Comment responsabiliser son ado ? mode d’emploi à l’usage des parents

Un des objectifs essentiels d’une éducation réussie est l’autonomie de l’enfant. Et qui dit autonomie dit apprendre à se responsabiliser. Mais responsabiliser son enfant, ce n’est pas si simple et en tant que parents, nous sommes parfois démunis sur le chemin. Dans cet article je vous propose un mode d’emploi, pour mieux comprendre comment responsabiliser son ado, en vous donnant les étapes de la responsabilisation, et surtout les points d’attention à avoir.

Pour plus d’infos, je vous invite aussi à aller regarder du côté de mon article « comprendre les ados », dont le propos précède et complète celui de cet article.

Si vous préférez écouter, retrouvez l’épisode ici :

Ep. 16 comment responsabiliser son ado Du côté des parents !

Ah, responsabiliser les ados… ce grand flou entre confiance, autonomie et rappels insistants.Et si on arrêtait de confondre responsabilisation avec laisser-faire ou sur-contrôle ?Dans cet épisode, je vous propose un vrai mode d’emploi :👉 Ce qu’est VRAIMENT la responsabilisation (spoiler : ce n’est pas juste arrêter d’aider).👉 Pourquoi ça ne “marche pas” quand on croit le faire.👉 Comment ajuster progressivement pour accompagner les apprentissages.👉 Et surtout, comment ne pas se laisser rattraper par la culpabilité (là-dessus, les ados sont très forts 😄).Un épisode pensé pour les parents d’ados… mais aussi pour ceux qui veulent poser de bonnes bases bien avant !🎧 À écouter pour retrouver un peu de sérénité dans ce drôle de jeu d’équilibriste entre encadrement et autonomie.— 🔗 LIENS ET RESSOURCES 🔗 —-mon blog pour toutes les ressources de l'épisode et une retranscription complète : https://blog.scommc.fr/comment-responsabiliser-son-ado-mode-demploi-a-lusage-des-parents/Vous abonner à ma newsletter :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠ https://mailchi.mp/scommc/podcast⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour en savoir plus sur mon travail (conférences, formations et accompagnements) :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://scommc.fr/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Pour faire un don :⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://bit.ly/donducotedesparents⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠— 📩 POUR ME CONTACTER 📩 —- par mail : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠sandrine@scommc.fr⁠⁠⁠⁠ sur Facebook : ⁠⁠⁠Sandrine Donzel – S Comm C⁠⁠⁠ sur Instagram : ⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠ sur LinkedIn : ⁠⁠⁠Sandrine Donzel⁠⁠⁠— CREDITS —–Musique : Guiton Sketch de Kevin MacLeod , licence : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Source : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/music/royalty-free/index.html?isrc=USUAN1100473⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠Artiste : ⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠⁠http://incompetech.com/⁠

Avant de parler de responsabilisation, il faut commencer par parler d’apprentissage.

La responsabilisation : conclusion d’un apprentissage réussi

Quand on fait des rappels, qu’on explique, qu’on pose un cadre, on est dans la phase d’apprentissage. 

L’objectif, à ce moment-là, c’est que l’enfant intègre – à force de répétitions – les informations. On s’attend logiquement qu’il finisse par s’emparer de ce qu’on lui transmet et qu’il l’applique SANS qu’on ait besoin d’être là pour le redire.

Les répétitions, le soutien, la présence, le cadre ne sont pas a priori des empêcheurs de responsabilisation. Ils sont utiles pour transmettre les apprentissages.

Dans l’apprentissage, j’observe deux postures possibles, toutes deux valables, mais avec leurs risques respectifs :

  • Une posture plutôt interventionniste : on met beaucoup de cadre au départ. C’est une approche qui permet de s’assurer qu’on transmis les informations que nous jugeons bonnes. On maximise la probabilité que l’enfant parte sur les « bonnes » bases. Mais pour que ça fonctionne, il faut que le cadre se desserre en fonction de l’évolution de l’enfant. Si on est trop en retard sur l’évolution de l’enfant, c’est à dire qu’on garde un cadre trop strict, cela infantilise l’enfant et ça peut provoquer de la rébellion, de l’opposition stérile (en gros, je me rebelle contre le cadre même s’il est bon pour moi). L’autre risque, c’est qu’il interprêtre le cadre comme étant la peureve qu’il n’est pas capable de gérer seul, message dévalorisant qui peut impacter sa confiance en lui.
citation de Paul Watzlawick : "devenir adulte, c'est être capable de faire quelque chose malgré que vos parents vous l'ont recommandé".

