Les Vendredis des Parents : mon enfant se réveille la nuit
Une question compliquée cette semaine, celle du sommeil des enfants …
Comme souvent, il ne s’agit là que de pistes de réflexion, axée sur une situation où l’enfant semble avoir des angoisses par rapport au rendormissent.
Il existe de multiples autres causes et j’y reviendrai au travers d’autres articles dans les mois qui viennent.
Mais les difficultés par rapport au sommeil demandent généralement une analyse précise de la situation et de la façon dont les choses se passent précisément pour cet enfant-là dans cette famille-là …
Après cet avertissement, voilà tout de même la question de la semaine :
Mon fils de 18 mois ne passe pas ses nuits. Il a souffert d’énormément de coliques et j’ai eu tendance à beaucoup le prendre pendant la nuit lorsqu’il avait des douleurs. Ses coliques sont finies depuis longtemps, mais il ne passe toujours pas ses nuits. Je pense avoir moi-même instauré ce cercle-vicieux. J’ai pour habitude de lui donner un biberon quand il se réveille . On m’a dit de le laisser pleurer, mais je dois bien avouer qu’après 20 minutes je n’ai pas le cœur de le laisser. On m’a dit de ne pas lui donner de biberon. En effet je devrais essayer, mais je suis tellement fatiguée que ça va plus vite pour moi de lui en donner 1. J’ai l’impression que ce sont des pleurs de peur ou d’angoisse donc je préfère aller le voir… On a essayé la veilleuse, mais ça ne marche pas. J’ai crié, menacé, amadoué,… mais rien n’y fait.
La douleur, une source sous estimée de mauvaises nuits
Pas mal de bébés souffrent de douleurs liées à des reflux gastro-oesophagiens, des allergies, … Ceux qui ont des reflux gastriques et des brûlures d’estomac comprendront de quoi je parle. Ces nourrissons peuvent vraiment souffrir durant de longs mois et leur douleur peut passer inaperçue ou en tout cas ne pas être traitée.
Les mères qui vont consulter pour cause de bébé qui pleure trop se voient encore trop souvent refoulées sous prétexte que « un bébé, ça pleure » et qu’elles sont « des mères trop angoissées qui provoquent les pleurs de leur bébé ».
Pour un nourrisson, souffrir durant de longues semaines de remontées acides peut conduire à une vraie angoisse de la position allongée, qui est associée à la douleur. Cette angoisse peut expliquer des difficultés à se coucher, à dormir, … Elle peut même donner lieu à des TOC, notamment pour les enfants très allergiques par exemple, y compris chez des enfants très jeunes (2 ou 3 ans, et même avant).
Cela n’explique pas toutes les difficultés à dormir ou à se rendormir …
Mais tous les bébés n’ont pas de problèmes aussi importants. Certains ont du mal à se rendormir alors même qu’ils n’ont jamais souffert de douleurs physiques
S’endormir – et se rendormir – seul s’apprend. La plupart des enfants apprennent cela spontanément même si on les rendort en les berçant ou leur donnant le sein ou un biberon.
Mais pour certains c’est plus compliqué.
Dormir avec ses parents n’est pas un problème en soi.
Ca le devient lorsque les parents n’arrivent plus à dormir correctement. Ou bien lorsque l’enfant semble ne plus savoir s’endormir et qu’il en souffre : peurs, angoisses, …
A 18 mois, je serais bien tentée de dire que l’enfant a encore du temps devant lui pour apprendre à s’endormir et qu’il est possible de continuer à l’accompagner en douceur, simplement en dormant avec lui ou l’aidant à se rendormir.
Cependant, lorsque ce parent me dit qu’il lui semble que les pleurs de son enfant sont des pleurs de peur ou d’angoisse, j’ai plutôt tendance à le croire.
Le paradoxe de la réassurance
Pour l’endormissement, comme pour toute autre angoisse, être systématiquement présent, gérer à la place de, envoie 2 messages : sur un 1er niveau, on envoie un message rassurant : « je suis là pour toi, je t’aime. ». Mais sur un 2e niveau, de façon implicite, on envoie un message différent : « tu n’es pas capable de gérer ça tout seul ».
Or ce 2e message est particulièrement angoissant. Si je me pense incapable de gérer seul, cela devient particulièrement stressant d’affronter les situations difficiles.
La situation en elle-même est stressante : s’endormir – seul (et a fortiori dans le noir) – est difficile pour tous les enfants.
Mais se trouver confronté à une situation stressante en étant persuadé qu’on est incapable de l’affronter seul est bien pire encore. Cela vient rajouter l’angoisse à la peur.
Il est donc utile de montrer à l’enfant qu’on le pense capable de s’endormir seul et cela peut se faire de différentes manières et j’y reviendrai.
Qui du biberon pour s’endormir ?
L’enfant – comme beaucoup d’adultes – a besoin pour apaiser son inquiétude d’une routine, d’un rituel. Lorsque l’enfant est inquiet de ne pas arriver à s’endormir seul, l’absence du biberon qui fait partie de la routine peut devenir une source d’angoisses en elle-même. Il a alors besoin d‘être accompagné dans l’apprentissage d’un mode d’endormissement qui peut se faire sans avoir recours au biberon. Cela lui permet de supprimer une source d’angoisse : comment fait-on si on n’a pas de biberon 😉 ?
Il se peut aussi que l’enfant aie simplement soif et un biberon d’eau suffira alors.
Dans tous les cas, un apprentissage se fait dans un esprit positif et encourageant et jamais dans la contrainte.
