Pourquoi mon enfant n’est jamais apaisé même quand je réponds à ses besoins ?

On entend partout que “derrière chaque émotion, il y a un besoin” et qu’il suffit d’y répondre pour apaiser l’enfant. Mais beaucoup de parents vivent autre chose : ils écoutent, rassurent, ajustent… et l’émotion ne se calme pas. Les demandes continuent, parfois sans fin – et le parent finit par se demander : “Qu’est-ce que je peux faire de plus ?”

Dans cet épisode, on regarde cette idée sous un autre angle :

  • ce qu’elle a de précieux et pourquoi elle reste indispensable,
  • ses limites – et les situations où elle ne fonctionne tout simplement pas,
  • comment retrouver un équilibre soutenable quand répondre ne suffit plus.

Un épisode pour tous ceux qui font de leur mieux … et qui se retrouvent quand même coincés face aux émotions de leur enfant.

Ep.29 pourquoi mon enfant n'est jamais apaisé même quand je réponds à ses besoins ? Du côté des parents !

On entend partout que “derrière chaque émotion, il y a un besoin” et qu’il suffit d’y répondre pour apaiser l’enfant.Mais beaucoup de parents vivent autre chose : ils écoutent, rassurent, ajustent… et l’émotion ne se calme pas.Les demandes continuent, parfois sans fin — et le parent finit par se demander : “Qu’est-ce que je peux faire de plus ?”Dans cet épisode, on regarde cette idée sous un autre angle :ce qu’elle a de précieux et pourquoi elle reste indispensable,ses limites – et les situations où elle ne fonctionne tout simplement pas,comment retrouver un équilibre soutenable quand répondre ne suffit plus.Un épisode pour tous ceux qui font de leur mieux … et qui se retrouvent quand même coincés face aux émotions de leur enfant.— 🔗 LIENS ET RESSOURCES 🔗 —-mon blog pour toutes les ressources de l'épisode et une retranscription complète : ⁠ ⁠⁠⁠⁠https://blog.scommc.fr/pourquoi-mon-enfant-nest-jamais-apaise-meme-quand-je-reponds-a-ses-besoins/Vous abonner à ma newsletter :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠ https://blog.scommc.fr/la-newsletter-du-podcast-du-cote-des-parents/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour en savoir plus sur mon travail (conférences, formations et accompagnements) :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://scommc.fr/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour faire un don :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://bit.ly/donducotedesparents⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— 📩 POUR ME CONTACTER 📩 —-par mail : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sandrine@scommc.fr⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur Facebook : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel – S Comm C⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur Instagram : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur LinkedIn : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— CREDITS —–Musique : Guiton Sketch de Kevin MacLeod , licence : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Source : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100473⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Artiste : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/⁠

Quand on répond aux besoins de l’enfant mais que ça ne l’apaise pas …

On nous dit souvent que derrière chaque émotion ou demande, en effet, se cache un besoin, et que pour apaiser l’émotion, il faudrait répondre aux besoins.

C’est le genre de phrase qu’on voit à peu près partout, dans les bouquins de parentalité positive, sur les comptes Instagram de développement personnel, dans les formations à la communication bienveillante.

Et sur le papier, ça a tout pour plaire, c’est logique, c’est presque évident, et c’est assez séduisant. Mais dans la vraie vie, vous l’avez sûrement déjà vécu, les choses ne se passent pas tout à fait comme ça.

Prenons une situation très classique. Le soir, un enfant multiplie les demandes. Il veut une histoire, encore une, encore une. On essaye de négocier, puis on réussit à imposer que là, cette fois, c’est la dernière histoire.

Et après, il demande un câlin, puis encore un autre câlin, puis encore un dernier.

Et puis après, il faut mettre la lampe par-ci, il faut allumer le couloir, il faut laisser la porte ouverte un peu, mais pas trop. Une fois qu’on est sorti de la chambre, il veut faire pipi, il a soif, il a oublié de nous dire quelque chose.

Et en tant que parent, on fait ce qu’on peut pour rassurer, écouter, on revient, on essaye de négocier quand même un minimum pour la forme en espérant que cette fois, ça y est, on va pouvoir en voir enfin un peu de temps pour nous.

Mais on essaye quand même de répondre au mieux à ce qu’on perçoit comme étant un besoin de réassurance, d’apaisement, d’attention, de lien selon les circonstances.

Et malgré tout ça, malgré toutes nos tentatives pour nous montrer disponibles, l’enfant continue de demander, de manifester.

On se demande : « est-ce de l’inquiétude ? De la frustration ? » … On ne sait plus trop.

Bref, la séparation ne se fait pas, le temps passe. Evidemment à un moment on sature, on voudrait couper court, mais on ne voit pas très bien comment.

On commence à avoir des doutes : « mais peut-être que je ne me suis pas rendu assez disponible aujourd’hui ? Peut-être qu’il faudrait que je sois un peu plus présent-e ? Qu’est-ce que je pourrais faire de plus pour répondre à ce besoin ? ».

Avec l’idée que si on trouve le besoin et qu’on le remplit, alors l’enfant va coopérer et va accepter ce qu’on lui impose.

