Les écrans et nos enfants, échanges avec Béatrice Kammerer
Les écrans et les enfants : un sujet qui déchaîne les passions et suscite bien des inquiétudes. Faut-il les limiter drastiquement ? Les interdire avant un certain âge ? Quels sont les véritables risques, et surtout, avons-nous peur pour les bonnes raisons ? Pour éclairer cette question, j’ai invité Béatrice Kammerer, journaliste scientifique spécialisée en éducation et parentalité, qui a mené une enquête approfondie sur ce sujet. Ensemble, nous allons déconstruire les idées reçues et explorer des pistes pour une approche plus nuancée et sereine.
Retrouvez l’épisode en audio sur Spotify (et sur toutes les autres plateformes de podcast !) :

EP. 13 Nos enfants et les écrans, conversation avec Béatrice Kammerer – Du côté des parents !
Qui est mon invitée, Béatrice Kammerer ?
Cela fait longtemps que nos chemins se croisent avec Béatrice Kammerer. En retrouvant mon premier article pour Les Vendredis Intellos, je me suis replongée en mars 2012, à l’époque où ce projet collaboratif réunissait des parents et professionnels autour de réflexions sur la parentalité. Béatrice, alors en plein congé parental, y avait crée un espace pour échanger, débattre et structurer les nombreuses questions qui animent la vie des parents.
Aujourd’hui, Béatrice est journaliste spécialisée en éducation et parentalité depuis 2015-2016. Elle écrit pour des titres comme le magazine « Sciences Humaines » ou la revue « L’École des Parents« . Ce qui la passionne ? Les sujets qui divisent dans la parentalité !
Comme moi, elle ne cherche pas à trancher entre le « pour » et le « contre », mais plutôt à comprendre les arguments, les enjeux et les influences derrière chaque position.
Son objectif : offrir des clés pour faire des choix éclairés. Et c’est bien pour cela que nous nous entendons si bien !
C’est dans cette optique qu’elle a écrit plusieurs ouvrages, notamment sur l’éducation positive – « L’éducation vraiment positive« , « L’éducation positive face à ses limites« , « Calme, ferme et bienveillant » – mais aussi plus récemment sur la question des écrans, avec son livre « Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur » (Canopée, 2023).
A noter : j’avais parlé de ce livre ici.
Les peurs à propos des écrans sont-elles fondées ?
Sandrine : Et c’est justement pour ça que je voulais t’inviter aujourd’hui, pas seulement sur le blog, mais aussi sur le podcast : pour parler des écrans. C’est un sujet qui nous tient à cœur toutes les deux, et je crois qu’on partage la même envie d’apporter aux parents des informations utiles et nuancées.
Dans mes accompagnements, je vois bien que les écrans suscitent beaucoup de peur chez les parents, et que parfois, ces inquiétudes finissent par compliquer la relation avec leurs enfants, voire créer des tensions importantes.
Alors, ma première question pour toi, Béatrice, en tant que journaliste scientifique, porte justement sur ces peurs. Qu’en est-il vraiment ? Sur quoi s’appuient-elles ? Est-ce que la situation est réellement aussi dramatique qu’on le dit ?
Béatrice : Oui, c’est vraiment ce qui a guidé mon livre, qui est avant tout une enquête journalistique. Mon point de départ, c’était de constater que la plupart des contenus médiatiques sur les écrans, le numérique et les réseaux sociaux véhiculent un discours très anxiogène, surtout en ce qui concerne les pratiques des jeunes.
Alors, bien sûr, il y a eu une époque – notamment au début des années 2000 – où on voyait Internet comme une révolution positive, qui allait changer nos vies. Mais aujourd’hui, on observe un retour de balancier, avec un discours beaucoup plus alarmiste.

Dans la relation entre les écrans et nos enfants, à quel point nos peurs sont-elles fondées ? Avons-nous peur pour les bonnes raisons ?
Face à ça, je me suis demandé : à quel point ces peurs sont-elles fondées ? A-t-on vraiment raison de s’inquiéter ? Et surtout, avons-nous peur pour les bonnes raisons ?
Plutôt que de chercher une seule réponse ou un unique expert, j’ai choisi de croiser les perspectives en allant interroger des chercheurs en sociologie, en sciences cognitives et en psychologie, ceux qui travaillent réellement sur ces sujets. Car souvent, les discours relayés dans les médias reflètent davantage des opinions personnelles, même quand elles viennent de professionnels.
Et ce qui ressort de cette enquête – sans grande surprise – c’est qu’il existe une véritable panique sociale autour des écrans. Notre peur est souvent disproportionnée et mal orientée : on imagine les ados confrontés à des dangers permanents et à des pratiques à risque, alors que la réalité est plus nuancée.
En résumé, plutôt que de céder à la peur, il faut prendre du recul, diversifier les points de vue et s’intéresser aux véritables enjeux, y compris ceux dont on parle moins, mais qui mériteraient pourtant toute notre attention.
