Comment communiquer dans le couple à propos de la charge mentale ?
On en parle de plus en plus, de cette fameuse charge mentale. Et souvent, ça finit comme ça dans le couple : elle dit qu’elle en a trop sur les épaules, lui répond qu’il en fait déjà beaucoup.
Résultat : un beau dialogue de sourds où chacun repart frustré.
Alors oui, savoir ce qu’est la charge mentale, c’est intéressant. Mais si en parler ne fait qu’alimenter les disputes et les reproches, ça n’avance à rien.
La vraie question, c’est : comment communiquer dans le couple à propos de la charge mentale sans finir à 2h du matin dans une engueulade interminable ?
Dans cet article, je vais donc vous montrer :
- les pièges de communication qui sabotent vos efforts (et qu’on répète tous sans s’en rendre compte),
- des pistes concrètes pour discuter de la répartition des tâches autrement qu’en faisant des calculs d’apothicaires
- et surtout comment se positionner en adulte dans son couple, même quand la frustration monte.

EP.24 Mieux communiquer dans le couple à propos de la charge mentale – Du côté des parents !
Aujourd’hui, on va aller plus loin sur la charge mentale.
Parce que définir la charge mentale, c’est bien … mais si ça ne sert qu’à alimenter les disputes et les râleries dans le couple, ça n’avance à rien.
Dans cet épisode, on va donc regarder comment passer du constat à l’action :
- comment discuter de la charge mentale sans tomber dans le dialogue de sourds,
- quels pièges de communication éviter,
- et surtout comment se positionner en adulte dans son couple.
Parenthèse rapide mais utile : je vais genrer mon épisode selon la réalité statistique dans les couples hétérosexuels.
Donc au féminin pour la personne qui a le plus de charge mentale et au masculin pour son partenaire.
Mais évidemment les problèmes dont je parle peuvent être inversés selon vos personnalités ou votre contexte de vie. Vous aurez aussi besoin de transposer si vous êtes en couple homosexuel et je vous prie de m’en excuser par avance
Très souvent, quand on tente de parler de la charge mentale, on est dans un dialogue de sourds où l’un (ou plutôt l’une) se plaint et l’autre se défend.
Les stratégies défensives consistent à dire « mais moi aussi j’ai de la charge ! », soit à reprocher à l’autre d’en faire trop et l’inciter à lacher prise.
Ou alors on rentre dans des calculs d’apothicaires pour savoir qui en fait plus que l’autre. On dirait des gosses qui comptent les pâtes dans l’assiette de leur frères et soeurs pour savoir qui en a plus que l’autre !
Ces stratégies renvoient toutes le même message : « tu n’as AUCUNE RAISON de te sentir comme tu te sens » ou bien « si tu es frustrée ou surchargée, c’est de ta faute, je n’y suis pour rien ! ». Ce qui n’aide absolument en rien à apaiser la relation je vous le garantis.
La répartition des taches dans le couple doit elle être égalitaire ?
Je vais, à ce stade prendre la précaution de préciser ma position : même si un petit coeur féministe bat en moi, dans mon travail, je n’en ai rien à fiche de QUI fait QUOI chez vous, ni même de m’assurer que la répartition soit égale.
Mon travail de thérapeute de couple est de m’assurer que chacun mesure bien l’impact de son comportement ET se comporte en adulte face aux choix à faire dans le couple.
Si la répartition qui convient aux 2 est d’avoir un chef et un exécutant, cela ne me pose aucun problème.
Oui, une répartition inégale peut parfaitement fonctionner.
A condition que les rôles soient clairs et qu’on puisse en discuter si cela devient pesant pour l’un ou pour l’autre.
J’utilise parfois un outil de management pour définir les attentes et les positions de chacun à ce sujet.
Cet outil, c’est le poker de la délégation (téléchargeable sur le site de « L’atelier Collaboratif »). Je l’ai découvert avec mes amis et collègues de chez Nicomak, un cabinet de consulting avec qui je travaille, basé aux Marches, près de Chambéry.

Cet outil permet de matérialiser les différents niveaux de délégation, ou pour la charge mentale, les différents de partage des responsabilités :
- du plus léger (l’un décide de ce qu’on fait et comment et l’autre n’intervient pas ou alors comme un simple intervenant)
- au plus fort (les décisions peuvent être prises et exécutées par l’un ou l’autre sans différence), avec différentes nuances et variations entre les 2.
Cet outil constitue une bonne base à la discussion sur la répartition des taches. Il permet de clarifier les attentes de chacun, mais aussi la perception de chacun sur son rôle.
