Au secours, c’est la rentrée et mon enfant n’est pas propre !
Votre enfant n’est pas encore propre et la rentrée scolaire approche. Vous avez tout essayé mais rien n’y fait. Le stress monte et déborde malgré vous sur votre enfant … Comment aborder les choses avec plus de sérénité et débloquer la situation ?
Votre enfant n’est pas propre : « Dé-stressez et soyez zen », le bon conseil difficile à suivre !
Vous avez déjà cherché des solutions partout. Vous avez bien compris qu’il vaut mieux rester zen et ne pas gronder l’enfant. En effet, si l’enfant ne veut pas être propre – sa façon à lui de dire « foutez-moi la paix et laissez-moi gérer à ma façon » – plus forte sera la pression, plus forte sera sa résistance. Si, à l’inverse, l’enfant ne peut pas être propre – son apprentissage est en cours – plus vous lui mettez la pression, plus il stresse et plus il échoue. Donc, dans tous les cas, la pression a peu de chances de fonctionner.
Oui mais voilà, y a des moments où c’est plus fort que vous ! Au 5e accident de la journée, vous n’en pouvez plus, vous vous énervez. Vous commencez même à vous demander si votre enfant ne le fait pas exprès (et juste après vous culpabilisez 🙂 !). Ou alors vous vous dites que vous êtes vraiment un parent incompétent …
Alors on fait quoi ? Déjà reconnaissez-vous le droit de stresser ! Ce n’est pas en vous disant juste que vous devez rester zen que ça va marcher. La volonté n’a d’effet sur le stress que si celui-ci est modéré !
Mon enfant n’est pas propre : problèmes en vue, panique à bord …
Votre cerveau voit des risques et des inconvénients dans le fait que votre enfant ne soit pas propre. Si ce n’était pas le cas, vous n’auriez absolument rien fait pour aborder la propreté avec lui et vous ne seriez pas là en train de lire cet article.
Donc votre cerveau voit de risques. A ce stade, sa solution est de rendre votre enfant propre. Cela résoudrait tous les problèmes. Mais, malgré vos tentatives, votre enfant n’est pas propre ! Panique à bord : j’ai des problèmes potentiels et une solution qui ne fonctionne pas ! Pas étonnant que nous n’arrivions pas à garder notre calme !
Moins notre solution fonctionne, plus nous stressons. Plus nous stressons, plus c’est difficile de rester zen. Et moins nous sommes capables de trouver des solutions constructives et bienveillantes. Bienvenue chez les humains :-).
Chercher à rendre votre enfant propre est une façon d’apaiser le stress de la situation. Qui ne fonctionne pas puisque l’enfant n’est pas propre. Tant que vous n’aurez que cette option, vous serez forcément en stress et vous risquez d’agir de façon contre-productive.
Avez-vous envisagé d’autres options que la propreté de votre enfant ?
Si vous n’aviez aucun moyen de rendre votre enfant propre, que feriez-vous ?
Souvent, nous avons tendance à perdre de vue qu’il existe d’autres ressources. Pour les identifier, demandez-vous quelles sont toutes les raisons que vous avez de stresser ou d’angoisser ? Qu’est-ce qui déclenche votre signal d’alarme ? Vous appréhendez la réaction des enseignants et des ATSEM qui vont accueillir votre enfant ? Vous avez peur que votre enfant soit rejeté par les autres ou qu’il ne soit pas bien dans ses apprentissages ? Et quoi d’autre encore ?
Pour avoir une chance de relâcher la pression :
- Listez vos sources d’inquiétudes. Toutes, sans exception (celles que j’ai listée juste avant mais peut-être y en-a-t-il d’autres pour vous ?).
- Notez leur niveau de génération d’angoisse, de 0 (pas du tout stressant) à 10 (totalement paniquant).
- Evaluez ensuite le niveau d’inquiétude supportable pour vous.
- Pour tous les items de votre liste dont le niveau est supérieur au niveau acceptable, réfléchissez aux attitudes envisageables face à ces différentes possibilités. Que ferez-vous si jamais elles se présentent ? Prenez chacune des situations une par une et envisagez-les posément en imaginant concrètement ce que vous feriez le cas échéant.
Et par rapport à l’enfant, on fait quoi ?