Lorsque le cadre est trop strict par rapport aux besoins de l’enfant, il peut s’opposer à ce cadre, non parce que les recommandations des parents sont mauvaises mais parce que le cadre ne lui convient pas.

Cette citation de Paul Watzlawick illustre parfaitement le propos.

  • On peut aussi adopter une posture plutôt non-interventionniste où on met peu ou pas de cadre au départ, on observe, on ajuste ensuite si besoin. Le risque ici, c’est que l’enfant se sente insécurisé, car face à des défis pour lesquels il n’a pas les informations ou les stratégies. Cela peut aussi créer de « mauvaises habitudes » plus difficiles à modifier une fois qu’elles sont installées.

Aucune de ces postures n’est meilleure que l’autre. Elles dépendent du tempérament de chaque parent, du domaine concerné et de la vision qu’on a de ses enfants. On peut être l’un ou l’autre selon les âges, les sujets, les enfants et c’est OK.

(Pour ma part, à titre personnel, je me reconnais plus dans la posture non interventionniste, surtout parce que je la trouve beaucoup moins fatigante … mais elle implique beaucoup de confiance dans les capacités de ses enfants, et aussi dans ses propres capacités à redresser la barre si ça part de travers et je me garderai bien de l’ériger en modèle !).

L’important est surtout d’avoir conscience des risques inhérents à chacune de ces postures et de savoir s’ajuster en fonction de l’évolution et des réactions de son enfant.

Passer de l’apprentissage à la responsabilisation : la bascule décisive?

Mais revenons à notre apprentissage: quelle que soit l’attitude d’apprentissage qu’on adopte, arrive un moment où il faut tester si l’apprentissage est fait.

Et pour le savoir, il faut enlever le cadre pour voir de quoi l’enfant est capable par lui-même. Donc prendre le risque qu’il se plante.

C’est précisément ça la responsabilisation : tester ce que l’enfant a jusqu’ici acquis par lui-même.

Et c’est là que les choses se compliquent. Car dans mon cabinet, j’entends souvent des parents qui me disent : « Je ne comprends pas, j’ai tout essayé pour le responsabiliser, mais ça ne marche pas. »

Et quand on regarde de plus près, on se rend compte que dans beaucoup de cas… on n’a pas réellement responsabilisé.

Parfois parce qu’en réalité, on n’a pas mis réellement de cadre au début ou expliqué comment s’y prendre, pensant que l’enfant comprendrait tout seul … et il n’a pas compris comment s’y prendre pour avoir la bonne attitude (posture non interventionniste).

Mais, la plupart du temps, c’est plutôt parce que les parents ont continué à accompagner activement tout en espérant que l’enfant se prenne en main.

Un exemple très courant, c’est celui du parent qui fait des rappels, organise les plannings, surveille les devoirs… mais qui se plaint ensuite que son enfant ne se responsabilise pas.

Sauf que l’enfant ne PEUT PAS se responsabiliser si le cadre est trop présent.

Pour se responsabiliser, il faut : 

  • pouvoir décider par soi-même de ce qu’on fait, sans être incité ou contrôlé. Cela a pour conséquence que si le parent donne des conseils ou fait des rappels, on n’est pas PAS dans l’autonomie (cf l’article menacer ou poser ses limites)
  • pouvoir vivre les réelles conséquences de ses décisions jusqu’au bout. Si le parent atténue ces conséquences, il prive l’enfant de ce qui fait justement l’essence de l’apprentissage. Ce sont les conséquences désagréables qui vont amener l’enfant à se dire : « si je veux éviter ça, il vaut mieux que je m’y prenne autrement.« 
  • pouvoir se tromper dans un contexte sécurisant, c’est à dire où l’erreur est acceptée, considérée comme normale : dans un contexte où on veut responsabiliser l’enfant, si on lui fait la morale quand il se plante – « ah tu vois je te l’avais bien dit ! « , « ah ben c’est pas étonnant ! », « ah ben aussi si tu écoutais ce que je te dis !!! » – si on le gronde, ou si on ajoute une punition alors qu’il y a déjà des conséquences désagréables naturelles c’est comme si on ajoutait des conséquences désagréables aux conséquences désagréables. On crée alors un contexte où l’erreur n’est pas tolérable. Et dans ce type de contexte, si je ne fais rien, je me fais gronder. Mais si je fais, je fais un effort ET EN PLUS je me fais gronder. 

