amour ?
Maintenant si, pour vous, une relation harmonieuse est une relation où chacun se sent respecté, il me semble que le fait de vous forcer à avoir des relations sexuelles induit des choses qui ne vont pas dans le sens du respect.
Je m’explique.
Quand on en discute avec eux en privé, très peu de partenaires – femmes ou hommes malgré les clichés en vigueur à ce sujet – se sentent à l’aise avec le fait que leur conjoint fasse l’amour avec eux par « devoir ».
Le partenaire qui « bénéficie » du service sexuel trouvent cela dévalorisant pour lui-même : la personne ne se sent pas désirée, ce qui est exact puisqu’il y a absence de désir. Elle se sent rabaissée au rang d’animal ayant à satisfaire des besoins primaires. De plus la relation sexuelle devient un simple exutoire physique sans grand intérêt et non plus un moment de partage.
Les « bénéficiaires » du sacrifice trouvent généralement humiliant pour leur conjoint qu’il se soumette de cette façon. Ils se sentent aussi souvent humiliés d’être celui qui force leur conjoint sans cependant trouver de moyen de sortir de ce mode de fonctionnement.
Il est donc possible que s’entendre dire que vous n’aviez absolument pas envie de faire l’amour mais que vous alliez vous forcer à le faire a confronté directement votre mari à son rôle dans cette situation, celui qui vous force à donner votre corps. Comme je l’ai dit plus haut, cela fait de lui, de fait, un violeur. Et il n’avait sans doute pas du tout envie de l’entendre aussi clairement.
Cela réduit votre mari au rang d’animal qui doit absolument satisfaire ses besoins sexuels. Cela vous réduit vous, de fait, au rang d’outil de besoin, d’objet sexuel, ce qui – soit dit en passant – a fort peu de chances de favoriser éventuellement l’émergence d’un désir chez vous. C’est donc humiliant et dévalorisant pour vous et pour lui.
Le respect mutuel est donc un peu (beaucoup ?) mis à mal lorsqu’on se force à faire l’amour.
Lorsque le sacrifice reste non dit, la situation reste généralement « supportable » pour le « violeur ». Et le dire clairement a pu être à la fois difficile à vivre pour votre mari tout en lui permettant peut-être de se rendre compte de ce que cette situation a de dévalorisant pour lui et pour vous.
Quelles alternatives pour aller vers une relation harmonieuse ?
Il me semble donc que vous forcer à faire l’amour est difficilement compatible sur le long terme avec une relation « harmonieuse », mais encore une fois cela dépend de la façon dont vous concevez une relation harmonieuse.
Je n’ai malheureusement pas de solutions toutes faites (sinon je serai déjà riche 😉 !) mais beaucoup de questions à vous poser.
La première me semble donc être : quelle est votre définition d’une relation harmonieuse ? ou de quel type de relation avez-vous envie d’avoir dans votre couple ?
Eviter les conflits suppose des efforts de votre part, efforts qui risquent de ne pas récompensés à leur juste valeur par votre mari. Si vous choisissez cette option, comment vivrez-vous le fait que vos efforts ne soient pas forcément récompensés ?
Autre question primordiale qui va avec la précédente : A quel prix êtes-vous prête à payer la « paix » dans votre couple ?
Ceci étant dit, votre choix de vous forcer à faire l’amour, même s’il a des inconvénients que j’ai soulignés plus haut, a aussi des avantages pour votre couple : il préserve une certaine paix en vous évitant à l’un et à l’autre de vous confronter à cette question du sexe notamment.
Vous forcer à faire l’amour vous évite par exemple d’avoir à refuser les avances de votre mari. Cela vous évite aussi de devoir supporter son éventuelle mauvaise humeur ou son insatisfaction. Cela vous permet de garder une bonne image de vous-même comme étant une bonne épouse qui fait des efforts pour satisfaire son mari.
Cela permet à votre mari d’avoir une certaine satisfaction sur le plan de ses besoins sexuels. Cela lui évite de se confronter à votre refus d’avoir une relation, se prendre un râteau n’étant jamais agréable pour personne.
Et peut-être d’autres choses encore.
Bref, en vous forçant à faire l’amour une fois par semaine, vous avez donc trouvé une solution globalement fonctionnelle pour vous 2, même si elle présente des inconvénients. C’est une solution d’évitement.