Peut-être quelque chose … et peut-être rien du tout. La solution adaptée à votre situation précise n’est pas la même que celle de vos voisins. Elle dépend de ce que vus avez tenté jusque là. Avez-vous beaucoup parlé à votre enfant et l’avez-vous beaucoup incité à aller sur le pot ? Alors peut-être est-il temps d’arrêter d’en parler et de lui laisser gérer ? Il est courant que des enfants soient propres du jour au lendemain (le jour de la rentrée comme par hasard).
Elle dépend aussi de votre enfant et de sa façon particulière d’appréhender la propreté, l’école, et des tas d’autres choses.
Vous saurez trouver des ressources et des idées bienveillantes et constructives une fois votre stress un peu apaisé. Je fais toute confiance aux parents pour cela :-). Ils ont bien plus de ressources que ce qu’ils croient.
Je vous propose quand même quelques pistes rapidement ici mais vous en trouverez beaucoup sur le web :-).
- Montrer l’exemple (non je ne vous propose pas de faire pipi par terre !) en utilisant les opportunités du quotidien. Mais simplement formuler des choses comme « ouh la j’ai tellement attendu avant de faire pipi que je ne sais pas si je vais avoir le temps d’arriver jusqu’aux toilettes !« , « J’étais tellement occupée que j’ai oublié d’aller faire pipi et maintenant je dois me dépêcher.« , « ah tiens, j’ai le ventre qui pique un peu. Peut-être que j’ai envie de faire pipi. je vais aller aux toilettes pour voir. » Cela permet à l’enfant d’entendre des astuces qui peuvent l’aider à mieux gérer sans se faire faire la morale ou entendre encore une fois des conseils.
- la manipulation bienveillante : la prochaine fois que votre enfant a un accident, pourquoi ne pas vous en étonner tout simplement au lieu de soupirer, de râler ou de dire « encore ! ». Dites par exemple avec un grand sourire et sans une once d’ironie : « Oh mais qu’est-ce qui t’arrive 🙂 ? Tu sais tellement bien aller sur le pot (ou les toilettes) quand tu as besoin. C’est pour voir comment ça marche que tu as fait ça ? » ou encore « super, tu as bien senti comment ça fait juste avant de faire pipi !«
- Le renforcement positif, à manipuler avec précaution. Cela fonctionnera mieux si l’enfant manifeste le souhait d’être propre mais ne sait pas comment s’y prendre. Un exemple à lire ici sur une autre aptitude mais qu’on peut transposer.
- Et surtout pensez à la conspiration du silence qui est souvent bien adaptée sur le sujet de la propreté. A lire ici.
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Mon enfant n’est pas propre : quelques ressources pour aller plus loin
Ailleurs sur le web :
- Comment l’enfant devient-il propre ? un article très chouette sur le sujet
Quelques livres (liens affiliés) :
Merci pour cet article 😉 Bien que je ne sois pas confronté à ce stress, car notre enfant n’est pas scolarisé, cela n’empêche pas de nous poser des questions et d’en avoir marre d’une situation. Nous n’avons pas d’échéance extérieur ni de contraintes. Mise à part les observations et les jugements nés d’inquiétudes de la part de l’entourage, grand parents, ou de simple inconnus. Notre fils a 4 ans et demi et il n’est toujours pas continent. Il s’intéresse un peu aux toilettes, jette le caca parfois dedans. S’assoit occasionnellement (une fois par semaine)pour un petit pipi qui ne vient pas…Il est autonome pour changer sa couche quand c’est un pipi. Nous l’aidons quand c’est une selle. Nos pensées ou nos paroles que l’on lâche parfois malgré nous: « y’en a marre que tu ailles pas aux toilettes » « Tu pourrais commencer à apprendre non? » Naissent d’un référentiel externe de l’apprentissage de la continence généralisée avec l’entrée à l’école, et aussi du fait qu’on en a assez d’acheter des couches, qu’on aimerait bien qu’il passe à autre chose et qu’il passe un cap d’autonomie. Visiblement il n’a pas ces objectifs et ces contraintes..Que faire pour que nos besoins soient entendus et que lui ailles à son rythme aussi? A quel âge(même si je n’aime pas penser en terme d’âge par rapport à un apprentissage) doit on se préoccuper d’un éventuel soucis physique? Merci pour votre retour.
