La charge mentale, de quoi on parle ?

C’est la reprise pour les enfants, les parents, les profs … Mais c’est aussi la reprise pour la charge mentale (si tant est qu’elle soit partie en vacances cet été !!!)

« il faut que je pense à racheter du dentifrice ? »

« On a quel jour le rendez-vous chez le médecin du petit dernier déjà ? »

« Ah zut, l’anniversaire de la copine est demain, faut un cadeau ! »

Voilà à quoi ressemble la charge mentale : ce n’est pas faire, c’est penser à.

Et quand on devient parent, on se transforme vite en chef de projet à plein temps … mais sans assistante, sans budget et sans pause-café !

Dans ce nouvel épisode de Du Côté des parents, je vous emmène décortiquer la charge mentale :

  • ce qu’elle recouvre vraiment (au-delà de la vaisselle et des courses),
  • pourquoi elle devient parfois écrasante (indice : surcharge + mauvaise répartition),
  • et par où on peut commencer à l’alléger (spoiler : non, ça ne passe pas par le fameux “lâcher prise”).

Objectif : moins de disputes sur le « tu ne fais pas assez », plus de discussions sur nos vrais objectifs familiaux, et un peu plus de sérénité pour tout le monde.

Ce 1er épisode permet de définir la charge mentale et de mieux comprendre comment agir dessus. J’aborderai plus d’informations pratiques sur la communication dans l’épisode à suivre.

Ep. 23 : La charge mentale, de quoi on parle ? Du côté des parents !

« Tu peux penser à racheter du dentifrice ? »« On a quel jour le rendez-vous du petit dernier déjà ? »« Ah zut, l’anniversaire de la copine est demain, faut un cadeau ! »😵‍💫 Voilà à quoi ressemble la charge mentale : ce n’est pas faire, c’est penser à.Et quand on devient parent, on se transforme vite en chef de projet à plein temps … mais sans assistante, sans budget et sans pause-café !Dans ce nouvel épisode de Du Côté des parents, je vous emmène décortiquer la charge mentale :​ce qu’elle recouvre vraiment (au-delà de la vaisselle et des courses)​pourquoi elle devient parfois écrasante (indice : surcharge + mauvaise répartition),​et par où on peut commencer à l’alléger (spoiler : non, ça ne passe pas par le fameux “lâcher prise”).Objectif : moins de disputes sur le « tu ne fais pas assez », plus de discussions sur nos vrais objectifs familiaux, et un peu plus de sérénité pour tout le monde A noter : le prochain épisode rentrera plus dans le détail des discussions familiales.— 🔗 LIENS ET RESSOURCES 🔗 —-mon blog pour toutes les ressources de l'épisode et une retranscription complète : https://blog.scommc.fr/la-charge-mentale-de-quoi-on-parle/Vous abonner à ma newsletter :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠ https://blog.scommc.fr/la-newsletter-du-podcast-du-cote-des-parents/⁠Pour en savoir plus sur mon travail (conférences, formations et accompagnements) :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://scommc.fr/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour faire un don :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://bit.ly/donducotedesparents⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— 📩 POUR ME CONTACTER 📩 —-par mail : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sandrine@scommc.fr⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur Facebook : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel – S Comm C⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur Instagram : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sur LinkedIn : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— CREDITS —–Musique : Guiton Sketch de Kevin MacLeod , licence : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Source : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100473⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Artiste : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/⁠

Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode et je me suis dit, quoi de mieux pour démarrer cette saison en cette semaine de rentrée que de parler de charge mentale.

Le mois de septembre est particulièrement propice à la charge mentale : les fournitures scolaires, les inscriptions aux activités, le choix des activités, les agendas qui changent. Le Tetris de l’agenda en résumé !

Et même si la charge mentale n’est pas réservée à la rentrée, la rentrée est un bon moment pour y réfléchir autrement.

Je vous propose donc 2 articles sur la charge mentale :

  1. celui-ci, où je vais donner plutôt des définitions et des images pour mieux comprendre la charge mentale. Ca permet d’ouvrir des points de discussion entre conjoints (parce qu’on va évidemment parler de comment on partage la charge mentale !)
  2. Dans l’article suivant, je parlerai des pistes pour justement partager et régler ces problèmes de charge mentale dans le couple. En tout cas, pour essayer de le faire, parce que ça n’est pas aussi simple que ça en a l’air !

