Mon enfant a du mal à s’endormir, comment l’aider ?

Cet article est un SOS S Comm C. Un petit rappel du principe de ce rendez-vous : vous m’envoyez des questions par mail à l’adresse sandrine@scommc.fr en précisant bien « QUESTION POUR LE SOS« . Je choisis une question ou un thème et je le traite dans une vidéo de 15 à 30 minutes diffusée en direct sur la page Facebook de S Comm C (puis disponible en replay). Pour avoir les dates des prochains SOS, le plus simple est de vous abonner à la newsletter de S Comm C par ici.

La question de la semaine : comment aider mon enfant à s’endormir ?

Cette semaine, je traite 2 questions en 1 seul SOS ! J’ai en effet reçu 2 questions portant sur des sujets très proches. Les voici :

Léopold : « Mon fils de 10 ans s’endort très difficilement tous les soirs. Il est très anxieux par nature. Il répète le même cérémonial chaque soir : « tu ne t’endors pas avant moi et tu viens vérifier si je dors. » Cela l’empêche de s’endormir car il angoisse d’être le dernier éveillé. Nous avons essayé les exercices de respiration, les musiques de détente, traitement par les plantes… mais rien n’y fait. Il s’impose déjà des rituels de manière générale dans sa vie de tous les jours. Et au final, l’angoisse de ne pas s’endormir génère davantage d’angoisse. Et forcément cela me contraint à rester éveiller tard car je ne trouve pas d’autre solution pour qu’il s’endorme sans réveiller son petit frère qui partage sa chambre. »

Caroline : « Je tombe sur ton post et il est 23h30. Ma fille de 9 ans est enfin au lit. Depuis qu’elle est toute petite ça a toujours été la galère pour qu’elle s’endorme. Un  dernier pipi, un dernier verre d’eau, un dernier câlin, un dernier bisou. Depuis que son père et moi sommes séparés et en garde alternée, c’est pire,  et surtout avec moi. J’ai la nette impression qu’elle provoque une dispute pour prolonger le coucher. Toujours au même moment : une fois que je lui ai lu une histoire (dans mon lit), et qu’il s’agit d’aller dans sa chambre, il y a une broutille qui la fait  monter en puissance sur le thème « de toutes facons tu ne m’aimes pas » ou bien « mais moi de toute façon je sais pas m’endormir ». Je la laisse dans son coin, elle revient me chercher ou m’envoie un message écrit… on fait un énième câlin et elle finit par aller se coucher. Lorsque ça s’arrête enfin je n’ai même plus l’énergie ou l’envie de lire un bouquin pour moi.Je n’en peux plus de subir cette tyrannie…Que suis-je faire? »

Mon enfant a du mal à s’endormir, comment l’aider ➡️ ma réponse en vidéo

Pour celles et ceux qui préfèrent l’écrit, voici quelques éléments que je développe dans la vidéo :

Comment aider mon enfant à s’endormir ?

Avoir du mal à s’endormir, c’est fréquent, notamment chez les petits de moins de 6 ans. Un peu de patience aide beaucoup, le temps que les choses se régulent. Ceci étant posé, nous parlons ici d’enfants plus âgés (début d’adolescence). Les difficultés que rencontrent les enfants de cet âge se rapprochent de celles que peuvent rencontrer les adultes.

Je profite de l’occasion pour vous rappeler quelques infos générales (mais pas forcément courantes sur le sommeil). Je les avais partagées dans cet article : https://blog.scommc.fr/ameliorer-son-sommeil/

Ados et adultes qui ont du mal à s’endormir décrivent presque tous un « combat » avec leur cerveau autour du sommeil. A un point tel que la peur de ne pas s’endormir (ou de mal dormir) génère du stress … et le stress empêche de s’endormir. Et hop le cercle vicieux est enclenché.

Quand j’accompagne des gens autour du sommeil nous constatons souvent ensemble que le combat les fatigue plus que l’insomnie = les premiers temps, je leur propose des moyens d’arrêter de combattre l’insomnie, de ne pas chercher à s’endormir à tout prix, quitte à prendre le risque de ne pas dormir. Ceux qui ne dorment pas plus constatent qu’ils sont généralement moins fatigués : ils gardent sans doute la fatigue physique mais ont la fatigue mentale en moins.

C’est assez drôle parce que j’ai eu un rendez-vous la semaine précédent cette vidéo avec un jeune garçon. Quand je l’ai questionné sur ce qui se passe, il m’a décrit exactement ça : il a très peur de ne pas s’endormir et il fait tout un tas de rituels. Il décrit sa soirée exactement comme un long combat contre son cerveau qui refuse de s’endormir … mais son cerveau finit toujours par gagner : c’est lui qui décide à quel moment il va s’endormir et l’enfant n’a aucun contrôle sur ce moment.