Les écrans, un enjeu éducatif fort
Sandrine : Oui, c’est justement ce que j’ai particulièrement apprécié dans ton livre : cette capacité à nuancer le discours.
Dans mon travail d’accompagnement parental et en thérapie familiale, je vois bien que lorsque les parents utilisent des mécanismes de régulation inadaptés à la réalité des enjeux, cela ne fait qu’aggraver la situation et créer de nouveaux problèmes.
C’est pour cela que je parlais des conflits entre parents et enfants, mais aussi des autres dimensions éducatives liées aux écrans.
Justement, j’aimerais que tu développes cet aspect éducatif des écrans, car c’est un enjeu central et une approche qui me semble particulièrement pertinente.
En résumé, je partage cette idée selon laquelle les écrans doivent être envisagés comme un apprentissage éducatif, au même titre que d’autres apprentissages fondamentaux, comme apprendre à traverser la route en sécurité.
Je trouve que voir les choses sous cet angle change complètement la perspective et j’aimerais que tu nous en dises un peu plus là-dessus.
Béatrice : Le point de départ, c’est tout simple : nous vivons dans un monde où les écrans sont omniprésents. Et nous voulons que les enfants puissent y trouver leur place, aussi bien dans leur vie personnelle que dans leur future vie professionnelle.
Autrement dit, il n’est pas question de les maintenir à l’écart des technologies numériques, et encore moins d’espérer qu’ils puissent grandir sans y être confrontés.
Si l’on veut qu’ils évoluent sereinement dans cet environnement, on doit donc les accompagner. Se contenter de les priver ou de repousser le plus tard possible leur accès aux écrans reviendrait à les exposer encore plus aux difficultés quand ils devront s’y confronter seuls, ou à déléguer cette responsabilité à d’autres.
On devrait apprendre à nos enfants à utiliser les écrans comme on leur apprend à conduire.

C’est pour cela que ta comparaison avec l’apprentissage du code de la route me parle beaucoup. De la même manière qu’on n’élève pas un enfant pour qu’il reste enfermé chez lui, mais pour qu’il puisse explorer le monde en toute sécurité, on ne peut pas non plus espérer qu’il découvre Internet sans accompagnement.
Et attention, il ne s’agit pas d’être naïf : Internet n’est pas un monde sans risques. Des problèmes existent, des dérives aussi, et il est important d’en parler. Mais ces dangers ne sont pas insurmontables, et c’est précisément le rôle des adultes d’aider les enfants à y faire face.
Notre mission, ce n’est pas seulement de les mettre en garde, c’est aussi de leur donner les outils pour gérer ces situations : savoir identifier les dangers, comprendre comment s’en préserver, être capable de réagir intelligemment face aux risques.
Et comme pour la sécurité routière, il y a des situations où on ne prend pas de risques : on ne traverse pas une autoroute, point. De la même manière, il y a des espaces numériques où on n’a pas à aller, et c’est un non négociable.
Mais l’avantage du numérique, contrairement au monde réel, c’est qu’il permet d’expérimenter, de faire des erreurs et de les réparer sans mettre son intégrité physique en jeu. Un faux pas sur Internet n’a pas les mêmes conséquences qu’un accident de la route. Et c’est aussi ça qu’on doit apprendre aux enfants : comment gérer leurs erreurs, s’excuser, rectifier le tir et évoluer dans cet espace sans paniquer au moindre problème.
La diabolisation des écrans, leur interdiction ou l’utilisation de la privation d’écrans comme punition ne fait pas que du bien
Sandrine : Oui, cette métaphore me parle vraiment, et je trouve important d’insister sur l’importance du dialogue dans cette posture éducative.
Un des messages que je veux faire passer aux parents, c’est que si on adopte une attitude trop négative face aux écrans – en les diabolisant, en les dénigrant avec des réflexions du type « De mon temps… » ou « C’est nul, ce truc » –, on risque de couper la communication avec l’enfant.
Or, cette rupture du dialogue complique encore plus le travail éducatif, car elle ferme la porte à l’accompagnement dont les enfants ont besoin.
Il y a aussi une vraie question sur l’utilisation du temps d’écran comme sanction. Quand priver un enfant d’écran devient une punition systématique, cela peut le mettre en difficulté face à des risques réels. Certains adolescents ne parleront plus de leurs problèmes en ligne (cyberharcèlement, exposition à des contenus inappropriés, interactions à risque), de peur que la sanction tombe immédiatement et les prive de leur principal lien social avec leurs amis.

Le temps d’écran n’est pas une très bonne mesure de la qualité de l’usage des écrans. Son utilisation comme sanction n’est pas très efficace.
Cette peur de l’exclusion renforce leur silence, et au final, ils sont encore plus vulnérables face aux dangers du numérique.
C’est pour cela que je pense qu’il est essentiel d’ouvrir un vrai dialogue, d’avoir des discussions ouvertes et bienveillantes plutôt que d’opter pour des interdictions brutales. Est-ce que cela rejoint des choses que tu as observées dans ton travail de recherche ?
Béatrice : L’interdiction, en éducation, a évidemment sa place. Il y a des moments où elle est nécessaire, et où il faut poser un cadre clair.