Il peut donc servir à clarifier les rôles, accepter qu’il n’y a pas une seule “bonne” répartition et poser un cadre pour pouvoir en discuter. Cet échange peut se faire sujet par sujet car la répartition peut varier d’un thème à l’autre.
Mais évidemment, quelle que soit la qualité du support, on ne peut discuter qu’avec quelqu’un qui veut écouter. Nous allons maintenant nous attaquer à ce qui fait le plus de dégâts : les dialogues de sourds et les façons de communiquer qui sabotent complètement vos efforts.
Vous allez voir qu’on tombe tous dedans… souvent sans s’en rendre compte.
Les discussions de 3h à 2h du matin sont-elles vraiment constructives ???
C’est donc là – je le disais en intro – que les ennuis commencent.
Déjà par pitié, arrêtez d’essayer de résoudre vos problèmes à 2h du matin, quand vous n’arrivez pas à dormir.
Je ne sais pas pourquoi tant de couples font ça … En fait non je sais : la personne qui n’arrive pas à se faire entendre essaie d’attraper celui qui ne l’écoute pas. Et 2h du matin est une bonne heure pour ça : ça fait des heures qu’elle rumine et elle est super motivée. Et lui, il est coincé et obligé d’écouter (ou au moins de faire semblant).
Mais est-ce que VRAIMENT vous avez déjà réussi à sortir quelque chose de constructif d’une discussion de 4 heures qui a lieu après minuit et durant laquelle personne n’a les yeux en face des trous ?
Quand les couples me racontent ça dans mon cabinet je leur demande : « et cette discussion vous a permis de trouver des solutions durables et constructives ? »
Et comme la réponse est 99 fois sur 100 non j’en conclus que c’est une méthode qui NE MARCHE PAS !
Acceptez-vous vraiment de communiquer ???
Si on veut pouvoir dialoguer, le 1er pas consiste d’écouter les reproches jusqu’au bout et d’arrêter de se défendre.
Quand on n’écoute pas les reproches jusqu’au bout et qu’on commence à se défendre trop tôt, on provoque de la frustration chez l’autre. Et le sentiment qu’on n’en a rien à faire de son point de vue, qu’on essaie juste de le ou de la faire taire !
Ce qui a pour effet immanquablement de rendre cette personne beaucoup plus réactive et sensible à vos « manquements », justement à cause de la frustration que vous avez causée par votre réaction.
« Oui mais du coup je vais avoir droit à une avalanche de reproches, ça va durer des heures. » me direz-vous …
C’est un risque à prendre en effet …
Mais remarquez bien qu’il y a une différence ENORME entre parler à quelqu’un qui se tait parce qu’il n’a pas envie d’entendre … Et parler à quelqu’un qui se tait parce qu’il écoute vraiment et prend en compte les demandes.
Quand vous êtes dans le 2e cas, si l’autre a des reproches à vous faire pendant des heures, c’est soit qu’il ou elle abuse vraiment (j’y reviens plus loin dans l’épisode !).
Et si votre partenaire n’abuse pas et qu’elle a REELLEMENT des reproches à vous faire pendant des heures, c’est probablement que ces reproches sont justifiés, qu’il y a une réalité dans ce qu’exprime votre partenaire.
Et que vous allez devoir apprendre à les écouter et à en tenir compte si vous voulez qu’ils se réduisent.
Dans les 2 cas, se positionner clairement, en adulte, face à ce qui est exprimé apportera bien plus de clarté et de sérénité dans votre couple, plutôt que d’user de stratégies pour éviter ou réduire les reproches.
Se positionner en adulte pour communiquer dans son couple, ça veut dire quoi ?
Commencez par écouter attentivement les reproches et demandes de votre partenaire.
SANS VOUS DEFENDRE, sans expliquer pourquoi en réalité ces reproches sont injustes et injustifiés.
Ecoutez en vous demandant en quoi ces reproches sont, au moins en partie, justifiés.
Prenez le temps de réfléchir et de vous positionner clairement : ce que vous acceptez vraiment de changer, ce que vous refusez de changer.
Pas par « vengeance » ou « pour montrer que vous avez le contrôle » mais parce que vraiment vous ne VOULEZ PAS le faire et que vous assumez les conséquences de votre choix (la frustration de votre partenaire notamment).
Evidemment si l’objectif tient à coeur à votre compagne, il y aura une discussion autour de cet objecitf et j’en reparlerai à la fin de cet épisode.
