Une histoire de Pet Shop … Faire la morale à un enfant

Pet ShopMa fille a depuis peu des Pet Shop, vous savez ces petites bestioles en plastique qui font fureur depuis quelques temps.

Emmener ses nouveaux jouets à l’école

Nous en avions acheté tout un lot pour quelques euros sur un vide-grenier un dimanche matin et évidemment le lundi matin, elle voulait absolument les emmener à l’école pour les montrer à ses copines.

Ca m’a un peu énervée parce que je n’avais pas envie que les bestioles disparaissent là-bas, même si je ne les avais pas payées bien cher.
Non, je n’avais pas envie d’avoir à gérer la déception du soir quand ma fille reviendrait les mains vides, ayant perdu un ou plusieurs de ses petits protégés. Ca m’agaçait de devoir passer du temps à gérer quelque chose qu’il me paraissait si facile d’éviter en n’emmenant pas les Pet Shop à l’école.

C’est vrai qu’en y réfléchissant bien, je me suis dit : quoi de plus naturel finalement ? Moi aussi, comme tout le monde, j’aime bien montrer mes « nouveaux jouets » à mes copines : j’aime mettre une nouvelle tenue pour sortir avec les copines ; le jour où j’achète une nouvelle voiture, je la montre à mes collègues ; quand mon mari m’offre le dernier gadget de geek, je l’emmène partout avec moi pour « péter un peu ma frime » … Normal quoi …

Enfin bref, je pouvais comprendre que ma fille avait envie d’amener ses Pet Shop à l’école … Mais je ne me sentais décidément pas l’énergie de gérer la suite en cas de problème.

Donc quand je la vois mettre ses Pet Shop dans sa poche, je lui dis quelque chose comme :

« Ma poulette, les jouets sont interdits à l’école. Je ne veux pas que tu les prennes. Je n’ai pas envie que tu les perdes et que tu sois triste à cause de ça. Tu les laisses ici.»

Elle râle, insiste.
Je tiens bon sur le mode « je sais que tu as envie mais c’est non. »
Elle laisse tomber – enfin c’est ce que je crois !

Je passe à autre chose, l’habillage du petit frère, je finis de me préparer, nous partons.

Nous arrivons sur le parking de l’école, ma fille descend de voiture la première, sac au dos et nous attend. Puis soudain, elle se ravise me disant :

« Attends maman j’ai oublié quelque chose ! »

 

Je finis d’aider son frère à mettre sa veste, j’attrape ma sac à main et je lui dis :

« mais qu’est-ce que tu fais ? On y va maintenant ! »

En me penchant, je la vois sortir des choses de la poche de son manteau et les glisser sous son siège auto. Elle essaie de cacher ce qu’elle sort de sa poche … mais je vois quand même un bout d’oreille dépasser.

Et je réalise qu’elle est en train de sortir les Pet Shop des poches de sa veste pour les laisser dans la voiture. Comme elle les avait pris contre mon accord, elle essayait de les cacher pour que je ne voie pas qu’elle les avait pris.

Se retenir de dire quelque chose de maladroit …

A ce moment-là, la tentation était grande pour moi de la gronder pour avoir pris les jouets alors que je lui avais dit de les laisser, la sermonner pour m’avoir désobéi. Oh que oui j’avais envie de lui faire faire la morale en lui rappelant du style :

« Mais tu as pris tes Pet Shop ? Je t’avais pourtant dit de les laisser à la maison ! Tu n’en fais qu’à ta tête hein ? pfff … Tu sais bien que tu ne dois pas les prendre ! »

Mais je me suis retenue. Je me suis mordu la langue pour ne rien dire à vrai dire !
Je me suis retenue parce que, pour moi, l’essentiel était atteint : elle a compris qu’elle prenait un risque en emmenant ses jouets à l’école et elle a pris elle-même la décision de les laisser dans la voiture.
Et elle a eu envie, elle a presque cédé à son envie mais a décidé par elle-même que c’était un risque qu’elle ne voulait pas prendre.

La gronder aurait été contre-productif : elle risquait d’avoir l’impression que son effort n’était pas du tout reconnu, elle se serait probablement sentie humilie et rabaissée que je lui rappelle la règle alors qu’elle la connaissait pertinemment.

Lui faire la morale, ça aurait été prendre le pouvoir sur elle et lui montrer que j’avais raison et elle tort, ce qui n’aurait provoqué de son côté que de la rancune car j’aurais profité de son inexpérience pour la rabaisser, genre « moi je sais et pas toi » et que personne n’aime se sentir rabaissé comme ça.

Je me suis donc contentée de lui dire

« allez on y va maintenant »

avec un sourire et un clin d’oeil.

 

Je crois qu’elle sait que je l’ai vu, elle m’a souri d’un air entendu, vous savez ce petit sourire qui dit :

« merci maman de ne pas m’avoir grondée »

 

Et je sais maintenant que je peux lui faire confiance pour gérer ce qu’elle apporte à l’école. Elle n’a plus besoin que je lui dise ce qu’il en est …

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Sandrine Donzel

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