Mais en même temps, avec l’expérience, je me rends compte qu’il faut limiter les interdictions au strict nécessaire. Chaque fois qu’on interdit quelque chose, on prend le risque que l’interdiction soit contournée, surtout si elle arrive au mauvais moment ou si l’enfant ne comprend pas bien les raisons derrière cette règle.
Quand un ado veut absolument faire quelque chose et que l’interdiction ferme toute discussion, il va trouver un moyen de le faire en cachette. Et comme c’est interdit, il ne pourra pas en parler avec ses parents. C’est là qu’un petit problème aurait pu être géré facilement, mais devient un gros problème invisible et difficile à résoudre.
Donc, la vraie question à se poser est « Est-ce que cette interdiction est vraiment nécessaire ? ». Il faut être vigilant et s’assurer que l’interdit a un vrai sens et n’est pas juste une réaction réflexe ou une tentative de contrôle absolu.
Tout cela rejoint bien sûr ce que montrent les recherches : beaucoup de problèmes naissent du manque de dialogue. Que ce soit le harcèlement en ligne, l’exposition à des contenus violents, ou même la difficulté des ados à gérer leur propre consommation, ils n’en parlent pas à leurs parents parce qu’ils ont peur d’une sanction immédiate.
C’est pourquoi le dialogue est un outil de prévention majeur. Derrière ces sujets se cachent des enjeux de santé mentale, de construction sociale et de compréhension mutuelle entre les générations.
J’aime bien proposer aux parents d’adopter une posture d’ethnologue vis-à-vis de leurs ados. Un ethnologue, lorsqu’il explore une nouvelle culture, observe sans juger, avec une curiosité sincère et une volonté de comprendre.
Appliquer cette approche avec ses enfants, c’est leur poser des questions, leur demander de montrer ce qu’ils aiment, leur laisser l’espace d’expliquer. Cela valorise l’adolescent, renforce la relation, et surtout, ouvre la porte aux discussions plus délicates, parce qu’il sait qu’il sera écouté sans être immédiatement jugé ou puni.
Face aux écrans les adultes ont tendance à interprêter négativement des réactions logiques de leurs enfants ou ados
Sandrine : Je suis totalement d’accord avec toi, et j’aimerais revenir sur la notion d’interdiction.
En accompagnement parental, je rappelle souvent que toute règle posée sera, tôt ou tard, contournée ou transgressée. Ça fait partie du processus. Mais ce que je vois fréquemment dans les situations où les conflits s’aggravent ou où la communication est complètement rompue, c’est que les parents considèrent la transgression comme une preuve que l’enfant ou l’ado n’est pas raisonnable. Résultat : ils durcissent encore plus les interdictions, ce qui alimente le cercle vicieux.
De l’autre côté, l’enfant ou l’adolescent finit par se dire « De toute façon, avec eux, on ne peut rien dire ». Et c’est là que le dialogue se coupe totalement.
Je pense à une jeune fille que j’ai accompagnée à son entrée au collège. Elle voyait toutes ses amies avoir un téléphone portable. Elle comprenait bien que ses parents posaient des limites, et elle ne cherchait pas à aller sur les réseaux sociaux. Son plus grand souhait, c’était juste d’avoir un smartphone pour pouvoir envoyer et recevoir des émojis dans ses messages.
Les écrans répondent à des besoins de l’enfant : communiquer, s’informer, se divertir, etc.
Si on ne répond pas à ces besoins par les écrans ou d’une autre manière, l’enfant va forcément insister.

Mais dès qu’elle exprimait ce désir à ses parents, ils répondaient : « Tu en parles tout le temps, ça prouve bien que tu n’es pas raisonnable, donc non, tu n’auras pas de téléphone ! ».
Finalement, elle se retrouvait coincée dans un cercle infernal : elle n’avait même plus le droit de dire que ce téléphone lui faisait envie, et chaque tentative d’expression se soldait par un rejet. À force d’être dans une impasse, elle explosait en colères incomprises, y compris sur des sujets qui n’avaient rien à voir. (je vous renvoie aux articles sur la colère, en commençant par ici pour mieux comprendre)
C’est un exemple frappant de la manière dont le manque d’espace pour exprimer un désir peut conduire à des tensions et des incompréhensions profondes entre parents et enfants.
Béatrice : Exactement. Tu fais bien de le souligner, parce que les réactions émotionnelles des ados sont souvent mal interprétées par les parents, ce qui peut créer des incompréhensions et des tensions inutiles.
Un exemple très courant, c’est le moment où les parents coupent un jeu vidéo. L’ado est en pleine partie de Fortnite, concentré, engagé, et là, on interrompt brutalement l’activité parce que c’est l’heure de manger, parce que le temps d’écran est écoulé. L’ado explose. Et tout de suite, panique parentale : « Mon Dieu, il est addict ! ».