L’évitement, s’il est adapté dans certaines situations, présente l’inconvénient majeur de dissimuler d’éventuels problèmes. Je ne sais pas si ces problèmes existent dans votre relation. Mais il est intéressant de se poser la question. Pour les découvrir, je vous invite à vous demander :
– Que se passerait-il si vous cessiez de faire l’amour chaque semaine et que vous ne le fassiez que lorsque vous en avez vraiment envie ?
– Quels problèmes auriez-vous alors à gérer que vous évitez actuellement en vous forçant à faire l’amour ?
Vous ne pourrez changer de mode de fonctionnement que le jour où vous vous sentirez prête à gérer ces problèmes éventuels. En attendant, il est adéquat de poursuivre le fonctionnement actuel tout en ayant conscience de ses limites.
J’espère que mon éclairage sur la situation vous aura apporté des éléments de réflexion pour cheminer sur ce sujet.
PS : il y a des millions d’autres choses que j’avais envie d’aborder dans cet article :
– la question de la norme dans les relations sexuelles et l’impact de la recherche d’une norme sur le désir et le plaisir
– l’impact sur le désir et le plaisir de se forcer à faire l’amour (j’en ai déjà parlé à plusieurs reprises, voir les articles de la catégorie « Couple » ici), … et notamment : « Naouri nique ta mère (heu pardon ta femme) » et « on n’est pas des putes »
– et des tas d’autres choses encore !
Cela fera l’objet d’un – ou de plusieurs ! – autre(s) article(s). D’ailleurs n’hésitez pas à me dire si l’un ou l’autre de ces sujets vous intéresse plus précisément.
Edit : voici le mail reçu après publication de cet article :
Merci Sandrine pour votre réponse éclairante. J’arrive mieux à imaginer ce que mon mari peut penser et ressentir, je ne l’avais pas du tout imaginer sous cet angle du « violeur ».
Tout ça me fait réaliser la valeur de mon mari.
Si nous ne faisions pas l’amour tant que je n’ai pas de désirs, je ne serais pas gênée mais par contre très inquiète de ne pas combler les besoins sexuels de mon mari.
Le seul problème que j’aurai à gérer si je ne fais pas l’amour chaque semaine c’est mon inquiétude qu’il parte parce que ses besoins sexuels ne sont pas comblés.
Une relation harmonieuse n’implique pas nécessairement pour moi de ne pas avoir de conflit et ces conflits sont très constructeurs pour notre couple.
Je trouve ma relation harmonieuse avec mon mari. Ce que je n’avais pas trouvé harmonieux à ce moment là, c’est la coupure de la communication. Harmonie rime avec communication pour moi. Savoir ce que chacun ressent et ce dont chacun a besoin, et tenter dans la mesure de nos possibilités, répondre aux besoins de chacun pour avoir de l’harmonie.
Entre le moment où j’ai écrit mon message (ndlr : posant la question qui a donné lieu à cet article) et aujourd’hui, les choses ont évolué.
Mon mari est venu me parler sincèrement et m’a expliqué que ce système de « soir obligatoire » ne le convenait pas, qu’il préférait attendre que j’ai du vrai désir pour lui. J’étais d’abord effondrée en me disant « où ira mon couple si je n’arrive pas à satisfaire les besoins sexuels de mon mari? Il ira chercher ailleurs?? ». Beaucoup de peur. Nous avons discuté longuement et pleuré. Et c’est l’écoute et la compréhension mutuelle que nous avons eu l’un pour l’autre qui m’ont soulagée. J’étais tellement heureuse qu’il me parle sincèrement et que je sache ce qu’il pense sans avoir l’impression qu’il y ait une inadéquation entre ses paroles et ses pensées profondes. Ce soulagement que j’ai ressenti physiquement, m’a permis de repérer que j’étais tendue, que certaines choses qui se passent entre lui et moi sont accumulées, de la rancune. Et finalement, je me suis rendue compte que c’est cette rancune qui m’empêche d’avoir envie de lui.