C’est quoi la charge mentale ?

La charge mentale, comme son nom l’indique, c’est la charge qu’on a dans la tête !

Autrement dit : la somme de pensées relatives à tout ce qu’on a à faire.

Quand vous vous dites :

« ah oui, il faut que je pense à racheter du dentifrice !« 

« Ah mince, c’est quand déjà le prochain rendez-vous chez le médecin du petit dernier ?

« Ah oui, mon enfant est invité à un anniversaire la semaine prochaine et il faut acheter un cadeau »

« Mince, il se met à pleuvoir. Oh là là, l’automne approche, il va falloir racheter des vêtements de pluie. Ceux de l’année dernière sont peut-être plus à la bonne taille. »

« On est à l’automne, il faut vérifier les tailles, il faut racheter. Est-ce que ça va rentrer dans le budget ? Où est-ce que je vais aller acheter ces vêtements ? Est-ce que j’achète des trucs pas chers qui ne vont pas durer longtemps, mais ça me permet d’économiser ? Ou est-ce que j’achète des choses plus chères, mais mon budget est un peu moins pris en compte ? »

Toutes ces pensées, c’est de la charge mentale.

La charge mentale, ce n’est pas faire, c’est penser à.

Le terme « charge mentale » a été popularisé pour ce qui concerne la famille. Mais la charge mentale n’est PAS spécifique à la famille.

La charge mentale, c’est inhérent à tout projet complexe qui demande de coordonner des personnes, des ressources, d’anticiper, d’organiser tout ça dans le but d’atteindre un objectif.

On peut avoir de la charge mentale dans d’autres domaines de sa vie bien sûr. Mais aujourd’hui dans cet épisode, je vais parler spécifiquement de la charge mentale familiale.

Les 3 niveaux de la charge mentale et du projet « famille »

Il y a 3 niveaux dans l’organisation familiale.

Le niveau le plus basique : celui du « FAIRE »

Pour comparer les charges, on reste souvent accroché sur ce niveau-là parce qu’il est plus simple à mesurer et à évaluer.

Quand on parle de partager la charge mentale, on demande souvent à d’autres personnes de FAIRE certaines choses à notre place.

Mais le niveau du « FAIRE » n’est pas celui où il y a réellement de la charge mentale.

C’est une charge du temps concret, matériel. Mais ce n’est pas là où on met son cerveau en marche et où on porte le plus de responsabilité !

Le niveau le plus chargé en charge mentale : le niveau « organiser »

La charge mentale est à ce 2e niveau. Ce niveau, c’est celui de l’anticipation et de l’organisation.

C’est la gestion de projet : j’ai un objectif (qui est le troisième niveau, dont je parlerai après).

Et pour l’atteindre, de quoi est-ce que j’ai besoin ?

Comment est-ce que j’ai besoin de m’organiser ?

Est-ce que j’ai besoin de temps ?

Est-ce que j’ai besoin de personnes ?

Qu’est-ce que je dois mettre en place ?

Qu’est-ce qui doit être fait ?

À quelle étape ?

Dans quel ordre ?

Un exemple : Si je dois aller faire les inscriptions au centre de loisirs, il faut qu’avant j’ai les dates où j’ai besoin d’inscrire mon enfant (ça parait évident mais ça demande une vérification). Il faut que j’ai la liste des documents et que j’ai récolté lesdits documents, etc.

L’essentiel de la charge mentale réside dans ce deuxième niveau d’anticipation et d’organisation.

Le 3e niveau du projet familial : la définition des objectifs

Ce n’est pas forcément là où il y a le plus de charge mentale. Mais c’est un niveau dont on oublie souvent de parler alors qu’il est extrêmement important !

C’est l’objectif qui conditionne l’importance de la charge mentale à proprement parler.

Et quand on veut répartir et alléger sa charge mentale, il est essentiel de repartir de l’objectif.

