Je vis avec le Prince Charmant … et je déteste ça !!!
Vivre avec le « prince charmant » – le conjoint idéal – peut sembler être un rêve devenu réalité pour beaucoup, mais dans certains cas, cela peut devenir un cauchemar. La pression et la culpabilité dans le couple peuvent émerger même dans les relations qui semblent parfaites de l’extérieur. Voici mon point de vue, issu des accompagnements de couple que je propose.
Note : cet article pourrait aussi s’intituler “je vis avec la femme parfaite et je ne supporte pas ça”. Il ne s’agit pas ici une question de sexe mais de relation. On peut même transposer cet article à une relation parent-enfant ou à n’importe quelle autre relation.
Et alors me direz-vous, où est le problème avec le Prince Charmant ?
Le Prince Charmant est un homme bien sous tous rapports. Je veux dire VRAIMENT BIEN. Il ne fait pas semblant, non, non. Il a des valeurs, il est intègre, honnête, il a à coeur de bien faire (ou de faire bien, c’est selon).
Un de ceux qui est aux petits soins, qui se préoccupe du bien-être de sa femme et de son épanouissement, qui l’encourage à faire des activités pour elle-même, même si c’est au détriment de leur vie de couple. Pas juste pour faire joli, non, non. Parce que c’est ça que fait un homme bien.
Jusque là, tout est parfait. Il est gentil, attentionné, présent, … Le Prince Charmant.
Mais quand même, il attend d’elle une sorte de « retour », souvent dans la satisfaction de ses besoins à lui, dans le désir et les relations sexuelles par exemple. Ses actions ne sont pas totalement gratuites. Il ne le dit pas mais il y a un message qui flotte dans l’air, quelque chose comme : « avec tout ce que je fais pour toi, tu me dois bien ça quand même«
« Le pouvoir du gentil », ou comment la gentillesse peut créer pression et culpabilité dans le couple
Quand elle a un coup de moins bien, il est encore plus compréhensif, plus ouvert : il prend encore plus en charge ; il bosse comme un dingue pour lui permettre de faire des activités annexes ; il s’occupe des enfants quand elle veut sortir …
Il est le conjoint parfait … alors de quoi sa compagne peut-elle se plaindre ? N’a-t-elle pas ce que toutes les femmes recherchent ?
Elle ne se sent pas bien dans son couple, elle étouffe malgré toutes ses activités personnelles ?
Ce n’est surement pas la faute de son compagnon qui l’a encouragée à s’ épanouir ! Si ce n’est pas à cause de lui, alors ça ne peut être que de sa faute à elle évidemment …
Oh bien sur, il ne lui en veut pas, il ne lui reproche jamais rien. Il ne voit même pas où est le problème : il la trouve parfaite, juste parfaite. Et lui il se trouve juste … normal. Si elle va mal, c’est à lui d’être présent et de s’occuper d’elle non ?
Mais le message implicite fait son oeuvre.
Quand elle pense à elle, elle se sent coupable. Chaque fois qu’elle ne fait pas le ménage, qu’elle laisse trainer un papier, elle se sent coupable …
Comment peut-elle faire ça à un homme aussi attentionné et amoureux à qui elle n’a absolument rien à reprocher ???
Quelle pression au quotidien d’être à la hauteur d’un conjoint pareil ! Plus elle culpabilise, plus elle se sent mal, plus elle agit de façon irrationnelle et désagréable avec lui, plus il se montre attentionné, amoureux, à l’écoute, plus il prend en charge, … ce qui la fait culpabiliser encore plus. Impossible d’échapper à ce si merveilleux conjoint sans être une horrible mégère ingrate.
Elle finit par penser que c’est bien elle le problème.
Qu’arrive-t-il dans cette relation qui empêche ce couple de gérer et communiquer plus sainement ?
C’est évidemment dans le message implicite que réside l’aspect toxique de la relation. Et souvent il n’est pas conscient de ce double message : je donne, mais avec une attente en retour. C’est pourtant ce double message qui crée l’effet de chantage affectif qui la fait culpabiliser.