J’insiste :
Rien n’est pire pour augmenter la frustration que quelqu’un qui dit « oui, oui », mais finalement ne fait pas ou ne fait qu’à moitié.
On finit par croire que le gars fait exprès de mal faire pour qu’on lui dise « laisse tomber je vais le faire ».
Il vaut mieux dire clairement non.
Si, comme je le vois parfois dans les couples, votre stratégie – +/- consciente – consiste à bacler pour avoir la paix, je vous assure que c’est un mauvais calcul sur le long terme. Vous aurez l’impression d’avoir la paix …
Et il se peut que l’annonce de la rupture par votre partenaire vous semble tout à fait incompréhensible quand elle arrivera quelques années plus tard.
En résumé : Mieux vaut dire clairement que vous ne ferez pas certaines choses mais faire bien celles que vous prenez en charge.
Le test infaillible pour savoir si votre femme est vraiment tyrannique et exigeante ou juste frustrée …
Là encore je vois souvent des hommes craindre que leur femme deviennent tyrannique et ultra exigeante, que la vie de famille se résume à une longue suite de contraintes et d’anticipations sans intérêt.
Il y a un test très simple pour savoir si votre compagne est tyrannique par nature ou si elle insiste parce qu’elle a l’impression que vous ne tenez pas compte de son ressenti.
Quand elle vous demande un truc, faites le à fond, mais vraiment à fond !
Si elle vous demande de vous occuper des enfants, emmenez-les vos enfants à la bibliothèque, faites-leur des brocolis quand elle vous demande de vous occuper d’eux (en gros : faites ce qu’elle ferait).
Si quand elle revient, elle trouve encore des reproches à vous faire … ce sera une information à prendre en compte pour déterminer sa personnalité, au moment de décider de l’avenir de ce couple (et je vous donne rendez-vous un peu plus loin dans cet épisode pour parler de ce qu’on peut faire dans ce cas).
Mais, dans l’immense majorité des cas, la partenaire va plutôt dire « tu n’es pas obligé de t’embêter autant, tu peux aller au Mcdo à midi, ce serai plus facile ».
Et alors vous saurez que sa « chiantitude » n’est pas dûe à sa personnalité, mais qu’il s’agit d’une réaction à VOTRE résistance à faire les choses.
Comment communiquer plus efficacement avec son conjoint ?
Passons maintenant à l’autre côté de la relation de couple : on peut facilement avoir une communication paradoxale, sans même s’en rendre compte.
Qu’est-ce que j’entends par là ?
Parfois on a tendance à ne faire que remarquer ce qui est insuffisant ou mal fait.
Parfois, on remercie pour ce qui est fait … mais qu’on ajoute un petit conseil, une remarque, ajout qui dit implicitement « tu aurais pu faire mieux ».
Ce type de communication finit par décourager tout type d’effort : « si je ne fais pas d’effort, je me fais enguirlander ; si j’en fais, je me fais à peine moins enguirlander. Est-ce que ça vaut vraiment la peine de faire ces efforts ? »
Oui, mon coeur de féministe à moi aussi trouve ça horriblement frustrant de devoir féliciter son partenaire pour des trucs juste normaux, qu’on fait tous les jours sans que personne ne nous trouve ça génial.
Et oui, si on regarde les statistiques, ce serait la moindre des choses que votre partenaire réalise tout ce qu’il ne fait pas.
Et oui encore, c’est hyper frustrant et dévalorisant de se dire qu’il ne suffit pas d’exprimer une demande pour qu’elle soit entendu, alors qu’on s’attendrait à plus de considérations pour nos demandes entre humains responsables.
Mais c’est hélas humain justement !
Et parfois il faut choisir entre obtenir un résultat concret dans VOTRE couple et rétablir la justice.
(on peut lutter pour la justice à d’autres endroits que son couple, ça peut aider).
A noter que cette communication démotivante l’est d’autant plus si la personne qu’on veut mettre au boulot est « débutante ».
En effet, une experte a déjà tellement d’automatismes que démarrer une tache ne lui demande aucun effort. La planification, la gestion des ressources s’est faite en mode quasi automatique. Le débutant doit faire plus d’efforts cognitifs et d’organisation et la tache lui parait plus lourde. Elle ne deviendra plus simple que quand il aura appris à la faire avec autant d’années d’expérience que vous !
L’un des problèmes liés à la charge mentale réside justement dans le fait que les femmes comparent en se basant sur LEUR niveau de connaissances et de compétences et en imaginant que l’autre en est au même niveau qu’elles, ce qui est rarement le cas.