Récapitulatif : comment on passe à la responsabilisation ?

Je récapitule donc les grandes étapes du processus de responsabilisation :

  1. On transmet des informations : on explique, on encadre, on accompagne. C’est la phase d’apprentissage (plus ou moins en fonction de sa propre sensibilité, des compétences de l’enfant, etc). Dans cette phase, on ajuste le cadre en fonction de l’évolution de l’enfant
  2. à un moment donné, on teste si l’apprentissage est intégré : on enlève le filet de sécurité, on observe comment l’enfant s’en sort seul.
  3. On laisse l’enfant vivre les conséquences : sans compenser, sans faire la morale, sans punir en plus. C’est le cœur du processus de responsabilisation.
  4. Si besoin, à ce stade, on rediscute avec lui de ces conséquences et des conclusions qu’il en tire sur la suite : veut-il rester seul ? veut-il qu’on revienne à un peu plus de cadre ? mais le message doit être clair : à un moment donné, il devra gérer seul sans aucune intervention.

Un exemple : on a beaucoup de sujets autour des écrans, sujet sur lequel il est important d’apprendre à s’autogérer. les parents se questionnent : « quelle est la règle que je dois fixer ? quel est le temps d’écran ? Quelle tolérance je dois avoir ?« . Il est quasiment impossible de définir un cadre parfait. 

Mais on peut faire des aller-retours de discussion avec l’ado en lâchant le cadre puis en rediscutant de ce qu’on a observé afin de l’aider à en tirer des conclusions, en mode « OK on teste et on fait le point« .

Attention, si on essaie de lui prouver qu’il se trompe, qu’il n’est pas capable, cette discussion ne fonctionnera pas. Ca fonctionne si on fixe à l’avance les critères d’évaluation – « voilà ce que je veux voir à la fin qui me fera dire qu’on peut garder les nouvelles règles ou pas« . C’est la base sur laquelle on peut ensuite rediscuter.

En résumé, s’autoriser à mettre du cadre, en enlever, en remettre en fonction de l’évolution de la situation et en en discutant clairement avec les enfants est souvent très utile pour les responsabiliser justement.

Les ados que je rencontre ne sont pas contre ce fonctionnement, à condition qu’ils se sentent traités de manière juste et égalitaire.

Pour que la responsabilisation fonctionne, certaines conditions doivent être réunies :

  • L’enfant doit pouvoir décider sans pression ni contrôle permanent.
  • Il doit pouvoir vivre les vraies conséquences de ses choix (qu’elles soient agréables ou non).
  • Il doit pouvoir se tromper dans un contexte sécurisant où l’erreur est acceptée.

Quand ces conditions sont réunies, la responsabilisation devient un levier très efficace. Elle permet à l’enfant ou à l’ado de développer ses compétences, de prendre confiance en lui, et de se sentir acteur de ses choix.

Il est souvent plus simple de responsabiliser un enfant qu’un ado. Les enfants ont envie d’être autonomes. Ils aiment se sentir capables, utiles, reconnus. Cela leur donne confiance en eux.

Les ados, eux, voient aussi ce que ça implique : anticiper, s’organiser, réparer ses erreurs… Et ça peut les freiner. Parce que ça demande des efforts, et parfois ça fait un peu peur. C’est ce mélange qui crée l’ambivalence dont je parlais dans l’épisode précédent : ils veulent être autonomes… mais aimeraient bien que ça reste facile.

Les ados vont donc plus résister à nos tentatives de responsabilisation. Il faudra alors souvent avoir les nerfs bien accrochés pour garder la ligne de la responsabilisation.

C’est aussi pour ça que je trouve souvent plus simple une posture peu interventionniste dès le départ : les enfants ont alors l’habitude de gérer par eux-mêmes. Et ça aide beaucoup quand l’adolescence arrive car ils ont déjà intégré pas mal de choses.

Nous allons voir maintenant comment nous nous y prenons – involontairement – pour déresponsabiliser nos ados et comment tenir bon face à leurs tentatives pour nous inciter à les déresponsabiliser !

Comment on empêche (sans le vouloir) la responsabilisation ?

Le moyen le plus courant de déresponsabiliser un enfant ou un ado, c’est de tolérer ses manquements.