Le « pouvoir du gentil » peut se définir ainsi … ou plutôt voici les inconvénients d’une approche altruiste dans le couple, tels que les décrit Giorgio Nardone dans « Conflits de Famille » :
Pour ces couples, la pierre angulaire de leur vision du monde est le sacrifice. (Ce comportement) est considéré comme le plus apte à se faire accepter par le partenaire et à générer une relation stable.
A noter que, à la base, ce postulat n’est pas faux et que l’altruisme est généralement au service d’une bonne qualité de relation.
Mais, comme le souligne Nardone (toujours dans « conflits de famille ») :
Celui qui se sacrifie, même s’il est en apparence effacé et soumis, se trouve en position de force. De par ses renoncements, il se met en situation de supériorité, son partenaire se sentant toujours redevable ou coupable. De cette façon se crée un chassé-croisé familial basé sur un système de débit/crédit, glissant parfois vers le chantage moral.
Qu’arrive-t-il aux égoïstes ? Comprendre comment la pression et la culpabilité dans le couple peuvent amener à la séparation
Et lorsqu’elle le trompe un jour, sans trop savoir pourquoi – bien que le désir aie souvent fui ce couple depuis longtemps (comme par hasard …) – elle culpabilise encore plus horriblement : c’est évidemment elle la salope qui maltraite son conjoint, c’est évidemment elle qui a le pouvoir dans ce couple. C’est lui le soumis, elle la dominante qui lui faire ce qu’elle veut … C’est aussi ce que lui renvoie l’entourage qui ne voit que cette façade extérieure : le gentil et la salope qui profite de la situation.
Alors que leur réalité est tout à fait différente : ils sont tous les 2 prisonniers.
Elle de la trop belle prison dorée tissée de culpabilité qui la paralyse.
Lui de la cage de ses idéaux qui l’amènent à construire une relation uniquement par le biais de ses sacrifices.
Crédit photo : Sister Nightmare via Deviant Art
Le contenu de ce blog sur la parentalité vous a été utile ? Vous pouvez me le faire savoir en me faisant un don (ponctuel ou récurrent). Les dons me permettent aussi de libérer du temps pour produire encore plus de contenu pertinent.
Vous souhaitez un accompagnement sur le modèle de ceux que je décris ici ? Découvrez-en plus sur mes accompagnements en visio ou en présentiel mon cabinet d’Aoste (France, Nord Isère, 30 mn de Chambéry, 40 mn d’Aix les Bains ou 1 h de Lyon) :
Et si vous ne voulez rater aucun de mes prochains articles ou de mes conférences, pensez à vous inscrire à ma newsletter (promis, je ne vous inonde pas de mails vu que je ne les envoie que quand j’ai le temps 😅)
Pour aller plus loin au sujet du couple et du désir :
Sur ce blog :
Ailleurs sur le Web
- L’excellent blog des Fesses de la Crémière qui pose de bonnes questions sur le couple
- La partie « Couple » du site Québécois RedPsy
Quelques livres (liens affiliés)
Bonjour Sandrine,
Merci pour ce très bel article dans lequel je me reconnais totalement. Je suis engluée dans cette situation et le vie de plus en plus mal. Mais je reste sur ma fin sur cette article, pas de piste de solution à proposer ? Comment peut on changer pour aller mieux ?
Merci à toi et très bonne journée
J’ai répondu un peu dans le commentaire à Caroline.
Ce qu’il faut faire dépend – comme toujours – de ce qui a été tenté et de la façon dont on vit les choses. Ca dépend aussi de qui on est dans cette situation.
Si on est le conjoint « parfait », comprendre que cette perfection ne nous rend pas désirable et expérimenter qu’en étant « chiant » ça améliore les relations de couple.
Si on est le conjoint « coupable », alors ça dépend de comment on gère cette culpabilité.
Oui, la situation est extrêmement bien posée mais l’explication du pourquoi m’a laissé un peu sur la faim moi aussi, je comprends tellement leur situation à tous les deux, mais que changer? Comment empêcher cette culpabilité? Ce presque agacement, cette perfection presque inhumaine?
On ne peut pas changer la culpabilité, on peut juste décider de passer outre. Et de poser aussi clairement le choix à son conjoint : soit il reste parfait et il y a de forts risques que les relations se dégradent. Soit il décide de changer sa façon de faire.