On se retrouve coincé dans cette logique où il faut donner toujours plus, alors qu’on a déjà l’impression d’être au maximum.

Et en plus, avec le doute que même si on donne plus, est-ce que ça va résoudre vraiment le problème ?

Emotion = besoin, une idée précieuse !

D’abord, cette idée correspond à ce que nous savons du fonctionnement du cerveau, ce qui favorise un développement harmonieux de l’enfant.

Mais surtout, cette idée, elle remet quelque chose de fondamental au centre :

Les émotions des enfants comptent et elles méritent d’être prises au sérieux. Pendant très longtemps, la place de l’enfant a été pensée comme une place de soumission.

L’enfant doit s’adapter, se taire, obéir, attendre, il doit faire avec le monde pensé par et pour les adultes.

Pendant longtemps, on ne se demandait pas ce que l’enfant ressentait. On ne s’intéressait pas à son monde intérieur et surtout on ne s’intéressait pas tellement à ce que nos actes, nos comportements avec eux pouvaient leur faire vivre.

Quand un enfant manifestait une émotion, c’était souvent minimisé, ridiculisé : « Arrête ton cinéma, t’en fais trop, c’est pas grave ! ».

Et sa vulnérabilité, ses émotions, pouvaient aussi être utilisées contre lui.

C’est encore vrai dans pas mal de cas. Il faut le rappeler : les enfants font partie de la catégorie de population la plus dominée et la plus maltraitée encore aujourd’hui.

C’est la catégorie de population qui est la plus exposée aux violences psychologiques, physiques, sexuelles, aux humiliations, aux abus d’autorité. C’est une réalité statistique, ça n’est pas une opinion, même si certains agitent le mythe de l’enfant roi et de l’enfant tyran.

Dans ce contexte-là, l’idée que les émotions et les demandes de l’enfant traduisent des besoins auxquels il faut s’intéresser joue un rôle majeur.

Elle contribue à réduire une partie de cette domination des adultes sur les enfants en obligeant les adultes à considérer l’enfant comme un être humain avec des besoins, des ressentis légitimes.

Elle permet dans une certaine mesure de sortir d’un rapport oppressif où c’est l’adulte qui décide de tout et qui interprète tout à partir de sa propre vision et qui impose sa propre manière de faire.

Et donc elle ouvre la voie à une relation plus égalitaire – pas au sens d’égalité des rôles, mais au sens de l’égalité de la considération des besoins de l’enfant.

Donc vraiment, quand un parent répond avec attention à ce que vit son enfant, il construit pour son enfant une relation sécurisante. L’enfant apprend que ce qu’il ressent a de la valeur, que son parent le prend en compte, qu’il peut compter sur son parent si quelque chose ne va pas pour lui.

Et dans beaucoup de situations, ce type de réponse est extrêmement apaisant.

Ça peut réellement diminuer le stress, calmer les peurs, réduire les montées émotionnelles des enfants et c’est vraiment essentiel pour leur construction.

Et c’est particulièrement important quand l’enfant est tout petit et qu’il n’a pas encore les capacités, les compétences pour comprendre ce qu’il vit, prendre de la distance, trouver des stratégies adaptées pour surmonter les situations.

Quand émotion égale stratégie pour éviter un inconfort inévitable

Mais quand on passe à la pratique, quand on applique cette idée dans toutes les situations, sans exception, on découvre vite quelques effets secondaires imprévus. Et c’est ce qu’on va explorer maintenant.

Reprenons l’exemple du coucher.

L’enfant multiplie les demandes. Le parent se dit : « il y a un besoin d’être rassuré, de sentir du lien, d’être accompagné ». Auquel il répond. Mais l’émotion ne s’apaise pas, les demandes recommencent et la soirée s’étire sans fin prévisible.

En réalité, en fait, il est possible que ce moment du coucher, ce soit simplement un moment d’inconfort passager, que l’enfant cherche de manière très humaine à éviter ou à atténuer.

Et les demandes de l’enfant, ce sont alors des stratégies pour éviter de faire face à un inconfort inévitable.

Y répondre positivement, c’est collaborer avec ces stratégies d’évitement. Ce qui ne fait qu’entretenir l’inconfort et repousser le moment où l’enfant va devoir y faire face.

Donc là où le parent croit répondre à un besoin d’attachement alors qu’en fait, il répond à une tentative d’évitement. Ce qui n’aide pas l’enfant à apprivoiser l’émotion désagréable du coucher.

C’est exactement ce que j’ai illustré dans un précédent épisode sur l’enfant qui pleure encore un mois après la rentrée.

Le seul moyen de surmonter cette situation, ce n’est pas de répondre encore et encore aux besoins et aux demandes de l’enfant en espérant que ça va remplir son réservoir et que du coup il va être en capacité, c’est plutôt de l’aider à activer son courage face à cette situation difficile.

Quand répondre au besoin augmente le besoin

Parfois aussi, répondre aux demandes amplifie une émotion sous-jacente de faible intensité ou un besoin légitime, mais peut-être un peu irréaliste.