Souvent nous entretenons le combat en rappelant régulièrement à nos enfants l’importance de bien dormir. En leur donnant des tas d’astuces (les écrans, un moment calme, etc). Certains enfants / ados vont même chercher des informations sur Internet par eux-mêmes. Ils se trouvent donc avec des tas de trucs « à faire » pour dormir. Si votre enfant est dans ce cas (il a peur de mal dormir ou de mettre trop longtemps à s’endormir), on peut aussi dédramatiser la chose : ce n’est pas très grave de mal dormir pendant quelques temps. Ca aider à diminuer la pression contre-productive sur le sommeil.

J’explique aussi aux enfants (et aux adultes) les points suivants :

Ce n’est pas nous qui trouvons le sommeil, c’est le sommeil qui nous trouve. Pour s’endormir, il faut ouvrir les portes de notre cerveau et relacher le contrôle. Or quand on relache le contrôle, des pensées diverses peuvent s’échapper, certaines venir nous déranger. Avoir des pensées négatives, stressantes, etc fait partie du processus d’endormissement. Si on pense qu’il faut les éliminer, on risque de se concentrer dessus. Et qui concentration dit réveil.

Si ces pensées sont vraiment trop dérangeantes au moment de s’endormir, on peut leur donner rendez-vous à un autre moment de la journée. A ce moment-là, on pourra vraiment se consacrer à elles. Si on ne leur accorde jamais une belle attention bien concentrée, elles reviennent nous embêter à un moment où elles nous trouvent plus disponible, donc souvent le soir.

Comme je l’explique, quand les gens ont du mal à s’endormir, ils ont tendance à se battre contre leur cerveau pour l’obliger à dormir. Je leur propose alors souvent d’inverser la tendance. Il ne s’agit pas de « lâcher prise » ni « d’acceptation » : qui a envie d’accepter avec joie d’attendre pendant des heures que son cerveau daigne s’éteindre 🤪 ?

Non je leur dis, que parfois, pour savoir redresser une barre de métal, il faut apprendre à la tordre davantage. Et je leur propose alors d’inverser le combat : au lieu d’essayer de contraindre leur cerveau à dormir, ils doivent plutôt tenter de l’empêcher de s’éteindre. Attention : sans aide = pas d’écrans, pas de jeux vidéos, pas de livres, rien du tout. Juste eux et leur cerveau. Allongés ainsi dans le noir, ils doivent absolument essayer de rester éveillés. Le jeune garçon dont je parlais plus haut est revenu il y a quelques jours et il m’a dit : « J‘ai fait comme tu as dit : j’ai arrêté tous mes rituels du soir. J’ai aussi enlevé mon réveil de ma chambre sinon je le regardai tout le temps. Le résultat c’est que j’ai encore perdu le jeu contre mon cerveau : je n’ai pas réussi à rester réveillé. Mais du coup, pour le sommeil ; ça marche trop bien ton truc ! Je ne suis plus du tout stressé par le sommeil maintenant.« 

Voilà pour la partie concernant le stress lié à la peur de ne pas dormir ou d’avoir du mal à s’endormir.

Il peut aussi y avoir des causes émotionnelles sous-jacentes aux problèmes de sommeil. C’est peut être le cas dans la question de Caroline, avec sa fille (contexte de séparation). Ces causes émotionnelles peuvent (et doivent) être abordées à d’autres moments.

Ici, le combat prend une autre forme : ce n’est plus l’enfant contre lui-même mais l’enfant contre sa maman.

Il y a un point à recadrer très vite ici. les enfants utilisent souvent l’arme ultime : la culpabilisation 😂. Ils le font autour du sommeil ou autour de n’importe quel problème ou contrainte que nous leur imposons.

Dans le cas de la fille de Caroline (2e question), le « tu ne m’aimes pas » de sa fille, c’est une belle façon de déplacer le problème et de s’assurer de l’aide : un parent peut laisser un enfant s’endormir seul … mais il ne peut pas laisser penser à son enfant penser qu’il ne l’aime pas. Il se sent donc obligé de répondre et de donner de l’attention.

En termes techniques – pour les systémiciens qui me lisent – on appelle ça une confusion entre l’indice (le contenu du message = comment je t’aide pour dormir) et l’ordre (ce que ça dit sur la relation entre la maman et sa fille).

La confusion entre les 2 ça donne des  histoires pas mal compliquées où le contenu est confondu avec ce que ça dit sur la relation. C’est très courant aussi dans les problèmes de couples.

Il est important de noter la confusion et de la faire remarquer à l’enfant : « on n’est pas en train de parler de si je t’aime ou pas, on est train de parler de quelle est la meilleure manière de s’endormir. Si tu es triste, en colère, si tu as peur, que tu te poses des questions, on peut en parler aussi et je t’écouterai attentivement. Mais on ne mélange pas tout. »

A noter : Caroline a écouté ma vidéo avec sa fille. Celle-ci a reconnu que effectivement, savoir comment on s’endort ou si sa maman l’aime sont 2 problèmes différents et qu’ils n’avaient pas à être mélangés.

N’hésitez pas à écouter la vidéo en complément de l’article car j’y donne des infos complémentaires (et vice versa).

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Sandrine Donzel

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