L’agacement est plutôt une bonne chose : il peut amener à se rebeller contre le conjoint « parfait ». C’est la culpabilité qui lui donne son pouvoir.
Et en l’occurrence, il est généralement nécessaire que le conjoint « parfait » apprenne à le devenir un peu moins.
Le conjoint peut il décider d’être moins parfait ? Ca marche comme ça ? Si c’est dans ses valeurs et sa façon d’être, ça me semble difficile à réaliser.
oui il peut. C’est même ce qu’il se produit la plupart du temps.
C’est un conflit de valeurs : soit il décide de privilégier son image (et donc de rester conforme à son idéal), soit il décide de privilégier ses couples. Ca n’est possible qu’à partir du moment où il a réalisé que ses valeurs mettaient en danger son couple. Le changement va surtout dépendre de l’importance de son couple à ses yeux.
Bonjour Sandrine, je réagis aussi à cette discussion intéressante. Et je réponds à ton commentaire ci-dessus. Tu dis « soit il décide de privilégier son image (et donc de rester conforme à son idéal) […] » .
Et si, comme le suggère une participante plus haut, cet homme n’était pas dans le paraître, ne donnait pas « d’image », ni n’avait d’idéal mais est juste NATUREL et SINCERE ?
Du coup je rebondis sur l’article entier. Que veut dire « conjoint parfait », c’est tellement subjectif ! Je pense comprendre que tu t’es placée sous l’angle du ressenti de cette épouse. C’est elle qui le voit parfait, le met sur un piédestal par un complexe d’infériorité, alors qu’il est juste peut-être naturel et authentique. D’où mon questionnement sur le fait que tu suggérerais à cet homme de changer de comportement pour le bien de son couple.
Or cet homme ne me parait rien faire de blessant, pourquoi changerait-il de comportement ?
Je vois ici plutôt une fille qui a à travailler sur elle pour accepter d’être moins « idéale » à ses propres yeux, que son mari, peut-être à réflechir sur ses propres choix de vie ou ses propres valeurs.
La dernière phrase de ton article « prisonnier de la cage de ses idéaux qui l’empêchent d’être le compagnon dont sa femme a besoin et le pousse à être l’homme qu’il imagine idéal … » Je ne crois pas qu’elle soit pertinente, encore à la lumière de l’éventualité que le mari soit sincère et non pas dans une recherche même inconsciente d’idéaux.
Imaginons qu’il soit VRAI. Et là j’arrive à l’essentiel. Je crois que le problème à envisager de ce couple est un manque de circulation et d’échange profond entre eux, de communication de l’épouse pour exprimer ses vrais besoins à elle.
Car là elle focusse sur ce qu’elle a, et elle se leurre en pensant que ça lui suffit et lui correspond, mais elle étouffe apparemment des besoins profonds qui ne sont pas comblés.
Quels besoins ne sont pas comblés par ce qu’elle vit dans ce couple ? Les identifier et les communiquer à son mari peut à mon avis faire avancer les choses peut-être plus écologiquement que de chercher à changer le comportement du mari. Voilà ma vision des choses que j’avais envie de partager avec toi et les participantes, à bientôt Sandrine.
Tous les problèmes ne sont pas liés à des besoins non satisfaits. Nous sommes parfois entrainés malgré nous dans une dynamique interactionnelle, tout comme un cavalier peut faire faire à sa cavalière des passes qu’elle ne connait pas.
Peut-être que tout simplement, lui peut aussi se dire que sa façon à lui d’être « vrai » ne convient pas à sa compagne non ?
De plus, je ne crois pas à cette idée d’être « vrai » : je ne suis jamais la même quand je suis avec mes enfants, mon conjoint, en famille, avec des amis, au travail. Une bonne part de « moi » est définie par des règles relationnelles +/- implicites. Donc être « moi » ne veut pas dire grand chose.
Par contre, je sais dire quand certaines de mes attitudes qui me conviennent pourtant dans l’absolu et sont tout à fait bien intentionnées, ne conviennent pas à mon entourage.