Donc depuis, je veille à ce que je ressens dans les situations où je suis avec lui et finalement quand je commence à sentir que ça se serre dans ma poitrine, j’insiste pour éclaircir la situation avec lui, surtout être sûre d’être comprise et entendue, et qu’il ne m’en veuille pas pour ce que pense ou ressens.
Et magie, depuis ça, le désir revient. Bien plus souvent que tous les 2 à 3 mois.
Je suis quand même un peu inquiète de réussir à sentir cette écoute et cette compréhension sur le long terme. Ça me paraît encore très fragile et nouveau, parce que je n’ose pas toujours dire ce que je ressens et que je ne veux pas accumuler de rancœur. mais au moins, j’ai identifié ce qui m’empêche d’avoir du désir.
Merci encore pour votre réponse. J’aime beaucoup votre blog et les conseils. J’étais surtout fixée sur les conseils pour les enfants et l’éducation jusqu’à maintenant, il est tant que je m’ouvre un peu plus à ceux concernant la vie de couple, car mon couple m’est précieux. »
Et pour les lecteurs, n’hésitez pas à me faire part de vos réactions, témoignages, questions, … sur cet article en commentaire ici ou par email à sandrine@scommc.fr
Pour aller plus loin autour du couple :
– la place du sexe dans le couple traitée par le blog « Les fesses de la crémière » : De l’importance du sexe dans le couple
– Un témoignage à propos du sexe dans le couple « Pourquoi j’ai laissé tomber le sexe et comment cela a sauvé mon couple »
Et tous les articles que je relaie à propos du couple sur Scoop.it
Bonjour,
Comme cet article fait plaisir ! Il nous rend la liberté.
Merci donc de ce partage, que j’extrapole comme d’habitude à toutes les fois où on se force à adopter une démonstration de sentiments pour bien faire. Ah, cet enfer pavé de bonnes intentions !
Bel été à tou(te)s,
Céline.
Merci Céline de votre fidélité et de votre commentaire !
Il y a effectivement parfois – et pas uniquement au travers du sexe – une certaine forme de prostitution relationnelle où nous donnons à l’autre quelque chose en échange de ce qui nous convient.
Merci Sandrine pour tous ces posts tellement intéressants et éclairants !
Ma question : comment faire revenir le désir ? Plus de relation sexuelle du tout depuis 22 mois, 9 mois de grossesse avec interdiction, et après la faaaaaaatigue et l’exigence d’un nouveau né… Je pensais que ça reviendrait tout seul mais non :-(. Je ne sais plus quelle piste suivre.
j’ai un peu abordé ce sujet dans mes articles au sujet du désir que vous retrouverez dans la catégorie « couple » du blog.
Par essence, le désir étant spontané, on ne peut pas le forcer à revenir ;-). Cet article pourrait vous aider : le désir, oiseau sauvage et délicat
Cela demande aussi de voir comment les relations se passent dans votre couple, ce que fait votre conjoint pour se rendre désirable, est-ce que vous avez du plaisir sexuel, et beaucoup d’autres choses.
A noter que dans le livre « Que veulent les femmes », Daniel Bergner émet une hypothèse très intéressante : la faible libido des femmes, notamment après un enfant pourrait s’expliquer par le fait qu’elles cherchent un nouveau partenaire pour multiplier les gênes et que la baisse de désir serait le moyen le plus sur de s’assurer qu’elles vont laisser tomber le partenaire en cours 😀 …
Cela incite donc à aller dans le sens de chercher ce que VOTRE PARTENAIRE pourrait faire pour vous aider à retrouver du désir et non ce que VOUS vous pourriez faire pour ça.
Wah… en effet il y a tellement de choses dans cette question, et dans cette réponse.
Ce qui me vient à l’esprit c’est la question qui est devenue claire pour moi au fil des derniers mois : à quoi rime une relation sexuelle qui n’est pas pleinement et réciproquement voulue ?
Et puis très pragmatiquement, je me dis que la relation sexuelle est peut-être « améliorable »… je ne parle pas en termes de « performance » mais plutôt quant à la manière d’écouter les besoins réciproques et de prendre soin de ces besoins… Il y a tellement de manière d’avoir des relations sexuelles! Peut-être que plus de tendresse préalable, de « flirt » comme dit l’auteur de l’article « Pourquoi j’ai laissé tombé le sexe… », peuvent rendre l’intimité physique plus douce (et non « sportive »). Pour avoir discuté franchement de relations sexuelles avec un couple d’amis, je sais qu’ils ont opté pour une manière calme, douce, tendre de faire l’amour (rien à voir avec les prouesses sportives du porno!). Et ça leur convient très bien.