Mais en réalité, c’est une mauvaise lecture de la situation. Ce qu’on observe ici, c’est une réaction naturelle face à une interruption brutale d’une activité prenante. Tout le monde réagirait mal si on nous coupait en plein milieu d’une tâche importante ou captivante. Imagine un adulte absorbé dans un travail de fond, un film passionnant, ou même une conversation intense, et pouf, coupure de courant ! La frustration serait immédiate.
C’est exactement ce que vivent les ados, et c’est là qu’on voit le manque de dialogue et de compréhension. Au lieu d’en faire une question d’addiction, on peut ouvrir la discussion :
« Ta réaction m’étonne, explique-moi. Pourquoi est-ce si important pour toi ? »
Cela permet à l’ado d’expliquer son point de vue, et au parent de clarifier ses propres attentes.
D’ailleurs, cette incompréhension fonctionne dans les deux sens. Les ados, eux aussi, ne comprennent pas toujours les inquiétudes des parents. Pour eux, les interdictions et restrictions peuvent sembler injustifiées ou arbitraires. Mais si on leur explique que derrière, il y a une intention bienveillante, un souci de protection, un désir de les voir bien grandir, ils ne seront pas forcément d’accord… mais ils comprendront mieux.

Et si on se parlait ? Les ados ont parfois du mal à comprendre les intentions de protection de leurs parents, tout comme les parents interprètent négativement certaines réactions de leurs ados
Et c’est ça, l’enjeu du dialogue : au-delà des règles et des interdictions, il s’agit de permettre aux ados de devenir eux aussi des « ethnologues » de leurs parents, de comprendre comment ils fonctionnent et pourquoi ils réagissent comme ils le font.
Sandrine : Oui, tu as tout à fait raison de le souligner. Dans mes accompagnements, que ce soit en individuel ou lors d’animations collectives, je rappelle souvent aux ados qu’ils peuvent être plus habiles avec leurs parents.
Beaucoup d’ados pensent que leurs parents sont là uniquement pour leur mettre des bâtons dans les roues. Mais quand je leur explique que derrière certaines interdictions ou inquiétudes, il y a une vraie intention protectrice, certains sont surpris. Ils n’avaient tout simplement pas envisagé les choses sous cet angle.
D’ailleurs, je leur donne souvent des clés pour être plus efficaces dans leur communication avec leurs parents. Il y a quelques années, j’animais des ateliers basés sur Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent, et je m’étais toujours dit qu’il faudrait un équivalent pour les ados : Parlez pour que les parents écoutent. Je suis persuadée que ça leur serait très utile !
Bon, je pense qu’on a bien mis en avant l’importance du dialogue et l’intérêt de sortir d’une vision trop manichéenne des usages numériques. Pour ceux qui veulent aller plus loin, je recommande vivement ton livre « Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur » car il est plein d’éclairages intéressants et nuancés sur le sujet.
Les écrans sont-ils aussi dangereux qu’on le dit pour des enfants plus petits ?
Maintenant, on a beaucoup parlé des ados, mais qu’en est-il des usages numériques à travers les âges ? On entend souvent dire que c’est catastrophique pour les tout-petits, alors que dans la réalité, beaucoup de parents trouvent cela bien pratique.
Typiquement, le matin, mettre un dessin animé 15 minutes permet aux parents de gérer la préparation sans crise. Et dans une salle d’attente, on se retrouve dans un dilemme infernal : « Si je donne mon téléphone à mon enfant, je suis jugé par les autres adultes. Mais si je ne le fais pas, il retourne la salle d’attente ! »
J’aimerais bien qu’on prenne un peu de recul sur ces questions et qu’on dresse un panorama des usages numériques à travers les âges :
- Les tout-petits : Quels sont les vrais enjeux ?
- L’école primaire : À quoi faut-il être attentif ?
- Les ados : On en a déjà parlé, mais on peut approfondir certains points.
L’idée, c’est d’avoir une vision plus réaliste des risques et d’éviter les jugements hâtifs. Qu’en penses-tu ?
Béatrice : Oui, comme tu le disais, les tout-petits (moins de trois ans) sont souvent au cœur d’un discours médiatique très alarmiste sur les écrans. On nous explique que c’est très dangereux. La réalité, c’est plutôt qu’un enfant de cet âge n’a pas besoin des écrans. En plus, à cet âge-là, vivre sans écran ne pose aucun problème.
Si des parents souhaitent éviter complètement les écrans à leurs jeunes enfants, c’est tout à fait possible et non préjudiciable.
Mais en parallèle, certaines peurs ont été exagérées ou mal comprises. Par exemple, les écrans ne provoquent pas l’autisme, ce qui est un point sur lequel la science est formelle.
Ensuite, la consigne « zéro écran avant trois ans » est souvent répétée, mais n’est pas totalement tenable ni nécessaire. Comme tu le disais, il y a plein de situations du quotidien où un écran peut être utile sans que cela soit inquiétant.
Un dessin animé occasionnel chez les grands-parents ? Pas de problème.
Une visio avec des proches ? Plutôt positif, car cela renforce le lien social.
