Pourquoi la culpabilité vous empêche de poser vos limites (et comment en sortir)
La culpabilité, vous connaissez ? (quelle question ! évidemment que oui !!!) … Vous savez, cette petite voix intérieure qui surgit dès qu’on envisage de dire non ou de décevoir quelqu’un qu’on aime bien. Elle part d’une bonne intention : nous rappeler que les autres comptent pour nous. Mais très vite, elle peut aussi devenir envahissante, au point de nous faire anticiper tous les besoins des autres sans même leur laisser l’occasion de les exprimer.
Dans cet épisode, je vous propose d’explorer pourquoi la culpabilité prend autant de place dans notre quotidien, comment elle peut nous empêcher de poser nos limites, et surtout, comment commencer à s’en libérer doucement (mais sûrement !).

Ep. 22 – Culpabilité quand tu nous tiens ! – Du côté des parents !
La culpabilité est une amie un peu envahissante mais finalement plutôt sympa
La culpabilité, c’est une chouette émotion en réalité : elle nous montre que nous avons des valeurs, que nous nous soucions des autres et de l’impact de nos actes sur eux.
Quand elle se pointe parce qu’on a réellement fait quelque chose qui dérange ou déçoit quelqu’un qui compte pour nous, c’est plutôt une bonne chose. On ajuste le tir, la personne en face retrouve le sourire, et voilà, tout le monde est content !
C’est d’ailleurs une émotion indispensable à la vie en société : sans culpabilité, je peux nuire à mon voisin sans me poser de questions. Après tout, ce n’est pas important !
Un monde sans culpabilité serait très difficile à vivre !
Mais bon … la culpabilité, parfois, c’est aussi un piège un peu vicieux.
Quand elle est excessive, la culpabilité nous pousse à anticiper tous les besoins possibles et imaginables des autres, histoire de ne surtout pas risquer la moindre petite déception de leur part.
Résultat : on crée autour des autres un univers hyper confortable. Tellement confortable d’ailleurs que, devinez quoi ? L’autre finit par trouver tout ça complètement normal ! Aucune raison de se remettre en question finalement.
Et quand on fatigue, on espère que l’autre nous sera redevable de notre disponibilité précédente et qu’il acceptera qu’on en fasse moins.
Mais ce n’est pas ce qui se produit en général !
Au contraire : on obtient généralement plutôt des plaintes pour notre manque soudain de disponibilité. Quelle injustice et quelle ingratitude !
C’est dans ces moments là – quand on commence à fatiguer- qu’il nous arrive de nous énerver et alors d’annoncer des grandes résolutions intenables … qui perdent rapidement toute crédibilité du fait même qu’on ne les tient pas.
A ce sujet, il faut que je vous fasse un aveu : quand mes enfants étaient plus jeunes, il m’arrivait de m’énerver sur eux pendant les vacances parce que je trouvais justement que nous en faisions beaucoup pour eux et qu’ils n’y mettaient pas tellement du leur, par exemple pour débarrasser la table ou ranger un peu leurs affaires.

Et il m’est arrivé – presque à chaque vacances – de leur dire « puisque c’est ça, l’année prochaine, je ne pars pas en vacances avec vous« .
Mes enfants m’ont dit récemment (ils ont 17 et 19 ans maintenant) que la 1e année, ils y ont cru, la 2e un peu moins … et qu’à partir de là, plus du tout. Et que donc ils se sentaient autorisés à ne tenir aucun compte de ce que je pouvais bien leur demander ! Les sales gosses !!! (mais rassurez-vous : je ne leur en veux pas et ils ne m’en veulent pas non plus !)
Comment la culpabilité nous piège …
Mais quand on s’énerve et qu’on annonce ces grands trucs intenables, cela réactive notre culpabilité : on se sent mal d’avoir fait ou dit de telles choses … Et, tout comme je n’ai jamais réussi à me résoudre à partir en vacances sans mes enfants, on revient sur ce qu’on a annoncé.
Et souvent même, on fait d’autant plus d’efforts qu’on estime avoir manqué à ses responsabilités en s’énervant, et en criant.
C’est là que la boucle est bouclée :
par culpabilité, on multiplie les efforts. Ces efforts finissent par nous fatiguer : on finit par trouver injuste d’en faire autant. Et le ras le bol nous amène à nous énerver.