Exemple classique dans la fratrie : un enfant se plaint d’injustice. Ce besoin – de justice et d’équité – est légitime et justifié.

Ecouter les plaintes de l’enfant est un bon moyen de savoir comment il vit les choses. Cette écoute permet de se réajuster.

Mais si, à chaque plainte, on essaye d’équilibrer, de compenser, ou parfois même simplement d’expliquer pourquoi on n’est pas toujours juste – le fameux « oui mais ton frère est plus petit » par exemple – on renforce involontairement l’idée qu’une relation fraternelle pourrait être parfaitement équitable et sans frustration.

Donc il y a un besoin légitime d’être attentif à ce besoin. Mais y répondre trop systématiquement rend ce besoin impérieux.

A vouloir rendre la situation parfaite, on la rend insupportable.

Répondre systématiquement au besoin dans ces situations-là amène à confondre un inconfort passager et inévitable avec une oppression.

Comment faire autrement quand mon enfant n’est jamais apaisé alors que je réponds à son besoin ?

Il est important de retenir qu’une émotion n’est pas forcément un besoin non comblé par le parent.

Parfois c’est tout autre chose : un inconfort passager que l’enfant cherche à atténuer ou supprimer.

Et en répondant systématiquement, on prend le risque d’amplifier l’idée qu’il y a un besoin derrière chaque inconfort, ce qui est une porte ouverte à beaucoup de demandes impossibles à satisfaire.

Comprendre ça aide à aller vers une parentalité plus réaliste, plus soutenable.

La première chose que je propose souvent aux parents dans des situations comme celle du coucher, c’est « quel serait le rituel du soir qui VOUS semblerait juste à VOUS ?« 

Indépendamment du comportement de l’enfant, celui qui serait juste pour vous, pour votre enfant, pour les autres enfants, pour votre conjoint, etc.

Celui avec lequel vous pourriez vous dire j’ai vraiment fait de mon mieux pour tout le monde.

Et le critère de choix n’est plus : « est-ce que ça va calmer mon enfant ? » mais c’est plutôt « est-ce que je ME sens juste même si mon enfant n’est pas d’accord avec moi ? ».

Dans beaucoup de situations, les parents se sentent coincés parce qu’ils attendent un signal venant de l’enfant, un apaisement, une coopération, une satisfaction. Et comme ce signal ne vient pas, ils sont un bloqués et ils multiplient les efforts pour l’obtenir.

Quand on sort de cette logique et qu’on se dit : « même s’il ne change pas qu’est-ce que moi je choisis ?« , on peut retrouver de la marge de manœuvre.

Une question peut aider à cette réflexion : « si vous aviez la certitude absolue que rien de ce que vous pouvez faire ou dire ne va changer le comportement de votre enfant et ne le satisfera, que feriez-vous ?« 

Cette question enlève la dépendance au comportement de l’enfant et redonne de la liberté aux parents pour construire un cadre qui soit vivable pour eux.

Et paradoxalement ce que j’observe dans mes accompagnements, c’est que ça aide souvent aussi l’enfant à traverser la situation difficile qu’il avait à affronter, même si évidemment ça n’est pas garanti.

(dois je rappeler que je n’ai pas de baguette magique pour faire changer les comportements des enfants !)

Et en plus, quand on a vraiment choisi ce qui est juste pour nous et qu’on a un cadre juste, il est plus soutenable pour nous. On peut plus facilement accueillir les émotions désagréables générées par notre cadre (je rappelle que j’ai parlé ici du rôle de l’écoute active pour traverser ces émotions)

En résumé

L’idée que l’émotion et les demandes de l’enfant signalent un besoin reste essentielle.

Elle permet de mieux considérer ce que vivent les enfants, de limiter la domination adulte et qu’il faut être à l’écoute.

Mais l’émotion ne dit pas toujours « j’ai un besoin non satisfait ».

Elle peut parler de simplement « c’est pas très confortable et j’aimerais trouver un moyen de rendre ça moins inconfortable », « ce moment est difficile, je veux l’éviter » ou même une demande légitime mais amplifiée par nos réponses quand on cherche à répondre à un besoin qui n’existe pas vraiment.

On pourrait remplacer la phrase « une émotion signale un besoin et répondre aux besoins apaisent l’émotion » par :

Les émotions signalent parfois des besoins importants et parfois simplement des inconforts passagers.

Répondre à des besoins qui n’existent pas – ou qui sont de faible intensité – peut augmenter les émotions et la dépendance à nos réponses.

Quand on a beaucoup répondu aux besoins de l’enfant et qu’il ne s’apaise pas, on peut replacer le curseur sur soi pour définir ce qui est juste.

Ça n’est pas devenir dur, autoritaire ou manquer d’écoute. C’est construire un cadre soutenable.

Un parent qui s’épuise à donner des réponses infructueuses, sans succès, il perd aussi confiance en lui, en sa capacité, ses compétences de parent. Il s’épuise et ça, ça n’est bon ni pour le parent ni pour l’enfant.

Fixer sa propre limite permet de retrouver un équilibre vivable pour l’enfant autant que pour le parent.

Pour finir …

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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