Accompagner plutôt que forcer
Mais comme pour toutes les angoisses et quelle qu’en soit l’origine, affronter et dépasser sa peur ne se fait pas de façon brutale sur le mode « vas-y débrouille-toi » en passant de tout à rien brutalement. Cela me semble un excellent moyen d’angoisser encore plus un enfant qui peut se sentir abandonné.
Que ce soit la simple peur de la nuit, l’angoisse d’avoir mal, la crainte de ne pas y arriver seul, … on apprend à affronter sa peur en étant accompagné, non en étant lâché brutalement dans la situation angoissante.
Comment s’y prendre concrètement en cas d’angoisses ?
Comme je l’ai expliqué plus haut, il arrive que l’enfant pense qu’il n’est pas capable de gérer seul. L’idée est donc de faire passer le message à l’enfant :
tu es capable de te rendormir seul
sans l’abandonner à son angoisse.
Une astuce : proposer un jeu à l’enfant :
je suis sur que tu peux te rendormir seul. Tu me montres comment tu fais ?
Et si l’enfant se réveille la nuit, on peut alors aller le voir en lui disant :
ah tu es réveillé ? Tu n’arrives pas à te rendormir seul ? Je suis sure que tu vas y arriver. Essaie encore une fois.
Et quand on est trop fatigué, pourquoi ne pas le prendre avec soi ? Le risque est de faire passer le message « tu ne sais pas te rendormir seul ». Mais on peut le contourner en disant simplement « tu pourras réessayer de t’endormir seul demain, ce soir j’ai envie de dormir avec toi. »
Et l’enfant qui se relève plusieurs fois ?
Parfois certains enfants ont besoin de s’assurer que leurs parents sont encore là tout simplement. Les obliger à rester couché n’est pas forcément aidant. Une simple autorisation à venir voir peut suffire pour ces enfants-là : ils retournent alors se coucher sans même qu’on leur dise quoi que ce soit.
OK, tu as besoin de venir nous voir mais nous on a besoin de dormir. Tu peux te lever, venir nous voir mais tu ne nous réveilles pas. »
Cela suppose évidemment qu’on laisse libre l’enfant d’aller et venir la nuit et qu’il a la possibilité de se lever et de se recoucher seul et cela n’est pas possible pour tous les enfants, et dans toutes les maisons.
A quel âge dort-on seul ?
La question derrière tout ça est aussi de savoir s’il est normal qu’un enfant ne dorme pas seul, se réveille la nuit ou n’arrive pas à se rendormir seul.
18 mois est encore un âge où ne pas dormir seul ou avoir du mal à se rendormir seul n’est pas anormal, voire carrément normal. Beaucoup d’enfants de cet âge se réveillent la nuit et demandent une intervention des parents pour se rendormir. C’est difficile à supporter quand on doit travailler le lendemain et qu’on a à gérer à la fatigue. Mais c’est le lot de beaucoup de parents, contrairement à ce que voudraient nous faire croire beaucoup de « spécialistes » du sommeil de l’enfant.
Mais à quel âge alors ?
Pour ma part, je ne crois pas qu’il y ait un « âge » auquel il faut savoir s’endormir seul.
La question est donc plutôt de savoir si cela pose un problème aux parents – et quel problème : fatigue, crainte que l’enfant ne sache pas s’endormir seul, … – et/ou si cela pose un problème à l’enfant.
On peut alors se demander comment gérer différemment pour accompagner l’enfant dans ce nouvel apprentissage.
je n’ai pas de réelle vérité sur le sommeil, mon fils ainé a fait ses nuits à 19 mois, je lui donnais un bib la nuit il a toujours été petit et menu, j’avais peur qu’il ne manque, un jour j’ai eu peur pour ses dents, à cause du syndrome du biberon aussi j’ai donné de l’eau, et puis je lui ai laissé le biberon dans son lit et lui ai dit si tu as soif, ton bib est là chaton, tu peux boire comme tu veux, comme un bib, ça coule je lui ai acheté un verre paille, super pratique, et ils l’ont toujours, ils ont tous à boire à porté de main.
mon dernier s’est levé toutes les nuits jusqu’à 3 ans et demi passé, il faisait des cauchemars toutes les nuits…. même quand il dormait pas ;o) un jour on lui a exliqué, que ce n’était plus possible, que nous avions besoin de dormir, que je ne pouvais correctement etre avec lui la journée si je n’avais pas correctement dormi la nuit, et on lui a demandé s’il souhaitait que nous aussi on vienne le réveiller la nuit quand il dort bien…. il a pas aimé l’idée ! je lui ai expliqué, que bien entendu, s’il fait un vrai mauvais reve il n’est pas question qu’il reste seul dans sa chambre à avoir peur et que bien entendu il doit venir voir maman mais qu’en revanche il pouvait aller au ptit coin sans nous en informer à chaque fois et ça marche, on dort des nuits complètes.
Il est arrivé qu’il y ai un vrai mauvais rêve et il m’est arrivé de ne pas le remettre dans son lit … je me dis que c’est pas bien grave.
Il y a 5 mois mon fils de 16 ans a finit dans mon lit parce qu’il avait une grosse intero le landemain et qu’il n’arrivait pas à dormir !!!!!! j’ai dis oui, parce que son père n’était pas là et je lui ai dit si tu ronffles tu rentres chez toi mdr….
bref, on fait au mieux, en fonction de la fatigue et du rescentit, moi souvent j’essaye de me souvenir de la petite fille que j’étais et je me base sur elle pour dire à mes enfants, je te comprend, moi à ton âge c’était pareil et soit ils me demandent comment je faisais, soit comment mamie faisait et ça ouvre la conversation.
on vient de decouvrir un leger RGO … maintenant on sait, ça ne peut qu’aller mieux !