C’est le cas de ces parents, qui acceptent que leur enfant de 11 ans se disperse en permanence pendant les devoirs. L’enfant veut aller chercher un verre d’eau, va faire pipi, caresse le chat en passant. Ils lui disent « concentre-toi, reste tranquille« . Mais au bout du compte, quand le temps imparti pour les devoirs est écoulé … ils rajoutent du temps pour pouvoir finir les devoirs.

Ils ont beau dire « tu dois te concentrer« , leurs actes disent « mais si tu ne te concentre pas, ce n’est pas grave« 

Evidemment ils font cela parce qu’ils ont à coeur de transmettre l’importance de faire son travail scolaire. « si on lâche, notre enfant va croire qu’il peut ne PAS faire son travail scolaire« . 

Mais alors il faut aussi être conscients que répéter encore et encore à l’enfant de se concentrer en espérant raccourcir le temps des devoirs ne fait que les frustrer davantage, eux, sans avoir aucun effet sur le comportement de leur enfant.

Si leur priorité, c’est que les devoirs soient faits, alors les parents peuvent arrêter de répéter « concentre-toi ». À la place, ils peuvent choisir de rester disponibles, aussi longtemps que nécessaire, jusqu’à ce que le travail soit fini.

Dans ce cas, mieux vaut éviter les conflits ou les critiques sur l’attitude. Ces remarques créent de l’opposition, détournent l’attention de l’objectif et rallongent encore le temps des devoirs.

Ce qui devient une conséquence naturelle dans cette situation, c’est : « Si je traîne, mon parent reste avec moi pendant deux heures. ». Et là, l’enfant peut se dire : « Si je veux qu’il me lâche la grappe plus tôt, j’ai tout intérêt à m’y mettre sérieusement. »

Mais si les parents en ont vraiment assez que les devoirs durent des heures, et qu’ils veulent que leur enfant apprenne à se concentrer, alors ils vont devoir changer d’approche. Ils devront accepter que les devoirs ne soient pas finis dans le temps imparti.

Pour que leur enfant apprenne à mieux se concentrer, il faut parfois renoncer temporairement au fait de tout terminer.

Dans ce cas-là, la posture la plus efficace, c’est celle du « gentiment intolérant » : « Je vois que tu n’es pas concentré, on va arrêter là. On reprendra quand tu seras vraiment prêt à t’y mettre. »

Et si l’enfant revient cinq minutes plus tard, lui redemander calmement :

« Tu es sûr ? Ça va te demander un effort. Si tu n’es pas motivé, je préfère qu’on ne commence même pas, sinon je vais m’énerver. Et ça ne vaut pas la peine. »

Cette attitude permet de poser une vraie limite : tu fais ton choix. Tu décides quand tu veux t’y mettre, mais tu devras ensuite en assumer les conséquences.

Pas besoin d’en rajouter. Le fait de devoir faire ses devoirs seul – ou ne pas arriver à les faire seul et avoir peur d’une mauvaise note – suffit comme conséquence naturelle.

J’espère avoir bien illustré qu’il est utile de savoir quel objectif on vise.

C’est généralement quand on court 2 lièvres à la fois qu’on fait tout et son contraire et que ça ne fonctionne pas bien. 

Evidemment, si on a choisi de responsabiliser l’enfant, qu’il n’a pas fait ses devoirs du week-end et qu’il arrive en crise de panique le dimanche soir à 21h … il vaut mieux lui dire qu’on est vraiment désolés mais qu’on est épuisés et qu’on ne va vraiment pas pouvoir l’aider. Parce que sinon, on n’a pas responsabilisé du tout !

L’art des ados de nous culpabiliser … et comment sortir de ce piège

Je vous propose donc maintenant d’explorer l’art et la manière avec laquelle les adolescents vont s’y prendre pour nous faire sortir de nos belles résolutions de responsabilisation.

Et leur technique de base, c’est … de jouer sur nos peurs et nous faire culpabiliser !

On ne peut décemment pas laisser un ado en panique n’est-ce pas ? Surtout qu’à la première occasion il va nous dire « De toute façon vous ne faites jamais rien pour moi !!!« . Je suis sûre que vous l’avez déjà entendu, de cette façon très directe ou sous d’autres formes plus subtiles.

L’ado, quand il sent qu’on veut le responsabiliser, peut vite nous faire sentir qu’on est de mauvais parents qui l’abandonnent. Ce qu’il fait à ce moment là, c’est qu’il change la question : au lieu de parler de « ses devoirs », on parle de « notre qualité de parent ».

