Avez-vous votre carte de fidélité ?

carte de fideliteCe matin, j’avais envie de vous parler de ma carte de fidélité …

En effet, les émotions en général, la colère en particulier, sont cumulatives, comme les points d’une carte de fidélité.

Si je n’écoute pas le message envoyé par mon émotion, alors je poinçonne ma carte et un jour je finis par gagner le « gros lot » …

Gérer sa colère

Je vais illustrer cela avec la colère de façon plus concrète.

Imaginez que vous vous levez le matin et que vous trouviez les vêtements sales de votre/vos conjoint/compagne/enfants – rayez la mention inutile – par terre au lieu d’être dans la corbeille à linge. Vous vous dites :

bon je ne vais pas râler de bon matin.

Tant pis, on verra ça plus tard.

… boum, une case cochée sur votre carte …

 

Puis vous allez prendre votre douche et le bac est vraiment crado. Vous vous dites :

pfff … c’est toujours moi qui m’y colle,

mais bon en même temps, c’est mon boulot

… boum une 2e, voire une 3e case cochée – parce que, et oui, on peut cocher plusieurs cases en même temps …

Vous arrivez à la table du petit déjeûner qui est collante de confiture et pleine de miettes. Vous vous dites

ce n’est décidément pas mon jour.

Mais bon je ne peux pas trop leur en demander …

… boum une nouvelle case …

Vous partez au travail, votre supérieur vous fait une remarque désagréable. Vous vous retenez de lui répondre … boum, une nouvelle case cochée …

Et ainsi de suite …

Dans la journée, un collège passe, vous emprunte votre stylo en vous disant « j’te pique ton stylo, je te le rends dans 2 minutes hein … » alors que vous avez des choses à écrire justement …

La colère explosive

Mais là, pas de bol, son emprunt vient de tamponner la dernière case de votre carte de fidélité et il gagne « le gros lot » = la grosse crise 😉 …

non mais c’est vraiment n’importe quoi ! tu es vraiment mal organisé, tu ne peux pas voir ton matériel comme tout le monde !!! Et puis de toute façon, c’est un vrai merdier cette boite ! tout le monde fait n’importe quoi n’importe comment !!!!

En fait, votre dernier interlocuteur « ramasse » pour tous ceux qui l’ont précédé et souvent, il vous prend pour un/une hystérique et se demande ce qui se passe 😉 … forcément, il a juste emprunté un stylo finalement …

Comment éviter les explosions de colère ?

En évitant de tamponner trop sa carte, ce qui ne veut pas dire fuir toute colère mais au contraire savoir affronter chaque situation – et surtout les micro-désaccords de la vie quotidienne – pour la résoudre positivement

  • soit en acceptant sereinement et EMOTIONNELLEMENT (surtout pas intellectuellement en gardant un noeud émotionnel) de changer notre limite
  • soit en affrontant constructivement l’autre ou la situation pour y trouver une solution concrète qui va nous permettre d’apaiser la colère.

Alors à votre prochaine colère, demandez-vous quelle case vous venez de cocher 😉 …

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Sandrine Donzel

Parentalité, couple, communication, développement personnel ? Votre vie ne ressemble pas à ce qui est décrit dans les livres ? Pas de panique et bienvenue dans la VRAIE VIE, celle qui est abordée sur ce blog ! Je vous y propose des outils concrets, pragmatiques et REALISTES pour répondre à vos interrogations. Bonne lecture !

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35 thoughts on “Avez-vous votre carte de fidélité ?

  • 31 janvier 2012 à 11:08
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    Bonjour, ça me parle tout ça et en même temps je trouve ça difficile justement, j’ai l’impression que je passerai mon temps à raler parfois !!
    Et puis il faut bien reconnaitre que parfois c’est à peine justifié, pourquoi certaines fois on arrive à ne pas être gêner par une situation et que la fois d’après boum !!!

    Bon en me relisant je trouve justement une partie à ma réponse, probablement que ma carte était pleine !!!
    Je me sens brouillon, confuse dans mes émotions parfois, du mal à faire le tri !!!
    Est-ce de la fatigue, de la colère, du perfectionnisme, pas simple !!!

    Peut-être à chaque fois que je me sens agacée prendre du recul sur ce qui m’agace réellement, …mais bien souvent on rale, proteste et on ne « réflèchit »pas….
    T’as vu comme je passe du « je » au « on », raaaaaaaaaaa, il y a du boulot !!!

    Merci, encore un truc à réflèchir, pour essayer de démêler ce sac de noeuds que sont MES sentiments !!

    J’espère que les ateliers que je dois faire m’aideront pour tout ça, raaa que c’est loin avril !!!!

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  • 31 janvier 2012 à 11:55
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    Bonjour,

    Ma carte a souvent été pleine, des « innocents » en ont souvent fait les frais. Mais la vie m’a mise face à des situations qui m’ont fait (violemment) réaliser que la relativité n’existe pas que chez les autres.