Un exemple sur l’alimentation : si votre objectif pour l’alimentation familiale est d’avoir au moins un légume par jour, votre charge mentale sera différente et moins lourde que si l’objectif est de faire tout maison bio et végétarien.

Dans un cas, vous aurez peut-être à anticiper un peu vos repas, trouver des idées de recettes, mais ça ne changera sans doute pas grand-chose au niveau des courses.

Dans l’autre cas, ça demande d’anticiper l’agenda, ça demande d’aller faire des courses à des endroits différents, ça demande de trouver des recettes parce que c’est pas dans notre culture habituelle de cuisinier végétarien, par exemple.

Le niveau de l’objectif est donc très important pour travailler sur sa charge mentale.

Il est important à un autre niveau : quand on veut discuter de charge mentale dans le couple sans revenir sur le niveau de l’objectif, on peut croire qu’on parle de la même chose … alors qu’en fait, on ne parle pas du tout de la même chose !

Je reprends cet exemple de l’alimentation : si on reste sur quelque chose d’assez vague comme « alimentation saine » (tout le monde est d’accord pour dire qu’on veut une alimentation saine pour nos enfants !).

Mais s’il y en a un pour qui ça veut dire « au moins un légume par jour ou même par repas », et l’autre pour qui ça veut dire « bio, fait maison, végétarien », la charge mentale et de réalisation qui sont derrière ne sont pas du tout les mêmes !

Et on va avoir des discussions sans fin parce qu’on ne parle pas de la même chose !

Je reparlerai dans l’épisode prochain de ces discussions mais gardez bien en tête qu’il y a vraiment quelque chose à redéfinir à propos des objectifs et des valeurs qu’on veut transmettre si on veut agir sur sa charge mentale.

Et plus, c’est un sujet de discussion plus intéressant, plus motivant et un peu moins sujet à controverse que de dire « tu ne fais pas assez, il faudrait que tu fasses plus ceci, plus cela ».

Les domaines de la charge mentale familiale

La charge mentale familiale recouvre plusieurs domaines :

1er domaine de la charge mentale : le bien-être logistique et matériel.

Rentre là-dedans tout ce qui concerne la gestion des finances, le budget, le ménage, l’entretien de la maison, de la voiture, du jardin, les vêtements, l’alimentation.

C’est dans ce domaine qu’on va retrouver une part plus importante d’investissement des hommes, notamment pour la charge d’amener suffisamment de finances à la maison.

Ce sujet est souvent une charge mentale importante pour beaucoup d’hommes : s’assurer qu’ils sont suffisamment « providers », « apporteurs de ressources financières dans la maison ».

Les hommes vont prendre en charge certains domaines qui leur paraissent plus « masculins » comme l’entretien de la voiture, le bricolage, etc qui rentrent dans ce domaine.

2e domaine de la charge mentale : le bien-être social de la famille

la gestion des relations amicales : qu’est-ce qu’on a comme invitation ou qui est-ce qu’on invite ? Les amis, la famille, quand est-ce qu’on les invite ? Qu’est-ce qu’on propose ? Est-ce qu’on fait un repas ? Est-ce que c’est juste on se voit à l’extérieur de la maison ?

Les sorties familiales : qu’est-ce qu’on fait comme activité ensemble ? Est-ce qu’on va au cinéma ? Est-ce qu’on va se faire des promenades ? Est-ce qu’on va dans un parc d’attractions ? Etc.

Ça concerne aussi les vacances, l’organisation des vacances : où est-ce qu’on part ? Qu’est-ce qu’on fait ? Comment on les organise ?

Toutes les fêtes, les anniversaires, les fêtes de fin d’année, etc. Qui organise ? Comment ?

Il faut en effet bien que quelqu’un prenne ça en charge s’il y a une valeur importante pour la vie sociale dans notre famille. La vie sociale ne se fait pas toute seule.

3e domaine de la charge mentale familiale : le bien-être affectif et émotionnel de chacun des membres de la famille.

C’est se préoccuper de savoir si on est à l’écoute et qu’on aide chaque membre de la famille, qu’on lui montre suffisamment de soutien et d’attention.