Et c’est là que le piège se referme. Si on se met à répondre à ses reproches en compensant, donc en répondant à sa demande du moment ou en se justifiant, on n’est plus du tout dans la responsabilisation.

Ce n’est plus : « Qu’est-ce que TU décides à propos de TES devoirs ? » C’est devenu : « Est-ce que je suis un bon parent ?« .

Tout l’art pour les parents ici est de revenir avec gentillesse mais fermeté au sujet de départ.

La gentillesse ici n’est PAS un détail ou un accessoire.

Si on est dans une attitude conflictuelle à ce moment là, on contribue à dévier la réflexion de l’ado. Si on l’attaque au moment où on lui demande de se responsabiliser, il est en colère contre nous. Et cette colère vient comme « occuper » son cerveau : il s’en sert pour se détourner de la réflexion sur sa responsabilité qui l’embête et qu’il ne VEUT pas mener.

Un simple « on discutera un autre jour de savoir si je suis ou non un bon parent, mais là, la question c’est : qu’est-ce que tu décides à propos de tes devoirs sachant que je ne suis pas disponible ?« .

Et quand on fait ça, l’ado râle.

C’est normal : on lui refuse de répondre à sa demande et on l’oblige à prendre une décision. Donc il se plaint. Surtout LAISSEZ-LE râler mais ne répondez pas !

Si vous cherchez à recadrer sa râlerie, vous déviez encore une fois de votre trajectoire.

Et vous risquez de vous engager dans une discussion stérile et sans fin, qui va immanquablement finir par « mes parents sont vraiment trop relous et ne comprennent rien » de son côté et « mon ado est vraiment immature et déraisonnable » du vôtre, donc rien qui peut vous aider à le responsabiliser réellement.

Donc laissez se plaindre tout seul et ne lui laissez pas de prise !

Chez chacun de nous – adultes comme adolescents – cohabitent 2 parties : une part « raisonnable » ou « adulte » (celle qui nous incite à faire des efforts, à nous organiser, etc) et une part « adolescente », qui a juste envie de profiter de la vie.

L’équilibre c’est d’arriver à faire dialoguer ces 2 parties pour que chacune y trouve son compte. Si l’une prend toute la place sur l’autre, ça ne fonctionne pas. 

Quand, en tant que parent, on incarne trop fortement la part « adulte », c’est comme si l’adolescent n’avait plus besoin de l’incarner, voire même il peut passer son énergie à la contredire. Il externalise sa part raisonnable, il vous la délègue. Et au lieu de se faire à l’intérieur de lui, le dialogue se fait à l’extérieur – entre vous et lui. Cela ne le rend pas plus raisonnable, bien au contraire puisqu’il n’a que la part adolescente à investir.

C’est pourquoi je dis parfois aux parents « arrêtez de lui parler, laissez-le un peu SE parler« . 

Vous aurez peut-être la surprise de le voir revenir en vous demandant de lui faire réciter sa leçon ou pour demander ce qui manque dans son devoir d’histoire.

Conclusion : responsabiliser, c’est oser laisser faire (et parfois laisser tomber)

Alors si on résume :

Responsabiliser, ce n’est ni tout contrôler, ni tout lâcher.

C’est un processus qui commence par un apprentissage : on explique, on encadre, on accompagne. Ensuite, on teste : on se retire, on observe, on laisse l’enfant ou l’ado faire seul. Et on le laisse vivre les conséquences de ses choix – sans compenser, sans punir en plus, sans faire la morale.

Responsabiliser, c’est aussi accepter que ce ne soit pas parfait du premier coup. C’est donner le droit à l’erreur dans un cadre sécurisant. C’est résister à l’envie de sauver, corriger, reprendre la main.

Et surtout, responsabiliser demande de tenir bon face à la culpabilité ou aux peurs que les ados savent très bien activer. Ils connaissent parfaitement les bons boutons à appuyer pour nous faire revenir à la prise en charge.

Mais si on tient bon, si on reste clairs et cohérents, alors ils peuvent vraiment s’emparer de leur autonomie.

Et pour finir… si dans les prochains jours vous entendez un grand : « Franchement, vous êtes des parents indignes ! » …pensez à moi, et souriez intérieurement : c’est peut-être le signe que vous êtes en train de réussir votre responsabilisation !

Des ressources pour mieux comprendre les ados

Pour finir …

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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