Et ma responsabilité est d’agir sur ces façons qui ne conviennent pas à mon entourage – dans la mesure de ce qui est accessible pour moi – et de ne pas me dédouaner de toute responsabilité en disant juste « mais je suis vrai, donc je ne peux pas changer, c’est à toi de changer. » Ce serait un peu trop facile.
il y a de l’échange dans ce couple. Echange qui est inefficace, non pas parce qu’il est mal fait mais parce qu’il n’est pas adaptatif.
Plus elle se sent mal, plus il déploie des trésors d’efforts pour l’aider. Et plus il déploie des trésors d’efforts (même bien intentionnés), plus elle se sent dévalorisée, étouffée. Comme si d’une certaine manière cela ne l’autorisait même pas à aller mal de temps à temps, à rater, à foirer des trucs. Il faudrait forcément qu’elle aille bien.
C’est CA qui est insupportable ici, bonne intention ou pas du conjoint.
Et plus d’échanges profond – dans ce cas précis – ne fera qu’aggraver le problème.
« Le Couple, Mode d’emploi », d’Harville Hendrix m’a beaucoup plu (malgré son titre !)…
Merci !
Dans le même style il y a aussi le conjoint qui s’épuise à tenter d’être parfait et qui finit par reprocher à son conjoint son épuisement alors que ce dernier n’avait rien demandé.
Je crois que, comme dans bien des situations, la communication peut beaucoup aider. Mettre à plat les besoins, la fatigue, la culpabilité, les sentiments.
ps le captcha est un peu agaçant: il se décoche toujours avant que j’ai fini mon com et je dois recopier mon com impossible de le recocher dans la même fenêtre.
Je note pour le captcha.
Oouh, c’est l’article que je voulais écrire ! Merci.
Cet effet a probablement joué dans notre séparation (en la retardant, ce qui a eu du bon et aussi du moins bon). Elle parce qu’elle n’avait pas de prises, pas de choses évidentes à me reprocher nommément alors qu’en fait elle ne me supportait plus (et si j’avais été moins arrangeant, ça aurait clashé bien plus tôt). Moi parce que je n’arrivais pas à voir que la situation était devenue insatisfaisante pour moi aussi, et qu’on a beau pouvoir rester charmant et attentionné, il y a un moment où ça ne rend service à personne.
Bonjour Audren, je suis ravie que tu sois de passage par ici. Je lis ton blog depuis déjà quelques temps et j’en aime bien le ton et les idées.
Il est évident que se repositionner suppose de prendre le risque du clash. Mais dans tous les cas, la rupture est une issue possible : si on reste attentionné, gentil, on prend sur soi et ça finit par ne plus aller soit que celui qui est « trop gentil » ne supporte plus la situation, soit que l’autre se sente vraiment trop enfermé dans cette « gentillesse ». Et si on se repositionne, on risque que l’autre n’accepte pas ce nouveau positionnement et parte.
Je crois que pour s’aimer vraiment, il faut être prêt à se détester de temps en temps :-).
Au plaisir de te relire !
Merci Sandrine pour cette très bonne observation.
Je connais cette situation de vivre avec le conjoint parfait qui a réussi professionnellement et fait plus que sa part de tâches à la maison. Cela devient difficile à vivre quand les enfants deviennent des adultes et commencent à te juger de manière plus que négative : » tu n’es qu’une profiteuse » surtout quand ce sont des garçons
Dans mon cas le conjoint parfait ne se remettra pas en question car quand on est parfait on n’accepte pas le changement. 0n doit alors aller chercher ailleurs .
La solution est sans doute le polyamour( cher à Vincent Cespedes si vous connaissez) ….
C’est une solution. Mais il y en a d’autres.
Le Prince charmant peut aussi être un pervers narcissique bien déguisé
Voici deux pistes de lectures pour celles qui seraient sous leur emprise:
http://m.wikihow.com/End-a-Controlling-or-Manipulative-Relationship
Et
« Why does he do that: inside the minds of angry and controlling men » de Lundy Bancroft
Le pervers narcissique est censé être conscient de ce qu’il fait.
Ce n’est pas le cas de ce que je décris ici où les conjoints (hommes et femmes) que j’ai pu rencontrer n’ont aucune intention négative ou manipulatoire mais sont juste en souffrance dans leur couple.