Je vous renvoie à la métaphore sportive utilisée dans l’épisode précédent : on a un pro et un amateur. Pour que les 2 jouent au niveau du pro, il n’y a pas 36 options : l’amateur doit avoir ENVIE de devenir pro ET ça va lui prendre des heures d’entrainement pour arriver au même niveau que le pro. Et ça implique que le pro laisse le temps et l’opportunité à l’amateur d’acquérir les compétences nécessaires.
Ce qui m’amène directement à un 2e aspect qui rend la communication paradoxale.
Le piège de la ralerie ou comment se discréditer soi même dans la communication
Ce que j’appelle le piège de la ralerie.
Je m’explique : vous demandez à l’autre de faire quelque chose. S’il ne change pas, vous finissez par faire à sa place tout en râlant.
En faisant à sa place, vous l’empêchez de vivre jusqu’au bout les conséquences de son choix de ne pas faire. Vous l’empêchez de fait de prendre ses responsabilités tout en entretenant son confort.
(je vous renvoie à mon épisode sur la responsabilisation des ados pour approfondir).
Et comme c’est horriblement frustrant, vous râlez.
Mais vos raleries vous discréditent : « de toute façon tu rales tout le temps » (cf le passage sur les efforts plus hauts dans l’article).
Il y a aussi un autre piège, très fréquemment observé dans les couples que je reçois : « tu me parles mal, je t’écouterai quand tu me parleras mieux ». Et vous êtes moins écoutée.
Oui ça aussi c’est hyper injuste !
J’en avais parlé dans un des épisodes sur la colère = c’est une technique qui permet de discréditer l’expression en la jugeant trop violente ou inadaptée pour ne pas avoir à écouter le fond.
Et ça ne fait que faire flamber la colère de celle qui ne se sent pas écoutée et aggraver les choses.
Pour se sortir de cela, vous trouverez des pistes dans l’article « quelle est la différence entre menacer et poser ses limites ? », mais aussi plus loin dans cet article.
En résumé : sortir de cette communication inefficace va demander de ne plus compenser ET d’arrêter de râler.
Alors, bien sûr, quand les conséquences retombent sur les enfants, c’est toujours plus difficile de ne pas compenser. Cela implique de se préparer pour faire un vrai choix qu’on assume (je vous renvoie à la suite de cet article où je vais détailler cela).
A noter : si vous êtes la personne qui souffre de la charge mentale, vous êtes sans doute la personne la plus motivée pour que ça change (c’est VOUS qui souffrez le plus dans cette situation).
Si vous voulez être efficace dans le changement je vous invite donc à être attentive à ces 2 façons de communiquer de façon paradoxale qui peuvent vous mettre en échec malgré vous (et même malgré la bonne volonté de votre partenaire, c’est ça le pire !).
Quel que soit le sujet, c’est la personne qui souffre le plus de la situation qui a le plus à coeur que les choses changent. En attendant que ce soit l’autre qui fasse le 1er pas, vous risquez d’accumuler la frustration. Vous ne pouvez pas changer l’autre mais vous pouvez changer votre façon de réagir pour être plus efficace ou plus détachée.
Vous avez maintenant des pistes concrètes pour écouter, vous positionner et éviter les paradoxes qui font échouer la communication. Mais il reste une question essentielle : que faire quand, malgré vos efforts, ça ne change pas ? Quand l’autre ne veut pas, ou que ça bloque toujours ?
Que faire quand malgré nos efforts votre partenaire refuse de prendre plus en charge ?
Je vous ai donné des outils pour faire en sorte de communiquer plus efficacement, d’être plus à l’écoute en espérant que les choses tournent positivement.
MAIS hélas, je ne connais aucun moyen de garantir que les choses vont évoluer dans le sens que vous souhaitez.
1er cas de figure, comme je l’ai suggéré plus haut : votre conjoint a écouté vos reproches et s’est positionné clairement. ET il a refusé clairement de faire certaines choses, en assumant les conséquences de ce choix.
Vous avez alors à décider quelle décision vous prenez en tenant compte de sa position.
Ici je reviens sur les 3 niveaux dont j’ai parlé dans le 1er épisode sur la charge mentale = faire, organiser et définir l’objectif.
Définir un objectif, c’est comme choisir quel type de logement on veut acheter.
Dans l’idéal, on aimerait une grande maison familiale dans un quartier sympa, avec un grand jardin. Et une piscine. Et un chambre pour chacun. Et même un accès indépendant pour l’une d’elle parce que jeune adulte, ça peut être chouette.