C’est aider chacun à choisir et à organiser les activités épanouissantes qui lui plaisent, etc. Donc les activités extrascolaires rentrent là-dedans.

Il y a évidemment tout ce qui concerne la santé, les rendez-vous médicaux, les accompagnements divers et variés.

Il y a le travail scolaire, se sentir bien à l’école : est-ce qu’il faut accompagner les devoirs beaucoup ou pas beaucoup, les objectifs de réussite, etc.

Et il peut y avoir dans ce domaine du bien-être affectif et émotionnel, quelque chose d’important … c’est LA VIE SEXUELLE du couple.

Je ferai sans doute au mois de février un épisode autour du désir et des problématiques de couple. mais voici ce qu’il faut avoir en tête :

Si l’un des deux partenaires du couple lie son bien-être affectif à la fréquence des relations sexuelles dans le couple, dans ce cas, la sexualité du couple devient un objet de charge mentale.

C’est assez fréquent notamment chez les hommes de faire ça. Mais autant vous dire qu’au niveau du désir, c’est une catastrophe ! Mais on en reparlera dans quelques temps.

Quand la charge mentale devient-elle un problème ?

La charge mentale est inévitable : elle est automatique dès qu’on parle d’un projet complexe.

Tant qu’on n’a pas d’enfant, la charge mentale familiale est souvent assez réduite, le projet étant « moins complexe » !

Quand on ajoute des enfants, surtout quand ils sont en bas âge, on se rajoute de la complexité au projet, inévitablement : on a plus de personnes à gérer, plus d’organisations, plus de préoccupations.

Quand on n’a pas d’enfants, on a envie de sortir, hop, on saute dans un jean, on attrape son sac et ses clés de voiture et on s’en va.

Quand on a des enfants, qu’est-ce qu’on fait des enfants ? On les emmène, on les emmène pas ? Si on les emmène, est-ce qu’on a de quoi les occuper ? Qu’est-ce qu’ils vont manger ? S’ils ont besoin, par exemple, encore de couches ou de choses comme ça, est-ce qu’on a ce qu’il faut pour les nourrir, les changer, même s’ils sont un peu plus grands ? Est-ce que ça va pas être trop tard pour se coucher ? Est-ce qu’il y a école le lendemain ? Etc.

Tout cela fait partie du domaine du bien être des membres de la famille, enfants inclus.

Oui, c’est pénible, mais c’est une réalité à laquelle on ne peut pas échapper : quand il y a des enfants, il y a plus de charge mentale, plus d’organisations et plus de gestion.

Mais le problème, ce n’est pas la charge, c’est la surcharge.

La surcharge, c’est quand on a l’impression que ça devient envahissant, que quasiment on passe tout son temps mental à ça, à anticiper, à gérer, à réfléchir.

Et surtout, quand on commence à stresser, à se demander si on n’a pas un loupé.

Et pire encore quand on la sentiment qu’on n’a pas de backup, qu’on n’a pas de soutien, ou quelqu’un d’autre qui va pouvoir prendre notre place s’il y a un souci.

Ça ressemble un peu à la solitude du chef d’entreprise.

Quand vous êtes chef d’entreprise, vous avez des exécutants, y compris des exécutants de haut niveau. Ces exécutants vont prendre en charge l’exécution des tâches, parfois aussi de la gestion et de l’organisation.

Mais in fine, les décisions qui engagent l’entièreté de l’entreprise, c’est le chef d’entreprise tout seul qui les prend.

Il peut prendre conseil, etc. Mais c’est sur lui que repose la responsabilité.

Et s’il se plante, c’est lui qui ne pourra s’en prendre qu’à lui, quelque part.

C’est cela qui rend le job très stressant.

Quand la charge mentale dans la famille est mal répartie – ou repose beaucoup sur une seule personne – la personne peut se retrouver dans cette position de solitude, de « c’est moi le chef, c’est moi qui suis responsable ».

Il y a des exécutants éventuellement en dessous, ou pas. Mais une seule personne qui porte la responsabilité de l’organisation et de la gestion … et c’est ça qui est difficile à vivre … Surtout si on a envie de former une équipe et d’avoir un associé plutôt qu’un employé !