Ce qu’il faut éviter, c’est un discours généralisant comme si tous les écrans et leurs usages étaient de même valeur

Donc, ce qu’il faut éviter, c’est un discours trop généralisant qui parle des écrans comme s’ils étaient tous pareils. Ce qui compte, c’est ce qu’on en fait.
Si l’écran est un moment partagé, où l’enfant peut commenter ce qu’il voit avec un adulte, cela ressemble à une lecture interactive et ce n’est pas du tout la même chose qu’un enfant laissé seul devant un écran passivement.
Cette question du contenu et du contexte d’utilisation reste valable à tous les âges.
À l’âge scolaire (6-12 ans), les questions portent souvent sur les jeux vidéo : quels jeux sont adaptés ? Comment réguler le temps d’écran ?
Là encore, il n’existe pas de règle universelle : il faut ajuster en fonction de l’enfant, de la famille, et des réactions individuelles. Contrairement à ce que certains espèrent, aucun scientifique ne peut nous donner un chiffre précis du type « 45 minutes par jour à 8 ans ». C’est un équilibre à trouver en fonction du contexte.
À l’adolescence (12 ans et +), la question devient celle de l’autonomie et des réseaux sociaux.
C’est une période charnière, car on passe d’un usage accompagné (où les parents sont présents pour expliquer, paramétrer, répondre aux questions) à un usage plus personnel et privé.
À cet âge-là, les écrans deviennent un espace d’intimité et de socialisation : les ados échangent avec leurs amis ; ils s’informent sur des sujets qui les intéressent; ils construisent leur propre rapport au monde numérique, sans vouloir être surveillés.
C’est un passage progressif, et il faut trouver un équilibre entre les accompagner et respecter leur vie privée.
Comment gérer cette transition ? Vers 11-12 ans, on est encore très présent. Vers 13-15 ans, l’autonomie grandit, et il faut leur donner plus de liberté.
Bien sûr, tout cela varie selon les enfants et les familles, mais l’idée centrale est de passer d’un contrôle total à une autonomie responsable, en fonction de leur maturité et de leur capacité à gérer les risques.
Le vrai problème des écrans pour les tous petits
Sandrine : Ce qui me semble essentiel à rappeler pour les tout-petits, c’est que le problème ne vient pas des écrans en eux-mêmes, mais de ce qui est remplacé par leur usage.
C’est une idée que tu as souvent développée, notamment dans nos conférences communes (on en reparlera en fin d’épisode), et que je trouve très parlante : le vrai risque, ce n’est pas l’écran en soi, mais ce que l’enfant ne fait pas quand il est devant un écran.
Les tout-petits ont besoin d’interactions humaines directes, de bouger, de manipuler, d’explorer physiquement leur environnement. Si le temps d’écran prend la place de ces expériences fondamentales, c’est là que cela peut poser problème.
J’aime beaucoup une comparaison que je t’ai entendue faire lors des conférences que nous animons ensemble (corrige-moi si je me trompe) : si vous mettez un enfant dans un placard, sans aucun écran, les effets seront les mêmes. Autrement dit, c’est l’appauvrissement des interactions et des expériences qui est problématique, pas l’écran en lui-même.
Ce qui compte, ce n’est donc pas seulement combien de temps l’enfant passe devant un écran, mais ce qu’il fait le reste du temps et la diversité de ses expériences.
Béatrice : C’est un peu caricatural, mais je paraphrase ici Franck Ramus, un chercheur qui a dit : « Si on enferme un enfant dans un placard et qu’il ne se développe pas normalement, on n’incriminera pas le placard. »

« Si on enferme un enfant dans un placard et qu’il ne se développe pas normalement, on n’incriminera pas le placard »- Franck Ramus
C’est exactement la même logique avec les écrans. Ce n’est pas l’écran en soi qui est problématique, mais ce qu’il remplace.
Et tu as raison de le souligner : cette question ne concerne pas uniquement les tout-petits, mais tous les âges.
Que fait-on avec les écrans ?
Et surtout, qu’est-ce qu’on ne fait pas à cause d’eux ?
On parle souvent des petits, mais cette réflexion s’applique aussi aux plus grands. Est-ce que le temps passé sur les écrans empiète sur d’autres activités essentielles ? Le sport, le jeu en extérieur, les interactions sociales, le contact avec la nature, toutes ces choses qui participent au bon développement des enfants et des ados.
L’impact des écrans doit donc être envisagé dans une perspective plus large : non pas en se demandant si c’est bon ou mauvais, mais en évaluant l’équilibre global des activités de l’enfant.
Comment gérons nous vraiment les risques des écrans ?
Sandrine : Ça me fait penser à une notion que j’observe très fortement et qui me semble assez franco-française : la vision de l’enfant comme un être fragile.
J’en ai parlé dans un épisode précédent, et je trouve que cette perception est bien moins présente dans d’autres cultures, notamment dans les pays scandinaves. Là-bas, les enfants sont considérés avec beaucoup de bienveillance et de respect, mais sans cette crainte excessive qui existe chez nous.