La seule chose que je trouve dommage c’est que participer aux tâches ménagères et quotidiennes et donc mieux les partager devrait être normal et ne pas relever du prince charmant. Il ne faudrait pas que certains retiennent de cet article qu’il faut re faire le gros macho et ne rien faire à la maison…
Chacun retiendra ce qu’il veut de cet article effectivement.
Cependant, dans certains couples, il n’y a pas de partage des tâches ménagères et ça ne pose aucun problème au couple. Les 2 en sont tout à fait satisfaits. Je ne pense donc pas qu’on puisse ériger le partage des taches ménagères en « norme ».
Par contre si l’un des 2 est insatisfait de sa situation, alors il est utile d’agir avant que la rancoeur ne s’installe. Le partage des taches est alors une solution possible mais pas la seule.
Pour finir, l’article parle bien d’un conjoint qui fait beaucoup à la base et qui aime ça, non d’un conjoint qui cherche à se justifier de ne pas répondre aux injonctions de son/sa partenaire à en faire plus.
et ben moi je dis que en lisant cet article et les commentaires:
1. je m’aperçois que cet espèce de prince plus que charmant existe.
et que
2. certaines s’en plaignent.
bref, 2 infos à digérer.
Perso, je n’ai aucun problème avec les gens gentils et bien attentionnés et je suis sûre car ils sont humains (on parle bien d’êtres humains vivants sur cette planète et dans cette galaxie??!)que ça leur arrive d’être fatigués et en plainte de quelque chose.
Conclusion: le monde est définitivement mal fait ou bien un troc de conjoint est peut-être à envisager, mais c’est juste une idée…
Je crois que tu sous estimes la souffrance et la culpabilité écrasante que vivent les conjoints de ce type de personnes 🙂
C’est vraiment avec humour que je me plains qu’on m’ait caché ce genre d’infos. Evidemment cela doit être vrai vu ton article et les commentaires qui le confirment. Cependant, comme je n’ai jamais fréquenté ce genre de personnes, et que je n’avais jamais entendu parler de cette problématique cela me laisse sincèrement rêveuse et un peu perplexe. Si j’ai bien compris ce prince est « charmant » mais loin d’être parfait. Mais une question: quand elle est de plus en plus désagréable et lui, de plus en plus attentionné, est-il réellement compréhensif, indulgent ou bien il n’ose pas offenser sa partenaire en disant stop à des comportements inacceptables? C’est là je crois que cela m’interroge le plus car si c’est le second cas cela me parait plus relever de la faiblesse que du super héros, j’ai du mal à comprendre son fonctionnement. Bref il faudrait que je croise ce genre de phénomène pour m’en faire une idée !!! ; )
Pourquoi ce sentiment de culpabilité ? D’où provien-t-il ? Si une personne est bienveillante et attentionnée sans arrière pensée perverse – jouir du sentiment de culpabilité que sa supposée perfection suscite – pourquoi le prendre comme une agression à sa supposée imperfection ? La personne qui souffre d’être bien traitée ne devrait-elle pas s’interroger sur les origines de sa souffrance ? Sur son besoin de puissance quand, par exemple, elle fait de certaines tâches son domaine privé de perfection : touche pas à ma vaisselle, c’est là où n’excelle et ce serait dommage que je ne puisse pas me plaindre de ton machisme auprès de mes amies parce que tu ne la ferais pas…
C’est tellement réconfortant d’être « normal »….
Dans les cas que j’ai rencontrés, il n’y avait pas de perversité dans l’attitude du gentil = pas d’intention volontaire d’être « méchant » avec l’autre.
Ce sont la plupart du temps des gens qui ont appris à fonctionner comme cela depuis longtemps et qui ont trop peur de perdre l’autre en étant plus assertif. La difficulté du prince charmant est que, comme la société le lui fait croire (et comme vous semblez le croire aussi visiblement), il pense qu’il a l’attitude idéale. Il ne voit donc pas pourquoi son couple ne fonctionne pas.
Il poursuit donc ses efforts désespérés dans le même sens. Si ça ne marche pas, c’est qu’il n’a pas encore fait assez tout simplement puisque tout le monde lui dit qu’il fait ce qu’il faut.
Sauf qu’il faut bien se rendre à l’évidence : il ne fait pas ce qu’il faut puisque ça ne marche pas ! Et c’est d’ailleurs en changeant d’attitude qu’il peut avoir des relations plus satisfaisantes avec son/sa partenaire.