Le problème ce n’est pas la charge, c’est la surcharge

Là, on a un risque d’épuisement et de burnout.

J’ai déjà parlé du burnout dans les épisodes 6 et 7, dans la saison 1 du podcast « Du Côté des Parents ». Vous les trouverez ici :

La surcharge apparaît dans 2 grands cas de figure :

  • quand il y a un déséquilibre entre les ressources dont on dispose et les moyens dont on a besoin pour atteindre nos objectifs : pas assez de ressources financières, pas assez de temps, manque des compétences … ou contexte contraignant et exigeant (enfants avec handicap par exemple). Là il va falloir soit agir sur les ressources (les augmenter), soit retravailler les objectifs parce qu’on ne pourra pas tenir. Ce qui implique un travail souvent douloureux de renoncement.
  • Quand la charge est mal répartie et qu’elle est trop lourde à porter pour une seule personne : si vous avez 150 kg à porter et que vous êtes tout seul, c’est évidemment beaucoup plus écrasant que si vous êtes deux ou trois ou plus. C’est évidemment le cas le plus fréquent.

Les deux peuvent évidemment se conjuguer : pas assez de moyens pour atteindre les objectifs et des objectifs élevés … et en plus une répartition inégale.

C’est là qu’on a les plus gros risques d’épuisement.

Un point important : quand on a tenté de mieux répartir la charge et qu’on n’a pas réussi, qu’on s’est vu opposer une fin de non-recevoir, cela ajoute à la charge mentale un sentiment d’injustice qui va nous rendre plus sensible à la charge mentale et la rendre donc plus difficile à supporter.

Je reparlerai de ce point dans l’épisode prochain.

Pourquoi la charge mentale est-elle si mal répartie ? Et comment aborder le sujet de la répartition ?

Dans la famille, la charge mentale familiale est très fréquemment mal répartie.

C’est-à-dire que les femmes portent encore majoritairement cette charge mentale (les trois domaines dont j’ai parlé au début de cet article).

S’il y a des hommes qui me lisent : ce n’est pas parce que nous naissons avec le gène du ménage ou de l’organisation ou de la prise en charge du linge et de la lessive !

C’est plutôt parce qu’on nous a appris ça depuis longtemps.

François de Singly dit cette chose très belle concernant la prise en charge du bien-être social et affectif de la famille :

« On ignore si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. On sait seulement qu’ils continuent de vivre dans des mondes où le souci de l’autre n’occupe pas la même place. »

Citation de François de Singly : On ignore si les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. On sait seulement qu'ils continuent de vivre dans des mondes où le souci de l'autre n'occupe pas la même place.

La gestion de la famille, c’est un peu comme avoir dans la même équipe un joueur pro et un joueur amateur.

Le joueur pro est inévitablement frustré de voir que l’amateur se comporte comme un amateur : il prend certaines choses à la légère, n’est pas aussi concerné et préoccupé par le souci de la performance.

Mais ce joueur pro n’a pas forcément conscience des automatismes que sa pratique répétée depuis des années lui a permis d’acquérir. Ca lui semble évident et facile et il ne mesure pas l’importance des apprentissages réalisés.

L’amateur de son côté voit que la pratique professionnelle, ça n’a pas l’air si chouette que ça !,

Ca demande beaucoup d’investissement, beaucoup d’entraînement, beaucoup de contraintes. Et il se dit que finalement, jouer en amateur, tranquillou, et avoir moins d’ambition, ce serait surement plus simple. Parce que, bon, s’entraîner tous les jours, c’est un peu lourd !

J’utilise souvent cette métaphore dans les accompagnements de couple. Elle permet de :

  • questionner l’objectif : on joue en pro ou en amateur ? quel est le niveau de performance qu’on vise ?
  • amener plus de compréhension et tolérance entre les pros et les amateurs : le pro peut être plus tolérant avec les besoins d’apprentissage de l’amateur, se rappeler qu’il faut être plus valorisant avec un « débutant » alors qu’un expert préfèrera souvent un retour plus critique. L’amateur peut comprendre aussi que c’est frustrant pour le pro de devoir renoncer à ses ambitions

Vous pouvez utiliser cette image pour vous questionner dans le couple sur la répartition de la charge mentale et les objectifs ! Mais j’y reviendrai dans le prochain article.