En France, on a parfois cette idée que le moindre écart, la plus petite exposition aux écrans, même quelques minutes par jour, pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le cerveau des enfants.
Alors qu’en réalité, l’enfant n’est pas si fragile, à condition qu’il évolue dans un équilibre global sain.
J’ai l’impression que cette peur des écrans s’inscrit dans cette vision de l’enfant vulnérable, alors que dans d’autres pays, on adopte une approche plus nuancée. Je ne sais pas comment tu vois les choses de ton côté.
Béatrice : Je ne le formulerais pas exactement comme ça, car l’enfant a une certaine fragilité, mais je vois où tu veux en venir et je suis d’accord avec le fond de ta réflexion.
Pour moi, cette perception de l’enfant ultra-fragile est avant tout liée à notre difficulté à penser les risques. On a une vision très radicale du risque, souvent binaire : soit tout est parfaitement sécurisé, soit c’est extrêmement dangereux et doit être évité à tout prix.

Nous avons une difficulté à penser les risques : soit tout est parfaitement sécurisé, soit c’est extrêmement dangereux et ça doit être évité à tout prix.
Or, dans l’éducation – et les écrans en font partie – on ne peut jamais établir une relation de cause à effet directe et systématique. On ne peut pas dire : « Si vous faites X, il arrivera forcément Y ». Ce qui existe, ce sont des corrélations : on observe que statistiquement, certaines pratiques sont associées à certains effets. Mais ça ne signifie pas que si un parent fait quelque chose une fois, cela aura nécessairement des conséquences dramatiques.
C’est exactement comme dans d’autres domaines éducatifs. Un enfant qui reçoit une fessée une fois ne va pas nécessairement mal tourner. Par contre, un enfant soumis régulièrement à des violences éducatives peut en souffrir durablement. Ce n’est pas un événement isolé qui fait tout, mais la fréquence et l’accumulation des expériences.
Avec les écrans, c’est la même chose : ce n’est pas parce qu’un enfant passe plus de temps sur un écran un jour donné que cela va impacter son développement de manière irréversible. L’important, c’est la tendance globale, la direction vers laquelle on va avec lui.
J’essaye d’aider les parents à adopter une vision plus nuancée et réaliste des risques et des bénéfices. Parce que cette peur excessive peut être contre-productive : elle empêche de prendre du recul et de faire des choix en conscience. Ce qui compte, ce n’est pas la perfection au quotidien, mais de savoir où on veut aller avec son enfant, quel équilibre on veut lui transmettre. Le reste, ce sont des ajustements, des petits écarts, et ce n’est pas grave.
Et si on optait pour la flexibilité face aux écrans ?
Sandrine : Sur ce point, on est totalement alignées, notamment sur cette approche de l’expérimentation et de l’exploration en parentalité. Je pense d’ailleurs qu’on pourrait approfondir ce sujet dans un autre épisode, car il y a beaucoup à en dire.
Dans mes accompagnements, mon rôle n’est pas de dire aux parents quoi faire, même si, parfois, mes interventions peuvent donner cette impression. Mon objectif est d’amener les parents à questionner les choix qui s’offrent à eux, à peser les bénéfices et les risques de chaque option pour qu’ils puissent prendre une décision qui leur convient.
Deux éléments sont essentiels dans cette prise de décision :
- L’alignement avec leurs valeurs : il est important que les choix éducatifs fassent sens pour eux.
- La soutenabilité sur le long terme : une décision qui semble idéale sur le papier peut s’avérer intenable dans la durée.
Prenons l’exemple des écrans : un parent peut tout à fait choisir d’interdire totalement les écrans à son enfant, et c’est un choix compréhensible et respectable. Mais cela a un coût : en temps, en énergie, en contrôle, et potentiellement en tension dans la relation parent-enfant, notamment à l’adolescence où les écrans deviennent un enjeu social et un outil d’information et de communication.
Donc, une question clé pour les parents est : jusqu’où suis-je prêt(e) à aller pour maintenir ce choix, surtout si le coût augmente avec le temps ?
D’ailleurs, c’est une réflexion que j’ai menée pour moi-même : personnellement, je suis plutôt flémarde (et j’assume !), donc j’ai posé très peu de règles strictes à mes enfants. Est-ce que c’est l’idéal ? Peut-être pas. Est-ce que c’était l’idéal pour moi ? Oui. Et c’est bien ça l’essentiel : chaque parent doit trouver l’équilibre qui lui correspond. Ce qui ne signifie pas « vous pouvez faire n’importe quoi ça n’a pas d’importance » mais bien « prenez des décisions éclairées !«
Béatrice : Ce que tu soulignes, c’est qu’il est essentiel d’avoir des principes et des valeurs en tant que parent. Mais les positions de principe rigides posent souvent problème à long terme, car elles nécessitent d’être réévaluées au fil du temps.
Prenons l’exemple du « zéro écran » : avant trois ans, c’est un choix qui peut être tenable et cohérent avec les recommandations existantes. Mais sur le long terme, c’est une position difficile à maintenir. Il faut donc anticiper son évolution, et accepter l’idée qu’une règle, aussi bien intentionnée soit-elle, devra peut-être être ajustée pour rester pertinente.