Oui mais voilà le budget que cela représente est énorme. Il vaudrait mieux que vous soyez 2 à investir. Si vous êtes seul-e, ça va être compliqué et vous allez devoir vous endetter lourdement et renoncer à d’autres choses (vacances, loisirs, etc).
Mais si l’autre ne veut vraiment pas investir avec vous, quel impact cette information a-t-elle sur votre décision ?
Achetez-vous malgré tout la maison de vos rêves, au risque de vous épuiser à la payer et de devoir renoncer à d’autres choses (des vacances, une maison plus grande, etc) ?
Ou bien renoncez-vous à cet achat avec la frustration de devoir renoncer à vos ambitions mais en préservant votre capacité à profiter d’autres choses ?

C’est la même chose pour les objectifs familiaux : vous aimeriez atteindre un objectif – un mode d’éducation, d’alimentation, un niveau de propreté et de rangement. Et pour cela il se peut que vous ayez besoin des ressources des 2 membres du couple (voire des ressources des enfants aussi le moment venu).
Si votre partenaire ne veut pas investir dans ce projet précis, c’est en effet extrêmement frustrant mais vous ne pouvez pas le forcer.
Qu’advient-il alors de ce projet ?
Vous le faites quand même, seul-e au risque de vous épuiser ? Ou alors il vous faudra développer d’autres ressources externes pour assurer ? Ou bien vous renoncez, au moins en partie ?
Et si ces refus de participer s’accumulent, quel impact cela a sur votre couple sur le long terme ? QU’est-ce que cela change à votre vision du couple ?
Que faire quand votre partenaire est tyrannique et exigeant-e ?
De l’autre côté, vous avez tenté de vous positionner clairement, vous avez fait à fond ce qui vous a été demandé. Mais ça n’a rien changé à la relation : vous recevez toujours des reproches.
Là aussi se pose la même question : qu’est-ce que je fais de cette information ?
Est-ce que je me dis « ça fait partie de son fonctionnement / de sa personnalité mais je trouve d’autres choses qui me satisfont dans ce couple, et je peux l’accepter » ? Ou est-ce que vous vous dites « il est difficile pour moi d’envisager un couple dans ces conditions ? »
Si vous répondez « je choisis de l’accepter », alors il est important d’arrêter d’essayer de changer l’autre (que ce soit pour un partenaire qui ne veut pas prendre en charge ou pour un partenaire tyrannique).
En continuant à essayer de changer quelque chose qui ne peut pas être changé, vous augmentez votre frustration, et votre amertume et vous dégradez la relation.
Je vous propose alors de réfléchir à la question « si j’avais la certitude que, quoi que je fasse ou dise, cela (ce que vous cherchez à changer) ne change pas, qu’est-ce que je ferai de différent ? Au quotidien ? ».
Pensez à la fois pour les actions concrètes – chercheriez vous d’autres appuis pour vous seconder, renonceriez-vous en partie à l’objectif, etc ? – mais aussi pour les émotions : il y a des moments où ce renoncement restera frustrant et décevant, comment pourrez-vous exprimer et canaliser – pas refouler ! – ces émotions pour qu’elles ne viennent pas se déverser au mauvais moment et de la mauvaise manière).
Ce choix – d’accepter – n’est pas irréversible et peut être révisé à n’importe quel moment si vous vous rendez compte qu’accepter est plus difficile à vivre que vous ne le pensiez.
Il s’agit ici de mesurer les enjeux réels de la demande qu’on formule.
Attention, je ne suis pas en train de vous encourager à « menacer » de quitter votre partenaire à tout bout de champ. Cela risquerait au contraire d’être contre productif à terme, une menace perdant rapidement toute crédibilité si elle n’est pas réellement suivie d’effets ou si elle est utilisée comme moyen de pression (là encore je vous invite à aller lire l’article « quelle différence entre menacer et poser une limite ? »)
Mais, en tant que thérapeute de couple, je ne peux que constater que c’est lorsque les enjeux sont crédibles et importants que le ou la partenaire commence à prendre les demandes au sérieux.
Ce n’est pas toujours simple, mais c’est une clé importante pour soigner la qualité de vos relations, et pas seulement de couple.
J’espère que cet article vous aura apporté des clés concrètes et pratiques pour améliorer vos relations de couple, et notamment pour aborder le sujet de la charge mentale. N’hésitez pas à me faire part de vos réactions et questions en commentaires ou en m’envoyant directement un mail.
Pour finir …
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