    J’essaie un peu plus chaque jour de ne pas craquer face à la personne qui fait déborder mon vase, j’essaie, mais il est évident que cela ne fonctionne pas toujours.

    Surtout ne pas agrandir le vase, le débordement ne serait que plus important et puis, penser au sentiment de malaise et de regret qui s’installe après le débordement, au ménage qu’il faudra faire, et sans doute au vase brisé qui ne peut parfois pas se réparer.

    C’est imagé oui, mais je pense que tout le monde comprend.

    Le problème, car il y en a toujours un, est que j’arrive à relativiser face à des personnes qui « comptent moins » pour moi, mais lorsque je suis face à mon mari ou à mes filles, la carte se remplit plus vite, sans doute à cause du sentiment de culpabilité : « c’est peut être de ma faute au fond, je ne suis peut être pas une bonne épouse ni une bonne mère ? Si ils font cela c’est que je n’ai pas réussi à me faire comprendre ? » et la colère contre moi même se transforme en réaction disproportionne face à eux… rarement certes, mais encore trop souvent à mon (et leur) goût.

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  • 31 janvier 2012 à 12:04
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    Merci de vos commentaires !

    Hélène, vous avez tout à fait raison : il ne faut surtout pas augmenter la capacité de sa carte, car cela ne fait que retarder l’explosion et la rendre plus destructrice …

    Pour ce qui est du vase brisé ou fêlé, l’avantage dans les relations humaines est qu’il est souvent possible de réparer …

    Sandrine

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  • 31 janvier 2012 à 12:25
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    Et quand on finit par ne plus exploser, et qu’à force d’essayer d’accepter et de trouver des solutions sans avoir de résultats, la résignation et la rancoeur s’installent, on fait comment ?
    Difficile de voir le bout du tunnel parfois…

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  • 31 janvier 2012 à 12:36
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    Oui, pas toujours facile :-/ …
    Parfois quand on est trop touché émotionnellement par une situation, il devient trop difficile de prendre du recul et de voir quels sont les moyens que l’on a de changer les choses.

    Pour prendre du recul, mieux vaut le faire avec une personne empathique et qui ne va pas nous juger. Certains forums Internet – pas tous – peuvent permettre cela ; certains de nos amis de confiance en sont capables aussi ; mais il est parfois nécessaire d’avoir recours à un appui extérieur dont c’est la profession.

    Il est toujours beaucoup plus facile de résoudre les problèmes des autres que les siens, justement parce qu’on n’est moins impliqué émotionnellement.

    J’ajoute aussi que, quand on n’explose plus, cela devient très dangereux pour soi parce que l’on tourne la colère contre soi-même (dévalorisation, culpabilité, … voire maladies).

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  • 31 janvier 2012 à 13:27
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    Merci pour cette réponse !
    Oui je pense qu’une aide extérieure serait la bienvenue. Un rdv est déjà fixé, reste à voir si ça collera avec cette personne.
    Et effectivement, mon corps commence à flancher, sûrement un signal d’alerte.

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  • 31 janvier 2012 à 14:35
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    je reviens.
    Je viens de passer un long moment à réflèchir et noter noir sur blanc (comme on me l’a conseillé) ce qui se passe pour moi quand je m’occupe du coucher de ma bb2 et …merci pour ce mot qui vient à point et me permet d’ouvrir les yeux sur mes « sautes d’humeur » de plus en plus fréquent, manque de patience, manque de recul, cette confusion dans mes sentiments…

    Tout simplement de la colère, contre moi, contre elle, contre mon mari, contre notre inertie, notre acceptation à subir.
    Mais une colère néfaste car accumulative, chaque soir je remplis ma carte quasi complèter et chaque jour me parait plus difficile, je comprends mieux…

    Pourquoi maitriser cette colère ?? non, l’accepter et qu’elle devienne moteur de changement !!!
    Oui je vais faire probablement des erreurs mais nous allons trouver, tous les 3, comment on peut améliorer la situation…l’erreur l’a plus grave serait de continuer ainsi !

    Encore merci tes explications, tes phrases simples mais pleines de sens, de bons sens !!!

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  • Ping :S Comm C, le blog » Blog Archive » La carte de la colère de maman avec son petit garçon

  • 29 octobre 2012 à 10:29
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    Merci pour ce billet. Je me retrouve dans chacune de vos publications. Avec le temps, et à force de s’exercer, j’arrive à ne pas (plus) me mettre en colère, ni exploser dans certaines situations et mon petit bout en particulier, c’est pour nous que je travaille sur moi et sur notre relation qui s’épanouit de jour en jour.
    Seulement, il y en a une au quotidien qui me ronge chaque jour, un peu plus, que je garderai d’étaler. Et cela se retourne contre moi, je le sens. Comment faire autrement quand nous avons pas les mêmes lunettes de vie, d’éducation et de propres valeurs?
    Merci pour ce temps partagé…

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    • 29 octobre 2012 à 14:03
      Permalink

      Merci pour le merci 😉 … Ca fait plaisir de savoir que ce que j’écris peut aider et/ou faire plaisir !