Par culpabilité, on prend ensuite la résolution d’être plus patient, c’est à dire d’encaisser à nouveau sans rien dire.
Ca ne marche pas très bien avouons le : pour éviter de nous énerver nous devrions plutôt prendre la résolution d’en faire moins pour éviter d’en avoir ras le bol non ?
La culpabilité est une phobie de décevoir
Mais, en fait quelque soit le domaine où elle s’exprime – parentalité, couple, amitiés, relations professionnelles – la culpabilité qui s’emballe fonctionne comme une sorte de phobie de la déception.
On ne déçoit pas forcément réellement, mais on flippe tellement à l’idée même de décevoir qu’on veut éviter tout risque de peut-être éventuellement décevoir.
Cela nous amène à multiplier les efforts, ce qui finit par être intenable.
Et quand ça craque, là pour le coup on déçoit VRAIMENT LES GENS.
Il y a donc 2 problèmes :
- d’une part le contrôle – s’assurer de ne jamais décevoir personne – est intenable sur le long terme et finit par provoquer ce qu’on voulait éviter : on finit par décevoir en laissant croire qu’on peut satisfaire tout le monde
- mais aussi comme toujours avec l’évitement : plus on évite, plus la peur grandit. On finit par croire que décevoir – même un peu – serait la pire des catastrophes mondiales. Bonjour le stress !
Ca me fait penser à cette maman qui avait à coeur de faire plaisir à tout le monde. Elle disait oui à toutes sortes d’engagements personnels et associatifs, se montrait disponible pour tout le monde … mais s’épuisait. Elle était terrorisée à l’idée de décevoir. Jusqu’au jour où ayant pris plusieurs engagements le même jour, elle a réalisé qu’elle ne pouvait pas tout faire : elle allait devoir soit en lâcher un des 2, soit faire les 2 moins bien qu’elle le souhaitait. C’était un vrai déchirement.
Mais face à l’impossibilité de tenir ses engagements, elle a choisi de se désengager de l’un des 2 et a pu expérimenter … que cela n’avait aucune conséquence grave : les gens continuaient de l’apprécier, lui disaient que c’était bien normal, qu’elle en faisait déjà beaucoup en temps normal …
Et si on se désensibilisait de la culpabilité ?
Il s’agit donc de se désensibiliser de la peur de décevoir, comme on peut se désensibiliser d’une allergie. Et cela se fait en s’exposant progressivement à des déceptions, ce qui revient à apprendre à décevoir.
Attention : ne vous désensibilisez pas complètement sinon vous deviendriez une personne infréquentable !!!
Une petite expérience estivale pour vous déculpabiliser :
Quel est le plus petit risque que vous pourriez prendre pour assumer l’idée de peut-être, éventuellement, très légèrement … décevoir quelqu’un ?
Choisissez qui vous voulez décevoir et sur quoi … et tentez l’expérience.
Choisissez quelqu’un avec qui le risque vous semble mesuré.
Précision : il ne s’agit pas de regarder comment VOUS réagissez : vous allez être en stress c’est sur ! Et si vous vous centrez sur vous, vous allez paniquer et revenir en arrière. Je vous propose donc de vous centrer sur l’autre personne : comment ELLE prend votre moindre disponibilité : est-elle furieuse ? ou cela ne pose-t-il aucun problème ? Est-elle déçue mais compréhensive ? Et quel impact cela a sur votre relation exactement ? A court terme (elle est fâchée) ? Et sur le plus long terme (elle continue de vous traiter comme d’habitude ou pas ?)
Pour aller plus loin, je vous donne rendez-vous avec mon programme spécial été : Objectif 0% culpabilité !
Chaque semaine du 14 juillet au 29 aout 2025, je vous partage :
- une recommandation lecture déculpabilisante le lundi
- une rediffusion d’un article de blog bien relax pour alléger sa charge mentale le mercredi
- et une astuce spéciale parent indigne pour souffler un peu le vendredi.
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Bel été sans culpabilité et à très vite !
D’autres ressources où je parle de culpabilité
Une vidéo courte sur le piège de la culpabilité, notamment dans le couple :
Quelques articles sur ce blog :
- le guide des émotions : la culpabilité, amie indésirable
- Comment gérer la culpabilité dans le couple
- Comment arrêter de culpabiliser ?
Pour finir …
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