Traduction d’un article de John Rosemond sur l’éducation non violente

http://www.thestarpress.com/article/20120124/LIFESTYLE/201240301
Le texte de cet article a servi de base à la rédaction de mon post : « L’éducation non violente, le grand malentendu… »

Article écrit par
JOHN ROSEMOND

Margaret Thatcher, ancienne Premier Ministre du Royaume-Uni, a dit «un des plus grands problèmes de notre époque est que nous sommes gouvernés par des gens qui se préoccupent plus des émotions que des pensées et des actes.»
De la même façon, il est aussi juste de dire que «un des plus grands problèmes de notre époque est que les enfants sont élevés et éduqués par des gens qui se préoccupent plus de leurs émotions que de leurs pensées ou de leurs actes.»
Les émotions des enfants ont été le souci primordial dans les 2 domaines depuis la fin des années 60, quand les parents ont été persuadés qu’ils ne pouvaient plus utiliser les outils issus de leur propre éducation mais ceux des psychologues et autres professionnels de santé. Avec pour conséquence, le fait que les parents Américains se sont concentrés non plus sur le fait de modeler le caractère de l’enfant et sa pensée mais sur le fait de protéger ses sentiments des insultes (c’est-à-dire des déceptions, des échecs, de l’embarras et d’autres évènements basiques de la vie) et sur l’élévation de son estime de lui-même.
Etre un bon parent – disaient ces nouveaux experts – consiste à être sensible aux émotions de son enfant et à agir en conséquence. Le psychologue Thomas Gordon, auteur de «Parents efficaces», un best-selle des livres sur l’éducation depuis les années 1970, dit que les enfants n’aiment pas qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire et que ,donc, les parents ne doivent pas leur donner d’ordres. «Les enfants qui se soumettent à l’autorité parentale», dit Gordon, deviennent en grandissant «des adultes qui remplissent les cabinets des psychologues et des psychiatres».
Nous savons bien sur que cela n’est pas vrai. Gordon et les autres experts d’une parentalité progressiste ont simplement inventé cela. Les résultats de l’étude sur la parentalité de la psychologue Diana Baumrind’s, portant sur des dizaines d’années, montrnent que les enfants les plus adaptés viennent de foyers où les parents aiment leurs enfants mais sont sans équivoque autoritaire – des parents qui, en d’autres mots, adhèrent à un modèle de parentalité traditionnel (pré-1970, non psychologique). Il s’avère que le modèle même promu par la communauté de la santé mentale compromet justement la santé mentale des enfants. Il est significatif de noter que Gordon a reçu une récompense pour l’ensemble de son oeuvre par l’Association Américaine de Psychologie.
En effet, la santé mentale des enfants Américains est en chûte libre depuis les années 1960. Comparativement aux enfants d’alors, les enfants d’aujourd’hui ont beaucoup plus de risques de devenir sérieusement déprimés, de se suicider ou de devenir des brutes. Et, soit dit en passant, des chercheurs ont montré qu’une haute estime de soi-même prédispose les gens à la dépression (et donc au suicide) et que cela est aussi caractéristique des brutes. Que dites-vous de ça ?
Les émotions ont le pouvoir d’enrichir la vie. Mais si elles ne sont pas gouvernées par la raison, les émotions sont des bêtes indisciplinées et destructrices. Les gens qui sont gouvernés par leurs émotions disent des choses stupides, prennent des décisions stupides et n’apprenent pas de leurs expériences. L’épidémie actuelle de scarification chez les adolescents est un exemple flagrant d’émotions qui se déchainent.
Depuis plus d’une génération, les enfants ont été encouragés à exprimer leurs émotions plutôt qu’apprendre à les contrôler. On leur a dit que toutes les émotions étaient légitimes, ce qui n’est pas vrai. Le résultat final de cette mauvaise éducation aux émotions est que les jeunes croient que leurs émotions priment sur celles des autres.
Tout est dit … la crise de la santé mentale des jeunes en Amérique est le résultat d’une éducation dont les enfants ont beaucoup d’émotions mais aucune résilience émotionnelle. Ils sont pleins d’estime d’eux-même mais ont peu de respect poru les autres. Ils ne peuvent pas vivre une vie satisfaisante.
Ce n’est pas compliqué : une personne émotionnellement robuste est caractérisée par une haut niveau de respect pour les autres, non par un haut niveau d’estime d’elle-même. Au lieu de vouloir de l’attention des autres, cette personne est attentive, cherchant des occasions de rendre service. C’est ce dont parlent les bonnes manières et apprendre les bonnes manières est là où une vie de bien commence, et pas en apprenant à réciter les capitales des 50 états à l’âge de 3 ans et être applaudi par une salle pleine d’adultes admiratifs.

Sandrine Donzel

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