Comment alléger sa charge mentale ?

Le niveau le plus basique, c’est de s’organiser mieux, faire des listes, des agendas partagés, etc.

Il y a tout un tas d’outils, parfois extrêmement simples, mais qui peuvent vraiment simplifier la vie.

Ca n’aide pas à réduire la charge à proprement parler. Ca met juste plus de sécurité (ça éviter d’oublier par exemple). Ces outils réduisent donc le stress et permettent de percevoir la charge mentale comme moins lourde.

J’ai des outils mais ce n’est pas ma spécialité. Je pars du principe que vous avez déjà fait ce qu’il fallait pour optimiser.

Je vais parler les 2 autres piliers pour alléger sa charge mentale qui sont :

  • réduire sa charge mentale : lâcher des trucs …
  • et la partager : la répartir entre plusieurs membres de la famille.

Souvent, on a tendance à préférer la partager plutôt que la réduire.

Tout simplement parce que ça nous évite de devoir nous questionner sur les objectifs et de devoir renoncer à des choses qui nous tiennent à cœur !

Gare aux injonctions à lâcher prise !

Vous dire de lâcher des trucs, ça m’ennuie un peu : ça ressemble vraiment trop à une injonction au lâcher prise ! … et si vous me suivez depuis longtemps, vous savez que je DETESTE les injonctions au lâcher prise !

Dire à quelqu’un : « t’as qu’à lâcher prise, t’en fais trop, t’es trop exigeante », c’est un peu comme dire à quelqu’un qui tient un objet très fragile dans les mains : « tu le trouves lourd ? t’as qu’à le laisser tomber, tu te fatigueras moins ! ».

Si l’objet n’a pas d’importance et pas de valeur pour la personne qui le porte, évidemment qu’elle va dire « mais oui, tu as raison » … hop, et le balancer sur le bas-côté sans plus s’en préoccuper.

Mais si l’objet a de la valeur, elle ne peut pas juste le laisser tomber comme ça ! Il va se casser, il va s’abîmer. C’est particulièrement vrai quand l’objectif qu’on demande de « lâcher » touche de près les enfants.

Si vous êtes la personne qui aimerait que l’autre lâche un peu, rappelez-vous de ça !

Vous pouvez l’aborder de manière plus compréhensive : « Ok, si tu as du mal à lâcher, c’est sans doute que ce sujet est important pour toi. Mais dis-moi qu’est-ce qui est important : quelles sont les conséquences problématiques, qu’on voit comment on peut gérer ».

Il est parfois utile de savoir renoncer.

Par exemple :quand on a tenté de partager que le conjoint ne veut pas ou ne peut pas s’impliquer davantage, mais qu’on choisit quand même de rester avec cette personne.

Si on reste simplement avec le sentiment de frustration et d’injustice, sans prendre de recul sur ses objectifs, ça va nous pourrir la vie. J’aborderai ça plus en détail là aussi dans le prochain épisode.

Pour aller plus loin au sujet de la charge mentale

Je vous inviterai – pour mieux bénéficier du prochain article ! – à identifier les domaines de la charge mentale qui reposent sur vous.

Quels sont ceux que vous faites simplement par envie, par plaisir, par aspiration ? Et dans ce cas-là en général, même si la charge est mal répartie, on n’en souffre pas trop.

Et quels sont ceux qui vous pèsent, ceux que vous faites par obligation, par sentiment de devoir ou par peur des conséquences si vous ne le faites pas ?

Pour cette dernière catégorie, vous pouvez réfléchir sur vos objectifs : pourquoi est-ce que je fais ça ? Qu’est-ce que je cherche à éviter en faisant telle ou telle chose ou en me préoccupant de telle ou telle chose ?

Cette réflexion peut vous aider soit à prendre du recul, soit à mieux partager avec votre conjoint ou votre compagne.

Et je vous donne rendez-vous pour le prochain article où j’aborderai le côté concret de la communication sur le sujet !

Pour finir …

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Sandrine Donzel

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