      Pour le reste, il est parfois nécessaire de prendre du recul. Quand nous sommes pris dans le quotidien, il est très difficile de lever le nez du guidon pour savoir où on en est et voir les choses différemment.
      Si j’avais une recette miracle, je la ferai partager 😉 … malheureusement – ou heureusement ? – ça n’existe pas. Par contre, il est possible de se poser et de réfléchir à sa problématique de façon concrète et pragmatique pour faire avancer les choses.

      Difficile de répondre sans plus d’éléments concrets mais ce n’est pas le lieu pour le faire.

      Sandrine

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  • Ping :S Comm C, le blog » Blog Archive » Les Vendredis des Parents : « comment poser des limites à un enfant tout en le respectant ? »

  • 12 mars 2013 à 18:00
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    Une idée, puis une autre.. et je repense à votre article… côté parent/enfant : souvent les parents ne surveillent pas assez ce qu’ils font cocher à leur enfant, ce qui leur permettrait d’éviter doublement de dépasser certaines de leurs limites : un enfant qui est « à bout » est d’autant plus difficile à supporter. Si on prend conscience que les « dépêche-toi », « on mange dans un quart d’heure, attends », « range », « je n’ai pas le temps », « fais », « fais pas »… sont autant de petites contrariétés (certes parfois nécessaires, mais pas toujours) qui s’accumulent et rendent nos petits plus « intolérants » à d’autres frustrations, on s’évite quelques soucis, et même on s’offre de beaux moments ;o)) Manquant de soutiens pour faire garder mon petit, je suis obligée de nuancer, et j’en suis bien heureuse ;o) Je m’étonne encore parfois d’avoir ce petit coquin si sympa malgré sa période « terrible two » ;o)

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    • 12 mars 2013 à 18:04
      Permalink

      C’est tout à fait juste !
      merci de cet éclairage.

      Sandrine

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  • 14 mars 2013 à 00:38
    Permalink

    Merci à vous, Sandrine, de nous faire partager vos expériences, connaissances, réflexions et intuitions ;o)
    Bonne route !!!
    Cordialement ;o)

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  • Ping :S Comm C, le blog » Blog Archive » Les Vendredis des Parents : Mon enfant est insatiable, il veut toujours de plus gros cadeaux

  • Ping :Dominique Grd-Czy (pipelette) | Pearltrees

  • 14 août 2013 à 10:54
    Permalink

    Je n’avais jamais vu ça de cette façon mais c’est tellement vrai… Encore un pas de plus vers du mieux, c’est certain! Merci! 😉

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  • 17 novembre 2013 à 00:10
    Permalink

    « en acceptant sereinement et EMOTIONNELLEMENT (surtout pas intellectuellement en gardant un noeud émotionnel) de changer notre limite »

    justement comment arriver à cela ? Comment parvenir à accepter émotionnellement sans intellectualiser ? Je ne vois pas comment on peut gérer nos émotions sans passer au préalable par la phase « intellectualisation »

    Et vraiment votre blog est une mine d’or!! Bonne continuation…

    Répondre
    • 18 novembre 2013 à 08:53
      Permalink

      Merci.

      Voici un article qui donne une partie de la réponse à votre question : http://blog.scommc.fr/a-quoi-devez-vous-dire-oui-aujourdhui/

      Et pour le reste, l’acceptation émotionnelle passe par le ressenti. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas et qu’il faut vivre pour les comprendre.
      Cela veut dire donc parfois « faire semblant » pour expérimenter ce que cela change et ainsi faire un apprentissage émotionnelle différent.

      Répondre
  • 14 février 2014 à 16:55
    Permalink

    bonjour,
    c’est très intéressant tout cet échange autour de la carte de fidélité. J’utilise un certain nombre d’outils de comm bienveillante, mais j’ai quand même trop souvent l’impression de râler!! j’évite le tu qui »tue », je n’utilise pas d’adjectif qualificatif comme »tu es chiant », je m’exprime par le « je », mais face à des situations qui se répètent je cris et il y a en a des situations qui se répètent (on ne peux pas pousser son frère…, la table n’est pas faite pour taper dessus! quand vous crier ça m’énerve les nerfs..!) que faire?!

    Répondre
    • 14 février 2014 à 17:17
      Permalink

      apprendre à se dire oui = poser SA limite plus tôt et ne pas attendre de trouver l’autre chiant pour le faire.
      Quand on en arrive là, c’est qu’on a trop attendu et on est moins constructif du coup.
      Je vous invite à lire l’excellent livre de Jesper Juul : L’art de dire non en ayant la conscience tranquille

      Répondre
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