J’ai l’impression qu’il faut globalement qu’on se dé-formate… le conditionnement quant au sexe (fréquence, positions, performances…), au couple, aux rôles respectifs est énorme! (ainsi que dans d’autres rayons… ce qu’il faut « avoir », consommer, pour être heureux, ce qu’il faut aimer (mode, design…), etc.)
oui, il y a beaucoup à déconstruire sur l’image du sexe, sur l’idée de performance dans ce domaine et des tas d’autres choses.
C’est une piste très intéressante et qui ne va pas du tout dans le sens habituel. Alors merci 🙂 !
C’est effectivement une question très complexe à laquelle répondre en un article est mission impossible … Belle performance Sandrine !
Comme pour beaucoup d’autres aspects de nos vies, (malheureusement !) on doit faire face ici à certaines croyances, à des « mauvais » schémas de fonctionnement, à une manière de voir la sexualité … qu’il faut peut être casser avant de justement pouvoir atteindre l’épanouissement …
C’est d’abord une prise de conscience avant de pouvoir en faire (peut être) un cheminement … Marche par marche … Ça prend aussi du temps …
Je ne doute pas que nous aurons l’occasion d’en reparler et d’approfondir ! 😉
Juste une petit mot ou 2 pour apporter une piste par rapport au désir: de mon expé perso la prise de pilule m’occasionnait une grosse baisse de libido, donc ça peut- être une ID soit de changer de moyen de contraception ou de pilule pour voir s’il y a tout de même une différence. Par ailleurs en revenant à un cycle naturel (puisque + de pilule pour autre moyen contraception) je suis + à l’écoute de mes envies et j’ai pu constater: une phase de désir un peu avant mes règles (2 ou 3 jours avant) puis pendant, puis qq jours après(2 ou 3 jours après forte libido pendant 3 ou 4 jours). Et si on cherche un peu du côté de la symptothermie-ou méthode des températures- ça confirme ce rythme du corps de la femme. Bref tout ça pour dire que parfois en s’écoutant et sans se forcer on peut trouver des pistes et débloquer des situations. Et surtout ne pas être préssée, pour ma part ce manque de désir a duré…15 ans! il y a parfois des déclics, et surtout des barrières psychologiques qui sautent;par exemple j’ai pensé pendant 15 ans qu’on pouvait vivre bien en couple sans sexe, je ne le pense + maintenant, cela modifie forcément la teneur du lien.
L’image qu’on a de soi par rapport à la sexualité, l’image de la sexualité elle-même et notre enfance conditionnent forcément aussi notre sexualité. Voilà pour ma petite contribution sur le chemin du couple…
Article édité afin de vous faire connaitre le retour de la personne qui a posé la question initiale …
Retour qui va tout à fait dans le sens de ce que je pensais et de ce que je dis : se forcer n’est pas une bonne solution pour le couple.
Bonjour,
Que pensez-vous de cette vidéo?
Cette vidéo dit des choses très intéressantes et tout à fait justes au sujet du désir et de la façon dont la traque du désir empêche le désir. Je l’aime beaucoup dans l’ensemble.
Pour ce qui est des rendez-vous dont elle parle, ils peuvent être utiles si les croyances installées dans le couple sont de l’ordre du « on DOIT avoir du désir pour avoir des relations sexuelles. Ils ne sont pas adaptés si le plaisir n’est pas au rendez-vous dans les relations sexuelles.
Ils sont aussi contre-productifs s’ils sont fait dans l’idée de faire revenir du désir ou sur demande de celui qui a le plus de désir. Je propose souvent quelque chose d’un peu différent : c’est celui qui a le moins de désir qui décide de prendre l’initiative et qui fixe une date sans forcément le dire à l’autre.
La discussion entre les 2 peut aussi être contre productive dans certains couples.
Donc j’apprécie le fond de la vidéo mais je n’aime pas trop l’idée que c’est LA solution à tous les problèmes de désir.
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