C’est là qu’une approche plus souple et évolutive est précieuse. Une règle éducative ne doit pas être figée, mais plutôt grandir avec l’enfant, la famille et même les parents, qui évoluent aussi dans leur rapport au numérique. Un parent peut, par exemple, décider de réduire l’omniprésence de la télévision chez lui, alors qu’il l’acceptait avant, simplement parce qu’il se rend compte que cela ne lui convient plus.
L’important, ce n’est pas d’avoir raison ou tort, mais d’être à l’écoute de l’équilibre familial. Cela passe par une réflexion régulière :
Est-ce que cette règle nous convient toujours ?
Quelles sont ses conséquences positives et négatives ?
Faut-il l’ajuster pour mieux répondre aux besoins de chacun ?
Cette souplesse n’implique pas de céder aux demandes des enfants, mais de leur laisser une place dans la réflexion. Ils peuvent apporter leur point de vue, partager ce qu’ils observent ailleurs et aider à construire des ajustements qui permettent un meilleur équilibre.
Finalement, ce n’est pas tant les règles elles-mêmes qui posent problème, mais notre capacité à les questionner sans culpabiliser et à ajuster notre cadre éducatif de manière réfléchie, sans renier nos valeurs ni entrer dans des rapports de force inutiles.
Et pour finir, un outil concret pour s’épuiser moins
Sandrine : Yes, yes, je suis complètement d’accord sur l’importance de la flexibilité ! Et justement, il y a un outil que je partage parfois en accompagnement et qui surprend toujours : tenir les règles… à temps partiel.
Les parents me regardent souvent avec des yeux ronds en mode « Quoi ? Comment ça ?! », mais c’est une stratégie qui peut s’avérer très efficace pour éviter l’épuisement sans totalement renoncer à ses principes.
Je pense notamment à une maman enseignante que j’ai accompagnée. À l’approche des vacances scolaires, elle était déjà angoissée à l’idée de devoir tenir bon sur les écrans, les corvées, le rangement… Elle s’imaginait deux mois de conflits incessants et de batailles épuisantes.
Je lui ai proposé une approche en alternance :
– Un jour sur deux, elle maintenait les règles comme d’habitude, en exigeant que les enfants respectent les consignes.
– Le lendemain, elle relâchait la pression en acceptant qu’ils ne fassent rien du tout.
L’idée peut sembler radicale, mais en réalité, elle permet aux parents de souffler et de voir s’ils ne peuvent pas trouver un niveau d’exigence plus vivable. L’important, c’est de préparer cette approche avec les enfants pour qu’ils comprennent bien le principe.
Et le plus intéressant, c’est que très souvent, cette flexibilité change la dynamique. Quand les enfants sentent que leurs parents font un effort pour assouplir le cadre, ils ont tendance, eux aussi, à faire un pas dans leur direction. Ils coopèrent davantage, tout simplement parce qu’ils perçoivent que les règles sont ajustées plutôt qu’imposées de manière rigide.
Bref, une piste à tester, surtout quand l’énergie parentale est en jeu !
Béatrice : Oui, ça me fait penser à une expérience que j’ai menée avec ma fille, il y a deux ou trois ans, alors qu’elle était en fin de collège. La question du smartphone la nuit se posait : devait-elle le laisser dans la cuisine ou pouvait-elle le garder dans sa chambre, même en mode silencieux ? Rien n’avait été tranché, mais je sentais bien sa réticence à l’idée de le déposer ailleurs que près d’elle.
Plutôt que d’imposer une règle stricte, je lui ai proposé une expérimentation sur un temps donné, une semaine ou trois semaines, je ne me souviens plus exactement. L’idée était de tester cette solution suffisamment longtemps pour qu’on puisse en tirer des enseignements, mais sans que ce soit une décision définitive.
Mon objectif n’était pas de lui imposer une contrainte, mais de lui permettre d’explorer par elle-même ce que ça lui faisait de dormir sans son téléphone. Je lui ai dit : « Ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant que tu le laisses ou non dans la cuisine, mais plutôt de voir ce que ça change pour toi. Est-ce que ça t’apporte quelque chose de positif ou est-ce que ça te pose un problème ? On fera le point après et on décidera ensemble si on adopte cette mesure ou non. »
Ce changement d’approche, qui déplaçait une potentielle règle rigide vers une expérience à mener, a été extrêmement fructueux.
D’abord, ça a ouvert un vrai dialogue entre nous.
Ensuite, ça lui a permis de questionner elle-même ses usages, sans que j’aie à lui poser de questions ou à la convaincre.
Enfin, on a trouvé une solution intermédiaire qui lui convenait, sans qu’elle ait le sentiment d’avoir perdu quelque chose ou d’avoir subi une décision arbitraire.
Au final, plutôt que d’entrer dans une logique d’opposition, elle a elle-même observé ce qui fonctionnait pour elle et a pu ajuster ses habitudes en conscience. Une approche que j’ai trouvée beaucoup plus constructive qu’un simple « c’est comme ça et pas autrement » !