Il est difficile de définir un âge. En général, avant 5 ans, on ne considère pas cela comme une pathologie à ma connaissance. Mais c’est variable : certains sont continents à 18 mois, d’autres à 7 ans ou plus :-).
Après il est bon de savoir que tous les apprentissages, y compris ceux qui concernent la propreté, ne se font pas de façon autonome et que certains enfants ont parfois besoin d’un coup de pouce. Mais c’est à vous de décider si vous souhaitez lui laisser encore un peu de temps (ça peut venir d’un seul coup).
Le seul moyen de savoir s’il y a un souci physique est au moment du démarrage de l’apprentissage de la continence. Si ça coince à ce moment-là, ce sera le moment de le savoir.
il est vrai que la fréquentation des copains du même âge est souvent une forte incitation naturelle pour les enfants. Ils voient les autres faire et ça les aide beaucoup.
En espérant avoir répondu à votre question.
Bonjour Sandrine. J’ai lu avec intérêt cet article (comme tous les autres depuis des années). Je n en suis plus au stade de l’angoisse anticipative (parfois infondée) avant la rentrée mais à l angoisse du quotidien en petite section de maternelle. A tel point que j envisage demain de prendre rendez vous auprès un pedopsy.
Petit résumé de la situation : mon second garçon a eu 3 ans début octobre. Il a fait 1 pipi et 3 (4 selon l instit.. ) selles depuis septembre. Nous avons été convoqués par l instit qui nous a dit que dans d autres ecoles ses collègues renvoyaient les enfants au bout de 3 accidents. Nous lui avons expliqué notre point de vue : le retirer de l école = « continue de faire caca si tu ne veux plus y aller. » La discussion n’a pas eu de réelle conclusion puisque nous avons été reçus un jeudi matin à 8h15 ds la classe, avec notre fils, tandis que tous les enfants arrivaient au fur et à mesure… Dur de discuter posément. Bref. 10 jours avant les vacances de la Toussaint nous avons reçu un courrier du directeur de l école nous indiquant qu au prochain accident notre fils « ne serait plus accepté en classe jusqu’à ce qu’il soit propre ».
Impossible de ne pas se mettre la pression dans de telles conditions. J en suis arrivée à faire tout ce dont je m’étais abstenue avec mon aîné (et avec lequel je n’ai eu aucun soucis à ce niveau la) : osciller entre récompenses et menaces/punitions. Nous sommes maintenant dans une situation où nous avons l impression qu il est capable de se retenir dans des situations particulières (par exemple cet aprem, seul chez son meilleur copain) alors qu en notre présence il n’hésite pas à faire 5 fois caca dans son slip en une journée… Je suis à bout, avec ce sentiment qu’il nous fait volontairement tourner en bourrique, qu il prend plaisir à me voir péter des plombs (oui je suis aussi de celles qui a force de vouloir être bienveillantes finissent par être presque mal traitantes). A ce problème s ajoutent des soucis de comportement depuis sa naissance (dormait très peu, allergies alimentaires, crises de colère quasi hystériques pour tout et n’importe quoi…), un passé assez lourd déjà malgré son très jeune âge. .. Et 3 années à se dire « ça ira mieux en grandissant « . Sauf que ça ne va pas mieux, et qu il arrive un jour où la goutte d’eau fait déborder le vase. J’ai également relu l article ou il est écrit que il n’y y a pas de bonne façon de faire fermer qui ne fonctionne pas. Je me étais enregistré le lien il y a un sacré moment mais je ne y avais plus pensé. .. C’est encore mon dernier espoir après avoir « tout essayé » : essayer l amour. Qu il puisse avoir le droit de ne pas être « parfait ». Que je l aime pour ce qu’il est, pas ce qu’il fait. Mais la c’est surtout sur moi même que je vais devoir travailler ! Merci en tous cas pour toutes ces pistes.
merci pour votre message.
L’aimer pour ce qu’il est une chose. L’aider à faire les apprentissages qui peuvent l’aider dans la vie en est une autre qui peut être différente :-).
Peut-être est-il temps de demander de l’aide car les émotions nous mettent parfois des oeuillères qui nous empêchent de prendre le recul nécessaire et d’accéder à des solutions créatives.
Cordialement 🙂