A noter que c’est vrai aussi dans des relations amicales, familiales (parent/enfant) ou professionnelles.
Quant à celle qui souffre, il est effectivement difficile de comprendre le poids insidieux qui s’installe jour après jour et cela, même si à la base, la personne qui souffre de cette situation est plutôt une personne bien dans ses baskets, sans difficultés particulières de confiance en soi ni relations difficiles.
Il n’y a pas de « domaines privés » de perfection dans les couples que j’ai rencontrés, ni d’envie de se plaindre. Simplement une sensation d’étouffement, souvent un manque de désir sexuel envers le/la partenaire « parfait ».
C’est juste une question de dynamique relationnelle qui s’installe avec le temps et qui peut se renverser si l’un devient moins parfait et/ou si l’autre parvient à passer par-dessus sa culpabilité pour ne plus subir l’attitude de l’autre comme une pression. Mais ce dernier cas est beaucoup plus difficile car aucun de nous ne peut s’empêcher de se comparer à l’autre (c’est humain) et il y a souvent une tension qui s’ensuit, un doute (« est-ce que j’en fais vraiment assez ? ») contre lequel il est difficile de lutter.
Bien, j’ai mis un peu de temps pour réfléchir à cet article qui, disons-le franchement m’a agacée.
La conclusion à laquelle j’en suis arrivée c’est que les femmes qui aiment les chieurs – que personnellement je fuis comme la peste bubonique – comme les hommes qui aiment aussi les chieuses ne se sont pas remis du couple parental, soit que c’était la corrida à la maison et qu’ils éprouvent le besoin de ressentir à nouveau les émotions fortes ressenties à l’époque, soit que c’était plan-plan conventionnel, hypocrite et ennuyeux…. Et que tou/tes rêvent de la passion dévorante qui consume mais met du piment dans la vie et pas de construire une vie à deux harmonieuse, ce qui ne veut pas dire ennuyeuse. La fantaisie et l’humour vont de pair avec la tendresse.
Et puis il y a l’éducation : de la même manière que l’on reproduit « spontanément » – (une spontanéité issue de nos conditionnements) – l’éducation que nous avons reçue et que nous ne trouvions pas « naturel » un comportement de bientraitance à l’égard de nos enfants, et alors nous sommes décontenancé/e de ne pas retrouver chez notre compagne/gnon le père/la mère pervers/e qui nous ont imprégné/es de façon subliminale et que nous recherchions ce qui – nous faisant mal – nous donne la dose d’adrénaline à laquelle nous sommes devenu/es accro. Soit que nous fuyions l’ennui d’un couple « convenable » pour lequel l’apparence a plus d’importance que les sentiments réels.
Cela explique aussi que nous supportons si bien les chefs harceleurs qui nous font retomber dans les délices délétères de la victimisation.
L’inconnu est toujours source de trouble, de malaise, de rejet.
Au final, mon dernier partenaire a été « idéal », je ne l’ai jamais trouvé chiant, j’ai beaucoup appris de lui et j’ai adoré cela. C’est le seul homme dont je puisse dire que je l’ai vraiment aimé, les autres modèles je vous les laisse volontiers s’ils vous plaisent tant, mais ne venez pas pleurer quand ils vous maltraitent puisque c’est justement cela qui vous fait tant vibrer….
Chacun/e fait ce qui lui plait, après il faut juste assumer….
Je pense que vous n’avez pas du tout compris de quel genre de personne parle cet article. J’ai un homme « parfait », adorable, je ne m’en plains aucunement. Mais j’en connais d’autres qui ont des modèles dits « parfaits » et dont la « perfection » est juste insupportable à vivre au quotidien.
Merci pour cet article qui me parle tant … Il aurait pu être écrit pour moi au mot près. Je l’ai quitté 11 ans plus tard, à bout, angoissée, culpabilisant pour tout ce que je n’arrivais pas à être pour lui. Le pire : l’homme parfait comprend qu’il doit te laisser partir. Pas de drame. Je le remercie d’avoir été dans ma vie, le père de ma fille, les années de protection … Mais je suis tellement plus sereine aujourd’hui sur ce que je suis …