Sandrine : Yes, donc tout ça va dans le sens du dialogue et de la responsabilisation, c’est-à-dire amener les ados à réfléchir par eux-mêmes plutôt que de leur imposer des règles toutes faites. L’idée, ce n’est pas de dire « c’est comme ça et pas autrement », mais plutôt de leur donner les moyens de questionner leurs propres pratiques et d’ajuster en fonction de ce qui leur convient réellement.
Et si on regardait les choses un peu plus positivement ?
Sandrine : Je pense qu’on a couverts pas mal d’aspects pour ce premier épisode sur le sujet. Mais de ton côté, est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais ajouter avant qu’on conclue ? Ou si tout te semble complet, peut-être as-tu envie de partager une petite conclusion sur tout ce qu’on vient d’évoquer ?
Béatrice : Oh oui, on pourrait en parler pendant des heures, je crois que toi comme moi, on est de grandes bavardes sur ces sujets qui nous passionnent ! Mais non, je ne vais pas en rajouter encore, je préfère terminer sur un message positif et encourageant, pour les parents comme pour les ados.
Si je devais faire une conclusion, je dirais que l’un des gros problèmes aujourd’hui, ce n’est pas juste la question des écrans, c’est l’ambiance générale, ce discours hyper pessimiste qu’on entend partout. Que ce soit sur la parentalité, l’éducation ou la société en général, on a souvent l’impression qu’on va droit dans le mur, que tout est compliqué et inquiétant.
Moi, j’ai vraiment envie d’être une voix différente, de porter un discours qui redonne de l’espoir et de la confiance. Oui, il y a des défis, oui, ce n’est pas toujours simple, mais on va y arriver. On n’est pas seuls, les parents sont nombreux à traverser les mêmes difficultés, et il n’y a aucune honte à tâtonner, à chercher des solutions, à parfois galérer.
Donc si vous êtes un parent qui culpabilise parce que votre enfant passe trop de temps sur les écrans, ou que vous ne savez pas comment gérer, rassurez-vous, vous êtes loin d’être seul·e. On fait tous de notre mieux, et c’est déjà énorme. L’important, c’est de garder du dialogue, de rester curieux, de tester des ajustements et surtout de ne pas se flageller à chaque difficulté. C’est un chemin, pas une ligne droite !
Sandrine : Oui, oui, encore une fois, je suis complètement d’accord avec toi. C’est d’ailleurs exactement le message qu’on veut faire passer en animant ensemble nos conférences sur les écrans.
Il y a tellement de choses à dire sur ce sujet ! À la fois des apports d’informations, comme on l’a fait ici, mais aussi des outils concrets, parce que face aux discours alarmistes, beaucoup de parents culpabilisent, ont honte et n’osent pas demander de l’aide. Ils ont peur qu’on leur réponde : « C’est de votre faute, vous n’aviez qu’à interdire, vous auriez dû faire comme ci ou comme ça ».
Or, c’est vraiment dommage, parce qu’il existe des solutions, et les situations qui semblent inextricables ne le sont pas tant que ça, à condition d’avoir une approche plus nuancée et pragmatique. C’est précisément ce qu’on essaye de partager dans nos conférences.
D’ailleurs, si ça vous intéresse, vous pouvez jeter un œil sur mon site, vous y trouverez les prochaines dates dans la rubrique « Conférences ». On sera notamment en Bretagne au mois de mai (le 15 à Montoir de Bretagne et le 20 à Pornichet), et d’autres projets sont dans les tuyaux.
Et si vous souhaitez nous faire venir, n’hésitez pas à me contacter !
Et puis bien sûr, je ne peux que recommander ton livre « Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur« , que je trouve vraiment essentiel pour les parents. D’ailleurs, tu en as écrit d’autres, comme L’éducation vraiment positive, que j’ai aussi beaucoup recommandé, parce qu’il aide à dédramatiser et à déculpabiliser, ce qui est tellement important !
Sandrine : Je vous mets plus bas la liste des autres livres de Béatrice, qui sont tous passionnants et méritent vraiment d’être découverts.
Et puis… on a aussi des projets en cours que je ne peux pas encore vous dévoiler, mais qui devraient vous plaire ! On vous en parlera très bientôt sur nos réseaux sociaux, les miens et ceux de Béatrice.
Restez connectés, on vous donnera toutes les infos très bientôt sur ce que nous préparons ensemble… et ce ne sont pas seulement des conférences sur les écrans !
Les ressources complémentaires à propos de Béatrice
Ses livres :
- « comment éviter de se fâcher avec la terre entière en devenant parent ?«
- « L’éducation vraiment positive : ce qu’il faut savoir pour que les enfants soient heureux et les parents aussi«
- « Calme, ferme et bienveillant : face au débat éducation positive vs autorité, un livre pour retrouver l’équilibre et y voir clair »
- « L’éducation positive face à ses limites«
- « Nos ados sur les réseaux sociaux, même pas peur !«